La Design Station Wallonia est un bâtiment emblématique localisé face à la gare des Guillemins (la “gare Calatrava” à Liège, BE). C’est un projet financé par les fonds FEDER, la Wallonie et la SPI. L’espace comprend trois fonctions principales. La partie publique occupe une surface d’environ 1100 m² sur trois étages. Elle comprend une salle d’exposition, une salle de conférence, des salles de réunion et de créativité, un espace de co-working, un espace de prototypage. Le centre d’affaires sur les deux étages supérieurs abrite des bureaux : ceux de l’Espace Entreprises et ceux occupés par Wallonie Design. Une dizaine de logements complètent cet ensemble. Ils ont été construits et financés par l’entrepreneur désigné par appel d’offres pour effectuer les travaux, Gilles Moury s.a. Le projet se veut : une vitrine du design wallon + un incubateur + un pôle créatif et économique.
Étiquette : WB
Culture & Démocratie asbl
Fondée en 1993, constituée en asbl en 1994, association d’éducation permanente depuis 2010, Culture & Démocratie est une plateforme de réflexion, d’observation, d’échange et de sensibilisation à ce qui lie la culture et la démocratie. Cette articulation nourrit l’association depuis son origine. Culture & Démocratie développe une approche critique du concept de culture, explore les questions de l’accès à la vie culturelle, de la participation culturelle, de la dimension culturelle des politiques publiques et des droits culturels. Ces dossiers sont explorés en chantiers thématiques – art et santé, culture et enseignement, culture et prison, culture et travail social, et transversalement, droit de participer à la vie culturelle – qui donnent lieu à des échanges et publications.
Cosmopolis
La revue Cosmopolis a été créée en 2007 avec la collaboration de l’Encyclopédie canadienne de l’Agora et l’Espace encyclopédique Wallonie-Bruxelles. Elle s’appuie sur un réseau international de spécialistes de diverses disciplines et aborde sous un angle critique les interactions complexes des acteurs du système international qui prétendent à l’élaboration d’un ordonnancement universel. Sont privilégiées les évolutions qui affectent les relations internationales dans le cadre englobant du débat actuel portant sur la place des Etats et des acteurs interétatiques, autant que de l’individu et des composantes de la société civile, du statut des droits de l’homme à celui des savoirs, et sur la nature actuelle et future, réelle ou imaginée, des relations inter/transnationales...
Découvrir d’autres magazines…
Comblain Jazz Festival
L’Américain Joe Napoli, GI survivant de la bataille des Ardennes, tombe amoureux d’un petit village de la vallée de l’Ourthe et décide d’y créer un festival. En trois mois, un projet à l’américaine est mis sur pied. Les vedettes de jazz, comme Chet Baker, et le public sont au rendez-vous. 8 ans de success-story . On parle de Comblain “capitale européenne du jazz”, jusqu’au célèbre festival américain de Newport! Joe Napoli s’est entouré de l’équipe de “Jazz pour tous”, l’émission radio de Nicolas Dor et Jean-Marie Peterken, de Raymond Arets et de Willy Henroteaux du journal La Meuse. La conjonction de toutes ces énergies et d’une stratégie de communication hyperefficace firent le succès de Comblain qui devient “The place to be” pour tous les jazzmen entre 1959 et 1966. On y entendra John Coltrane, Ray Charles, Nina Simone, Chet Baker, Stan Getz, René Thomas, Bobby Jaspar, Bud Powell, Kenny Clarke, Jimmy Smith, John Tchicai et tant d’autres musiciens extraordinaires.
Lire la suite sur le site du festival…
En savoir plus grâce au site d’un amateur…
More jazz…
- INGEVELDT, Victor alias Vico Pagano (1911-1997)
- 05. MAISON DU JAZZ : cours en ligne de 85 épisodes !
- SPADIN, Henry (n.d.)
- PIERRE, Alain (né en 1966)
- LERUSSE, Jean (1939-2013)
- 03. SCHROEDER : Les années-lumière (1940-1960)
- Miles Davis et l’histoire du jazz rock
- ROBERT, Pierre (1924-vers 1960)
- ALLEMAN, Fabrice (né en 1967)
- QUERSIN, Benoît (1927-1992)
- MOZART (arr. Arcadi Volodos) : Marche turque
Belgourmet
Découvrez de délicieuses recettes de cuisine, surtout belgeS…
175 recettes sont déjà consignées dans ce livre (en ligne) de recettes belges, parmi elles : Confiture à la rhubarbe, Cuisse de canard à l’anversoise, Gaufres de Liège, Soupe aux potirons, Confiture de rhubarbe et fraises, Waterzooi de poulet à la Gantoise, Carbonnades flamandes à la bière, Gaufres de Liège, 3 Galettes de Grand-mère, Gaufres à la bière, Marinade pour viande de sanglier, Soupe au chou, Soupe aux tomates et oignons, Chou rouge aux pommes, Tarte au sucre blanc, Waterzooi de poisson à l’ostendaise, Salade Liègeoise, Boulets sauce lapin, Cote de porc à l’berdouille, Pavé de petits beurre au moka, Gaufres belges sablées, Tarte au fromage de Namur, Confit d’oignon au cassis, Salade liégeoise #2, Crêpes au fromage (cras stofès), etc.
[dernière mise à jour en 2014]
Encore faim ?
- Belgourmet
- PETITS PRODUCTEURS : l’autre salade liégeoise (recette)
- Vitello tonnato (recette)
- CHANDELEUR : des crêpes, par hasard ?
- Foie de veau Pierreuse (recette)
- PICASSO : La buveuse d’absinthe
- Gastronomie & Maniérisme : L’Art de manger avec les yeux en France à partir du XVIIIème siècle
- Les femmes dans le monde viticole
- Tarte aux pommes, à la frangipane et aux spéculoos (recette)
- SANTÉ : Ordre d’ingestion et index glycémique | Confort et bien-être des intestins
- Avisance (spécialité namuroise ; recette)
Athena, le magazine scientifique de la Région wallonne
Chaque mois, chacun peut consulter, en ligne, les derniers articles d’Athena dédiés aux enjeux et aux perspectives des technologies nouvelles. Chaque dossier est classé par numéro d’édition et par thème, un glossaire ainsi qu’un annuaire de liens y sont également référencés. Initiative de la Région wallonne, Athena est une publication mensuelle éditée par le Département du Développement technologique de la DGO6. Elle a pour objectif de sensibiliser toutes les personnes intéressées, et plus particulièrement les jeunes, aux enjeux et aux perspectives des technologies nouvelles, de la biotechnologie aux télécommunications en passant par l’agroalimentaire et les nouvelles technologies de l’information. Athena se veut un outil qui entend contribuer à développer chez tout un chacun une véritable culture scientifique.
Découvrir d’autres magazines…
Association des écrivains belges de langue française
Fondée en 1902, l’Association des Écrivains belges de langue française a pour but l’étude, la protection et le rayonnement des lettres françaises de Belgique. Sa revue quadrimestrielle Nos Lettres, son site internet et sa lettre informatique rassemblent réflexions et informations sur la vie littéraire. Ses Soirées des Lettres constituent un moment convivial de rencontres d’auteurs et de découvertes d’œuvres nouvelles. Ses prix littéraires encouragent les jeunes auteurs et récompensent des ouvrages de genres très divers : poésie, roman, conte, nouvelle, essai…
Pourquoi les Wallons adorent et suivent de près la présidentielle française
“Tout un pays” sera bientôt suspendu aux résultats d’une élection particulièrement décisive. La France ? Non, la Belgique, où la lutte entre Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon ou encore Jean-Luc Mélenchon attise les passions.
L’issue de la présidentielle, qui aura lieu les 23 avril et 7 mai, est attendue par les Belges, en particulier côté francophone, “comme si leur propre sort en dépendait”, assure Henri Goldman, le rédacteur en chef de la revue “Politique”.
C’est que l’attrait pour la chose politique française, pour des Belges qui se perdent souvent dans les méandres de leur propre système fédéral, vire parfois à “l’obsession”, observe M. Goldman, dont le magazine a publié en mars un numéro spécial sur la France sous le titre “Cette république que nous avons tant aimée”.
En Belgique, le Premier ministre émerge de délicates négociations entre une demi-douzaine de partis, qui peuvent durer des mois, après l’élection du Parlement au scrutin proportionnel. Au contraire de l’élection présidentielle française au suffrage universel direct.
En 2017, les multiples péripéties de la campagne renforcent encore la passion des Belges pour la politique française qui remonte à des décennies…
Lire la suite de la dépêche de l’AFP sur la LALIBRE.BE du 14 avril 2017
Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique
L’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique a été fondée en 1920, sur proposition et à l’initiative du ministre des Sciences et des Arts de l’époque, Jules Destrée. Un Arrêté royal, paru le 19 août de cette même année, et signé par le roi Albert Ier, en définit les statuts et le fonctionnement, qui sont assez différents de ceux de son modèle, l’Académie Française.
Nestor : du burlesque au grave, tous les coups sont permis
Nestor, Camille Pier de son vrai nom, compose et interprète des shows mêlant plusieurs genres littéraires que sont la chanson, la poésie, le slam, le one-man-show. Slameur actif en Belgique et ailleurs en Europe, sa poésie mêle l’humour cartoon, la détresse humaine, et la grandiloquence de Broadway. Rencontre avec Nestor, à la fois personnalité militante pour la cause trans’ et artiste inspiré.
Retrouvez-le sur scène lors de la finale des
prix Paroles Urbaines, le 23 avril prochain
LES DÉBUTS…
Après mes études de romanes à Liège, je suis allé dans une école de théâtre à Bruxelles, à LASSAAD. Je suis passé de l’étude des mots à l’absence de mots avec un travail axé sur l’expression corporelle et le mime. Le cabaret m’a donné plus d’espace et de liberté que le théâtre.
J’ai commencé le slam il y a cinq ans, à Liège, à La Zone. Sur les scènes slam, j’ai retrouvé une part performative et improvisée, comme au cabaret. Tu viens avec ton texte étudié et la façon dont tu l’interprètes dépend beaucoup de la réception du public et du lieu. J’aime beaucoup cette prise de risque. A l’époque, je chantais et j’étais accompagné d’un ukulélé et là, a cappella, j’ai senti que la dimension poétique était amplifiée car elle n’était pas conduite par la musique.
Au début, je faisais les choses un peu de manière intuitive, sans trop me poser de questions. J’avais très envie de mélanger le chant, la danse, un côté burlesque. L’un des premiers retours que l’on m’ait fait sur la technique que j’employais, c’était que j’étais trop théâtral, trop cabaret, notamment après ma première participation aux Prix littéraires Paroles Urbaines. Suite à ça, j’ai essayé de m’adapter un peu et de faire des choses plus littéraires mais je n’y suis pas arrivé. Que du contraire, je ne me suis pas arrangé : j’ai traduit des chansons de Disney pour les adapter à la transidentité, j’ai écrit un texte sur le cancer de mon père durant lequel je twerke sur scène… Je fais pas mal de choses que les gens qualifieraient de cabotinage mais, pour moi, l’aspect surjoué a beaucoup de sens.
EVOLUTION, TRANSITION…
Ce qui n’a pas vraiment changé entre les deux participations aux Prix, c’est le style, le mélange des genres, le côté surjoué, un peu cartoon, burlesque mais entre les deux moments, j’ai vécu une transition, un événement qui a chamboulé toute ma vie personnelle mais aussi ma vie artistique. Je me rends compte que je ne suis plus le même sur scène. J’ai une joie de performer que je ressentais déjà avant mais que maintenant je suis plus à même de communiquer. Avant, il y avait une peur systématique et pas du tout justifiée de ne pas être accepté par le public et de devoir batailler pour faire entendre une sensibilité que je ne croyais pas normale. Avant, quand je montais sur scène, j’avais peur que cela se voie que j’étais trans et pourtant je parlais déjà de ces thématiques-là mais j’avais peur que ce ne soit pas accepté. Maintenant, je n’ai plus peur de ce que les gens peuvent penser de mon intériorité et de ma sensibilité particulière. Je crois qu’assumer qui je suis et ce que je suis émotionnellement est beaucoup plus important qu’assumer une technique particulière, issue du cabaret.
Continuer à lire l’article de Lisette LOMBE (Lezarts Urbains)
Centre d’Action Laïque (Province de Liège, BE)
Créé en 1977, le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège est une association sans but lucratif dont l’objectif est la défense, la promotion et la structuration de la laïcité sur le territoire de la Province de Liège. Pour tous les laïques, l’humain quels que soient son origine, ses convictions, son sexe, sa culture, est au cœur des préoccupations. Être laïque, c’est militer pour la dignité de chaque individu, en combattant les pratiques discriminatoires, les exclusions et les injustices. Pour le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, cela se traduit par des initiatives en faveur de l’égalité au sens le plus large, d’une solidarité, d’une démocratie et d’une citoyenneté renforcées…
En savoir plus en visitant le site du CAL Liège
D’autres initiatives…
- Bois d’Avroy (Cointe, Liège)
- 25 Propositions pour une République laïque au XXIème siècle (GODF)
- DEGEY, Emile (1920-2021)
- Musée Pierre-Joseph Redouté, à Saint-Hubert
- L’encyclopédie de l’Agora
- LEFEVERE S., La crevette grise (IRSN, 1960)
- Belgourmet
- ASP@sia : une base de données de l’histoire des arts du spectacle belge francophone
- CCLJ : L’étoile jaune n’est pas un hashtag
- TERMINOLOGIE DÉCOLONIALE – 7 – Les termes liés aux diasporas, à la diversité et à l’inclusivité (CNCD-11.11.11)
- Vie & Mouvement asbl
La Sphinge rejoint le patrimoine du Musée Rops
Le Musée Félicien Rops accueille dans ses collections une nouvelle pièce d’exception: “La Sphinge”. Cette oeuvre fut réalisée par Rops à la demande de l’éditeur Lemerre à Paris. C’est une pièce exceptionnelle pour sa rareté, ses qualités techniques et son contenu symbolique (satanique) qui, avec “La Sphinge” (ou “Le sphinx”), vient d’intégrer le déjà riche patrimoine du Musée Félicien Rops à Namur. Une acquisition rendue possible grâce à l’intervention de la Fondation Roi Baudouin. En décembre dernier, un collectionneur privé faisait savoir au musée qu’il souhaitait se défaire d’un dessin de l’artiste namurois. Une œuvre – “La Sphinge” – bien connue des conservateurs de l’œuvre de Rops puisque souvent prêtée pour des expositions tant en Belgique qu’à l’étranger. Pour acquérir cette gouache avec aquarelle et crayon de couleurs, dont on ne connaît à ce jour qu’un seul et unique exemplaire, l’appui de la Fondation Roi Baudouin était essentiel.
Lire l’article de Hugo LEBLUD dans L’ECHO du 10 avril 2017
Plus d’arts visuels…
- DADO : L’exposition Emile CLAUS au musée de Deinze (27 septembre 2024 – 26 janvier 2025)
- CAPONY : 1 hour 4 minutes (2016, Artothèque, Lg)
- HAPPART : Sans titre (s.d., Artothèque, Lg)
- MYNCKE : Man’s story (2012, Artothèque, Lg)
- WOJNAROWICZ, David (1954-1992)
- STEICHEN : Moonlit Landscape (1903)
- BLEXBOLEX : La Fêlure I/IV (2009, Artothèque, Lg)
- BEIGBEDER SOLLIS, Anne (née en 1974)
- FIS : QR Code (s.d., Artothèque, Lg)
- THEATE : Sans titre (s.d., Artothèque, Lg)
- CREUSEN : Femme et artiste dans la Belgique du XIXe siècle
Mieux connaître le renard
Académie de musique GRETRY
Fondée en 1929, l’Académie Grétry est un établissement d’enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESAHR), agréé et subsidié par la Communauté française de Belgique qui rémunère directement le corps professoral. Elle a été fondée à Liège par trois notables liégeois : Jean
WARROQUIERS – Auguste VAULET – Pierre SIMON. Elle compte une septantaine de professeurs. Outre les diverses disciplines qu’elle enseigne – formation musicale, instruments, danse classique et contemporaine, formation vocale (chant) et arts de la parole – l’Académie est chargée depuis 1976, par le Ministère de l’Education Nationale, d’organiser des cours d’enseignement secondaire en « humanités artistiques ». Depuis 1989, l’Académie Grétry est installée dans le bâtiment de l’ancienne maternité de Bavière, qui a été classé en 2008 à l’initiative du Ministre Jean-Claude Marcourt. L’Académie GRÉTRY accueille donc aujourd’hui trois catégories d’élèves : (a) ceux qui désirent devenir de bons amateurs ; (b) ceux qui cherchent à préparer leur entrée dans l’enseignement supérieur artistique et (c) ceux qui désirent allier enseignement artistique et enseignement général pendant leurs humanités (danse classique – danse contemporaine – arts de la parole et du théâtre)…
Une approche intégrée de l’enseignement et de l’éducation – Carnet de bord d’une expérience de terrain
Cet ouvrage est un outil destiné aux enseignants, aux professionnels de l’éducation et, d’une manière générale, à tous ceux qui s’intéressent à la question de l’enseignement. Il dresse un panorama des activités mises en place par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège dans le quartier du Molinay, à Seraing. L’association, implantée au Molinay depuis une quinzaine d’années, a notamment mis sur pied deux projets : les Ateliers de Soutien à la Réussite et les Ateliers du Mercredi. Les premiers offrent, en étroite collaboration avec les enseignants, un soutien scolaire personnalisé aux enfants qui en ont besoin. Les seconds permettent aux jeunes de vivre les valeurs laïques et d’expérimenter concrètement des éléments de démocratie, de participation et de coopération. Cet ouvrage très pratique ne se contente pas de présenter les projets : il contient des comptes-rendus de situations vécues, des analyses, des réflexions, des essais et leurs recadrages ainsi que des outils. Il est le reflet d’une expérience en forme de projet pilote et, pourquoi pas, un vecteur d’inspiration pour des actions à plus grande échelle. Il aborde ainsi de nombreuses thématiques, parmi lesquelles deux sont particulièrement capitales aux yeux du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège : une école de l’égalité et le vivre ensemble...
Continuer la lecture sur le site du Centre d’Action Laïque (BE)
THONART (Cléa) : aquarelle
THONART Cléa (née en 1998, BE), Aquarelle brute (non daté)
Savoir contempler plus encore…
- HOMER : Sleigh Ride (1890-95)
- GALLHOF W. : Nu féminin, La chaîne de corail (ca. 1917)
- WEGMAN : Polaroïds
- VINCI : Arbres (1502)
- DE WITTE : Femme au corset rouge (1880)
- BOTERO : La Maison de Raquel Vega (1975)
- LEFEBVRE : Marie-Madeleine dans la grotte (1876)
- BALTHUS : La Rue (1933)
- GUERIN : Nu (1910)
- BREITNER : Geesje Kwak (détail, 1894)
- CORRADINI Antonio (1668–1752) : voiles
Vieux proverbe chinois du jour (5 janvier 2017)
Si la religion dicte des réponses, la philosophie reste l’art des questions. Or, depuis l’exil d’Adam, qu’est-ce qui nous est donné, si ce n’est la joie paisible d’avoir posé une bonne question ?
EXPO | Jeanloup SIEFF : Les années lumière + Borinage, 59
«Les gens qui ne me connaissent pas se font de fausses idées à mon sujet. Ils s’imaginent que je suis un peu orgueilleux, un peu dilettante, un peu distant… mais ils se trompent, je le suis totalement.» Elégance et légèreté, classicisme et sensualité sont quelques qualificatifs pour évoquer les photographies de Jeanloup Sieff (1933-2000). Reporter indépendant, un temps membre de l’agence Magnum – il reçoit en 1959 le Prix Niépce pour son reportage sur le Borinage – c’est cependant dans la photographie de mode qu’il va s’illustrer. Réalisées principalement pour de prestigieuses revues de mode telles Harper’s Bazaar, Elle, Vogue ou British Mode, ses photographies s’émancipent pourtant de la commande par l’originalité des cadrages, la densité des impressions et le choix du grand angle qui les rend immédiatement reconnaissables. Car il y a bien un style Sieff avec ses femmes-icônes portant les créations de prestigieux couturiers, ses nus féminins saisis dans leur troublante intimité, ses paysages déserts qui sont le visage solitaire de ce photographe pratiquant l’amitié avec les vedettes de l’écran ou de la politique qu’il rend si proches, s’effaçant derrière le modèle. Sieff épure sa photographie, en conservant les lignes maîtresses, les coulant dans des noirs profonds, rejoignant l’esthétique d’une époque, les «Trente Glorieuses» qu’il incarne à la perfection.
Au Musée de la photographie de Charleroi (BE) jusqu’au 5 mai 2017…
Le HF6 de Seraing a été dynamité ce vendredi (vidéo)
“Le Haut Fourneau 6, symbole du bassin sidérurgique liégeois, a été dynamité vendredi en milieu d’après-midi sous les yeux des hauts dirigeants d’ArcelorMittal qui, par cet acte hautement symbolique, ont tenu à respecter l’accord global signé en 2014 avec la Région wallonne et les organisations syndicales. Quelque 20 kilos de charge ont été nécessaires pour faire tomber ce géant d’acier culminant à 80 m d’altitude et construit fin des années 50. Sa mise en service remonte à avril 1959 par la compagnie Epérance-Longdoz qui fusionnera 11 ans plus tard avec Cockerill avant de battre sous pavillon ArcelorMittal…”
Voir la vidéo sur RTBF.BE (16 décembre 2016)
Plus de presse…
- THE GALLANDS
- LE CAFE LIÉGEOIS de MARC CARNEVALE : l’histoire de la Poularde Valentine Thonart
- DUMEZIL : Le calendrier était un outil de pouvoir
- CHEVEAU : Nuit de chance (2023)
- Trois courts-métrages délirants à découvrir au “Très court Festival”
- La vulgarité moderne
- Les patrons ont-ils lu Marx ?
- Concours Reine Elisabeth 2017 : cette année, le roi, c’est le violoncelle !
- LEMPEREUR : L’arbre dans le patrimoine culturel immatériel (2009)
- HUSTINX, Astrid (1950-2022)
- BLAVIER, André (1922-2001)
GUIBERT : Fou d’Eugène [Savitzkaya] (2013)
Parues, chez Gallimard en 2013, des Lettres à Eugène (Savitzkaya) d’Hervé Guibert, seul volume de correspondance dont l’écrivain a autorisé la publication dans la dernière ligne de son testament littéraire, le 3 novembre 1991. Ainsi s’achève « la publication des œuvres inédites posthumes d’Hervé Guibert, telle qu’il en avait fixé le plan, avant sa disparition », comme le précise une note liminaire. Le recueil rassemble l’intégralité de cette correspondance, hors quelques lettres perdues, et davantage de missives signées Guibert que Savitzkaya. Elle court de 1977 à 1987, date à laquelle les deux écrivains se retrouvent à Rome, à la Villa Médicis — une expérience que Guibert transposera dans L’Incognito (1991). Dix années donc de correspondance, un terme qui ne porte jamais mieux son nom que chez Guibert, tant ce dernier aime jouer de transpositions, transferts et jeux de miroir infinis.
Lire la suite de l’article de Christine MARCANDIER sur DIACRITIK.COM (28 novembre 2016)
Chanson d’Union
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- Frères et Compagnons
De la Maçonnerie,
Sans chagrin jouissons
Des plaisirs de la vie ;
Munis d’un rouge bord,
Que par trois fois un signal de nos verres
Soit une preuve que d’accord
Nous buvons à nos Frères. (bis) - Le monde est curieux
De savoir nos ouvrages ;
Mais tous nos envieux
N’en seront pas plus sages.
Ils tâchent vainement
De pénétrer nos Secrets, nos Mystères ;
Ils ne sauront pas seulement
Comment boivent les Frères. (bis) - Ceux qui cherchent nos Mots ,
Se vantant de nos Signes,
Sont du nombre des sots,
De nos soucis indignes.
C’est vouloir de leurs dents
Prendre la Lune dans sa course altière.
Nous-mêmes serions ignorants,
Sans le titre de Frère. (bis) - On a vu, de tout temps,
Des Monarques, des Princes,
Et quantité de Grands,
Dans toutes les Provinces,
Pour prendre un Tablier,
Quitter sans peine leurs armes guerrières,
Et toujours se glorifier
D’être connus pour Frères. (bis). - L’Antiquité répond
Que tout est raisonnable,
Qu’il n’est rien que de bon,
De juste & d’agréable
Dans les Sociétés
Des vrais Maçons & légitimes Frères :
Ainsi buvons à leurs santés,
Et vidons tous nos verres. (bis) - Joignons-nous main en main,
Tenons-nous ferme ensemble,
Rendons grace au Destin
Du nœud qui nous assemble :
Et soyons assurés
Qu’il ne se boit, sur les deux Hémisphères,
POINT DE PLUS ILLUSTRES SANTES,
QUE CELLES DE NOS FRERES. (3 fois)
- Frères et Compagnons
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[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : partage et iconographie | sources : mvmm.org | contributeur : Patrick Thonart.
En savoir plus…
- PENA-RUIZ : les trois boussoles de la laïcité
- Arche d’alliance (symbole)
- IMBERT : Masonic Inborn (2014)
- MEMOIRE : Le temps de la délation (Aide-mémoire n°72, 2015)
- Légende des trois mages qui ont visité la grande voûte et découvert le centre de l’idée
- Joséphine de BEAUHARNAIS et les loges d’adoption françaises
- FRY : Le politiquement correct est-il une bonne chose ? (transcription, 2018)
- KIPLING : textes
- COMTE-SPONVILLE (né en 1952) : textes
- rites maçonniques laïques
- 25 Propositions pour une République laïque au XXIème siècle (GODF)
16 octobre 2016 : Discours de Paul MAGNETTE contre le CETA
“Le Parlement de Wallonie a posé son veto à la signature de l’accord commercial entre l’UE et le Canada. Le processus s’en trouve bloqué“, titre Libération, le 14 octobre 2016. C’est ensuite avec le discours reproduit ci-contre que le Ministre-Président wallon, Paul MAGNETTE (photo), a expliqué la prise de position de sa région contre la signature du CETA par les instances européennes.
Monsieur le Président, chers collègues,
C’est pour notre Parlement et la Wallonie, un moment extrêmement important.
Ce dont nous parlons, ici, ce n’est pas seulement d’un traité commercial entre l’Union européenne et le Canada. Ce dont nous parlons, ici, c’est de toute la philosophie des échanges commerciaux tels qu’ils se construiront pour les 10, 15, 20 ou peut-être 30 prochaines années.
Cela tombe sur le traité CETA mais la discussion que nous avons, au-delà de toute l’amitié qui nous lie aux Canadiens, est dans le fond une discussion de principe, est une discussion évidemment politique et même, à certains égards, une discussion philosophique. Sur le sens même de ce qu’est le commerce et sur la manière dont il faut le mener. C’est pour cela qu’il y a dans ce débat tant de gravité.
Je commencerai comme vous, Monsieur Jeholet, par vraiment me réjouir du fond du cœur de la qualité des débats que nous avons eus dans ce Parlement sur ces sujets et qui font que ces débats qu’aujourd’hui, nous pouvons très sereinement assumer notre opposition à l’égard de l’ensemble de nos partenaires qu’ils soient européens ou canadiens.
Il y a très peu d’autres parlements qui ont mené un débat aussi riche que le nôtre. Il y a eu un débat très fort aussi au Parlement néerlandais. Je me suis entretenu hier soir encore avec la ministre néerlandaise du Commerce extérieur qui m’a confié qu’un certain nombre de difficultés que nous rencontrons, elle les rencontre également dans son propre Parlement.
Il y a eu un débat également à la Chambre basse du Parlement autrichien qui a lui aussi été très approfondi. Là aussi, le Chancelier autrichien avec qui je me suis entretenu, à plusieurs reprises, m’a dit la même chose: «Plus on débat, plus on analyse, plus effectivement les parlementaires se posent des questions».
S’il y a un débat, ici, en Wallonie, et s’il y a des réticences, ici, en Wallonie, ce n’est pas parce que nous sommes plus bornés que les autres, ce n’est pas parce que nous prendrions plaisir à être le «petit village gaulois», ce n’est pas parce que nous rêvons d’autarcie. C’est tout simplement parce que dans cette Région, il y a deux particularités que l’on rencontre assez peu, ailleurs en Europe. La première particularité, c’est que la Wallonie a toujours été une terre de grande vitalité démocratique. Nous avons des organisations syndicales, des mutualités, des associations, dans tous les secteurs, extrêmement actives, dynamiques, vigilantes, mobilisées qui ont étudié ce texte avec beaucoup de sérieux, qui ont consulté les meilleurs experts, qui ont remis des avis et qui ont alimenté nos propres travaux. Cette vitalité démocratique de notre propre population, nous ne pouvons pas en faire fi; nous ne pouvons pas le balayer du revers de la main sous prétexte que nous risquons d’être isolés. Être isolés de sa propre population, être isolés de ses propres citoyens, à une époque, au début du XXIe siècle, où la démocratie est déjà tellement profondément en crise, ce serait au moins aussi grave que d’être diplomatiquement isolés. Nous devons faire en sorte que ces liens très forts que nous avons soient préservés. C’est un premier élément du débat.
Deuxièmement, nous sommes — cela nous a été rappelé, ici, par M. le Professeur Koen Lenaerts, par ailleurs Président de la Cour de justice de l’Union européenne — l’une des très rares régions en Europe qui a constitutionnellement le même privilège, en termes de droit international, que les parlements nationaux. Nous avons, le Gouvernement wallon a le pouvoir de signer et donc aussi de ne pas signer un traité et votre Parlement a le pouvoir de ratifier et donc aussi celui de ne pas ratifier un traité.
Ceci donne évidemment une très grande gravité à nos débats. Si nous n’avions pas ce privilège, nous n’aurions pas le panel de caméras, venues des quatre coins de l’Europe. Pas grand monde ne se soucierait de l’avis de la Wallonie, si l’avis de la Wallonie n’était pas décisif.
Nous avons donc, de ce point de vue-là, une responsabilité politique majeure. Tout l’art de la politique, c’est de savoir utiliser ces responsabilités. Dire, comme Mme Defrang-Firket: «Nous avons un pouvoir formidable, nous avons une société civile qui s’est mobilisée, c’est très bien. Mais enfin bon, à quoi bon, laissons tomber, signez, ratifiez et puis allons de l’avant et ignorons tout le travail que nous avons fait», ce se serait remettre en cause nos propres compétences constitutionnelles et notre propre vitalité démocratique. À quoi sert alors un parlement, s’il faut de toute façon signer, s’il faut de toute façon ratifier?
À l’inverse, dire: «Mettons tout cela à la poubelle, cela ne sert à rien de discuter», ce serait non seulement confirmer un isolement complet mais ce serait aussi ne pas utiliser pleinement le pouvoir qui est le nôtre.
Bien sûr, nous utilisons pleinement ce pouvoir mais nous l’utilisons pour obtenir quelque chose, pas juste pour crier non, pas juste pour dire que nous ne sommes pas d’accord. Pas d’accord, pas d’accord, pas d’accord! Quand on a dit qu’on n’était pas d’accord, il faut ensuite dire ce que l’on veut et il faut utiliser le rapport de force que l’on a construit pour obtenir des concessions qui vont dans le sens de ce que sont nos inspirations et de ce que sont les aspirations de notre population. C’est cela la politique et c’est cela que nous sommes en train de faire. C’est difficile mais malgré tout, il faut aller au bout de cet exercice.
Bien sûr, nous ne sommes pas contre le commerce. Bien sûr, nous ne sommes pas contre le Canada. Si l’on pouvait déjà s’épargner ces caricatures, si l’on pouvait s’épargner ces simplismes, l’on gagnerait non seulement beaucoup de temps mais on gagnerait aussi beaucoup de la qualité des relations avec nos partenaires européens, avec nos partenaires canadiens.
Bien sûr que les Canadiens sont nos amis. Bien sûr que nous regrettons finalement que cette discussion — je l’ai dit — qui est une discussion de principe qui tombe sur ce traité avec le Canada, lequel est certainement l’un des pays les plus proches de nous au monde, qui tombe sur ce traité qui est certainement l’un des plus avancés aujourd’hui au monde. Ce n’est pas parce que nos amis sont nos amis et ce n’est pas parce que ce traité est moins mauvais que d’autres que nous devrions renoncer à exercer notre responsabilité et notre devoir de vigilance démocratique.
Nous sommes un partenaire commercial important du Canada. L’année dernière, nous avions d’ailleurs un excédent commercial de 115 millions vis-à-vis du Canada. C’est la preuve que l’on commerce très bien avec le Canada et que, même sans le CETA, nous ne sommes pas en train de nous refermer sur nous-mêmes, de nous «racrapoter», comme certains le disent et le prétendent.
Je reviens du Japon. J’ai passé trois jours à défendre nos entreprises présentes sur place pour les aider à exporter davantage, à essayer d’attirer chez nous des investisseurs étrangers. Je n’ai pas deux discours. Je suis convaincu que la Wallonie doit être une Wallonie ouverte. Je suis convaincu que la Wallonie doit exporter et qu’elle doit attirer des investissements étrangers. Je sais que, pour ce faire, nous avons besoin d’instruments juridiques.
À nouveau, cela ne veut pas dire que l’on doit tout accepter, que l’on doit se priver du pouvoir que nous avons d’avoir un véritable examen critique.
Sachons faire la part des choses. Nous ne sommes pas contre le commerce. Nous ne sommes pas contre le Canada. Je dirais d’ailleurs que c’est justement, Madame Defrang-Firket, parce que les Canadiens sont nos amis que nous pouvons nous permettre de leur dire que nous ne sommes pas d’accord avec un certain nombre de choses.
Je n’aime pas quand la discussion, tout d’un coup, commence à glisser vers la menace, comme on a pu l’entendre ces derniers jours: «Attention, il y aura des conséquences. Attention, il y aura des rétorsions» et cetera. Je n’aime pas cela du tout. Je trouve que ce n’est pas digne d’un débat démocratique. Je n’aime pas non plus quand cela commence à glisser tout doucement vers des choses qui s’apparentent à de l’injure. J’espère que, justement parce que nous sommes des amis, nous pouvons éviter entre nous les menaces et les propos plus ou moins injurieux; que nous pouvons nous dire les choses franchement, en toute sincérité, en toute compréhension réciproque.
Quand on a un ami qui a des difficultés, on l’écoute et on essaie de comprendre ses difficultés. On essaie de voir avec lui comment on peut les surmonter ensemble. Cela vaut autant dans les relations diplomatiques bilatérales que dans la vie de tous les jours. C’est le message que nous voulons faire passer.
Nos difficultés sont bien connues.
Elles sont d’abord sur la forme.
Je vous rejoins, Madame Ryckmans et Monsieur Hazée, là-dessus assez largement. Vous avez été applaudis d’ailleurs sur les bancs de la majorité à certains moments. Il y a un vrai problème avec la manière dont on négocie ces traités commerciaux. Ceux qui, aujourd’hui, ne le comprennent pas, sont en train de préparer une crise du commerce bilatéral exactement équivalente à celle que nous avons connue il y a 15 ans avec la crise du commerce bilatéral.
En 2001, souvenez-vous, l’OMC nous a dit: «On ouvre le site de Doha, un nouveau grand cycle de libéralisation multilatérale.» Formidable, ouvert, on fait de grandes négociations secrètes, mais on prépare une petite salle dans le coin où les ONG peuvent faire semblant d’être tenues informées et, de temps en temps, on vient leur faire coucou en leur demandant si cela va, si elles veulent encore un peu d’eau, encore un peu de café, mais sans rien leur donner comme véritable élément d’information et sans débat. Cela ne marche pas et cela ne marchera plus jamais. Les rounds de Doha sont enlisés depuis 15 ans.
C’est pour cela que nous faisons aujourd’hui des discussions bilatérales. C’est justement parce que le multilatéral ne fonctionne plus que l’Europe essaie de renouer des relations avec les partenaires les plus proches, avec le Canada, avec le Japon, demain avec les États-Unis et de le faire sur d’autres bases, de le faire en incluant dans ses relations des normes, des règles sociales, environnementales, de respect des droits de l’homme, de respect de l’exception culturelle qui sont plus fortes et beaucoup plus solides que celles que l’on peut trouver dans les traités de libéralisation multilatéraux. C’est pour cela que nous devons, si nous sommes progressistes et si nous sommes ouverts au monde, si nous voulons, nous, Européens, continuer de jouer un rôle sur la scène mondiale, nous devons défendre l’idée de traités bilatéraux qui fixent des normes et des standards élevés.
Moi, je ne suis pas, Monsieur Gillot, pour dire: «On met le traité à la poubelle». Cela veut dire que l’on met le traité à la poubelle et puis quoi? Rien. Puis, on aura exactement ce que l’on a encore aujourd’hui: des multinationales avec parfois des chiffres d’affaires supérieurs au PIB de certains États membres qui pensent qu’elles peuvent fixer la loi, des multinationales qui recourent à des juridictions privées ou à la menace du désinvestissement, à la menace de retrait, à la menace de rétorsion. C’est cela, le monde réel d’aujourd’hui.
C’est ce que nous voulons éviter, ce dont nous voulons sortir, précisément en édictant des règles socio-économiques et environnementales à l’échelle mondiale, qui transposent dans les relations entre les États ce que nous sommes parvenus à construire dans le chef de nos États décennie après décennie au nom de longs combats sociaux. Les droits sociaux ne sont pas venus comme cela en une fois. Les normes environnementales ne sont pas venues comme cela en une fois. Elles sont le résultat d’une longue mobilisation de la société, qui s’est traduite à un moment donné par une législation.
Il en va exactement de même à l’échelle internationale.
Si nous voulons, demain, qu’il y ait de vraies normes sociales, si nous voulons que les conventions de l’OIT soient applicables, respectées, contraignantes, si nous voulons qu’il y ait de vraies règles en matière des droits de l’homme, du développement durable, il faut faire un travail de négociation pour obtenir un premier traité qui fixe les standards si hauts que cela deviendra la norme européenne. C’est l’enjeu fondamental du CETA.
C’est pour cela que nous devons dire «non» pour négocier. Non pas «non» pour tout saborder et donner un coup de pied dans la fourmilière, mais «non» pour créer un rapport de force qui nous permette d’obtenir plus de normes sociales, plus de normes environnementales, plus de clauses de respect des services publics et qui nous permette, demain, de dire: «Voilà le standard européen». Quand l’Union européenne ouvrira une négociation avec le Japon, avec les États-Unis ou avec n’importe qui d’autre, c’est à partir de ce standard-là que l’on discutera. C’est cela l’enjeu fondamental et c’est pour cela qu’aujourd’hui, ces débats sont aussi forts.
Une telle négociation, on ne peut évidemment pas la mener selon les méthodes habituelles. On ne peut pas faire du nouveau avec les méthodes à l’ancienne. «Un mode de pensée qui a produit les problèmes d’aujourd’hui ne peut pas produire les solutions de demain», disait en substance Albert Einstein. C’est toute la manière de faire des négociations commerciales qui doit changer.
Dans le traité « Vers la paix perpétuelle », Emmanuel Kant disait: «Toutes les actions relatives au droit d’autrui, dont la maxime n’est pas susceptible de publicité, sont injustes». C’est devenu un principe fondamental du droit international. En d’autres termes, tout ce que l’on n’a pas à cacher, on ne doit pas le cacher.
Si l’on n’a rien à cacher dans ces accords commerciaux, si vraiment le CETA est bon pour les petites et moyennes entreprises, si le CETA est bon pour les agriculteurs, si le CETA est bon pour les services publics, si le CETA est bon pour la croissance, alors pourquoi faut-il le négocier en secret ? Pourquoi n’a-t-on pas la confiance de le faire devant les citoyens ? Il y a là une contradiction fondamentale dans la méthode. Elle s’est appliquée depuis le début.
Madame Defrang-Firket, ce n’est pas que nous nous soyons réveillés après 10 ans. Un mandat d’une vingtaine de pages a été donné en 2009. Il fixe les balises et le cadre. Entre 2009 et 2015, la Commission négocie au nom de l’Union européenne, c’est son rôle, mais ne rend pratiquement aucun compte, ne donne pratiquement aucune information sur ce que sont ces négociations en cours. Puis, on arrive en 2015 en disant: «Bonjour, voilà, c’est fini». Les 20 pages sont devenues 1.600 pages et maintenant on vous demande de dire amen. Non, c’est précisément ce qui ne marche pas. C’est précisément parce que nous ne pouvons plus accepter cette manière de faire de la négociation commerciale que nous avons, dès septembre 2015, dès que les textes nous ont été connus, tiré la sonnette d’alarme.
Je ne vais pas vous refaire l’interminable liste des contacts que nous avons eus depuis plus d’un an, mais je voudrais rappeler quand même que c’est le 18 septembre 2015 que j’ai indiqué à la ministre québécoise des Relations internationales ces difficultés que nous avions avec le CETA. C’est quelques jours plus tard, le 2 octobre 2015, il y a plus d’un an, que je me suis rendu au bureau de Mme Malmström, la commissaire en charge du Commerce, au Berlaymont, pour lui expliquer très clairement les difficultés que nous avions avec ce traité. Tout au long de l’année, nous n’avons pas cessé d’avoir des contacts avec nos partenaires européens, avec la Commission, avec le Canada, mais tout cela n’a pratiquement rien donné.
La première réunion de coordination intrabelge a eu lieu le 6 juillet 2016. Entre octobre et juillet, pendant 10 mois, il ne s’est rien passé. Tout à coup, en juillet 2016, on a commencé à se dire: «Tiens, ces Wallons ont l’air déterminés. Ces Wallons ont l’air de savoir ce qu’ils veulent et ils ont l’air de vouloir aller au bout. Il va donc falloir commencer à discuter avec eux».
Quelques jours plus tard, j’appelais le Premier ministre québécois, M. Couillard, en lui disant: «Je comprends que ce soit difficile de tout renégocier, mais comprenez que nous avons, dans une résolution, énoncé quelques balises fondamentales et nous voudrions pouvoir rediscuter sur ces balises dans un instrument juridique à définir. Cela peut être un protocole, cela peut être une convention additionnelle, cela peut être une déclaration interprétative, du moment que c’est juridiquement contraignant». À ce moment-là, on m’a dit: «Pourquoi pas, cela pourrait être une bonne idée», mais rien n’a suivi.
J’ai répété ceci fin septembre à l’envoyé spécial de M. Trudeau, M. Pettigrew, et aux ambassadeurs, mais il a fallu attendre le 4 octobre pour que l’on donne oralement les premiers éléments de ce qu’était la table des matières d’une éventuelle déclaration interprétative, en nous disant: «S’il vous plaît, nous sommes déjà en retard, essayez d’être d’accord pour le 11 octobre, en tout cas, au grand plus tard pour le 18 octobre qui est la réunion du COREPER». Que nous est-il arrivé — qui nous a été présenté oralement — seulement le 6 ou le 7 octobre en soirée, dans une version partielle et dont nous recevons encore chaque jour des petits compléments.
Tous les jours, je reçois un petit bout de déclaration interprétative en plus, avec un peu l’idée: «Allez, ce n’est pas assez, tiens, en voilà encore un petit morceau, un petit morceau, vous finirez bien par dire oui».
Mais cela ne va pas. Sur la méthode, cela ne va pas. Je le répète et je l’ai redit. Je l’ai redit hier au président Hollande, je l’ai dit hier soir au président de la Commission, Jean-Claude Juncker; je l’ai dit à tous ceux qui ont eu la gentillesse et la courtoisie de m’appeler pour me poser la question de la situation de la Wallonie. Nous voulons bien discuter, mais nous voulons nous mettre autour d’une table, en toute transparence, dans le respect des règles démocratiques.
Nous voulons pouvoir dire: «Nous, Wallons, voici les balises que nous voulons absolument retrouver dans un traité» et c’est seulement à l’issue d’une telle négociation, et si les partenaires européens et canadiens rencontrent l’essentiel de nos préoccupations, que nous pourrons vous dire: «Oui, c’est un traité qui fixe des standards très élevés et il mérite d’être défendu».
Mais à l’heure qu’il est, je n’ai toujours pas de réponse. J’ai appelé, ce matin encore, le ministre fédéral des Affaires étrangères, Didier Reynders, pour lui expliquer cette piste. J’ai senti un intérêt. J’espère que nous pourrons avancer dans cette direction; c’est fondamentalement ma volonté. Mais il faut, pour cela, qu’il y ait une vraie volonté de changer la méthode et de démontrer, en bout de course au moins — mieux vaut tard que jamais — que face à des régions qui ont des difficultés, et nous sommes moins isolés qu’on le pense. Bien sûr, personne n’ose sortir le premier, c’est toujours le même jeu, on se dit que celui qui sortira le premier sera celui qui se fera blâmer, c’est lui qui aura les mesures de rétorsion, c’est lui qui sera mis sous pression. Beaucoup attendent en se disant: «Tiens, les Wallons vont-ils sortir les premiers, ce qui me permettra de ne pas devoir sortir puisque tout le processus sera paralysé»; petit jeu tout à fait classique.
Je peux vous dire que, des très nombreux entretiens bilatéraux que j’ai eus, que des réticences il y en a dans au moins quatre ou cinq États membres et que la Commission européenne en est parfaitement consciente!
Il n’y a que dans un jeu politique belgo-belge que l’on essaie de faire croire qu’il n’y a que la Wallonie qui a des réticences avec ce traité, à ce stade.
Si la situation est celle-là, mettons-nous à table, clairement, en toute transparence discutons; voyons si nos demandes, légitimes, peuvent être rencontrées.
Les demandes que vous avez formulées, dans vos résolutions je ne me cache pas devant le Parlement – demander au Parlement de faire un travail d’analyse, d’auditionner, de recevoir, de se prononcer, de fixer des balises dans une résolution, c’est un élément de vitalité démocratique plutôt que de se cacher. Je n’ai pas besoin du prétexte du Parlement. Je veux pouvoir démontrer que je m’appuie sur une majorité parlementaire très large et qui dépasse le cadre de la majorité.
Quand on dit: «Nous avons des difficultés avec l’ICS, le fameux mécanisme d’arbitrage tel qu’il est toujours là», on est loin d’être les seuls. Lisez l’arrêt de la cour constitutionnelle allemande d’hier soir qui dit: «Oui, l’Allemagne peut signer, mais pas ce mécanisme d’arbitrage et quoi qu’il arrive, il ne pourra pas entrer en vigueur, même pas de manière provisoire». La cour constitutionnelle allemande est quand même une institution qui pèse en Europe. Si elle le dit, c’est que ce ne sont pas seulement nous, les petits Wallons, qui avons un problème avec ce mécanisme. Elle retient exactement les mêmes critiques d’un risque de privatisation rampante de la justice que nous avons émises, que vous avez émises dans vos résolutions.
Quand nous disons: «La déclaration interprétative est pleine de bonnes intentions», c’est vrai. Les messages politiques qui sont exprimés sont des messages qui rencontrent nos aspirations, sur les droits de l’homme, sur l’exception culturelle, sur la protection des normes environnementales, sur le conventions de l’OIT, sur le droit du travail, sur la capacité de réguler, sur le principe de précaution, et autres, puisqu’il en arrive des nouvelles pages tous les jours. Tous ces éléments vont dans le bon sens, qui rencontrent ce qu’ont été nos aspirations.
Mais telle, qu’elle est formulée aujourd’hui, cette déclaration interprétative n’est pas suffisante; elle ne nous donne pas suffisamment de garanties.
Je ne vais pas entrer ici dans un débat de juristes, les expertises que nous avons demandées à différents cabinets d’avocats et différents universitaires nous disent qu’une déclaration interprétative peut, quand elle est écrite d’une certaine manière, avoir une force juridique totalement contraignante si elle est acceptée par les deux parties, opposable aux tiers, reconnue comme étant opposable aux tiers et si elle est libellée de manière très précise elle a exactement la même valeur que le traité lui-même.
Si l’on dit dans la déclaration interprétative, à l’article 30, alinéa 5: «Il faut comprendre tel mot comme ayant tel sens», cela a tout à fait la même valeur juridique qu’un amendement. C’est, de fait, un amendement au traité.
La question n’est pas «Faut-il une déclaration interprétative ou un autre instrument juridique?». La question c’est «Comment libelle-t-on ces observations?». C’est ce que j’ai dit aussi à tous ceux qui m’ont appelé. Si vous acceptez que nous rouvrions la discussion, nous demanderons que l’on relibelle, que l’on reformule un certain nombre de remarques qui sont dans la déclaration interprétative, que l’on en apporte quelques autres complémentaires.
Je suis convaincu que beaucoup d’autres États européens, pour avoir eu de nombreux contacts, nous soutiendront parce qu’eux aussi, aspirent à avoir des clauses beaucoup plus précises en matière de protection des services publics, de protection des droits du travail.
C’est ce message-là que nous devons faire passer. Politiquement, ce n’est pas facile, évidemment que ce n’est pas facile. On prend des risques, quoi que l’on fasse. On prend le risque soit de s’isoler de sa population. Si l’on veut se dire «Ne nous prenons pas pour plus importants que nous sommes, acceptons le traité tel quel, ce n’est déjà pas si mal. Tant pis pour les quelques petites imperfections». Je crois que l’on ne fera que renforcer la défiance déjà très profonde dans le personnel politique et on ne fera que renforcer la défiance encore plus profonde à l’égard des négociations internationales et du commerce.
On peut se dire, à l’inverse: «Disons non, un point c’est tout, puis allons faire un feu d’artifice, en se réjouissant d’avoir fait échouer le bateau CETA. Et quoi demain? Demain tant pis». Cela ne me paraît pas non plus être une position de responsabilité politique.
Par contre, on peut dire non mais expliquer pourquoi on dit non et expliquer à quelles conditions nous accepterions de négocier à nouveau. Cela a toujours été notre position et cela reste notre position.
Ce que je dirai, à l’ensemble de ceux qui me poseront la question, ce que j’ai dit et que je confirmerai au ministre fédéral des Affaires étrangères tout à l’heure, c’est ceci: aujourd’hui, le Parlement wallon a réexaminé la déclaration interprétative. De nouveaux documents arrivent aujourd’hui, arriveront encore sans doute demain, peut-être lundi. Nous continuerons de les examiner, parce que c’est ce sérieux, c’est cette rigueur dans l’analyse qui nous donnent de la crédibilité dans notre démarche. Toutefois, aujourd’hui, à l’analyse, ceci ne donne pas de garanties suffisantes.
Comme je m’y étais engagé formellement devant vous, je ne donnerai pas les pleins pouvoirs au Gouvernement fédéral et la Belgique ne signera pas le CETA le 18 octobre.
Je ne prends pas ceci comme un enterrement, je ne prends pas ceci comme un veto sans condition, je prends ceci comme une demande de rouvrir des négociations pour que de légitimes attentes d’une société civile organisée, transparente, qui ont été exprimées avec force, puissent être entendues par les dirigeants européens et pour que nous puissions ensemble contribuer, non seulement à notre prospérité mais aussi à reconstruire la confiance politique entre les citoyens et leurs élus.
Texte intégral du discours prononcé devant le parlement wallon,
par Paul MAGNETTE, Ministre-Président wallon, le 14 octobre 2016
Un toit pour mon vélo
La peur de se faire voler sa bicyclette et les tracas d’un vélo abîmé par les intempéries : c’est décourageant pour de nombreux cyclistes. Quel dommage ! Obtenir du stationnement longue durée : c’est le sens de la campagne du GRACQ “Un toit pour mon vélo”. À partir du 1er octobre 2016, les groupes locaux du GRACQ, les membres, les sympathisants et n’importe quels cyclistes qui le souhaitent, peuvent interpeller leur commune ou leur employeur pour leur signifier leur besoin de stationnement de longue durée.
VAN DAMME : textes
VAN DAMME, Jean-Claude (né en 1960 à Berchem-Sainte-Agathe)
Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien.
T’as pas besoin d’un flash quand tu photographies un lapin qui a déjà les yeux rouges.
Dans les magasins de lingerie, on ne voit pas de calendriers avec des photos de garage.
Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. S’il y a 4 personnes autour de toi et qu’elles te semblent normales, c’est pas bon.
Moi, Adam et Eve, j’y crois plus, tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme, ça peut pas être mauvais, c’est plein de pectine…
Si t’es perdu dans la forêt et que tu restes immobile pendant deux ans, il va pousser de la mousse sur un côté de tes jambes. C’est le Nord.
L’air est fait d’oxygène CO2.
Si tu tues un tueur, le nombre de tueurs dans le monde reste identique.
Quand t’es con, tu sais pas que t’es con puisque t’es con… alors que quand t’es pas con, tu sais que parfois t’es con.
Si tu téléphones à une voyante et qu’elle ne décroche pas avant que ça sonne, raccroche.
Le chômage existe parce qu’il y a du travail. S’il n’y avait plus de travail, il n’y aurait plus de chômage. Le problème est donc le travail.
Si tu dors et que tu rêves que tu dors, il faut que tu te réveilles deux fois pour te lever.
Je suis fasciné par l’air. Si on enlevait l’air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre… Et les avions aussi… En même temps, l’air tu peux pas le toucher… ça existe et ça existe pas… Ça nourrit l’homme sans qu’il ait faim… It’s magic… L’air c’est beau, en même temps tu peux pas le voir, c’est doux et tu peux pas le toucher… L’air, c’est un peu comme mon cerveau…
Si tu as peur du noir mais que tu te sens mieux en fermant les yeux, c’est que tu as peur du jour.
La lumière crée de l’ombre et l’ombre est la conséquence de la lumière, mais, si la lumière disparaît, c’est l’ombre qui brille.
Si tu invites des gens qui ont tous le même groupe sanguin à une fête, mais que tu le leur dis pas, ils vont parler d’autre chose.
Jean-Claude van Damme a également eu les honneurs de Clémentine Mélois, l’artiste française qui a “épilé l’Origine du monde” : une consécration…
S’amuser encore en Wallonie-Bruxelles…
- MARLIERE : Anthologie de l’humour belge (JOURDAN, 2012)
- GAG : Parler le belge pour les nuls
- DELYS : Pour être bon joueur de billard (ca. 1931)
- HERD, Henri dit Constant-le-Marin (1884-1965)
- FRANSIS : Les fêtes de la Pentecôte à Cointe à la Belle-Epoque (CHiCC, 1989)
- VAN STALLE & D’HANSWIJCK : Bossemans et Coppenolle (1938)
- Le Forum de Liège a 100 ans…
- LEONARD : La fête de la Pentecôte à Cointe (avant 1940)
- BRUXELLES : Le corbeau et le renard (en brusseleir)
- SAMOYOBE (the -) : numéros 1 et 2… de deux (vers 1975)
- DEVOS : textes
MAQUET Albert (1922-2009)
Né en 1922 à Liège. Professeur à l’Université de Liège où il est titulaire de la chaire d’italien. Auteur d’études relatives aux lettres italiennes et françaises (notamment d’un essai sur Albert Camus) et d’articles de critique littéraire dialectale.
Œuvres wallonnes – Poésie
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- Saminne, Liège, L’Horizon nouveau, 1941, 16 p.
- Djeû d’apèles [Jeu d’appeaux], Liège, L’Horizon nouveau, 1947, 112 p. (avec traduction).
- A l’ toumêye dès djoûs [Au hasard des jours], dans le collectif Poèmes wallons 1948, Liège, L. Gothier et fils, 1948, pp. 51-53 (avec traduction).
- Lûre èl sipèheûr [Luire dans le noir] en édition bilingue avec Henri Espieux.
- Lutz dins l’escur, poèmes provençaux et wallons avec traduction française et un avant-propos de René Nelli, Paris, Pierre Seghers, 1954., 40 p.
- Come ine blanke arièsse [Comme une arête blanche], Namur, Les Cahiers wallons, 1975, 24 p. (ec traduction).
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Œuvres wallonnes – Théâtre
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- L’êrdiè sins solo [L’arc-en-ciel sans soleil], 1 acte (collab. E. Petithan), 1952.
- Li tèlèfone, 2 tableaux, 1977.
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d’après PIRON M., Anthologie de la littérature wallonne (1979)
Lu
(in Djeû d’apèles. Jeux d’appeaux. Poèmes en wallon liégeois avec traduction française en regard, Ougrée, chez l’auteur, 1947)
I m’a trové l’ôte djoû tot seû avou mès ponnes.
I m’a loukî doûcemint èt s’a-st-achou d’lé mi.
Adon n’s-avans foumî tote nosse toûbac’ èssone,
mins nins pus’ onk qui l’ôte nos n’avans måy moti.Poqwè, vî camaråde, èstez-v’ dèdja èvôye ?
Èt mi, poqwè fåt-i qu’ dji v’s-åye lèyî ‘nn’aler ?
Asteûre qui vo-v-rila co ‘ne fèye so tchamp so vôye,
dji n’sé nin çou qui m’ dit qui dj’ vin dè piède mi fré.
Citez-en d’autres :
Mitiku Belachew, le seigneur de l’anneau
“Berger jusqu’à 12 ans, cet Ethiopien est devenu un chirurgien de renommée internationale en inventant l’anneau gastrique par cœlioscopie.
Mitiku Belachew se souvient encore de son regard implorant. L’infirmière était obèse et malheureuse : « Aidez-moi à guérir », l’avait-elle supplié il y a quarante ans à l’hôpital civil de Bavière, à Liège. Le chirurgien savait qu’il existait outre-Atlantique une solution chirurgicale pour le traitement de l’obésité morbide. C’était marginal, les complications étaient dangereuses. « Peu importe, lui répond sa patiente. Pour moi, maintenant, c’est une question de vie ou de mort. » Après une bonne préparation, Mitiku Belachew l’opère. Le bouche-à-oreille s’emballe. « A partir de ce moment-là et malgré moi, je suis devenu un spécialiste de la chirurgie de l’obésité », s’amuse-t-il aujourd’hui.
Malgré lui, car jamais Mitiku Belachew n’aurait cru emprunter cette voie. Pour parler de son parcours, l’Ethiopien de 74 ans aime citer Gandhi : « Il y a mille vies dans une vie. » Avant de devenir un chirurgien de renommée internationale, Mitiku Belachew était berger. Né dans une famille de neuf enfants, il prenait soin des vaches, des taureaux et des chèvres dans un village situé à 150 kilomètres d’Addis-Abeba.
« J’y suis allé au culot. J’ai commencé ma vie avec ce qui était disponible », dit-il. C’est-à-dire pas grand-chose : pas de route pour se déplacer, pas d’hôpital pour se soigner, pas d’école pour étudier. Ou plutôt une seule école, « celle de la nature ». La mort inexpliquée d’un frère « grand, beau et fort » le fait changer de trajectoire. Il sera médecin.
A 12 ans, il quitte village et troupeau pour les bancs de l’école de la capitale. Sa mémoire d’éléphant lui permet de sauter plusieurs classes. « J’étais sans le sou, alors j’y suis allé au culot : j’ai demandé à un couple britannique de financer mes études en échange de travaux domestiques », raconte-t-il. L’élève prodige impressionne, obtient les meilleures notes et ne garde pas longtemps son job de garçon de maison.
Au début des années 1960, bac et bourse en poche, il peut entrer dans les plus prestigieuses universités anglo-saxonnes. Contre toute attente, il choisit la Belgique, qu’il baptise le « pays du soleil froid ». « C’était un pays détesté à l’époque pour son action au Congo, précise M. Mitiku. Je ne parlais pas un mot de français mais j’aimais les défis. » Le jour, il étudie la médecine à Liège. La nuit, il plonge dans la littérature pour parfaire son français et traduit mot à mot Fanny de Marcel Pagnol avec un vieux dictionnaire.
L’étudiant s’acclimate au « petit racisme ordinaire » qui s’estompera avec les années et la notoriété. En 1968, il est aux premières loges de la « révolution » qui a gagné la Belgique. Mais son goût pour la politique prendra fin quand, en 1974, le régime militaire du Derg qui renversa Haïlé Sélassié fit couler le sang de ses compatriotes pour justifier un idéal révolutionnaire. Il se concentre sur ses études et obtient son diplômé en 1970. A Liège, puis à Huy, une petite ville de 21 000 âmes, Mitiku Belachew se familiarise avec sa spécialisation : la chirurgie digestive…”
Lire la suite de l’article d’Emeline WUILBERCQ sur LEMONDE.FR…
En savoir plus sur le berger devenu chirurgien en visitant son site officiel…
Découvrir son autobiographie aux Editions Persée…
Plus d’articles sur les DISPOSITIFS, entre autres scientifiques…
- PROJET ENCCRE : L’Encyclopédie à portée de clic
- JOLIET Charles, Mille jeux d’esprit
(Paris : Hachette, 1886) - GAMBLIN : Mon climat (2015)
- FRENCH NETOCRACY : interview d’Alexander Bard et de Jan Söderqvist
- Mitiku Belachew, le seigneur de l’anneau
- DAGUIN, Clara (née en 1987)
- DESMURGET : La fabrique du crétin digital (Seuil, 2019)
- BOGDANOFF : les jumeaux Igor & Grichka meurent du Covid-19
- TRIBUNE LIBRE : Intelligence Artificielle, l’oxymoron du siècle
- Et si les réseaux sociaux devenaient une chance pour nos démocraties ?
- Athena, le magazine scientifique de la Région wallonne
Visiter Liège en 10 coups de coeur
“Liège n’est pas forcément la première ville qui vient à l’idée de visiter quand on voyage en Belgique, mais c’est pourtant une cité pleine de charme et de belles surprises. Renommée pour son ambiance chaleureuse et festive, on la surnomme d’ailleurs la Cité Ardente. Alors que voir et que faire à Liège? Petite revue de l’essentiel pour visiter Liège à travers mes dix coups de cœur…”
L’auteure y sélectionne :
- La gare de Liège-Guillemins ;
- Le Grand Curtius ;
- La promenade des Coteaux de la Citadelle ;
- L’escalier de la montagne de Bueren ;
- Les impasses du quartier Hors-Château ;
- Le street-art avec Paliss’Art ;
- La cité miroir ;
- La bière artisanale de la Brasserie C ;
- Les gaufres d’une gaufrette saperlipopette ;
- Un bar déjanté: le pot au lait.
Pour découvrir ces coups de cœur de ladite Sarah, visitez LEBLOGDESARAH.COM (article du 7 mai 2016)
Comment savoir vivre au quotidien ?
- GAG : comment donner une pilule à un chat
- Halloween, une nuit à tombeaux ouverts
- TAROT : Arcane majeur n° 02 – La Papesse
- La vraie tarte brésilienne est… belge (recette)
- THONART : Suis-je une infox ? (2022)
- LIEGE : La création du monde (c’est Tchantchès qui la raconte…)
- Potée au chou frisé comme à Liège (recette)
- Le Bitu Magnifique (1959)
- Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se bodding ! (recette)
- Depuis quand offre-t-on des jouets aux enfants à Noël ?
- Foie de veau Pierreuse (recette)
Vieux proverbe chinois du jour (21 avril 2016)
ARNO : Lettre à Donald Trump (2016)
HINTJENS, Arnold Charles Ernest alias ARNO (né en 1949)
Monsieur Trump,
Hier sur CNN, tu as catalogué Bruxelles de « hellhole ». À vrai dire, ça m’a fait rire, parce que je n’ai jamais fait l’expérience d’une telle fournaise. Cela fera bientôt 33 ans que j’habite dans « the capital of Europe », et je ne compte pas décamper d’aussitôt. Même un chien enrhumé le sentirait à des kilomètres : Bruxelles, c’est ma ville. Dans ma vie, j’ai habité un peu partout : à Londres, à Amsterdam, à Paris. Et en hiver, je m’exile souvent à la mer pour quelques jours. Mais la ville d’Ostende n’est rien d’autre que la fille de Bruxelles. Difficile donc de dire que je m’éloigne vraiment.
Nous sommes plus d’un million à habiter dans cette ville où l’on rencontre le monde entier et où toutes les nationalités se côtoient et s’entremêlent. Parfois, je rentre chez moi le soir sans me souvenir dans quelle langue s’est déroulée ma dernière conversation. J’étais à New York l’année passée d’ailleurs. En terrasse à la Meat Factory, le menu était bilingue anglais-français : je m’y suis senti comme chez moi.
Je ne pense pas que tu sois passé souvent par Bruxelles. Pour pas mal de Flamands et de Wallons, ça vaut également, en fait : ils pensent qu’ils doivent échanger leurs billets contre une monnaie étrangère quand ils descendent du train à la Gare Centrale. Bruxelles est une ville qui en inspire plus d’un : cela explique aussi pourquoi tant d’artistes atterrissent ici. Lemmy de Mötorhead y a habité. Quand Edith Piaf voulait sortir, elle venait à Bruxelles. Le chanteur de Joy Division y est tombé amoureux. On peut y être connu ou célèbre et pourtant rester anonyme. En tout cas, on m’adresse plus souvent la parole ici qu’à Paris. Il m’est arrivé de voir passer Madonna en vélo Rue Dansaert, et de remarquer David Bowie assis tout seul à une table en terrasse : personne ne le dérangeait. Bryan Ferry donnait ses interviews à l’Archiduc, sans être submergé par les foules. Faut l’essayer ailleurs qu’à Bruxelles, ça. Nous n’avons pas de « Star System » comme le vôtre aux Etats-Unis. Pour beaucoup de jeunes créatifs, Bruxelles est le nouveau Berlin : un lieu où ils peuvent se développer. Cinéma, salles de concert, théâtre, danse… toute la ville est culture.
Autre chose : Bruxelles est une des rares villes au monde où l’on peut consommer de l’alcool dès le petit matin. Pas dans un café, hein : dans une poissonnerie. Quand je sors avec des amis étrangers, ils n’en croient pas leurs yeux : c’est du jamais vu pour eux. Je connais des cafés et des bars dont les propriétaires ont paumé la clé de la porte d’entrée il y a des années. Nous avons notre cul dans une énorme motte de beurre ici, mec.
En même temps, je ne mentirai pas : Bruxelles est probablement la ville la plus laide au monde. C’est un gros bordel, et ça pue la merde. Mais c’est l’odeur d’une bonne merde. Quand j’ai déménagé vers Bruxelles, je me suis souvent réveillé avec un gros mal de tête – et ce n’était pas à cause de l’alcool, parce qu’à l’époque, je ne buvais pas encore. C’était à cause de l’odeur. Bruxelles est une « sale beauté ». Oui, il y a plein de trucs qui ne tournent pas rond ici, chaque grande ville a ses problèmes. Il y a beaucoup de jeunes chômeurs d’origine étrangère, il y a du racisme partout : chez les blancs-bleus belges, mais aussi dans d’autres communautés. Des gros cons, on en trouve partout : aucune communauté ne pourra en revendiquer l’exclusivité. Pour moi, la rue appartient à tous ceux qui ont deux narines, qu’il soit Juif, Arabe, Eskimo ou Africain. Peut-être as-tu peur de tous ces gens, et est-ce pour cela que tu dis que Bruxelles est l’enfer ?
Car en toute franchise : je trouve que toi, tu es un bonhomme dangereux, un psychopathe. Un type qui se met à bander dès qu’on lui accorde un peu d’attention. Quelqu’un qui verrait bien un retour aux années 1930, aussi, une époque à laquelle il y a avait une grosse crise et où tout le monde avait peur. S’est alors profilé un type moustachu en Allemagne, suivi d’un autre avec une moustache plus impressionnante encore, en Russie. Hitler et Stalin : tu les connais, n’est-ce pas ? Ta drôle de chevelure montre selon moi clairement que tu as été taillé dans le même bois.
Les Américains que je connais habitent New York, Los Angeles, Miami et Washington, et ils ne sont pas du tout impressionnés par ton discours. Mais il y a apparemment beaucoup d’Américains assez crédules qui adhèrent à tes propos ultraconservateurs. Quand les choses vont mal et que les gens ne sont pas rassurés, il est beaucoup plus facile de leur faire croire que tout est de la faute de l’autre. L’Histoire se répète, et on sait jamais comment une vache finira par attraper un lièvre. Mais ce que je sais, c’est que beaucoup d’Américains ont assassiné des populations entières de villages vietnamiens, et qu’il y a eu plus d’attentats à Paris qu’à Bruxelles. Et aussi que dans n’importe quelle grande ville américaine, chaque jour, plus de personnes sont tuées que chez nous. Tout ça « grâce » à la loi sur la possession d’armes – soutenue par les Républicains, d’ailleurs. S’il devait y avoir un « hellhole » sur cette Terre, il serait bien là me semble-t-il.
Tout le rapportage sur Bruxelles et Molenbeek dans les médias étrangers est d’ailleurs sérieusement sous influence. Il y a quelques semaines, un journaliste néerlandais est venu faire un reportage dans ma rue. Il disait que tous les magasins ferment leur porte à 18h pour des raisons de sécurité. C’est du bullshit pure souche. À la longue, on a l’impression que nous vivons dans une zone de guerre. C’est mauvais pour les cafés et les restos. Juste après les attentats à Paris, le chiffre d’affaires à Bruxelles a chuté de 85%. Je voulais donner une tournée générale dans un café, mais il n’y avait personne – bizarre. Quand à Bruxelles, il y a un truc qui merde, c’est la faute aux politiques : des gens aux grosses moustaches et aux drôles de chevelures.
Pour le moment, je donne beaucoup d’interviews à l’étranger, et tout le monde me demande quelle est la situation à Molenbeek. Molenbeek est devenue plus célèbre que la Belgique. Et quand je réponds que là aussi, il y a de l’eau qui sort des robinets, oui, on me regarde bizarrement. S’il y a des crapules qui se baladent à Molenbeek, il ne faut pas avoir pitié d’eux, non. Mais 95% de la population est constitué de gens accueillants et propres sur eux-mêmes. On y trouve plein de chouettes coins.
Juste une dernière chose : j’espère que tu sais que Jésus était Bruxellois ? James Ensor en a fait un beau petit tableau : la Joyeuse Entrée du Christ à Bruxelles. On peut l’admirer dans un musée à Los Angeles. Faudrait que t’ailles voir ça.
Salut en de kost,
Arno
Citez-en d’autres…
Vieux proverbe chinois du jour (14 janvier 2016)
Le dogme est à la pensée,
ce que la pasteurisation est au fromage de Herve :
les signes religieux en sont les codes-barres.
CONRADT : Histoires des bains et bassins de natation de Liège, du 17ème siècle à nos jours
“L’auteur liégeois Marcel Conradt s’était déjà plongé dans l’histoire de sa ville en retraçant notamment celles de ses théâtres, de son Grand Bazar, de sa place Saint-Lambert, de ses hôtels ou de ses quais de la Meuse et de la Dérivation.
Son nouvel ouvrage – publié aux Editions de la Province de Liège – nous plonge cette fois dans les “Histoires des bains et bassins de natation de Liège, du 17e siècle à nos jours”. Logique, quand on sait que Marcel Conradt a notamment été un des premiers “bébés-nageurs” de Liège…”
CONRADT Marcel, Histoire des bains et bassins de natation de Liège, du 17ème siècle à nos jours (Liège, Editions de la Province de Liège, 2016, épuisé)
Lire la suite de l’article de Martial GIOT sur RTBF.BE (12 janvier 2016)…
Plus de sport…
- DURRELL : Le quatuor d’Alexandrie : Justine (LE LIVRE DE POCHE, La Pochothèque, 2003)
- MARLY : Le Chant des partisans (1941)
- FISSETTE, Nicolas (1928-2009)
- COLETTE : textes
- THONART : Concert KulturA. Left Lane Cruiser (US) + Renaud Lesire (BE) (avec quatremille.be, 2017)
- BONMARIAGE : Fleurs de Chine (2013, Artothèque, Lg)
- CHAPUT : Le Retour du cafard (s.d., Artothèque, Lg)
- WUIDAR : La Chanteuse (1987, Artothèque, Lg)
- STEICHEN : Moonlit Landscape (1903)
- BRINKHUIZEN, Albert (1911-?)
- Peter Sloterdijk: «On a toujours éliminé les surhommes»
THONART : Encyclopédies et syndrome de la berceuse (2015)
Longtemps, je me suis couché de bonne heure […], ma nourrice toute en suaves cotonnades, piquées de sueur laiteuse, me chantant doucement, du fond de sa gorge ronde et rassurante, une berceuse qui m’arrachait à moi-même, à mon être diurne, fébrile des propos tenus ou inquiet face à la fin du jour, brune et définitive. Les rimes de l’apaisante barcarolle, pour me distraire de l’échéance nocturne, tantôt disaient les merveilles du celtique Merlin, du Moïse conquérant ou de la trouble Shéhérazade, tantôt parlaient à mes sens et ramenaient mon âme tourmentée à la joliesse de mes pieds nus sous l’édredon débordant ou à ma nubile joue, sur laquelle elle posait un dernier baiser avant de disparaître.
Nous sommes tous des Marcel inquiets (Proust, pas Cerdan), pourrait-on déduire du penchant naturel de l’Homme à soigner son angoisse existentielle par la création d’artefacts, qu’ils soient artistiques, mythiques ou scientifiques. Ainsi, de toute éternité, l’humain a-t-il posé des jalons devant lui -entre lui (sujet en mal de connaissance) et le monde qui est (objet hors mesure de sa connaissance)-, créé des formes intermédiaires, modèles explicatifs ou vertiges hypnotiques. De la sorte naissent philosophies, sciences et religions, dissertant chacune sur les fins ultimes, chacune tentant d’élucider l’Etre au départ de leur discours. De même, c’est pareillement que naissent les Arts, miroirs lacunaires de l’Etre tant courtisé, substituts formalisés et inspirés de lambeaux d’existences.
Ainsi la Musique. Que Vladimir Jankelevitch évoque le ‘mélisme descendant’ de Debussy, que ce dernier ait puisé chez Maeterlinck la matière de son Pelléas, que le philosophe français explore en quoi la musique nous élève “au dessus de ce qui est” (La musique et l’ineffable, 1961), en vérité, de quoi parlons-nous ici ? D’un temps substitué, d’un noble artefact qui nous ravit, au plein sens du terme, d’une berceuse de plus qui nous hypnotise, nous distrait des trépidations quotidiennes et nous rend une respiration plus régulière. Alors que, comme un anonyme l’a raconté :
Socrate, pourquoi joues-tu de la lyre avant de mourir?
Pour jouer de la lyre avant de mourir.
“Words, words, words…” Comme le soulignait le Barde, au travers des lèvres d’Hamlet, toute l’activité de l’Homme se réduirait dès lors à des ‘mots’, des formes intermédiaires, médiatrices entre nous et l’objet convoité de notre connaissance, baptisée dès lors la connaissance médiate (merci à Jacques Dufresne) à la différence de la connaissance immédiate que nous laissent miroiter des Spinoza (“l’idée vraie“) ou des Epicure.
Retour à la berceuse. Lors, on pourrait baptiser Syndrome de la berceuse cette propension de l’homme à créer des formes, élucidantes ou hypnotisantes, entre son entendement (et ses sens) et la réalité dont il veut prendre connaissance. Elucidantes lorsqu’elles le rapprochent d’une connaissance immédiate, lorsque leur structure formelle laisse transparaître l’objet de la connaisssance ; hypnotisantes, lorsqu’elles sont leur propre fin et servent de masques pseudo-euphorisants. Ainsi la berceuse du petit Marcel revêt-elle ces deux qualités ambivalentes (comme beaucoup de nos créations) : l’emmène-t-elle en Orient dans les senteurs des Mille et une nuits, l’enfant hypnotisé s’endormira paisiblement ; le ramène-t-elle au confort de son lit familier et à la tendresse d’un baiser, la nuit du petit n’en sera que meilleure. La morale, c’est le choix entre les deux manières. Whatever works…
Va savoir… L’ensemble de ces formes, de ces artefacts forgés de nos mains seules, constitue les savoirs de l’humanité ; il est des grands et des petits savoirs, des savoirs pratiques, techniques, d’autres spirituels ou artistiques ; il est des savoirs honteux, révoltants, il en est d’autres qui réconcilient, qui apaisent. Il est des savoirs que d’aucuns disent inspirés et que d’autres savent inspirants. Il est des savoirs qui égarent, d’autres qui éclairent. La grandeur de l’Homme, d’où qu’il soit, réside dans les savoirs qu’il a générés et dans la dignité qui s’y révèle. Les collecter avec sérieux, c’est s’adonner à l’amour de l’Homme pour lui-même, travailler à son respect et révéler son immanente universalité.
Enter l’Encyclopédie. De tout temps (à Sumer déjà!), des hommes se sont levés pour collecter, identifier, structurer, indexer et publier ces savoirs, tous les savoirs disponibles. Tous, car la censure est stérile et tout est publiable : c’est une simple question de hiérarchisation, de jugement éditorial. Aujourd’hui, l’héritage en ligne des Diderot et d’Alembert est partagé entre
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- les encyclopédies papier portées en ligne et (souvent) payantes ;
- les encyclopédies promotionnelles, destinées à augmenter la fréquentation du site concerné et, partant, à justifier les ventes d’espace publicitaire ;
- les initiatives encyclopédiques gratuites et structurées.
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L’Encyclopédie de l’Agora, créée à l’initiative du philosophe québécois Jacques Dufresne, relève de la troisième classe d’encyclopédies. Recommandée par la Bibliothèque Nationale de France, elle est gratuite, francophone et interactive. Plus de 10 millions de visiteurs la consultent chaque année. Pendant plusieurs années, deux interfaces permettaient à l’internaute de la visiter : l’interface québécoise, pilotée par une équipe basée en Estrie, à deux pas de l’Université de Sherbrooke, et feu l’interface wallonne, alors gérée au départ de Liège, en Wallonie (Belgique).
Aujourd’hui, wallonica.org reprend le flambeau et cherche des ressources, contenus comme moyens financiers. A bon entendeur !
Plus de prises de parole en Wallonie…
- MEMOIRE : Le temps de la délation (Aide-mémoire n°72, 2015)
- THONART : extrait de “Être à sa place” – 00 – Introduction (2023)
- CROIBIEN : Open System Project – Musiques diverses (1983-1985)
- LEYS : le Belge qui a déshabillé Mao
- THONART : Intelligence artificielle et artifices de l’intelligence (2024)
- DE KEYSER & ARENDT : La liberté d’être libre
- OLIVER : De la force et du temps (“Of Power and Time”, essai, 2016)
- TERMINOLOGIE DÉCOLONIALE – 5 – Les termes liés à la “blanchitude” (CNCD-11.11.11)
- TERMINOLOGIE DÉCOLONIALE – 2 – Les mots autour de l’institutionnalisation du racisme (CNCD-11.11.11)
- WALLONICA : Lettre ouverte aux mécènes publics et privés
- Vieux proverbe chinois du jour (21 avril 2016)
THONART : Mère-Courage et les Grands-Vents (2015)
Il était une fois une liane au passé dodu,
Elle avait juré qu’on ne l’y reprendrait plus :
La marâtre araignée, au sécateur, l’avait blessée
Et de ses bourgeons, désormais…
Elle faisait un bonsaï.C’était pour elle un problème de taille.
La belle enroulée était de formes bien roulée
Et, sur les troncs haut montés, elle n’eut cesse de grimper,
Mais la nuit restait noire et froid le point du jour.
Las, si de l’enfance elle passa aux rudeurs de l’amour,
Ce n’est pas dans des histoires de fesses
Qu’on quitte ses nattes et ses tresses.Plus tard, elle porta la vie, pleine et riante,
Comme un défi à la Géante,
A la Gorgone et ses serpents,
A la Mère… monstre sans dents.
Et la liane si fluide et ses si roulés drageons,
Partirent s’attacher au plus lointain des troncs.L’heure était belle, l’heure était calme,
Elle rafraîchissait leur front avec des palmes.
C’était loin, c’était beau, c’était le voyage,
Et du fantôme de la Goule, elle ne voyait plus la rage.
Mais, elle le savait, la rage était sienne
Et des glaces naissantes, elle se voulut la Reine.Et les Grands-Vents se sont levés,
Et les humeurs furent retournées,
Et le grand tronc fut démoellé,
Et la tribu fut dispersée :
La liane, seule, dure de sa rage,
Se fit appeler la Mère-Courage.Rampante sans tronc, elle se dressait
Quand l’entrechat la déroulait.
Chacun sa Mère, la Danse en est.
Printemps sans fruit, elle cuisinait
Sous le regard des chats gourmets.
Chacun sa Mère, la Cuisine le sait.Car Mère-Courage était donneuse,
Mais, sous les ans, poussait fibreuse,
Et, dans son ventre de chaud plaisir,
Séchait le miel, à se tarir.
Or… au creux des lèvres, vivait un bois,
Malgré le vent, malgré le froid.Espoir de vie, stupeur de Foi,
Quand le Printemps dépend d’un doigt.
Douceur des sens, révolution
Face aux faux monstres du cabanon.
C’est donc l’orgasme, ce sont les spasmes
Qui jettent lumière sur les fantasmes.C’est l’arrogance du Gai Sourire,
Et c’est la Joie malgré le pire,
La belle sueur au point du jour.Lunaire Pardon, vrai pour toujours,
Un souffle fondant sur la Flamme,
En quatre mots : “Mère, tu es Femme !”
Enfin…Un cri puissant qui tue les Vents,
C’est la rivière née du dedans.
C’est la clairière pour la Forêt,
C’est le clairon du vrai Après.Et la Liane s’est déliée…
Plus de littérature…
- FRANCOTTE : textes
- STEINER : À Annie Ernaux (2021)
- De la nécessité d’attribuer à titre posthume le Prix Nobel à Simenon
- CAMUS A., Le mythe de Sisyphe (1942)
- ROTH : Portnoy et son complexe (GALLIMARD, Folio, 1970)
- BARONIAN : Maigret, un héros très variable
- JUNG C.G., Ma vie ; souvenirs, rêves et pensées (1991)
- RACINE : textes
- THONART : Le doux conte de Jolie-Femme et du Hérisson de cœur (2019)
- GIDE : textes
- GIBRAN : textes