Tarte aux pommes, à la frangipane et aux spéculoos

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© wallonica.org
Ingrédients pour 8 personnes (petits mangeurs…)
  • 2 œufs
  • 125 g d’amandes en poudre
  • 2 c. à s. de farine
  • 160 g de beurre salé
  • 250 g de spéculoos
  • 100 g de sucre fin
  • 1 c. à s. de sucre impalpable
  • 600 g de pommes Cox
Préparation

(temps de préparation : 20 min. + 40 min. de cuisson)

  1. Préchauffez le four à 180°C.
  2. Mélangez 110 g de beurre mou, le sucre fin, les amandes en poudre, la farine et les oeufs, jusqu’à obtention d’une crème frangipane homogène.
  3. Réduisez les spéculoos en miettes au robot. Malaxez-les avec 50 g de beurre fondu, jusqu’à ce que l’ensemble soit homogène. Tassez-le dans le fond d’un grand moule à tarte recouvert de papier cuisson. Recouvrez avec la crème frangipane, puis disposez les pommes taillées en tranches épaisses par-dessus.
  4. Cuisez 30 min au four. Saupoudrez de sucre impalpable et poursuivez la cuisson encore 10 min.
  5. Servez tiède. Pour les gourmands, ajoutez une boule de glace vanille ou un peu de crème fouettée.
  6. Conseil culinaire : le temps de cuisson peut dépendre de la qualité des pommes. Elles doivent être moelleuses sans pour autant tomber en compote. À surveiller, donc…

Encore manger…

FERRE : textes

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Léo Ferré en 1959 © Hubert Grooteclaes

La mémoire et la mer

(extrait de l’album Amour, Anarchie, Barclay, 1970 ; texte et musique de Léo FERRE, arrangements de Jean-Michel DEFAYE)

La marée, je l’ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur,
De mon enfance et de mon cygne
Un bateau, ça dépend comment
On l’arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années lumières et j’en laisse
Je suis le fantôme de Jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baiser
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts de sable de la terre

Rappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l’écume
Cette bave des chevaux ras
Au raz des rocs qui se consument
Ô l’ange des plaisirs perdus
Ô rumeurs d’une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu’un chagrin de ma solitude

Et le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
Ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j’allais, géométrisant,
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans des draps d’aube fine
Je voyais un vitrail de plus,
Et toi fille verte, mon spleen

Les coquillages figurant
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu’on dirait l’Espagne livide
Dieux de granits, ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s’immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu’on pressent
Quand on pressent l’entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue,
Sur cette mer jamais étale
D’où me remonte peu à peu
Cette mémoire des étoiles

Cette rumeur qui vient de là
Sous l’arc copain où je m’aveugle
Ces mains qui me font du fla-fla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l’anathème
Comme l’ombre qui perd son temps
À dessiner mon théorème
Et sous mon maquillage roux
S’en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue, aux musiques mortes
C’est fini, la mer, c’est fini
Sur la plage, le sable bêle
Comme des moutons d’infini…
Quand la mer bergère m’appelle…


“De toutes les chansons écrites par Léo FERRE (1916-1993) – et elles sont fort nombreuses – la chanson  La Mémoire et la mer constitue une véritable pièce d’anthologie. […] Un texte que son auteur a lui-même qualifié « d’éminemment personnel et que personne n’aurait dû comprendre » et qui, pourtant, a connu un étonnant succès. Léo découvre le « fantôme de Jersey » lors d’une escapade sur l’île Du Guesclin, où il résida. Le fantôme  de Jersey est un phénomène naturel, une espèce de ligne brumeuse que l’on aperçoit au lointain quand on se trouve sur l’île Du Guesclin, et qui laisse croire à une émanation fantomatique de l’île anglo-normande qu’est Jersey. Léo Ferré y plante donc le décor d’une simple partie de pêche où est capturé un bar, dont les écailles sont rendues brillantes par la magie de l’éclat lunaire…”

Source : J’ai la mémoire qui chante…



Savoir en écouter plus…

RICHEPIN : textes

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Première gelée

Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

Ainsi qu’un dur baron précédé de sergents,
Il fait, pour l’annoncer, courir le long des rues
La gelée aux doigts blancs et les bises bourrues.
On entend haleter le souffle des gamins
Qui se sauvent, collant leurs lèvres à leurs mains,
Et tapent fortement du pied la terre sèche.
Le chien, sans rien flairer, file ainsi qu’une flèche.
Les messieurs en chapeau, raides et boutonnés,
Font le dos rond, et dans leur col plongent leur nez.
Les femmes, comme des coureurs dans la carrière,
Ont la gorge en avant, les coudes en arrière,
Les reins cambrés. Leur pas, d’un mouvement coquin,
Fait onduler sur leur croupe leur troussequin.

Oh ! comme c’est joli, la première gelée !
La vitre, par le froid du dehors flagellée,
Étincelle, au dedans, de cristaux délicats,
Et papillote sous la nacre des micas
Dont le dessin fleurit en volutes d’acanthe.
Les arbres sont vêtus d’une faille craquante.
Le ciel a la pâleur fine des vieux argents.

Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

Voici venir l’Hiver dans son manteau de glace.
Place au Roi qui s’avance en grondant, place, place !
Et la bise, à grands coups de fouet sur les mollets,
Fait courir le gamin. Le vent dans les collets
Des messieurs boutonnés fourre des cents d’épingles.
Les chiens au bout du dos semblent traîner des tringles.
Et les femmes, sentant des petits doigts fripons
Grimper sournoisement sous leurs derniers jupons,
Se cognent les genoux pour mieux serrer les cuisses.
Les maisons dans le ciel fument comme des Suisses.
Près des chenets joyeux les messieurs en chapeau
Vont s’asseoir ; la chaleur leur détendra la peau.
Les femmes, relevant leurs jupes à mi-jambe,
Pour garantir leur teint de la bûche qui flambe
Étendront leurs deux mains longues aux doigts rosés,
Qu’un tendre amant fera mollir sous les baisers.
Heureux ceux-là qu’attend la bonne chambre chaude !
Mais le gamin qui court, mais le vieux chien qui rôde,
Mais les gueux, les petits, le tas des indigents…

Voici venir l’Hiver, tueur des pauvres gens.

SAND : textes

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Charpentier Auguste, George Sand, vers 1837 © Musée de la vie romantique, Paris (FR)

J’ai beaucoup souffert de ma chasteté. J’ai eu des rêves très énervants. Le sang m’a monté à la tête cent fois. Je me suis souvent assise seule à l’écart avec une âme pleine d’amour et des genoux tremblants de volupté… Quand toutes les cordes de mon être mises à nu vibrèrent sous ta main, mon attachement devint si fort et si profond que je ne pus imaginer d’autre but de ma vie que de vivre avec toi… Mon corps est encore tout disloqué d’une autre fatigue terrible mais délicieuse dont je porte les stigmates en mille endroits.

Lettre de George Sand à Me de Bourges (extrait)


En citer d’autres…

AZNAVOUR : textes

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Parce que t’as les yeux bleus
Que tes cheveux s’amusent à défier le soleil
Par leur éclat de feu

Parce que tu as vingt ans
Que tu croques la vie comme en un fruit vermeil
Que l’on cueille en riant

Tu te crois tout permis et n’en fait qu’à ta tête
Désolée un instant prête à recommencer
Tu joues avec mon cœur comme un enfant gâté
Qui réclame un joujou pour le réduire en miettes

Parce que j’ai trop d’amour
Tu viens voler mes nuits du fond de mon sommeil
Et fais pleurer mes jours

Mais prends garde, chérie, je ne réponds de rien
Si ma raison s’égare et si je perds patience
Je peux d’un trait rayer nos cœurs d’une existence
Dont tu es le seul but et l’unique lien

Parce que je n’ai que toi
Le cœur est mon seul maître et maître de mon cœur
L’amour nous fait la loi

Parce que tu vis en moi
Et que rien ne remplace les instants de bonheur
Que je prends dans tes bras

Je ne me soucierai ni de Dieu, ni des hommes
Je suis prêt à mourir si tu mourrais un jour
Car la mort n’est qu’un jeu comparée à l’amour
Et la vie n’est plus rien sans l’amour qu’elle nous donne

Parce que je suis au seuil
D’un amour éternel je voudrais que mon cœur
Ne portât pas le deuil

Parce que
Parce que
Parce que

Paroles de Charles Aznavour, Gabriel Edmond& Gaby Wagenheim (1955)


En citer d’autres…

CASTRO : textes

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Fidel CASTRO (1926-2016) à La Havane en 1979 (c) Getty Images

Sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés ; avec le pouvoir, ils survivent rarement.


Citer encore…

Gâteau aux petits beurres, parfum café

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C’est une recette très ancienne (comme les petits beurres, du moins), préparée pendant longtemps par nos grands-mères. Très économique et facile à réaliser…

Ingrédients
  • 2 paquets de petits-beurres (bruns) ;
  • 150 g de beurre mou ;
  • 2 œufs ;
  • 100 g de sucre ;
  • 2 sachets de sucre “vanillé” ;
  • 1 bol de café noir refroidi.

Et pour la décoration : chocolat ou pralin en poudre maison.

Préparation
  1. Dans deux saladier séparer les blancs des jaunes d’œufs. Battre les jaunes avec les sucres jusqu’au blanchiment. Ajouter le beurre coupé en petits morceaux et mélanger énergiquement le tout jusqu’à obtenir un appareil bien lisse.
  2. Battre les blancs en neige très ferme à l’aide d’un batteur électrique puis les incorporer à la crème au beurre et mélanger délicatement.
  3. Tremper rapidement les petits beurres dans le café noir et former la première rangée (4 biscuits dans la longueur et 3 dans la largeur). Déposer 2 bonnes cuillères à soupe de crème au beurre par dessus puis lisser la surface.
  4. Ensuite, recouvrir avec les biscuits trempés dans le café. Renouveler l’opération 3 fois et terminer par une couche de crème. Laisser reposer une nuit au réfrigérateur.

Au moment de servir, décorer de vermicelle au chocolat…


Manger encore…

Henry CARTON DE WIART : La cité ardente (1904)

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La cité ardente - Henry Carton de Wiart - Rex
Le livre de Henry CARTON DE WIART, La cité ardente, initialement publié en 1904, est réédité (récupéré ?) par les Editions REX de Louvain, dans la “Collection Nationale” en 1932, du vivant de l’auteur (collection privée)

Liège est Cité ardente depuis 1905, date à laquelle Albert I, alors toujours prince, utilise la formule dans son discours d’inauguration de l’Exposition internationale. L’expression était apparue dans le roman historique du comte Henry CARTON DE WIART (1869-1951), paru l’année précédente chez Georges Crès & Cie (Paris, 1904). L’auteur, par ailleurs homme politique belge, y raconte le sac et l’incendie de la ville, en 1468, par les troupes bourguignonnes de Charles le Téméraire :

Pour s’approprier la principauté de Liège, le duc de Bourgogne Philippe le Bon, en 1455, impose son neveu Louis de Bourbon comme prince-évêque.

Quand Philippe le Bon meurt, c’est son fils Charles le Téméraire qui lui succède. Les Liégeois tentent alors de se révolter, mais leurs milices, en octobre 1467, sont vaincues à Brusthem (Hesbaye) par l’armée du nouveau duc.

Les troupes bourguignonnes progressent vers Liège pour mâter définitivement la rébellion. Gui de Brimeu, seigneur d’Humbercourt, lieutenant du duc de Bourgogne, prend ses quartiers à l’abbaye de Saint-Laurent. Charles le Téméraire lui-même y loge cinq jours. Des négociations avec des notables liégeois évitent l’affrontement : le duc reçoit les clés de la ville.

A la suite de cette « Paix de Saint-Laurent », le pays de Liège devient un État vassal du duc de Bourgogne ; le prince-évêque, son simple représentant. Toutes les libertés sont abolies, et le perron, symbole de ces libertés, est transféré à Bruges !

En 1468, les revanchards liégeois se révoltent à nouveau, profitant que Charles le Téméraire est en guerre contre la France de Louis XI. Le duc entre dans « une rage qui confine à la folie ». Le 27 octobre, son armée est aux portes de Liège.

Dans la nuit du 29 octobre 1468, alors que la ville est assiégée par les troupes de Charles le Téméraire, présent en personne et accompagné par Louis XI, un groupe de personnes qu’on appellera “les 600 Franchimontois” prêtent main forte aux insurgés liégeois, et tentent de se faire maîtres du campement situé sur les hauteurs de la ville. Repérés, et sans l’effet de surprise escompté, leur petit nombre face aux troupes bourguignonnes et aux archers écossais de Louis XI leur impose une terrible défaite. Le lendemain, 30 octobre 1468, Charles le Téméraire et Louis XI entrent dans la ville, qui est mise à sac et incendiée. Un incendie qui va durer sept semaines, raconte la légende, mais qui épargnera les édifices religieux ! En 1477, Charles le Téméraire trouve la mort devant Nancy, et le perron revient à Liège après 10 ans d’exil…


Il était membre de L’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, qui lui consacre une fiche biographique :

Issu d’une famille noble hennuyère, Henry Carton de Wiart naît à Bruxelles le 31 janvier 1869. Ses quatre frères feront, comme lui, des carrières hors normes. Après des études secondaires au Collège Saint-Michel, il étudie le droit à l’Université de Bruxelles puis parachève ses études à Paris où, sensible aux prestiges d’une certaine bohème, il entre en contact avec les milieux littéraires. Il y fréquente Léon Bloy, avec lequel il entretiendra une correspondance, Maurice Barrès, Verlaine…De retour en Belgique, après un détour par l’Université de Bonn, il s’inscrit au barreau et devient stagiaire chez Edmond Picard. Bon orateur, il est une des figures en vue du milieu juridique de la capitale. Il n’abandonnera jamais cette carrière d’avocat à laquelle il continuera de se consacrer parallèlement à ses activités politiques…” [lire la suite sur ARLLFB.BE]

Par ailleurs, une petite histoire de la ville de Liège est évoquée par un amateur d’histoire sur CWARZEE.NET.


Liège encore ?

HUXLEY : textes

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Fritz LANG, Metropolis (1927)

La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader. Un système d’esclavage ou, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude.

HUXLEY Aldous : Le meilleur des mondes (1932)

Fritz LANG, Metropolis (1927)

Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images.

DEBORD Guy, La Société du spectacle (1967)


En citer d’autres…

Vitello tonnato

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Viande de veau avec sauce au thon : une combinaison estivale, typique du Piémont (IT). A servir frais et à consommer en terrasse…
Ingrédients pour deux personnes
  • 400 g de rond de gîte de veau de race fassona du Piémont,
  • bouillon de légumes à discrétion,
  • sel et poivre noir à discrétion,
  • huile d’olive vierge extra à discrétion,
  • 50 g de céleri coupé en dés,
  • 50 g d’oignons coupés en dés.

Pour la mayonnaise :

  • 105 g d’huile d’olive vierge extra,
  • 8 g de vinaigre de vin Barolo,
  • 1 pincée de sel,
  • 1 c. à s. de jus de citron,
  • 2 jaunes d’oeufs.

Et pour la sauce au thon :

  • mayonnaise à l’huile d’olive,
  • 150 g de thon au naturel,
  • 25 g de câpres dessalées.
Recette du Chef
  1. Cuire le rond de gîte de veau dans une casserole avec les légumes coupés en dés, le sel, le poivre noir et l’huile d’olive vierge extra.
  2. Couvrir le tout avec le bouillon.
  3. Cuire la viande à une température à cœur de 60°C. Si vous ne disposez pas d’un thermomètre, cuisez la viande à feu modéré pendant environ 25 min (à compter de l’ébullition du bouillon).
  4. Pour la mayonnaise, verser l’huile, le jus de citron, le sel et le vinaigre dans un récipient et le placer au réfrigérateur pendant une heure.
  5. Ajouter les jaunes d’œufs et fouetter le tout à l’aide d’un batteur réglé à puissance maximale.
  6. Hacher finement le thon et les câpres et les ajouter à la mayonnaise.
  7. Découper la viande en fines tranches, à la façon d’un carpaccio, et la garnir avec la sauce au thon.
  8. Arroser d’un filet d’huile d’olive vierge extra et servir frais.

Manger encore ?

LELOUP : les degrés de l’amour

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KLEE Paul, Lettre fantôme (1937)

C’est Jürgen HABERMAS qui précise que, pour jouer son rôle, l’intellectuel doit aider à formuler les questions, pas à donner les réponses. Or, quand on parle d’amour en français, c’est le vocabulaire qui manque pour se poser les bonnes questions. S’ils n’ont pas utilisé cinquante nuances d’amour, les Grecs classiques disposaient quand même d’une dizaine de termes distincts pour le dénoter, que le penseur chrétien Jean-Yves Leloup a agencés selon une échelle de dix degrés dans son livre sur Les Epitres de Jean :

10 agapè amour – gratuit
universel
L’amour qui fait tourner la terre, le cœur humain et les autres étoiles, ce n’est pas seulement moi qui aime et qui t’aime, c’est l’amour qui aime en moi…
9 charis amour – célébration Je t’aime parce que je t’aime, c’est une joie et une grâce d’aimer et de t’aimer, je t’aime sans condition et sans raison…
8 eunoia amour – dévouement J’aime prendre soin de toi, je suis au service du meilleur de toi-même…
7 harmonia amour – harmonie Que c’est beau la vie quand on aime, nous sommes bien ensemble, avec toi tout est musique, le monde est plus beau…
6 storgè amour – tendresse Je suis le meilleur de moi quand tu es là, j’ai beaucoup de tendresse pour toi, je suis heureux que tu sois là…
5 philia amour – amitié Je te respecte, je t’admire, j’aime ta différence, je suis bien sans toi, je suis mieux avec toi, tu es mon meilleur ami, j’aime être avec toi, tu me fais du bien…
4 eros amour – érotique Je te désire, tu me fais jouir, tu es belle, tu es beau, tu es jeune…
3 mania pathè amour – passion Je t’aime passionnément, je t’ai dans la peau, tu es à moi rien qu’à moi, je t’aime comme un fou, je ne peux pas me passer de toi…
2 pothos amour – besoin Tu es tout pour moi, j’ai besoin de toi, je t’aime comme un enfant…
1 porneia amour – appétit Je te mange, je t’aime comme une bête…

Sources :


Plus d’amour ?

Déclaration universelle des droits de l’homme – DUDH (1948)

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Couverture de la brochure des Nations Unies dédiée à la DUDH avec un dessin de Yacine Ait Kaci (YAK) (c) 2015 Nations Unies

“Le 10 décembre 1948, les 58 États Membres qui constituaient alors l’Assemblée générale des Nations Unies ont adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris, au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III)). Pour commémorer son adoption, la Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre. Ce document fondateur – traduit dans plus de 500 langues différentes – continue d’être, pour chacun d’entre nous, une source d’inspiration pour promouvoir l’exercice universel des droits de l’homme.”

Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde,

Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de l’homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité et que l’avènement d’un monde où les êtres humains seront libres de parler et de croire, libérés de la terreur et de la misère, a été proclamé comme la plus haute aspiration de l’homme,

Considérant qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression,

Considérant qu’il est essentiel d’encourager le développement de relations amicales entre nations,

Considérant que dans la Charte les peuples des Nations Unies ont proclamé à nouveau leur foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, et qu’ils se sont déclarés résolus à favoriser le progrès social et à instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande,

Considérant que les Etats Membres se sont engagés à assurer, en coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le respect universel et effectif des droits de l’homme et des libertés fondamentales,

Considérant qu’une conception commune de ces droits et libertés est de la plus haute importance pour remplir pleinement cet engagement,

L’Assemblée générale proclame la présente Déclaration universelle des droits de l’homme comme l’idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l’esprit, s’efforcent, par l’enseignement et l’éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d’en assurer, par des mesures progressives d’ordre national
et international, la reconnaissance et l’application universelles et effectives, tant parmi les populations des Etats Membres eux-mêmes que parmi celles des territoires placés sous leur juridiction.


[en construction] A chacun des articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme, wallonica.org consacre une page séparée où seront regroupés articles, revue de presse, opinions et documents liés à la thématique de l’article en question. Pour les découvrir, cliquez sur l’article ci-dessous…

  1. Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

CORRADINI Antonio (1668–1752) : voiles

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CORRADINI Antonio, La pudeur (détail du monument funéraire pour Cécilia Gaetani, Naples, chapelle Sansevero, 1752)
CORRADINI Antonio, La pudeur (monument funéraire pour Cécilia Gaetani, Naples, chapelle Sansevero, 1752)
CORRADINI Antonio, La femme voilée / La foi (?) (Paris, Le Louvre)
CORRADINI Antonio, La pureté (Venise, Ca’Rezzonico, musée du XVIIIe siècle vénitien,1717-1725)

Plus de formes…

rites maçonniques laïques

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Dans son Discours de la méthode maçonnique, Pluviaud explique : “Le rite est l’épine dorsale du système mais, pour une bonne perception du phénomène maçonnique dans son ensemble, et dans le paysage français en particulier, il faut l’examiner dans la réalité de sa pratique, c’est-à-dire à travers les différentes sensibilités selon lesquelles il se manifeste.

Dans un chapitre précédent, j’ai expliqué l’existence de différents rites par la réponse que chacun apporte au comment de la différence humaine. Le faisant, j’ai distingué trois types de réponses, la réponse théiste (Dieu), la réponse déiste (un principe) et la réponse laïque (la raison) : ce sont ces trois réponses qui vont déterminer les trois grandes familles de rites…” :

Les rites laïques

“Les rites laïques invoquent la raison comme référence créatrice de l’humain. La raison perçue comme étant ce qui en l’homme le différencie de l’animal et qui est le produit de l’évolution, le fruit du “hasard et de la nécessité“.

Dans cette approche de la maçonnerie aucune référence à une divinité clairement dénommée ou potentiellement suggérée, aucune volonté extraterrestre mettant en oeuvre le projet humain, mais l’homme seul confronté à sa capacité d’évolution, d’accès à la raison.

Pour les rites laïques, la réflexion philosophique se substitue souvent à la spiritualité, trop connotée religieusement. C’est une réflexion de type intellectuel et moral, produit de l’éducation, qui doit conduire l’homme à une prise de conscience de sa qualité d’homme et des devoirs qui y sont attachés, l’émanciper. La notion de citoyenneté, très largement développée, se substitue à celle d’individu ; c’est elle qui va définir le rôle et la place de l’homme dans la cité et non plus dans l’univers. Les principes que ces rites développent et promeuvent sont très largement inspirés de ceux de la république et de la démocratie.

C’est une conception de la maçonnerie avant tout citoyenne. Elle se veut plus directement impliquée dans les problèmes de la cité à qui il appartient de garantir le progrès, tous les progrès, de l’humanité. Transformons la cité, la société, par l’éducation, émancipons les hommes et nous transformerons le monde.

Dans cette vision de la réalisation du projet [maçonnique], le législateur, régulateur de la société va être appelé à jouer un rôle primordial. Or la gestion de la cité est avant tout politique (au sens le plus noble du terme) ce qui va impliquer des prises de position dans ce domaine avec le risque d’une radicalisation et d’affrontements de type partisan et parfois aussi de compromission.

A cause de cela et pour prévenir les risques inhérents à ce choix, elle se doit d’être une maçonnerie d’exigence et d’ambition, qui requiert de ses membres beaucoup de force de caractère et une grande rigueur morale. Cette indispensable conscience morale, il semble que ce soit un système initiatique contraignant qui soit le plus efficace (et sans doute le seul) pour l’acquérir. De la nécessité donc pour une maçonnerie laïque, peut-être plus que pour les autres, parce que beaucoup plus exposée, de veiller à la rigueur initiatique issue de la méthode. Le projet laïc ne trouve sa justification que dans la rigueur de ceux qui le portent. Sinon, la focalisation sur le projet d’amélioration de l’humanité, par le truchement de la cité, risquera de se perdre et de se dévoyer dans les méandres de l’arène politique et surtout d’estomper le progrès moral et spirituel au profit du progrès social, plus concret et plus mesurable, mais plus complexe à réaliser découplé du progrès spirituel et moral.” (op.cit. pp. 110-112)


Plus encore…

rites maçonniques déistes

Temps de lecture : 3 minutes >
BLAKE William, The Ancient of Days (1794)

Dans son Discours de la méthode maçonnique, Pluviaud explique : “Le rite est l’épine dorsale du système mais, pour une bonne perception du phénomène maçonnique dans son ensemble, et dans le paysage français en particulier, il faut l’examiner dans la réalité de sa pratique, c’est-à-dire à travers les différentes sensibilités selon lesquelles il se manifeste.

Dans un chapitre précédent, j’ai expliqué l’existence de différents rites par la réponse que chacun apporte au comment de la différence humaine. Le faisant, j’ai distingué trois types de réponses, la réponse théiste (Dieu), la réponse déiste (un principe) et la réponse laïque (la raison) : ce sont ces trois réponses qui vont déterminer les trois grandes familles de rites…” :

Les rites déistes

“La réponse déiste postule l’existence d’un principe créateur, inconnaissable, non révélé, forcément transcendant, laissant à chacun la possibilité d’interpréter ce principe selon sa sensibilité propre. La croyance en un principe suffisamment vague et lointain permet de focaliser dans une sorte de non-réponse toutes les aspirations mystiques et le questionnement premier sur l’origine.

Oui, disent les rites déistes, il y a, à l’origine, quelque chose d’infiniment plus grand que nous, qui nous dépasse, nous en prenons acte en le glorifiant, mais nous n’en connaissons rien et nous n’avons pas les moyens humains de percer ce mystère, évitons toutes spéculations à ce sujet, cantonnons-les à l’intime de chacun. Là s’arrête notre relation avec le “créateur”, à un principe, dont nous ignorons tout de ses intentions, qu’il n’a jamais manifestées, un principe avec lequel nous n’entretenons aucune relation (prière, demande d’intercession ou liturgie) autre que la reconnaissance officielle de son existence et sa glorification. Néanmoins, afin de satisfaire la demande d’esprit inhérente à notre nature, à travers lui nous recherchons et exaltons l’esprit qui est en nous (c’est le postulat initial), nous plaçons ainsi notre démarche sur une orbite résolument spirituelle.”

La maçonnerie déiste se veut adogmatique et, pour bien le marquer, pose la recherche de la vérité comme l’une de ses finalités (l’autre étant le progrès de l’humanité). Par là, elle se positionne clairement hors toutes références à un dieu révélé ou à une religion, tout en prônant comme fondamentale une recherche spirituelle (la vérité) qui est de l’ordre de la transcendance, du dépassement de soi par l’initiation. Cette initiation n’est pas une fin en elle-même, elle est perçue comme un outil qui rend apte celui qui en dispose à la transmission des valeurs qu’il a acquises par cette même initiation. C’est par la transmission des valeurs, donc à travers la capacité de dépassement de l’homme, que les rites déistes entendent réaliser le progrès de l’humanité.

C’est une conception de la maçonnerie fondée sur l’altruisme dans lequel la prise en compte de l’autre se substitue à l’ego. Le progrès qu’elle envisage est avant tout moral et spirituel ; il est prioritaire parce qu’il entraîne et cautionne tous les autres, il n’a de sens que s’il est le progrès commun. Elle transfère à l’homme seul la responsabilité de son destin et de celui de l’humanité. Mais, dans la mesure où elle implique l’initiation, l’acquisition de l’indispensable outil de la transmission, comme préalable, le risque existe de se focaliser sur la seule initiation, sur le seul outil, en le sacralisant. La conséquence étant un glissement vers le marais d’une religiosité un peu molle, sans véritable objet, ni repères, au détriment du projet qui s’estompe pour devenir plus virtuel, une pétition de principe.” (op.cit. pp. 109-110)


Plus encore…

rites maçonniques théistes

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Illustration du Rituel manuscrit aquarellé des trois premiers degrés du Rite Écossais Ancien et Accepté (vers 1830)

Dans son Discours de la méthode maçonnique, Pluviaud explique : “Le rite est l’épine dorsale du système mais, pour une bonne perception du phénomène maçonnique dans son ensemble, et dans le paysage français en particulier, il faut l’examiner dans la réalité de sa pratique, c’est-à-dire à travers les différentes sensibilités selon lesquelles il se manifeste.

Dans un chapitre précédent, j’ai expliqué l’existence de différents rites par la réponse que chacun apporte au comment de la différence humaine. Le faisant, j’ai distingué trois types de réponses, la réponse théiste (Dieu), la réponse déiste (un principe) et la réponse laïque (la raison) : ce sont ces trois réponses qui vont déterminer les trois grandes familles de rites…” :

Les rites théistes

“La réponse théiste au comment est l’existence d’un dieu unique révélé, elle s’inscrit dans l’orbite de l’une ou l’autre des trois religions monothéistes et par là même en admet implicitement tout ou partie des dogmes qui les caractérisent.
Dans les rites théistes, la croyance en dieu signifie clairement celle en un au-delà et en une vie future : le salut individuel, même s’il n’est pas énoncé explicitement, n’en est pas moins une des données induites de leur équation.
A partir de là, le projet de progrès moral et spirituel de l’humanité s’inscrit dans une approche particulière ; il doit être perçu comme un moyen de faire le bien et de participer ainsi à son propre “rachat”. Il est considéré comme un facteur de réalisation individuelle. Une réalisation qui devient à cet instant la finalité de la démarche, perçue comme une voie d’accomplissement personnel qui se rajoute, complète, approfondit et conforte une croyance préalable.
Tous les rites théistes ne se reconnaissent pas forcément dans une religion particulière, revendiquée, mais la plupart mettent leurs pas dans ceux du christianisme et la démarche spirituelle qui en découle s’inscrit par nature dans cette mouvance.
C’est une conception de la maçonnerie considérée comme un complément et un enrichissement de la foi, elle se maintient dans la sphère de la religiosité et les principes qui sont mis en avant sont ceux de l’enseignement chrétien, particulièrement dans la relation à l’autre, assimilable en beaucoup de points à de la bienfaisance et de la philanthropie. L’acceptation des dogmes, même s’ils ne sont pas ouvertement mise en avant, peut retirer à la réflexion sa liberté et orienter le sens et la nature de la recherche spirituelle en l’enfermant dans les limites d’une croyance.” (op.cit. pp. 107-108)


Plus encore…

VARGAS : textes

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TYTGAT Edgard (1879-1957)

Je me demande qui déraille […]. Eux, ou moi ? J’aime les femmes avec leur visage et leur permission. Eux s’empiffrent de morceaux anonymes qu’ils se payent pour dix balles. Je leur en veux. Je les emmerde.

VARGAS F., Sans feu ni lieu (Paris, Viviane Hamy, 1997)


A lire également : VARGAS : « J’ai croisé l’araignée et elle est restée dans ma tête »


En citer plus ?

REGNIER : textes

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REGNIER Mathurin (1573-1613)

J’ai vescu sans nul pensement,
Me laissant aller doucement
A la bonne loy naturelle,
Et si m’estonne fort pourquoi
La mort osa songer à moi
Qui ne songeay jamais à elle.

Les oeuvres complètes de Mathurin REGNIER, poète satirique français, sont disponibles en fac-simile dans la Gallica, sur le site GALLICA.BNF.FR : REGNIER M., Oeuvres complètes précédées de L’histoire de la satire en France par Monsieur Viollet-le-Duc (Paris, Jannet, 1853).


Pour citer encore…

PLUVIAUD Jean-François : Discours de la méthode maçonnique (2011)

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“Lorsque dans le titre d’un de ses ouvrages on veut paraphraser René Descartes, ou même seulement faire allusion à lui, il vaut mieux ne pas se planter. Et bien, Jean-François PLUVIAUD, dans son ouvrage Discours de la méthode maçonnique ne se plante pas, loin de là.

Fort de son expérience de plus de 35 années comme franc-maçon de la Grande Loge de France il se propose sinon de baliser le terrain, ce qui serait presque impossible, mais d’indiquer qu’il y a un chemin et que pour le parcourir à bon escient et pour qu’il soit profitable, il y a des règles, une méthode et, pour les francs-maçons, essentiellement des devoirs librement acceptés.

Car le message que nous délivre Jean-François Pluviaud est clair. Sans méthode nous risquons, en empruntant de nombreux chemins, de nous perdre et en allant dans tous les sens de n’arriver nulle part.

Ce livre fait clairement suite au précédent intitulé Critique de la Raison Maçonnique (2002). Mais la lecture de l’un n’est pas indispensable à la compréhension de l’autre.

Pour l’auteur, tout commence car pour “tous ceux qui s’engagent en maçonnerie, quelle que soit la manière dont ils l’expriment ou la nature de leur ressenti, tous ceux-là ont le désir de faire quelque chose, de ne pas être les spectateurs, mais les acteurs de leur vie”.

Il faut aussi que ceux-ci fassent une “rencontre avec un projet qu’ils pressentent être en mesure de satisfaire leur attente (…) contribuer au progrès spirituel et moral de l’humanité en travaillant à leur propre épanouissement”.

Et l’auteur souligne également que “la perfectibilité de l’homme est l’un des ressorts essentiels de la mécanique maçonnique […] Il doit cependant être bien clair que, dans le domaine de la croyance et de la spéculation métaphysique, la maçonnerie ne formule aucun interdit. Elle respecte ce qui est de l’ordre de l’intimité de la pensée, pour cela elle laisse à chacun de ses membres sa totale liberté de croyance, le droit et la possibilité, s’il en éprouve le besoin, d’assouvir à sa guise ses angoisses ou de chercher des réponses à ses questionnements existentiels à travers de spéculations mystiques ou philosophiques”.

La thérapie proposée, dans ce cas particulier, consiste à mettre de l’ordre dans le chaos qui est en l’homme (mettre en ordre, donner du sens et de la cohérence), ce qui par voie de conséquence, en préservant l’avancée de l’hominisation, influencera et peut-être changera durablement le destin de l’humanité. C’est ce que l’un des rites maçonniques (le Rite Écossais Ancien et Accepté) exprime dans sa devise « Ordo ab chao ». (l’ordre à partir du chaos).

Et l’auteur propose une équation : “Ainsi tout est dit, l’équation maçonnique est posée. Un constat : l’humanité est en chaos. Un diagnostic : ce chaos est la conséquence du déséquilibre de l’homme qui est en manque d’esprit. Un remède : guérissons l’homme en lui redonnant de l’esprit”.

Jean-François Pluviaud s’emploie, dans les chapitres suivants à définir cette équation et à l’expliquer. Puis il précise : “Dans cette coulée humaniste, le projet maçonnique se situe cependant de manière très particulière ; son originalité première est de magnifier et d’exalter le rôle de l’homme, non pas en tant qu’être pensant porteur par essence de droits et d’attributs attachés à son état, mais en le considérant seulement comme une potentialité, ce qui lui laisse la liberté et la responsabilité de devenir ou non un homme, au sens le plus noble du terme. Devenir l’outil de la transmission de ce en quoi nous croyons, un maillon solide et fiable de la chaîne. En un mot, dans la perspective maçonnique, c’est par l’exercice de devoirs et d’obligations librement acceptés et assumés que l’homme obtient des droits et acquiert sa dignité d’homme, d’homme vrai, l’homo moralis. Pour les maçons on ne naît pas homme, on le devient. C’est un humanisme de responsabilité.”

Sur la spiritualité : “Pour qualifier ce « je ne sais quoi » qui les différencie de l’animal, les hommes ont le plus souvent utilisé le mot esprit, la spiritualité pourrait donc être l’appropriation par l’homme de cette part de lui-même qui le constitue en tant qu’homme. L’investissement du territoire qu’il pense être en lui celui de l’esprit, celui qu’Elias Canetti appelle le territoire de l’homme.”

Ce qui fonde le franc-maçon est l’initiation. “L’initiation est chose grave, comme toutes les choses graves elle doit être abordée avec infiniment de simplicité, d’humilité et un peu d’intelligence, aussi.”

Et la pratique de la maçonnerie se fait avec un rite et la pratique d’un rituel. “Au Rite la pensée fondatrice, la référence métaphysique et historique, le credo en quelque sorte, au rituel la pratique, l’enseignement et la transmission”. L’auteur développe naturellement sur les notions de rites et de rituels.

Je vous laisse ensuite découvrir par vous-même toutes les explications que donne Jean-François Pluviaud. Toutes très riches, très argumentées et surtout vécues.

Car c’est bien de lui dont l’auteur parle. C’est par comparaison, en regardant où il en est et où nous en sommes, que nous pouvons réfléchir et comparer. Et nous enrichir de son expérience. Cela peut nous faire gagner un temps précieux !

La démarche, si elle se fait avec les autres, est toujours intime et personnelle. Toutes les considérations générales ramènent donc forcément, à soi.

Enfin, Jean-François Pluviaud conclut : “Bien sûr, le travail paraît sans fin. Des siècles et des siècles probablement. C’est un combat quotidien au cours duquel il ne faut jamais baisser la garde, malgré les défaites, les retours en arrière. Notre idée est en marche depuis des millénaires, peut-être était-elle déjà en germe dans la tête du premier homme qui s’est mis debout. […] Dans la maçonnerie ce qui est éternel et doit être absolument préservé, ces sont les idées, les principes, les valeurs, en un mot ce qui constitue, l’âme et le cœur de la maçonnerie. […] Que la Maçonnerie, dans sa forme actuelle, dans ses structures et ses organisations disparaisse, ce serait évidemment extrêmement dommage, mais il s’agit d’une société, humaine, donc mortelle, ce qui doit être immortel ce sont les idées. La Maçonnerie c’est la vie, un certain sens de la vie et les maçons, comme la vie, doivent être inventés et réinventés en permanence”.

Tant qu’il y aura des Jean-François Pluviaud, la Maçonnerie n’est pas prête de mourir. Le Discours de la méthode maçonnique est un livre à lire, à déguster et peut-être même tout simplement, à vivre.”

Lire l’article original sur le blog de Jean-Laurent TURBET

ISBN : 978-2-85829-675-0

Dans son livre, Pluviaud explique par ailleurs : “Le rite est l’épine dorsale du système mais, pour une bonne perception du phénomène maçonnique dans son ensemble, et dans le paysage français en particulier, il faut l’examiner dans la réalité de sa pratique, c’est-à-dire à travers les différentes sensibilités selon lesquelles il se manifeste.

Dans un chapitre précédent, j’ai expliqué l’existence de différents rites par la réponse que chacun apporte au comment de la différence humaine. Le faisant, j’ai distingué trois types de réponses, la réponse théiste (Dieu), la réponse déiste (un principe) et la réponse laïque (la raison) : ce sont ces trois réponses qui vont déterminer les trois grandes familles de rites…” :


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LEFEBVRE : Marie-Madeleine dans la grotte (1876)

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“Jules Joseph LEFEBVRE (1836-1911) est un peintre académique français, portraitiste et peintre de genre, professeur à l’École des beaux-arts et à l’Académie Julian. Professeur réputé et sympathique, il a de nombreux élèves, dont le peintre paysagiste d’origine écossaise William Hart, des peintres américains tels que Childe Hassam, Frank Benson, Edmund Charles Tarbell et John Noble Barlow, ainsi que le peintre français Georges Rochegrosse, le sculpteur français Paul Landowski, le portraitiste Gustave Brisgand et le peintre belge Fernand Khnopff. Il est connu principalement pour ses nus féminins, genre dans lequel il rivalise avec William Bouguereau.  Son œuvre la plus célèbre est sans doute La Vérité, aujourd’hui au Musée d’Orsay. Il reçoit de nombreuses décorations, dont une médaille de première classe à l’Exposition de Paris de 1878 et la médaille d’honneur en 1886. Il est également Commandeur de la Légion d’Honneur.”

Source : ARTMAGIQUE.BLOGPSOT.COM qui propose d’autres reproductions.

LEFEBVRE J., Marie-Madeleine dans la grotte (1876)

Jules Joseph LEFEBVRE (1834-1912), Marie-Madeleine dans la grotte (huile sur toile, 1876) | Musée de l’Hermitage (RU)

LEFEBVRE J., Chloé (1875)

Jules Joseph LEFEBVRE (1834-1912), Chloé (huile sur toile, 1875) | Young & Jackson Hotel de Melbourne (AU)

LEFEBVRE J., Jeune homme peignant un masque grec (1865)

Jules Joseph LEFEBVRE (1834-1912), Jeune homme peignant un masque grec (huile sur toile, 1865) | Musée des Beaux-Arts de Valenciennes (FR)

Un site en anglais est dédié à son oeuvre : JULES-JOSEPH-LEFEBVRE.ORG


Contempler encore…

UBAC : La Nébuleuse (1939)

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(c) Adam Rzepka – Centre Pompidou

UBAC Raoul (1910-1985), La Nébuleuse (1939)

  • épreuve gélatino-argentique (40 x 28,3 cm) conservée au Centre Pompidou de Paris (FR) ;
  • inscriptions : Titre et date au revers : “La nébuleuse – brûlage 1939”
  • don de l’artiste, 1976
  • numéro d’inventaire : AM 1976-322

Lire la fiche de l’oeuvre sur  CENTREPOMPIDOU.FR

LESMUSEESDELIEGE.BE ont édité un dossier pédagogique pour découvrir l’oeuvre de Raoul UBAC, à télécharger ici :

“Raoul UBAC, de son vrai nom Rudolf Gustav Maria Ernst Ubac, est né en 1910 à Cologne (DE) où il vit durant sa prime enfance. En 1914, sa famille s’installe à Malmedy (Hautes-Fagnes, BE) où son père vient d’être nommé juge de paix. Durant sa scolarité à l’Athénée de Malmedy, Raoul Ubac envisage son avenir en tant qu’agent des eaux et forêts (garde forestier). Raoul Ubac se sent proche de la nature. Entre 1927 et 1930, il entreprend de nombreux voyages pédestres en Europe. Mais lorsqu’il découvre, grâce à un professeur, le Manifeste du Surréalisme d’André Breton, il change ses ambitions et s’inscrit dès 1930 en faculté de lettres à la Sorbonne (Paris, FR). Il rencontre dans la capitale française le groupe des artistes surréalistes et fréquente le quartier de Montparnasse. Lors d’un de ses voyages en Dalmatie (région de Croatie), Ubac assemble des pierres trouvées et les photographie. Ce premier acte artistique marque le début de sa carrière. A son retour, il s’inscrit à l’École d’Arts Appliqués de Cologne pour y apprendre le dessin et la photographie. Il expérimente de nouvelles techniques photographiques et expose pour la première fois le résultat de ses recherches à Paris, en 1933. Jusqu’à la fin de cette décennie, Ubac va s’impliquer dans le groupe surréaliste ; ses photographies sont publiées dans la revue surréaliste « Minotaure » et il participe à l’exposition internationale du surréalisme en 1938. Durant le second conflit mondial, Ubac se réfugie à Carcassonne située en « zone libre » française. Il s’éloigne peu à peu du mouvement surréaliste et réalise de nombreux dessins dits Les objets les plus simples. Ces travaux montrent des natures mortes de pain, couteaux, fruits. Mais l’événement qui marquera un tournant décisif dans l’œuvre de Raoul Ubac, c’est son voyage en Haute-Savoie en 1946. Il y ramasse une ardoise et entreprend de la graver avec un clou. Cet événement qui pourrait être anecdotique, va pourtant déterminer le reste de sa carrière puisque c’est suite à cette nouvelle rencontre avec la nature qu’Ubac se lance dans le travail de taille d’ardoise qu’il poursuivra jusqu’à la fin de sa vie. Durant la même période d’après-guerre, l’artiste se lance aussi dans des recherches sur la forme et la couleur. Peu à peu son travail tend vers le non-figuratif, vers l’art informel. Fin des années 1950, il quitte Paris et s’installe à Dieudonné (dans l’Oise, France) où il travaillera jusqu’à la fin de ses jours en 1985. Engagé à 100% dans son travail, sa manière se simplifie de plus en plus. Parfois proche des Arts primitifs, cet artiste méditatif a parfois été rapproché du mouvement CoBrA (il participe en 1951 à l’exposition CoBrA de Liège) […]”

Le musée de La Boverie de Liège (LABOVERIE.COM) a organisé une rétrospective Raoul UBAC en 2017 ; wallonica.org y était…


Contempler encore…

GAG : cuisiner vegan, tu dois

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http://www.yodablog.net/?p=1094
(c) yodablog 2010

Selon FR.STARWARS.WIKIA.COM : “Dans la série de films LA GUERRE DES ETOILES (George LUCAS), Les Ewoks sont de petits bipèdes pensants à fourrure natifs de la lune Forestière d’Endor. Ils sont connus pour avoir aidé l’Alliance Rebelle à vaincre l’Empire Galactique à la bataille d’Endor, permettant de détruire le générateur de boucliersitué sur la planète, et ainsi, la seconde Étoile de la Mort.Les Ewoks mesurent un mètre en moyenne ; ils sont omnivores et utilisent des lances, frondes et couteaux comme armes ; ils utilisent également des planeurs et des chariots de combat comme véhicules. Extrêmement doués pour survivre en forêt et construire des technologies primitives comme les catapultes, les Ewoks sont encore à l’âge de pierre quand ils sont découverts par l’Empire. Ils apprennent cependant très vite quand ils sont exposés à une technologie avancée. Quelques Ewoks ont été pris sur leur planète pour en faire des animaux de compagnie ou des esclaves. D’autres sont partis volontairement en suivant leur curiosité, particulièrement après la bataille d’Endor et l’établissement de postes de commerce sur la lune forestière par la Nouvelle République…”


Rions un brin…

GAG : poupée russe

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“Un seul ticket, vraiment ?” (c) Wayno

Rions un brin…

GAG : encore une dernière avant de partir…

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Neil Armstrong et la question qui tue !

Le 20 juillet 1969, en tant que commandant du module lunaire Apollo 11, Neil Armstrong fut la première personne à poser le pied sur la lune. Ses premières paroles après avoir marché sur la lune “C’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pas pour l’humanité” ont été retransmises sur terre et entendues par des millions de personnes. Mais juste avant de rentrer dans la capsule, il fit cette énigmatique remarque : “Bonne chance, monsieur Gorsky“.

Beaucoup de gens de la NASA pensèrent qu’il s’agissait d’une remarque gratuite à propos d’un cosmonaute soviétique rival. Pourtant, après vérification, il s’avéra qu’il n’y avait aucun Gorsky dans le programme spatial russe ou américain.

Pendant des années, beaucoup de gens demandèrent à Armstrong ce que le “Bonne chance, monsieur Gorsky” signifiait, mais Armstrong se contentait de sourire.

Le 5 juillet 1995, à Tampa Bay en Floride, alors qu’il répondait à des questions après un discours, un reporter lui posa la fatidique question restée sans réponse depuis plus de 26 ans. Cette fois, finalement, il accepta d’y répondre puisque monsieur Gorsky était mort et Neil Armstrong pensa qu’il pouvait répondre à la question.

En 1938, lorsqu’il était enfant, dans une petite ville du Middle West, il jouait au base-ball avec un ami dans l’arrière-cour. Son ami frappa une balle qui atterrit dans le jardin de ses voisins, près de la fenêtre de la chambre. Ses voisins étaient M. et Mme Gorsky. Alors qu’il se baissait pour ramasser la balle, le jeune Armstrong entendit Mme Gorsky crier à M. Gorsky : « Une pipe ? Tu veux que je te fasse une pipe ? Je te ferai une pipe le jour ou le gamin d’à côté marchera sur la lune ! »


Rions un brin…

PONTHIER, Fernand (Comblain-au-Pont 1885 – Hamoir 1952)

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(c) Province de Liège

Quelques passionnés, l’Office du tourisme et la Commune de Hamoir organisent, en juin 2018, une rétrospective de l’oeuvre de Fernand Ponthier et publient à cette occasion un ouvrage de référence sur le peintre. Quelques extraits du dossier de presse :

“Fernand Joseph PONTHIER est né à Comblain-au-Pont (BE) le 29 mars 1885 et s’est éteint le 20 novembre 1952, à Hamoir (BE), où il avait élu domicile. Sa carrière professionnelle fut celle d’un agent des postes.

Inspiré et formé par Richard Heintz, dont il devint un ami, il se passionna pour la peinture qu’il pratiqua intensément de 1914 à son décès en 1952. Comme d’autres artistes peu connus qui bénéficièrent des conseils du « Maître de Sy », par exemple Albert Sirtaine, Georges Ista, Elysée Fabry, Arthur Zeippen ou encore Pol-François Mathieu, Fernand Ponthier relève de l’informelle École liégeoise du paysage, expression sous laquelle on regroupe parfois les peintres postimpressionnistes, essentiellement paysagistes, de la fin du XIXe siècle au milieu du XXe. En ce sens, l’artiste hamoirien a choisi de rester en marge des grands courants qui ont enfiévré la peinture au cours des décennies où il pratiqua son art : fauvisme, expressionnisme, cubisme, surréalisme,..

Il a limité son abondante production à la peinture à l’huile et à de rares aquarelle et gouaches. Il semble n’avoir abordé qu’exceptionnellement le dessin. Ses sujets de prédilection sont les eaux vives et les rochers des rivières liégeoises, essentiellement l’Ourthe et ses affluents ainsi que la Fagne, la Haute Ardenne et, lors de vacances, les paysages du sud de la France. Il s’attacha aussi à l’habitat, particulièrement aux maisons à pans de bois, aux chapelles, aux moulins et aux fermes régionales. Il ne réalisa par contre que très peu de portraits et de natures mortes.

PONTHIER F., La chapelle Sainte-Anne à Stoumont (collection privée)

Ponthier s’est clairement inspiré de la technique par grandes touches de Heintz, mais n’est en aucun cas un pur copieur. Il a développé une personnalité artistique intéressante. Ses couleurs n’ont que rarement l’intensité et la lumière de celles de son mentor. Ses tableaux ne transpirent pas la même exubérance. C’est l’émotion dégagée par les paysages, à l’atmosphère muant en fonction des saisons et des heures, qui fut son fil d’Ariane.

Certes, Ponthier ne fut pas un grand maître de la peinture, tant à l’échelle belge que wallonne, certes il ne fera jamais exploser les standards des marchés internationaux de l’art. Pourtant, ses meilleures toiles gagnent à être connues. Certaines d’entre elles sont d’excellente facture, quelques-unes sont d’ailleurs de petites merveilles, même si son œuvre est, comme celle de la plupart des peintres régionaux, Heintz compris, empreinte d’irrégularité. Dans ses rivières par exemple, il a su finement capter le souffle et les caprices de la lumière au fil des heures et des saisons. Rien qu’à ce titre, il mérite d’être préservé du naufrage de l’oubli.”


Plus de plaisir des yeux…

CAMUS : textes

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Si j’avais à écrire ici un livre de morale, il aurait cent pages et 99 seraient blanches. Sur la dernière, j’écrirais : ‘Je ne connais qu’un seul devoir et c’est celui d’aimer’.

Carnets I (mars 1935-février 1942)

La véritable oeuvre d’art est toujours à la mesure humaine. Elle est essentiellement celle qui dit “moins”. Il y a un certain rapport entre l’expérience globale d’un artiste et l’oeuvre qui la reflète, entre Whilhelm Meister et la maturité de Goethe. Ce rapport est mauvais lorsque l’oeuvre prétend donner toute l’expérience dans le papier à dentelles d’une littérature d’explication. Ce rapport est bon lorsque l’oeuvre n’est qu’un morceau taillé dans l’expérience, une facette du diamant où l’éclat intérieur se résume sans se limiter.

 Le mythe de Sisyphe (1942)


Citons encore…

Arche d’alliance (symbole)

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Les aventuriers de l’Arche perdue (Spielberg, 1981)

“Le mot arche vient du latin arca, traduction de l’hébreu arôn qui signifie coffre. Pour les tribus nomades, le coffre est à la fois le siège où prend place le chef de famille, et le meuble qui contient et protège ce qui est précieux. L’Arche Sainte répond à cette double caractéristique. Elle est le trône de Yahvé, bâti par l’homme qui reconnaît la souveraineté de Dieu. Elle est aussi la châsse, richement décorée, qui renferme notamment les deux Tables du Décalogue, preuve matérielle de l’alliance passée entre Moïse et Yahvé. L’Exode (25, 10) en donne une description précise :

lls feront une arche en bois d’acacia. Sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d’une coudée et demie et sa hauteur d’une coudée et demie. Tu la couvriras d’or pur… Tu fondras pour elle quatre anneaux d’or et tu les mettras à ses quatre coins… Tu feras des barres d’acacia et tu les couvriras d’or. Tu passeras les barres dans les anneaux sur les côtés de l’arche, pour qu’ils servent à porter l’arche. Les barres resteront dans les anneaux de l’arche et ne seront point retirées. Tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai. Tu feras un propitiatoire d’or pur ; sa longueur sera de deux coudées et demie. Tu feras deux chérubins d’or ; tu les feras d’or battu aux deux extrémités du propitiatoire… C’est là que je me rencontrerai avec toi ; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur I’arche du témoignage, je te donnerai tous mes ordres pour les enfants d’IsraëI…

La puissance divine se manifeste à travers I’Arche. Les eaux du Jourdain s’écartent sur son passage pour permettre l’entrée dans la Terre promise. Quand l’Arche est amenée devant les murs de Jéricho au son des trompettes, les murailles s’écroulent. Plus tard, David ayant réalisé l’unité d’Israël et fait de Jérusalem la capitale politique et religieuse, il se fera un devoir de venir chercher l’Arche dans la maison d’Abinadab.

Lorsqu’ils furent arrivés sur l’aire de Nacon, Uzza étendit la main vers l’arche de Dieu et la saisit parce que les bœufs la faisaient pencher. La colère de l’Éternel s’enflamma contre Uzza, et Dieu le frappa sur place à cause de sa faute.

Ne peut toucher le sacré celui qui n’en est pas digne ou qui n’a pas reçu l’Initiation. C’est à Salomon que reviendra la mission sacrée de construire pour l’Arche un temple en dur et de la placer dans le Debir, le Saint des Saints. L’Arche est construite en bois d’acacia. Pour le nomade qu’est Moïse, l’acacia est symbole de pérennité, d’immortalité, d’éternité. Il ne fait aucun doute pour lui que I’Arche durera jusqu’à la fin des temps et que les Tables de la Loi demeureront éternellement la propriété de son peuple. Pour Salomon qui, lui, est sédentaire, l’éternité ne peut être évoquée que par la pierre. Aussi construit-il le plus beau temple du monde avec ce matériau noble, mais nouveau pour le peuple juif. L’Arche et le Temple ont leurs parois couvertes d’or.

C’est ainsi qu’il revêtit d’or toute la maison.

L’or évoque le soleil : feu, lumière, connaissance. Il symbolisera donc le culte que Moïse et Salomon veulent rendre au Créateur. Rien n’est trop riche et trop beau pour l’Éternel. Cependant, l’Arche et le Sanctuaire ne seront point exposés au regard des profanes, selon la phrase qui figure dans certains rituels lors de la Fermeture des Travaux.

Dessin de Marcel Gossé

Quatre siècles plus tard, les troupes de Nabuchodonosor incendient et pillent le Temple, détruisant l’Arche d’Alliance. Les oeuvres de Moïse et de Salomon disparaissent à jamais… Une autre tradition veut que Jérémie ait pressenti le pillage du Temple et emporté l’Arche pour lui éviter la profanation (Macchabées II2,4-6) :

Il y avait dans cet écrit que, averti par un oracle, le prophète se fit accompagner par la tente et l’arche, lorsqu’il se rendit à la montagne de Moïse, étant monté, il contempla l’héritage de Dieu. Arrivé là, Jérémie trouva une habitation en forme de grotte et y introduisit la tente, l’Arche, l’autel des parfums puis il en obstrua l’entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le retrouver.

Discutable d’un point de vue historique (en effet, la tente n’existe plus depuis la destruction du Temple, I’Arche a disparu dans le pillage), cet épisode a pour but d’affirmer la continuité, la permanence du culte rendu à Dieu par son peuple. On trouve chez Jérémie des thèmes qui seront exploités par les bâtisseurs dans les rituels : la grotte, les signes, le chemin perdu… Revenons sur les dimensions de l’Arche, exprimées en coudées : 2,5 x 1,5 x 1,5. La section est carrée. Or, le carré signifie la terre, mais aussi 1’univers créé, donc le Temple, représentation du monde. De plus, si l’on compare la longueur et la largeur, on s’aperçoit que la longueur est égale à la largeur plus un, I’unité, c’est-à-dire Dieu, le Dieu créateur et unique, l’unité du peuple juif. […] Nous pourrons comprendre la symbolique de I’Arche en comparant deux extraits de catéchismes: le Dumfries n°4 (1710) et le Sheffield (1740-1780 ?) :

Que signifie l’Arche d’Alliance ? Elle représente aussi bien le Christ que le cœur des fidèles. Car, dans.la poitrine du Christ était la doctrine, tant de la Loi que de l’Évangile. De même pour les fidèles, quoique dans une autre mesure. Le Christ fut la vraie manne qui descendit pour donner la vie au monde. La Table de la Loi nous incite à l’amour et à l’obéissance. La verge d’Aaron couverte de fleurs signifîe la douceur de l’Évangile et la gloire de notre Grand Prêtre Jésus-Christ dont Aaron fut la figure.

 

Quel est le mystère de l’Arche d’Alliance ? L’Arche de Dieu, faite de bois de shittim, dans laquelle étaient conservés le pot de manne, la verge d’Aaron et les Tables des Commandements, représente autant Christ, notre sauveur, que les coeurs des fidèles, car il fut la vraie manne tombée du ciel pour répandre la lumière sur le monde. Les Tables nous incitent à l’amour et à l’obéissance. La verge d’Aaron couverte de fleurs signifie la douceur de notre Évangile et la gloire de notre Grand Prêtre Jésus-Christ dont Aaron fut la figure.”

Extraits du Dictionnaire des symboles maçonniques de Jean Ferré (1997)


En savoir plus…

ASP@sia : une base de données de l’histoire des arts du spectacle belge francophone

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Forum (Liège, BE)

“ASP@sia (Active Server Pages – Spectacles Internet Archives) est un moteur de recherche des Archives et Musée de la Littérature. L’objectif est d’établir – sans prétendre à l’exhaustivité – un historique le plus large possible des arts du spectacle en Communauté française de Belgique.

Héritière de L’Annuaire du spectacle, la base de données décrit pour chaque saison, les spectacles créés, représentés et accueillis en Belgique francophone et propose un répertoire des théâtres, compagnies et festivals professionnels ainsi que le résumé de la carrière artistique des intervenants.

Constamment actualisée et très complète de 1990 à nos jours, la base s’enrichit en permanence pour les périodes antérieures, l’objectif étant de remonter très avant dans le XXe et le XIXe siècle.

Les domaines couverts sont le théâtre pour adultes, le théâtre pour jeune public, le théâtre-action, l’opéra, la danse et les arts du cirque/forains/de la rue.

Un partenariat s’est développé avec plusieurs théâtres ou compagnies de Bruxelles et de Wallonie qui participent activement à l’encodage de leurs propres archives. En contrepartie, ASP@sia se décline, sous diverses versions, sur leur site.

Pour trouver la fiche complète d’un spectacle : ASP@sia


Découvrir d’autres initiatives d’intérêt public…

SIKIVIE : La cité radieuse

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François SIKIVIE sur Canal Emploi (1982-1987)

La cité radieuse est l’adaptation pour la scène d’un feuilleton radio de la RTBF, diffusé au début des années 80, dans le magazine Radio Titanic. Après une soixantaine d’épisodes en deux ans, l’équipe a décidé d’en faire un spectacle pour le théâtre, avec les mêmes personnages. Première le 10 mai 1984 : succès fou à Liège, représentations en Avignon et tournées… générales !

La Cité Radieuse (ne pas confondre avec le projet architectural du Corbusier à Marseille, appelé aussi “la maison du fada”) n’est pas ce que les plus puritains considéreraient comme un spectacle de haute moralité ; pire encore, à leurs yeux certainement : le langage y est cru, l’accent fleuri et l’irrévérence permanente. Reste que la caricature, si elle n’est pas toujours fine, fait mouche et que, derrière les saynètes baignées de philosophie de comptoir et de Déclaration des droits du beauf’, le rire est grinçant et efficace. Ici encore, la farce est édifiante.

Pour ne pas mourir idiot, il importe de visionner (ci-dessous) les captations faites à l’époque : jouée aujourd’hui, la pièce ne serait-elle pas interdite d’affiche ? Faudrait-il réécrire le texte et remplacer “nègre” par “personne de couleur alternative”, “bas-ventre” par “parties intimes” et, partant, limiter le nombre d’Irish Coffees bus par Mario Malpoli à trois, au lieu de quarante ?

A l’époque, le spectacle était une co-production du Théâtre de la Place (aujourd’hui Théâtre de Liège) et de la RTBF-Liège, avec des comédiens issus pour la plupart du Conservatoire de Liège et/ou membres du théâtre expérimental du Groupov. C’est François SIKIVIE qui a écrit les textes et assuré la mis en scène ; il tenait également un des rôles. Avec lui, la troupe : Francine LANDRAIN, Monique GHYSSENS, Michel DELAMARRE, Thierry DEVILLERS, Véronique STAS, Marie-Paule BRAUERS.

Quelques extraits (la captation n’est pas de la meilleure qualité) :

La présentation : “Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on est bien content de penser ce qu’on pense !”

Oh lui, il n’fait pas à l’avoir hors de devant son t.v. !”

Ca fait que j’me suis r’mangé mon bouillion !”

Ce n’est pas un poil qu’il a dans la main Jean-Philippe, c’est une brosse !”

“Je n’étais pas bien dans mon assiette !”

Ca y est : je fais encore une grossesse nerveuse !”

T’as déjà roulé en Jaguar, toi Cathy ? … Non hein !”

Dans ce pays, il y en a qui viennent toujours foutre la merde dans la pagaille !”

Pour lui, c’est dimanche tric-balle tous les jours !”

Venez voir Mario-Mal-Poli au pays des Merveilles !”

Nous avons quand même eu la chance d’être nés !


Plus de spectacles…

Autour de Babel (RTBF > Musiq3)

Temps de lecture : 3 minutes >

Autour de Babel, le vendredi soir à 22h sur Musiq3 (RTBF) : une programmation éclectique pendant deux heures à ne pas rater ! La musique classique alterne avec le jazz, l’électro, la chanson, la musique du monde, la pop, le rock… Rencontre de tous les genres musicaux dans un esprit de liberté, en continu, et sans blabla.”

Programmée sur la chaîne classique (aujourd’hui Musiq3), la toute première émission de ce programme radio de la Radio-Télévision Belge de la Communauté Française (RTBF) date du 12 janvier 2007 ; elle était préparée par André Defossez qui ouvrait le jeu avec :

  • 22h06 : trad. – introduction – Les tambourinaires du Burundi [Virgin-RealWorld 0777 7 87182]
  • 22h07 : Mozart (arrgt.) Kazu Matsui – TribalMozart (concerto n°20) – [naïve]
  • 22h11 : XX Cameroun – Tambours d’eau – [Unesco]
  • 22h12 : Cécile Broché – Violin-at-NewYork: Black talk on Broadway pour violon électrique et ‘Broadway preachers’ – Cécile Broché [Arsis Nowadays 64007]
  • 22h17 : Piotr Ilitch Tchaikovski (arrgt.) Baldwin – Sugar Fairy – [naïve ]
  • 22h20 : Jean-Paul Dessy – Inclination (extr. Gradiva) – Jean-Paul Dessy, violoncelle [Carbon 7 040]
  • 22h25 : Joffrey Coy, Patrick De Meyer – Anasthasia (T99) – Maxence Cyrin, piano [F Communications 236]
  • 22h27 : Erik Satie orch. Cl. Debussy (arrgt. Danceries) – Gymnopédie n°1 – Danceries [DENON 33CO-1289]
  • 22h30 : Bill Evans – Peace Piece – Kronos Quartet [Landmark 1510]
  • 22h37 : Edvard Grieg arrgt. Jan Garbarek – Arietta – Jan Garbarek, saxophone soprano, Rainer Brüninghaus, piano, Eberhard Weber, basse, Marilyn Mazur, percussion [ECM 1500]
  • 22h43 : Johan Sebastian Bach (arrgt.) – Modern Jazz Quartet – Precious Joy – [naïve]
  • 22h46 : Cécile Broché – Violin-at-NewYork: Afternoon in Times Square pour violon électrique et sons de New York – Cécile Broché [Arsis Nowadays 64007]
  • 22h48 : Paul Uy – Ecrits de la Caverne (extrait) – Diane Andersen, piano & al. [production RTB ca 1975]
  • 22h53 : Jean-Paul Dessy – L’Ombre du son pour violoncelle solo et son double – [production Musique 3]

Beaucoup d’Autour de Babel ont suivi jusqu’au vendredi 30 juin 2017, date du dernier numéro, l’émission #397, qui était également mitonnée par Defossez. Plusieurs magiciens se sont ainsi succédé aux manettes de ces moments rares d’ouverture de nuit : Dominique MUSSCHE, Christine GYSELINGS, Anne MATTHEEUWS… et les auditeurs, qui pouvaient également proposer des programmations.

En 2012, Musiq3 a décidé de réduire les deux heures d’émission à une heure trente. Les 90 minutes d’Autour de Babel passeraient désormais le vendredi à 22:00 et seraient rediffusées le mercredi à minuit. Et en juin 2017 : fin de la récréation !

Nous avons retrouvé quelques traces de ces instants suspendus et vous pouvez :


Pour pratiquer votre Savoir-écouter :

BELGIQUE : exceptions au droit d’auteur

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(c) LLDN

Dans certains cas, la loi belge dispense les utilisateurs de demander une autorisation aux titulaires de droits pour reproduire ou communiquer au public les œuvres protégées.

Les exceptions constituent ainsi des hypothèses dans lesquelles il est autorisé de reproduire ou de communiquer au public une œuvre, sans demander l’autorisation des titulaires de droits sur cette œuvre.

Ces exceptions sont applicables dans des conditions précises. Il y a lieu de vérifier que ces conditions sont bien réalisées si l’on pense pouvoir se dispenser de demander une autorisation en vertu d’une exception. Si une des conditions n’était pas réalisée, l’utilisation de l’œuvre sans autorisation constituerait en effet une atteinte au droit d’auteur.

Dans certaines hypothèses, l’utilisateur a l’obligation de s’acquitter d’un paiement, parfois prélevé de manière indirecte, qui a pour objectif de rémunérer les titulaires de droits.

Les exceptions en faveur de l’enseignement et/ou la recherche scientifique
  • Les citations d’œuvre : la reproduction d’un extrait d’une œuvre à des fins de critique ou d’enseignement, par exemple pour réaliser une critique d’un livre récemment paru, ou pour reproduire un extrait d’un article dans un travail scientifique, est autorisée ;
  • Les anthologies d’œuvres destinées à l’enseignement ;
  • La communication d’œuvres dans le cadre d’activités scolaires : la représentation d’une pièce de théâtre par les élèves dans le cadre d’un cours de français est autorisée ;
  • La reproduction et la communication d’œuvres, pour illustrer un enseignement ou une recherche : l’illustration d’un cours par des extraits d’œuvres sur lesquels porte l’enseignement, par exemple d’extraits de films dans un cours d’histoire du cinéma, est autorisée. Cela s’étend également, sous certaines conditions, à l’enseignement en ligne ou à distance ;
  • La reprographie, soit la copie d’articles ou de courts fragments d’œuvres sur papier par photocopie ;
  • L’interprétation d’une œuvre lors d’examens publics, en vue de l’obtention d’un diplôme.
Les exceptions en faveur des bibliothèques, musées et archives
  • La consultation d’œuvres sur les terminaux des bibliothèques ou musées : les bibliothèques peuvent permettre à leurs visiteurs de consulter certaines œuvres sur microfilms ou sous une forme numérique sur des ordinateurs ou autres équipements mis à leur disposition ;
  • Les copies en vue de la préservation du patrimoine culturel et scientifique : les bibliothèques, archives ou musées peuvent restaurer des œuvres ou réaliser des copies numériques d’œuvres afin de les préserver et de les conserver pour les générations futures ;
  • La reprographie ou la photocopie d’articles ou d’extraits d’ouvrage par les visiteurs de la bibliothèque : cette exception de reprographie qui autorise la photocopie partielle de livres ou d’articles dans un but strictement privé ou à des fins de recherche ne bénéficie pas directement à la bibliothèque, mais ces photocopies sont fréquemment réalisées par les visiteurs de celles-ci ;
  • Des œuvres orphelines, c’est-à-dire des œuvres dont l’ayant droit ne peut pas être identifié ou localisé peuvent parfois être utilisées. Plus précisément
    • les bibliothèques publiques,
    • les établissements d’enseignement et musées,
    • les archives,
    • les institutions dépositaires du patrimoine cinématographique ou sonore,
    • les organismes de radiodiffusion de service public,

      peuvent sous certaines conditions utiliser des œuvres orphelines sans avoir besoin de l’autorisation de l’ayant droit. Les fins auxquels ces œuvres sont destinées doivent être énumérées dans la loi.

Ces organismes doivent mener une recherche méticuleuse de l’ayant droit. S’ils ne peuvent le trouver, ils doivent enregistrer cette œuvre en tant qu’œuvre orpheline dans une base de données.

Les exceptions pour utilisation privée
  • La communication privée d’œuvres : la diffusion d’œuvres dans la sphère privée ou familiale, ainsi que dans tout contexte où les personnes présentes ont un lien social étroit, par exemple la diffusion de musique dans une fête d’anniversaire privée organisée à son domicile, ou la diffusion d’œuvres dans une maison de retraite pour le seul bénéfice des pensionnaires, échappe au droit d’auteur (en savoir plus sur la diffusion de musique).
  • La copie privée et la reprographie : la réalisation de copies d’œuvres pour sa seule utilisation personnelle est autorisée sous certaines conditions. La copie d’œuvres par le biais de photocopies ou d’impression papier est également légitime lorsqu’elle se réalise à des fins personnelles ou au sein d’une entreprise (en savoir plus sur la copie privée).
Les exceptions en faveur de l’information
  • Les citations d’œuvres, faites pour illustrer une information sur cette œuvre.
  • Les organismes de radiodiffusion peuvent effectuer des copies de leurs propres émissions même si celles-ci comprennent des œuvres protégées par un droit d’auteur.
  • Les reproductions d’œuvres situées dans un lieu public, sont autorisées lorsque la reproduction de l’œuvre est fortuite et ne constitue pas l’objet principal de la reproduction, par exemple la photographie d’une course cycliste ou d’un événement familial qui inclurait une sculpture ou un bâtiment protégé par le droit d’auteur.
  • La caricature, la parodie ou le pastiche, faite dans un but humoristique.
  • Les comptes rendus d’événements d’actualité  relatifs à l’œuvre concernée : un reportage sur une exposition d’œuvres artistiques peut, dans certaines conditions, reproduire et communiquer les œuvres concernées à des fins d’information.
Les autres exceptions
  • L’exception en faveur des handicapés : la loi autorise la copie d’œuvres, leur adaptation ou tout autre acte qui serait nécessaire pour permettre à une personne handicapée d’accéder à l’œuvre, par exemple l’adaptation d’un livre en format braille.
  • L’exception en faveur des établissements hospitaliers, pénitentiaires ou d’aide à la jeunesse : ces établissements sont autorisés par la loi à copier des œuvres pour l’usage de leurs pensionnaires.
  • L’exception de prêt public : dans un but éducatif et culturel, les bibliothèques et médiathèques peuvent effectuer des opérations de prêt dans certaines conditions.
  • L’annonce des expositions publiques ou de ventes d’œuvres plastiques peut être illustrée de reproductions des œuvres concernées.
  • Les reproductions provisoires d’œuvres : cette exception autorise la copie provisoire d’œuvres qui se réalise automatiquement dans l’environnement numérique, soit lors de l’utilisation d’une œuvre par un ordinateur, soit lors d’une transmission d’une œuvre sur un réseau.

Version du 15 janvier 2018, consultable sur ECONOMIE.FGOV.BE

Joséphine de BEAUHARNAIS et les loges d’adoption françaises

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Marie Josèphe Rose TASCHER de La PAGERIE, dite Joséphine de Beauharnais, est née le  en Martinique et morte le  à Rueil-Malmaison (FR) ; elle est la première épouse de l’Napoléon Ier (de 1796 à 1809). À ce titre, elle était impératrice des Français de 1804 à 1809 et reine d’Italie de 1805 à 1809.

Elle sera initiée en franc-maçonnerie à Strasbourg (FR) et deviendra Grande Maîtresse. L’année de son initiation n’est pas sûre, mais toujours est-il que, en 1804, une fois devenue impératrice, elle va jouer un rôle important dans la reprise de la franc-maçonnerie d’adoption au XIXe siècle. On parlait alors de “franc-maçonnerie d’adoption” lorsqu’on évoquait les loges féminines, autorisées sous la tutelle de loges masculines ; elles étaient principalement constituées de filles, d’épouses et d’amies proches de francs-maçons. On notera que, vers 1780, Cagliostro fondera le Rite Egyptien avec des loges “androgynes”, sous les auspices de la déesse Isis.

En fait, les Constitutions d’Anderson [texte fondateur de la franc-maçonnerie spéculative] ne font aucune place aux femmes. En 1726, quand la franc-maçonnerie arrive en France, la mixité est de mise depuis près d’un siècle dans les salons conduits par des Dames de renom telle Madame de Rambouillet ou Mademoiselle de Scudéry. Aussi un certain nombre de femmes sont-elles associées à un mouvement qui leur permet de mettre en œuvre leurs aspirations à l’égalité aux côtés d’hommes qui partagent avec elles l’espoir d’un monde plus juste. On va donner le nom de loges d’adoption aux premières loges où des femmes sont reçues “Franches-maçonnes”. Ces loges sont créées au côté des loges masculines. Elles sont fréquentées la plupart du temps par des femmes de la haute société : c’est une minorité, instruite et cultivée. Le Grand Orient de France, constitué en obédience, reconnaît les loges d’adoption le 10 juin 1774. Il les place sous son gouvernement, en codifiant leur existence et, en leur donnant un statut, il impose notamment que les loges portent le même nom que la loge masculine aux côtés de laquelle elles fonctionnent. La Révolution puis l’Empire (avec le Code Napoléon) et le XVIIIe siècle, peu favorable aux femmes, viennent cependant perturber ces aspirations. Au début du XXe siècle, en France, parallèlement au développement de la franc-maçonnerie mixte notamment dans le cadre du Droit humain, la Grande Loge de France réactive ses loges d’adoption et, en 1906, leur donne une constitution propre. Le texte prévoit que : “toute loge d’adoption doit être souchée sur l’atelier dont elle porte le titre précédé des mots Loge d’adoption. Dans toute tenue, toutes les officières de la Loge d’adoption sont obligatoirement assistées des Officiers de l’atelier sur lequel elles sont souchées”.
Il faudra attendre la Libération pour que les femmes prennent véritablement leur destin en main en créant l’Union Féminine Maçonnique de France qui deviendra la Grande loge Féminine de France.

Sources : AIME Magali, Femme et franc-maçonne (Paris, Dervy, 2010)BnF, Département des estampes et de la photographie


Plus de franc-maçonnerie ?

église Saint-Remacle d’Ocquier (Condroz, BE)

Temps de lecture : < 1 minute >

Le site de l’église Saint-Remacle d’Ocquier fut, au VIIIe siècle, une possession de l’Abbaye de Stavelot (BE), créée par ledit Remacle. La construction de l’église actuelle fut commencée vers 1017 et achevée au XVIe siècle. La date de 1017 qui figure sur un linteau pourrait avoir induit les édiles organisateurs du “millénaire” d’Ocquier en 2017-2018 ; il pourrait s’agir d’une marque plus tardive, faite lors d’une restauration du bâtiment en 1617, le “6” s’effaçant avec le temps…

L’église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 1er août 1933. Elle a subi une importante restauration au début des années 2000…


Plus d’architecture…