Henry CARTON DE WIART : La cité ardente (1904)

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La cité ardente - Henry Carton de Wiart - Rex
Le livre de Henry CARTON DE WIART, La cité ardente, initialement publié en 1904, est réédité (récupéré ?) par les Editions REX de Louvain, dans la “Collection Nationale” en 1932, du vivant de l’auteur (collection privée)

Liège est Cité ardente depuis 1905, date à laquelle Albert I, alors toujours prince, utilise la formule dans son discours d’inauguration de l’Exposition internationale. L’expression était apparue dans le roman historique du comte Henry CARTON DE WIART (1869-1951), paru l’année précédente chez Georges Crès & Cie (Paris, 1904). L’auteur, par ailleurs homme politique belge, y raconte le sac et l’incendie de la ville, en 1468, par les troupes bourguignonnes de Charles le Téméraire :

Pour s’approprier la principauté de Liège, le duc de Bourgogne Philippe le Bon, en 1455, impose son neveu Louis de Bourbon comme prince-évêque.

Quand Philippe le Bon meurt, c’est son fils Charles le Téméraire qui lui succède. Les Liégeois tentent alors de se révolter, mais leurs milices, en octobre 1467, sont vaincues à Brusthem (Hesbaye) par l’armée du nouveau duc.

Les troupes bourguignonnes progressent vers Liège pour mâter définitivement la rébellion. Gui de Brimeu, seigneur d’Humbercourt, lieutenant du duc de Bourgogne, prend ses quartiers à l’abbaye de Saint-Laurent. Charles le Téméraire lui-même y loge cinq jours. Des négociations avec des notables liégeois évitent l’affrontement : le duc reçoit les clés de la ville.

A la suite de cette « Paix de Saint-Laurent », le pays de Liège devient un État vassal du duc de Bourgogne ; le prince-évêque, son simple représentant. Toutes les libertés sont abolies, et le perron, symbole de ces libertés, est transféré à Bruges !

En 1468, les revanchards liégeois se révoltent à nouveau, profitant que Charles le Téméraire est en guerre contre la France de Louis XI. Le duc entre dans « une rage qui confine à la folie ». Le 27 octobre, son armée est aux portes de Liège.

Dans la nuit du 29 octobre 1468, alors que la ville est assiégée par les troupes de Charles le Téméraire, présent en personne et accompagné par Louis XI, un groupe de personnes qu’on appellera “les 600 Franchimontois” prêtent main forte aux insurgés liégeois, et tentent de se faire maîtres du campement situé sur les hauteurs de la ville. Repérés, et sans l’effet de surprise escompté, leur petit nombre face aux troupes bourguignonnes et aux archers écossais de Louis XI leur impose une terrible défaite. Le lendemain, 30 octobre 1468, Charles le Téméraire et Louis XI entrent dans la ville, qui est mise à sac et incendiée. Un incendie qui va durer sept semaines, raconte la légende, mais qui épargnera les édifices religieux ! En 1477, Charles le Téméraire trouve la mort devant Nancy, et le perron revient à Liège après 10 ans d’exil…


Il était membre de L’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique, qui lui consacre une fiche biographique :

Issu d’une famille noble hennuyère, Henry Carton de Wiart naît à Bruxelles le 31 janvier 1869. Ses quatre frères feront, comme lui, des carrières hors normes. Après des études secondaires au Collège Saint-Michel, il étudie le droit à l’Université de Bruxelles puis parachève ses études à Paris où, sensible aux prestiges d’une certaine bohème, il entre en contact avec les milieux littéraires. Il y fréquente Léon Bloy, avec lequel il entretiendra une correspondance, Maurice Barrès, Verlaine…De retour en Belgique, après un détour par l’Université de Bonn, il s’inscrit au barreau et devient stagiaire chez Edmond Picard. Bon orateur, il est une des figures en vue du milieu juridique de la capitale. Il n’abandonnera jamais cette carrière d’avocat à laquelle il continuera de se consacrer parallèlement à ses activités politiques…” [lire la suite sur ARLLFB.BE]

Par ailleurs, une petite histoire de la ville de Liège est évoquée par un amateur d’histoire sur CWARZEE.NET.


Liège encore ?