Pour cette œuvre, Isa Muls utilise la technique de l’aquatinte à l’ancienne – sa technique de prédilection. On saupoudre la plaque de cuivre avec de la colophane avant de la plonger dans l’acide. Ce sont ces grains qui donnent aux noirs une profondeur particulière. Au Bar a été inspirée à l’artiste par une photographie de Weegee, photographe new-yorkais très actif des années 30 à 60. Une femme dans un bar entourée d’hommes : collègues, amis ou clients ? Peu importe. Ce qui compte finalement, c’est qu’elle porte ces bas merveilleux.
“Née en 1986 à Basingstoke, j’apprends à tailler mes crayons à l’Ecole Estienne et vide mes pots d’encre à l’Ecole supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg (HEAR). Passionnée d’images, inspirée par la peinture flamande, Buster Brown, les lanternes magiques et la couleur des chamallows, j’imagine des histoires farfelues et poétiques à la lisière entre illustration et images séquentielles. Je travaille régulièrement pour la presse (XXI), les revues de bande-dessinées (Nobrow, Nyctalope) la publicité (crème Simon) et l’édition jeunesse. Après mon premier album“Le Tigre blanc” paru aux éditions Magnani, j’ai travaillé pour les éditions des Petits Platons (“Le rhinocéros de Wittgenstein”) et Actes Sud Junior (livre-tapis les jouets, Archicube, La Pointeuse Botanique…)” (d’après ANNABELLEBUXTON.COM)
Cette image fait partie du premier port-folio édité par Ding Dong Paper (collectif d’éditeurs liégeois constitué de François Godin et Damien Aresta). Elle illustre bien l’univers d’Annabelle Buxton et “ses personnages loufoques, animaux mutants et autres cabanes sur pilotis.”
Chap’s, alias Nicolas CHAPUT, est né en 1979 à Liège. Influencé dès l’enfance par l’imagerie des fifties, d’un grand-père architecte et d’un père photographe, il baigne très tôt dans un univers de l’image et de l’esthétique. Après des études d’arts plastiques, d’illustration et de bandes dessinées à Saint- Luc Liège, il complète sa formation en animation et en sérigraphie. Il poursuit sa carrière en créant “Spleen Ville”, un univers qu’il décline sous plusieurs formes. La musique est une part essentielle de son oeuvre (vieux blues, jazz, country, rock). (d’après WATTITUDE.BE)
A travers cette fausse affiche de film catastrophe des années 50, Chap’s s’empare d’une imagerie vintage, entre hommage et parodie, adoptant “un style graphique qu’il revisite à l’aide de ses propres codes : une touche de polar, de blues, de rockabilly et de science-fiction kitsch. Une iconographie esthétique, décorative et dynamique.” (d’après SPECTACLE.BE)
Temps de lecture : 3minutes > Picasso et Clouzot sur le tournage du “Mystère Picasso” (1955-6)
Il y avait déjà le fascinant “Mystère Picasso” d’Henri-Georges CLOUZOT : “Au printemps 1955, Picasso appelle Clouzot pour lui parler de stylos feutres fabriqués aux États-Unis et qu’il vient de recevoir. Ces stylos ont la particularité d’avoir une encre capable de transpercer tout un bloc de pages, et a fortiori une toile. Le déclic s’opère, le procédé est trouvé : filmer la toile à l’envers et ainsi “assister à l’œuvre de création”. Ainsi Clouzot filme Picasso en train de peindre sans qu’on ne puisse le voir derrière la toile. Une sorte de Work in progress inédit.” [FRANCETVINFO.FR]
Le Mystère Picasso ne se borne pas à être un long métrage, là où l’on n’osait pas s’aventurer au-delà de 50 minutes, c’est l’unique développement de quelques-unes de ces minutes par élimination de tout élément biographique descriptif et didactique. Ainsi, Clouzot a rejeté l’atout que tout le monde aurait gardé : la variété. C’est qu’à ses yeux seule la création constituait l’élément spectaculaire authentique, c’est-à-dire cinématographique.
André BAZIN
Hypnotique Gerhard Richter
“Une image vaut 1 000 mots… Surtout lorsque l’image montre Gerhard RICHTER à l’œuvre dans son atelier ! L’artiste allemand, connu pour ses œuvres hyperréalistes, s’attèle ici à une imposante composition abstraite. Sur la toile, aidé d’un racloir, il étale la couleur et lisse la matière, inlassablement. Filmé simplement en plan fixe, le peintre semble même ne pas remarquer la présence de la caméra ! Une expérience hautement méditative et presque hypnotique, rythmée par les amples gestes de l’artiste concentré et imperturbable.
Paul McCarthy, un clown-artiste
Perruque blonde vissée sur la tête, faux nez, gants de Mickey et pinceau démesuré… Difficile de reconnaître ici le facétieux Paul McCARTHY qui singe, pendant près d’une heure, toute une galerie de personnages archétypaux du monde de l’art ! Une performance hilarante, dans laquelle il endosse tantôt le rôle de l’artiste fauché, qui réclame désespérément de l’argent à son galeriste, ou encore celui du peintre qui, transcendé par son œuvre, invoque l’esprit de Willem de Kooning et de Vincent Van Gogh. Il n’épargne rien ni personne, pas même ses contemporains, à l’image de Marina Abramović dont il parodie la célèbre performance Rhythm 10 (1973). Irrésistible et jubilatoire !
Louise Bourgeois confidentielle
Brooklyn, 1993. Louise BOURGEOIS représente les États-Unis à la biennale de Venise et ouvre les portes de son atelier à Bernard Marcadé, avant que ses œuvres (des « cellules ») ne rejoignent la Sérénissime. « La vie m’a placée dans un rôle de professeur », lui explique-t-elle, et quelle professeure ! Pendant près d’une heure, on boit les paroles de l’artiste qui évoque tour à tour ses œuvres, sa vie, ses petits enfants… « Le changement n’existe pas. La chose est immuable », nous dit Bourgeois. Hautement inspirant !
Jackson Pollock repeint le ciel
Une large toile étalée au sol, des pinceaux (optionnels), et bien sûr des pots de peinture : la leçon peut commencer ! Dans le jardin de sa résidence à Long Island, Jackson POLLOCK, alors âgé de 39 ans, est filmé par la caméra du photographe allemand Hans Namuth. Clope au bec, l’inventeur du dripping jette la peinture sur la toile, expliquant en voix-off : « Je préfère exprimer mes sentiment que de les représenter ». Un autre plan, quelques minutes plus tard, le montre peignant une vitre transparente en contre-plongée. Et c’est comme si le ciel se parait de ses couleurs !
Arman fait les poubelles
La rue est un atelier à ciel ouvert pour ARMAN. Et pour cause, l’artiste roi de l’accumulation trouve la matière première de son art… dans les poubelles ! De la paille, de vieux journaux… Dans ces images de 1961, Arman glane dans le quartier des Halles à Paris toutes sortes de déchets. « Les moyens traditionnels sont sclérosés », affirme cet ancien étudiant des Beaux-Arts au parcours exemplaire, qui appréhende les objets comme des « faits sociologiques, des faits réels », témoins d’une société et de son époque.
Face-à-face avec César
Connu surtout pour ses fameuses compressions, CESAR a, à la fin de sa carrière, réalisé de troublants visages en PVC, comme figés dans une sorte de coulée de lave plastique, une matière que l’artiste brosse, ponce, gratte dans son atelier avec son assistant. Ce plastique, qui fascine tant le nouveau réaliste, lui permet de détruire, remettre en question le portrait – y compris le sien, qu’il réalise à l’aide… de pain ! « Il suffit que je me trouve en présence d’un matériau pour que je le palpe, que je le renifle » explique César, qui qualifie sa pratique de jeu. Le plastique, comme l’organique, c’est fantastique !”
Formé à l’Académie de Mons, Gabriel BELGEONNE (né en 1935) y est professeur à partir de 1976, puis professeur à l’E.N.S.A.V. La Cambre où il enseigne la gravure aux côtés de Jean-Pierre Point (sérigraphie). Belgeonne a reçu de nombreux prix et a même représenté la Belgique, en 1989, lors de la Biennale de Sao Paulo. Aujourd’hui à la retraite de l’enseignement, il continue à graver assidûment et à faire la promotion d’autres graveurs, notamment avec l’association Tandem, créée en 1971 (d’après ESTAMPE.FR).
Cette estampe est l’une des deux eaux-fortes de Gabriel Belgeonne que possède l’Artothèque. Elle illustre cette réflexion sur l’artiste : “Rester fidèle à un idéal de pureté picturale et de simplicité ne signifie nullement un renoncement à la richesse des sensations et des matières employées. Mais c’est l’humilité de l’artiste à l’égard de la forme qui est importante et caractéristique. La couleur tenue sans cesse dans une gamme de simplicité acquiert alors une sorte de saveur métaphysique “ (d’après CENTREDELAGRAVURE.BE)
Joe G. (Giusto) PINELLI (né en 1960) est un illustrateur, dessinateur et scénariste de bande dessinée. Il arrive à Liège à la fin des années 1970, pour y suivre le cours de bande dessinée de Jacques Charlier à l’Académie Royale des Beaux-Arts. Lorsqu’il commence à réaliser ses premières bandes dessinées, il décide de se raconter, de mettre en image son quotidien. De nombreux extraits de ces récits autobiographiques, sont publiés dans des fanzines, tant en Belgique qu’en France ou encore aux Pays-Bas. Son graphisme libéré et tendu en fait l’un des auteurs importants de la Bande dessinée indépendante.
Ce dessin aux bâtons d’huile fait partie de l’œuvre du peintre fictif Hans Von Furlow, créé par Joe G. Pinelli et évoqué notamment dans son album Féroces Tropiques (Dupuis, sur scénario de Thierry Bellefroid). A travers la biographie d’un autre peintre fictif, celle de Kurt Hix, Pinelli évoque en filigrane la première guerre mondiale et plus tard, dans une série de fanzines, la montée du nazisme…
Que cigares – unicamente puros (volume 3/3, PLG, 1993, épuisé) “Même rage de témoigner dans l’urgence (que Cassavetes), avec cette suprême élégance qui consiste à ne jamais faire de tri en fonction des critères de convenances et de bonnes manières.”
Evariste Blanchet
D’autres œuvres sont disponibles à l’Artothèque Chiroux…
Il a côtoyé toutes les avant-gardes, de l’expressionnisme à Abstraction-Création en passant par Dada. Otto Freundlich mérite sa place de pionnier de l’abstraction, aux côtés de František Kupka, Vassily Kandinsky et Piet Mondrian. À proximité du Bateau-Lavoir où il a séjourné, le musée de Montmartre organise une grande rétrospective sur ce peintre mésestimé, humaniste voguant entre la France et l’Allemagne, déporté et assassiné au camp de Sobibor en 1943.
Allemand à Paris entre deux guerres mondiales, Otto FREUNDLICH (1878–1943) porte décidément bien son nom, celui-ci signifiant “amical”. Son destin s’écrit dans la tragédie du siècle, s’ouvrant dans la Pologne annexée à l’Empire allemand en 1878 pour s’achever dans l’horreur de l’Holocauste, soixante-cinq ans plus tard. D’origine juive, Freundlich est protestant par son éducation. Ses parents voulant d’abord en faire un dentiste, il ne s’affirme que tardivement comme artiste, à Munich en 1904. Dans la cité bavaroise où la vie artistique bouillonne d’expositions et de styles nouveaux, Freundlich fait la connaissance de Paul Klee et de Vassily Kandinsky, futures têtes pensantes de l’expressionnisme. Comme eux, il s’intéresse à la théorie des correspondances entre peinture et musique.
L’ambition de Freundlich ? Peindre le rythme ! D’abord au moyen de la figuration. Il arrive à Paris en 1908 et loue un atelier à Montmartre, au Bateau-Lavoir, où il se lie avec son voisin, un certain Pablo Picasso. Désirant composer ses propres “Demoiselles d’Avignon”, Freundlich va passer trois années à épurer ses figures pour les fondre dans la masse : “Composition” (1911) marque un saut dans l’abstraction, parallèle à ceux de Kupka, Kandinsky et Robert Delaunay au même moment.
Dans cette évolution, le passage par le vitrail s’avère déterminant : Freundlich l’expérimente dans les ateliers de restauration de la cathédrale de Chartres en 1914, juste avant la guerre. “La décomposition est plus mystérieuse que la composition”, professe-t-il alors. Cet assemblage de pièces de verre, cette découpe à même la lumière lui inspirent un style pictural qu’on pourrait qualifier de patchwork. Freundlich décompose, donc, par des croquis méticuleux ne laissant pas de place à l’imprévu.
En 1914, l’homme s’engage côté Allemand, mais déchante vite. L’horreur de la guerre imprime en lui un pacifisme intransigeant. Marqué par la Révolution russe de 1917 puis par le mouvement spartakiste de 1918–1919, Freundlich revendique son socialisme. À Berlin, il fréquente Raoul Hausmann, Hannah Höch et Otto Dix, entre autres membres du club Dada. En 1919, il manque d’intégrer le Bauhaus, fondé par Walter Gropius à Weimar. Freundlich ne dénonce pas la guerre aussi radicalement que les Dadaïstes, mais veut la conjurer par l’abstraction à même, pour citer l’ouvrage manifeste de Kandinsky, de réinstaurer du Spirituel dans l’art. [lire la suite sur BEAUXARTS.COM]
Charles MYNCKE est un jeune artiste belge issu d’Arts², l’école supérieure des arts de Mons. Il touche à plusieurs techniques artistiques : peinture, sculpture, installations, interventions de street art et impressions digitales. Il se distingue par une esthétique accessible, une thématique large, et une patte indéniable. Son travail se base en général sur un sujet concret et en travestit l’image, le code esthétique et le contexte afin d’ouvrir un miroir à deux sens sur une époque, une idée ou un thème. (d’après LESMUSEESDELIEGE.BE)
Cette impression laser est issue de la série “Cover Myself”, présentée notamment à la Biennale de la Gravure de Liège en 2015. Ici, Charles Myncke puise son inspiration dans les affiches des films américains de série B ou des couvertures de magazines d’aventures d’après-guerre. Elles en reprennent les compositions, les clichés et les slogans. Avec beaucoup d’humour, il reprend les codes de ces visuels rétro pour mieux les détourner : on retrouve dans chacune de ses images l’artiste lui-même, dans des autoportraits en pirate, aventurier, gangster ou témoin de scènes de crime, entouré de soldats, de bandits, d’indigènes de contrées lointaines, de robots futuristes et de femmes sexy caricaturales… Les images ainsi mises en scène, ces univers vintage et décalés donnent à voir le regard enjoué de l’artiste sur cette période, à moins justement que ces pastiches ne soient là que pour en suggérer l’actualité (d’après LESMUSEESDELIEGE.BE)
Cette miniature anonyme, datée de 1494-1495, provient d’Herat, en Afghanistan. Elle figure dans un manuscrit, conservé à la British Library de Londres, reprenant la “Khamsé” de Nizami. Nizami Gandjavi est un poète persan (1141-1209) dont la postérité a été assurée par ce qui est, sans conteste, son œuvre majeure : la “Khamsé” (littéralement “ensemble de cinq”), constituée de cinq poèmes didactiques dans lesquels il use abondamment de la métaphore. Parmi ceux-ci, “Khosrô et Shirin” (1180) décrit les exploits et les amours du roi sassanide Khosrô II, qui régna sur la Perse de 590 à 628. Il envahit notamment l’empire byzantin et conquit Jérusalem et l’Egypte.
La scène représente donc Shirin découvrant le visage de son promis. De même que le texte de Nizami vaut davantage par sa forme que par son inventivité, le sujet importe ici moins que le traitement qui lui est réservé. Les personnages sont représentés avec un souci d’étagement, créant une forme de perspective ; leurs traits sont cependant souvent similaires, voire identiques. En revanche, les objets sont peints sans perspective avec néanmoins une abondance de détails réalistes, c’est particulièrement flagrant dans la représentation du tapis.
L’ensemble révèle un goût prononcé pour la nature, omniprésente dans une abondance de végétaux qui ne sont pourtant pas réels. L’artiste leur donne la forme et la couleur qui conviennent à sa mise en page et lui permettent de combler cette “horreur du vide”, caractéristique du style. De même, les coloris des vêtements sont-ils fantaisistes, choisis seulement afin d’animer l’ensemble par des oppositions de tons. Ainsi de simples serviteurs peuvent-ils porter de riches parures.
Tous ces paradoxes, voire ces invraisemblances, sont intentionnels et ne doivent en aucun cas être attribués à la maladresse ou la naïveté de l’illustrateur. En procédant de la sorte, l’artiste montre clairement qu’il ne cherche nullement à imiter le réel – ce qui reviendrait à vouloir imiter Dieu – et que, par conséquent, son monde imaginaire et conceptuel est licite au regard des interdits de la religion. C’est consciemment et délibérément que les artistes musulmans ont abandonné le dogme de l’imitation de la nature qui prévalait en art depuis l’Antiquité.
On l’a dit précédemment, les personnages sont représentés avec un certain étagement, l’espace est donc structuré suivant une forme bien définie qui est celle de la spirale. La spirale en tant que base de la composition est un modèle récurrent dans la miniature persane. Les interprétations philosophiques et ésotériques du motif de la spirale sont évidemment nombreuses. Parmi celles-ci, la représentation de l’organisation de l’univers en une série de cercles concentriques, qui est une conception issue des Grecs. La spirale est également le symbole même de l’ésotérique, inaccessible au non-initié, de par sa forme labyrinthique. Mais, pour le musulman, elle présente aussi une analogie avec les circonvolutions que doit effectuer le pèlerin autour de la Ka’aba, à La Mecque.
Brigitte CLOSSET est née à Liège, en 1958. Elle étudie dans cette même ville à Saint-Luc puis à l’Académie des Beaux-Arts. Elle enseigne la gravure depuis 1981 à Saint-Luc à Liège. (d’après CENTREDELAGRAVURE.BE)
Cette image à la limite de la figuration est issue d’une série d’études sur le corps féminin. L’artiste s’affranchit peu à peu du modèle pour créer une composition de lignes, de masses et de matières.
Vincent MATHY, né à Liège en 1971, a suivi les cours de l’école Saint-Luc de Bruxelles. Son dessin, qui mêle techniques traditionnelles et numériques a très vite séduit. Illustrateur de talent, il a publié une trentaine d’albums jeunesse (Gallimard Jeunesse, Albin Michel, Bayard, Milan, L’Ecole des Loisirs …) et de bandes dessinées. Il est notamment co-auteur de la série “Ludo” chez Dupuis. (d’après GALLIMARD-JEUNESSE.FR)
Cette illustration est une impression numérique limitée à 20 exemplaires réalisée pour thewurstgallery.com. L’image a été exposée avec celles de dizaines d’illustrateurs internationaux à Portland, en 2007. Chaque illustrateur donnait sa vision du “Dog show”. Ici ce sont deux puces qui maîtrisent un chien, sous la menace de leur colt. Le dessin délicat de Mathy évoque son travail d’illustrateur jeunesse, notamment chez Père Castor.
Né à Manhattan en janvier 1905, Barnett NEWMAN est le fils d’un couple d’immigrés polonais juifs qui lui inculquent une éducation religieuse. Après le lycée, il s’inscrit à l’Université de New York pour étudier la philosophie. Pendant ses études, il fréquente les galeries et les musées et peint des œuvres impressionnistes. Dès ses 25 ans, il devient, tout en continuant à peindre, critique d’art et commissaire d’expositions. Dans le contexte de crise mondiale des années 1930, Newman pense l’art par rapport aux événements politiques. « La peinture est finie, nous devrions tous l’abandonner » écrit-il dès le début de la Seconde Guerre Mondiale. Après Pearl Harbor, Hiroshima et la découverte des camps, l’impuissance de la peinture lui paraît plus évidente encore.
(…) Newman souhaitait que ses tableaux soient le lieu d’une communion du spectateur avec lui-même et avec les autres. « J’espère que ma peinture peut donner à chacun, comme elle l’a fait pour moi, la sensation de sa propre totalité, de sa propre existence séparée, de sa propre individualité, et en même temps de sa connexion avec les autres, qui existent aussi séparément » écrivait-il. Lui qui fut l’un des rares artistes de sa génération à refuser de participer au programme gouvernemental d’aide aux artistes (Work Progress Administration) estimant que cet argent était celui de l’isolationnisme donnait à l’abstraction un potentiel social, voire politique. Ainsi écrivait-il : « On m’a demandé ce que signifiait vraiment ma peinture par rapport à la société, par rapport au monde, par rapport à la conjoncture. J’ai répondu que si mon travail était correctement compris, ce serait la fin du capitalisme et du totalitarisme d’État. Mon travail, en termes d’impact social, signifie la possibilité d’une société ouverte, d’un monde ouvert et non d’un monde institutionnel fermé.» (lire l’article complet sur art-critique.com)
Né à Agadir le 23 janvier 1953, Habib HAREM fait ses études d’arts plastiques à l’Institut Saint-Luc à Saint-Gilles. Il est professeur d’arts plastiques à l’Institut Sainte Marie à Saint-Gilles et à l’Institut du Sacré-Coeur de Nivelles. Plusieurs expositions personnelles de gravure et de peinture luis sont consacrées en Belgique (Bruxelles, Liège, Nivelles) et il particpe à de très nombreuses expositions de gravure internationales (Liège, Sarcelles, Rijeka, Zagreb, Cadaquès, Ljubljana, Cracovie, Yamanashi…) (d’après CENTREDELAGRAVURE.BE)
“Depuis plus de trente ans, Habib Harem explore fasciné le moment de l’émergence, il donne à toucher la première lumière, il grave le temps et prospecte l’espace, il invente des rythmes et des lignes, il couche des plages de pâleur, des champs veloutés de suie, de grands nappés silencieux. Prince acharné de la matière, il s’y enfonce avec tous ses sens au point qu’il voudrait effacer l’idée même du papier : que le papier soit pour sa seule impression, que l’artiste n’existe que pour l’unique empreinte de son art. ” (d’après CULTUREPLUS.BE).
Né à Bruxelles en 1954, Marc ANGELI étudie la peinture et le dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Liège. Il reçoit le prix Jules Raeymackers, (Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts, Bruxelles). Professeur de peinture à l’Ecole Supérieure des Arts Ville de Liège (1977-2014), il participe en outre à maintes expositions personnelles et collectives en Belgique et à l’étranger. Nombre d’œuvres de l’artiste ont été acquises par des collections publiques, institutionnelles et privées.
Depuis la fin des années 80, l’artiste poursuit une démarche picturale singulière, une peinture proche de son histoire utilisant des matériaux naturels qui résonnent en lui et révèlent son rapport nostalgique à la nature. Dans cette œuvre, pigments en poudre et couleurs minérales sont mélangés de manière artisanale et sensuelle à des éléments organiques : pollen, œuf, curcuma et miel. Par cette démarche sensible et l’exploration de techniques anciennes qui se réfèrent à l’histoire de la peinture, Marc Angeli nous donne à voir, à découvrir de nouvelles textures et vibrations surprenantes et inattendues. (Texte de Graziella VRUNA).
Ne pensez pas à l’argent. Faites-le par amour. Quoi que vous fassiez, faites-le parce que vous aimez ça.
Né en 1970 dans le Bronx, Hektad est un pionnier du graffiti new-yorkais. Dès 1982, il se mesure à des “vétérans” du style en pratiquant son art en rue et aussi sur les moyens de transport (trains, camions…). Son pseudo est la contraction de son nom de grapheur (HEK) et de celui de son crew dans le Bronx (TAD pour “Toys Ain’t Down”). Après 12 ans de passion et de création, devenu père, Hektad s’octroie un break pour se recentrer sur sa famille, sa principale source d’inspiration.
C’est son ami Banksy qui le pousse à effectuer son retour. Hektad place alors un piano tagué au bord de l’East River, sous le pont de Brooklyn, qui ne passe pas inaperçu. L’œuvre attire l’attention des New-Yorkais, pourtant plutôt blasés, et des touristes. Tout le monde veut en savoir plus sur l’homme qui a transformé un piano en une pièce artistique. Hektad est vite sollicité par des galeries d’art et différents artistes de la Big Apple qui souhaitent collaborer avec lui.
Aujourd’hui, Hektad continue à exprimer par le graphe, et sur différents supports, son message d’amour.
Martina GILET est née à Bonn en 1963. Elle effectue des études d’ingénieur en tannerie en Allemagne, est diplômée en 1985. Elle s’installe à Pepinster en Belgique en 1996, puis suit les cours de peinture et de gravure à l’Académie des Beaux-Arts de Verviers, dont elle est diplômée en 2010. Aujourd’hui elle travaille principalement la gravure, mais aussi la peinture, les photos et les pastels (d’après CULTUREPLUS.BE).
Cette gravure sur bois aux teintes vertes et blanches rappelle la peinture impressionniste, autant par son thème que par sa tendance à la picturalité. Le spectateur distingue les formes représentées, identifie les motifs floraux et végétaux, mais goûte également à la matérialité de la couleur. L’artiste travaille sur les superpositions des plages de couleurs qui se révèlent par transparence.
On peut s’étonner du peu de notoriété de l’artiste depuis sa mort en 1925, tant son œuvre est puissante et singulière, d’une grande modernité pour l’époque. “Cela s’explique par le fait qu’il soit décédé prématurément, à l’âge de 46 ans, qu’il a détruit de nombreuses de ses œuvres parce qu’il en était insatisfait et qu’il a suivi son propre chemin artistique, sans suivre les courants d’alors comme le cubisme. Il a toujours souhaité être un artiste indépendant et libre”, explique Saskia Ooms, responsable de la conservation du Musée de Montmartre. (lire plus…)
À partir de 1912, Dorignac délaisse la couleur et le pointillisme chers à son ami Signac et exécute une série de dessins au fusain représentant des portraits en cadrages serrés souvent réduits à des têtes, et à des masques, des nus féminins et des figures de travailleurs champêtres ou citadins. Cette “œuvre au noir”, comme une alchimie pleine d’une énergie farouche, comme une magie noire envoûtante, comme un sombre vaudou, dessine des visages de femmes d’un noir intense. Non pas des têtes négroïdes mais de celles-là mêmes qu’on retrouve à ces Vierges romanes veillant dans certaines cryptes, sortes de puissances chtoniennes, idoles des mondes souterrains, sortes de Déméter pétries dans le fusain, gardiennes sacrées venues des profondeurs originelles, des entrailles de la terre. Dorignac prétendait qu’il laissait “un lambeau de (lui)-même dans chacune de ses œuvres”: quelle sombre mélancolie a-t-elle pu lui inspirer ces figures de basalte quand il hantait, famélique, chargé de famille, le Montparnasse des rapins ? Dans la fièvre, il dessine des masses sculptées dans le bitume, corps d’ébène monumentaux, proches de la plastique de Rodin qu’il admirait et qui disait de lui “Dorignac sculpte ses dessins” . [en lire plus sur LEFIGARO.FR, article du 4 avril 2019…]
Née en 1984, Julie-Marie DURO vit et travaille entre Luxembourg et Liège. Après des études en philosophie et journalisme à l’Université de Liège et de Nice, ainsi que quelques années passées dans le secteur privé, elle s’est tournée vers la photographie. Son travail est particulièrement influencé par les narrations documentaires subjectives, les récits de famille et problématiques mémorielles. Elle entreprend actuellement une thèse en Arts et sciences de l’art à l’Université de Liège sur l’indétermination de l’expérience mémorielle au travers des narrations photographiques de l’absence.
Cette photographie fait partie d’une série narrative intitulée “Looking for my Japanese Family”. L’auteure part à la recherche d’un mystérieux oncle au Japon, fils de son grand-père et d’une jeune Japonaise. “Fouiller la mémoire individuelle et collective, celle de la famille et puis petit à petit, celle des autres… […] “Looking for my Japanese family” est le récit fragmenté de cette enquête où la réalité cède parfois la place à la fiction ; un récit où s’entremêlent mon parcours et les vies que j’imagine pour cette famille japonaise que je ne connaîtrai peut-être jamais.” (Julie-Marie Duro)
Claire HILGERS est née en 1955 à Berchem-Sainte-Agathe. Après une licence en Sciences économiques, elle se forme à la gravure et à la peinture à l’ Académie des Beaux-Arts de Watermael-Boitsfort. En 1983, elle participe à la création de l’atelier de gravure collectif Razkas qui compte aujourd’hui douze membres.
Les diverses recherches créatives de Claire Hilgers concernent des thèmes récurrents : les souvenirs de lieux ou d’instants vécus, la contemplation d’éléments de la nature dans ses détails infimes, et aussi l’image du corps. Ici, c’est une évocation de la nature à travers les diverses visions d’un héron, mais aussi une réminiscence japonaise, par la disposition verticale et la thématique.
Paul MAHOUX (né en 1959) est peintre. “Son œuvre se singularise par ses “journaux surmodelés” ; la presse est le matériau principal à partir duquel se créent ses peintures, manière de relier les soubresauts du monde et la perception intimiste qu’il a de ces événements. Il a également entamé un travail original de dialogue artistique avec le poète et romancier Pascal Leclerc matérialisé par les ouvrages inclassables “Vous êtes nous serez vous sommes” et “Septièmes Ciels”. Il est responsable de l’atelier d’illustration à l’Académie des Beaux-Arts de Liège.” (Art&Fact n° 31,2012, “Les années 1980 à Liège : art et culture”, p. 54).
Cette scène de guerre en Afghanistan fait partie d’une série intitulée “Le Chemin de croix” (2011), qui reprend des photos “surmodelées”, c’est-à-dire sur lesquelles l’artiste a redessiné. “Travaillant sur les quatorze stations en noir et blanc, Paul Mahoux a éprouvé le désir de faire coïncider un travail expérimental d’impression à celui d’une transformation de l’image. Sans dévoiler ici le processus complet du travail, disons qu’il s’agissait de mixer l’impression sur papier gris sombre et la présence de la gouache blanche, puis de moduler par infographie les densités de contrastes, la profondeur des noirs, avant de déterminer un format qui supporterait l’agrandissement.” (Alain Delaunois, Flux News n°66, p.21)
En fait de maison, c’est d’une maison close qu’il s’agit. Les personnages, à l’air las, sont pour la plupart des ivrognes et des prostituées, dans un décor sordide : guirlande minable, mégots épars confèrent à l’ensemble un faux air de fête finissante. Le tableau présente une sorte d’instantané dans lequel les participants posent pour une photo de famille.
Dans cette “famille” qui paonne, à proximité d’un miroir et d’une porte entr’ouverte, on peut voir un pastiche des “Ménines” de Velasquez que Botero a beaucoup étudié à son arrivée en Europe, à Madrid.
On retrouve le même schéma de construction pyramidale, dominée ici par le couple enlacé. La pyramide confère une assise solide à l’ensemble, ce sont des formes qui pèsent par opposition aux formes qui volent, pour reprendre l’image du critique d’art catalan Eugenio d’Ors. Il ne faut pas perdre de vue que Botero étant également sculpteur, le travail sur le volume est pour lui quelque chose de concret et familier. Lors de son premier séjour à Paris, au Louvre, il a d’ailleurs été fasciné par la puissance de la masse des sculptures égyptiennes.
On observe toujours, chez Botero, une dilatation, une inflation des corps tandis que les traits du visage restent, quant à eux, de taille normale, ce qui augmente la monumentalité des personnages. C’est un procédé devenu caractéristique de son style, que Botero utilise depuis la “Nature morte à la mandoline” (1957) qui a marqué le début de son succès.
Les personnages occupent ici tout l’espace et, pourtant, leur existence est anecdotique. Pour preuve de leur inconsistance, le miroir ne reflète qu’une infime partie d’un corps. On retrouve souvent cet usage du miroir, témoignage de vanité, dans l’oeuvre de Botero et, notamment, dans “La Chambre” (1979) où figure également le sosie de “la dame en vert” de “La Maison de Raquel Vega”.
Botero pose sur ses personnages un regard d’une ironie douce, à la fois voyeur et complice, qui n’est pas sans rappeler Velasquez, une fois encore. Les formes disproportionnées, dans les rapports des figures entre elles, établissent une sorte de hiérarchie par la mise en évidence de certaines, à l’instar de la perspective héroïque de l’art égyptien. A l’extrême-gauche, sous le miroir, apparaît une petite fille aux ongles peints en rouge comme ceux de la femme à laquelle elle s’accroche. Ce mimétisme suggère son avenir.
La femme à la robe jaune-dorée arbore un faux air « chic », elle porte un anneau (alliance ?), tient une cigarette de la main gantée d’une mitaine tandis l’autre est occupée par un verre vide (en apparence du moins – tout n’est qu’apparence dans ce monde). Sa montre indique presque sept heures (sept heures du soir ou sept heures du matin, après une soirée bien arrosée ?).
La femme plus âgée, au duvet sous le nez, devant la porte entr’ouverte, est peut-être la mère maquerelle, Raquel Vega elle-même. Sa main plonge dans la poche du client qu’elle est en train de plumer, assez maladroitement d’ailleurs : quelques pièces tombent. Cette scène n’est pas sans rappeler “La Diseuse de bonne aventure” de Georges de La Tour, où l’on retrouve également un personnage naïf entouré d’une vieille femme et de jeunes femmes de petite vertu.
Le couple, couple d’un soir vraisemblablement, voire d’un instant, se compose d’un homme, le client, qui craint de toute évidence d’être reconnu par le spectateur : il esquisse un rapide mouvement pour se cacher derrière sa partenaire et lance un regard en coin, inquiet. Ses gestes ailleurs inconvenants (une main sur un sein, l’autre qui dévoile une jarretelle) manifestent clairement ses intentions, voire ce qu’il considère comme son dû.
L’attitude de la fille, quant à elle, traduit la passivité en même temps qu’un geste de lascivité (le bras qui enlace) que l’on devine convenu. Mais, ce faisant, elle révèle des poils sous son aisselle. Ceux-ci ont un caractère sexuel fortement marqué, cette toison en évoquant évidemment une autre. On notera encore, derrière le couple, l’apparition d’un bras tenant un verre vide, suggérant la présence d’un autre fêtard dont l’anonymat est respecté et faisant pendant au buveur qui se tient de l’autre côté, sur lequel nous reviendrons plus tard.
Le second couple se compose d’un homme débraillé, à la barbe naissante et aux yeux rougis. A son bras s’accroche une fille, plus petite, que l’on peut imaginer adolescente et qui, avec la petite fille placée de l’autre côté, représenterait ainsi les différents âges de la vie de la prostituée. A l’avant-plan, la fille agenouillée, vêtue d’une combinaison noire, a les ongles peints en vert. Simple originalité ? Subtile perversion ? Michel Pastoureau nous rappelle que le vert est aussi une “couleur dangereuse”, celle du diable et des sorcières, celle dont était généralement vêtu Judas dans les mystères, au Moyen-Age.
En outre, le fait qu’elle soit assise au sol, comme le chien, qui porte aussi un vêtement noir, peut être interprété comme un geste de soumission. De plus, à portée de main, se trouvent deux bananes, l’une verte et l’autre jaune, fruits souvent utilisés par Botero avec une symbolique évidente. Dispersées plus loin autour d’elle, des pommes évoquent encore, si besoin en était, le péché originel.
Revenons enfin au buveur, seul personnage à ignorer le spectateur. Comme deux autres figures, il tient un verre vide, trop petit pour une main trop grande, il en va de même pour la bouteille. Faut-il y voir l’allégorie d’une soif inextinguible, un désir jamais assouvi ? Ces personnages insatiables, abusant de l’alcool (verres vides), du tabac (mégots jonchant le sol), du sexe sans doute, se révèlent, malgré leur imposante stature et leur apparente impassibilité, touchants parce que vulnérables dans leurs travers, leurs faiblesses, cherchant probablement à oublier leur condition d’humains, la vanité, sinon la vacuité, de leur existence.
FIFI, alias Philippe SADZOT, né en 1969, vit et travaille à Liège. Professeur à l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc de Liège, il y enseigne la bande dessinée et le dessin. Observateur désabusé mais tendre du quotidien, il remplit de récits et d’images les carnets de croquis qui ne le quittent jamais. Ceux-ci deviennent la matière de ses bandes dessinées, publiées dans des fanzines auto-édités ou sous forme d’albums chez divers éditeurs alternatifs, comme Six pieds sous terre ou l’Employé du moi. Sa dernière série en cours s’intitule “Carnets d’un aventurier de l’ordinaire” et paraît chez Coiffeur pour dames.
Les six cases qui composent cette linogravure rappellent le travail de bande dessinée de Fifi. Dans un environnement urbain saturé de voitures, déambulent des passants dont les visages caricaturaux, parfois presque cubistes, sont à la limite de l’humanité, mais dont les expressions détachées, patelines, créent un profond sentiment de normalité. Visages, voitures, façades, toits, bus, ce “Souvenir d’Herstal” est profondément urbain, vignettes saturées ne laissant que peu de respiration.
Multidisciplinaire, Benoît JACQUES (né en 1958) publie depuis 1989 (dessin, écriture, papier…), dessine pour la presse anglaise et française et développe un travail artistique. Il fonde sa propre maison d’éditions, Benoît Jacques Books. En 2012, il a obtenu le Grand Prix Triennal de littérature de jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’illustration l’a amené à la pratique de la gravure, la linogravure, dans un premier temps et la lithographie comme en témoigne sa collaboration avec Bruno Robbe en 2007. Le bestiaire compte parmi les thèmes de prédilection de son monde imaginaire.
L’œuvre fait partie d’une suite d’estampes sur le thème du bestiaire. Parmi le cheval, la vache, l’oiseau, etc., voici le chat. Le changement d’échelle entre l’animal et l’homme, la différence de couleur et d’aplat (l’animal semble inscrit dans la scène par transparence) nous questionne sur la nature animale (un esprit en nous ? un monstre – au sens d’une étrangeté ?). Ce chat est définitivement différent des objets humains qui l’entourent. Le traitement n’est pas sans rappeler l’art ethnique ou l’art brut.
Victor VASARELY (1908-1997) est un artiste français d’origine hongroise représentant de l’art optique ou Op Art. De 1928 à 1930, il découvre l’art abstrait et les constructivistes russes avec l’enseignement du Bauhaus de Budapest. À l’ère de la reproductivité technique, il aspire à donner une base strictement scientifique et théorique à son art. En 1944, il tente de concilier les résultats de ses observations systématiques sur les illusions optiques obtenues par un traitement graphique avec sa conception de l’art. Exécutant des variations sur l’abstraction géométrique, il aboutit à ses propres modules optiques qu’il fait breveter. A travers l’application de procédés sériels, l’œuvre d’art doit être reproductible et réalisable dans le plus grand nombre de médiums possibles. (d’après GALERIES-BARTOUX.COM)
Cette œuvre est une sérigraphie proche du travail de Victor Vasarely à la fin des années 40, début des années 50. Le jeu sur les lignes, les masses en noir, blanc et gris évoque très fort “Akka”, une œuvre à la gouache de 1949. A cette époque, Vasarely n’a pas encore investi le champ de l’Op Art pour lequel il produira ses œuvres les plus connues du grand public, très colorées et visuellement proches de l’art numérique.
LES TONTONS RACLEURS est un duo créatif d’artistes sérigraphes. Maud Dallemagne (1982) et Nicolas Belayew (1982), diplômés en arts plastiques de l’Ecole de recherche graphique (Erg — Bruxelles), explorent les possibilités offertes par la sérigraphie en tant qu’outil d’expérimentation. Etablis à Charleroi (et Liège) en Wallonie, ils développent une pratique artistique multidisciplinaire en complicité avec d’autres créateurs et ouvrent cette démarche à la participation du public. Ils sont également actifs dans les domaines du graphisme, de l’illustration et de la peinture en lettre.
Dans cette image, qui s’inscrit dans une série de portraits (voir “Le Montagnard” dans la collection de l’Artothèque), le travail de surimpression d’images et de motifs produit un récit par associations de matières et de couleurs. Entre distance et proximité se forme une narration poétique, dans laquelle même le portrait peut être imaginé comme une couche de surimpression. Le quadrillage, qui fait penser aux grilles de calculs, évoque ici l’esprit ou encore un espace abstrait. Entre plaisir des associations de motifs et intervention riche de sens sur la photographie du portrait, l’interprétation est libre.
Léon WUIDAR (né en 1938) est un artiste multiple : peintre, graveur, dessinateur, illustrateur de livres… Très attiré par l’architecture, persuadé de la complicité entre l’architecte et le plasticien, il réalise de nombreuses intégrations pour divers édifices publics (restaurant universitaire du Sart-Tilman, lambris émaillés au CHU à Liège et dans une crèche à Paris, grille en façade du Centre administratif du MET à Namur…). Si les compositions de Léon Wuidar reposent sur l’ordonnance des formes géométriques, des lignes et des couleurs, leur structure interne est stimulée par une dynamique empruntée aux jeux de mots (le cadavre exquis le passionne), aux jeux de formes (le Tangram chinois, les anciens almanachs sans textes), à la conception d’objets de tradition artisanale. (d’après MUSEEROPS.BE)
Sérigraphie issue d’un recueil collectif intitulé “Sept abstraits construits” rassemblant des estampes de Marcel-Louis Baugniet, Jo Delahaut, Jean-Pierre Husquinet, Jean-Pierre Maury, Victor Noël, Luc Peire et Léon Wuidar (imprimeur et éditeur : Heads & Legs, Liège). Lors de sa parution, en novembre 1987, le recueil complet fut présenté à la Galerie Excentric à Liège dans le cadre d’une exposition intitulée “Constructivistes Belges”. (d’après CENTREDELAGRAVURE.BE)
Née en 1990 à Ploemeur en Bretagne, Laurie-Anne ROMAGNE réside actuellement à Liège. Elle a pratiqué la photographie d’abord de manière autodidacte, puis elle a quitté la France pour la Belgique, afin de réaliser trois années d’études de photographie à l’Ecole supérieure des Arts Saint-Luc à Liège.
Diplômée photographe, elle est aujourd’hui spécialisée dans la photographie d’auteur, et réalise des commandes photographiques diverses aussi bien pour des entreprises que pour des particuliers. Son travail est intimiste, elle nous emmène vers un univers poétique et introspectif. Éclectique, elle pratique le numérique, l’argentique, mais aussi la gomme bichromatée, technique d’impression inventée dans la seconde moitié du XIXe siècle à partir d’un mélange de gomme arabique, d’eau, de pigments et de bichromate de potassium. Composition d’image obtenue par la superposition successive de plusieurs couches colorées exposées, rincées et séchées plusieurs fois, ce procédé minutieux et répétitif, lent et artisanal, débouche sur des résultats à chaque fois uniques, impossibles à reproduire à l’identique, d’une matière granuleuse et d’apparence picturale.
Cette impression photographique est réalisée par la technique de la gomme bichromatée. Cette manière de faire, très délicate, permet un rendu pictural. Ainsi, la nuée d’oiseaux dans le ciel semble réalisée au crayon, tant le grain du papier se donne à voir.
Thierry WESEL est né en 1959 à Gemena (Congo-RDC). Après des études en Histoire de l’Art et Archéologie à l’Université de Liège, il réalise plusieurs scénographies pour le Théâtre de la Cornue à Liège de 1987 à 1989. D’autre part, il suit pendant quatre ans le cours de sérigraphie de Fernand FLAUSCH à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège…
“Créateur d’atmosphères étranges, il recompose les architectures existantes par l’emploi de couleurs vives en contraste avec des tons sombres.” [Centre de la gravure]
“Dans La Poétique, Aristote remarque “la poésie est plus philosophique et plus noble que la chronique : la poésie traite du général, la chronique du particulier.” L’art de Thierry Wesel nous parle – avec humour parfois, avec lucidité toujours – du temps qui passe, de ce qu’il transforme, de ce qu’il laisse, de ce qu’on oublie. Un fragment, le commun du quotidien, l’insignifiant, saisi par la sélection du cadrage, altéré par les sortilèges acidulés de la sérigraphie, nous apparaît alors, grâce à lui, dans toute son évidence. [Philippe Delaite]
Cette sérigraphie est imprimée à partir d’une photographie réalisée en banlieue liégeoise. L’artiste met en avant un décor urbain assez banal et terne, les véhicules à l’avant plan semblent tout droit sortis des années 80. Le titre, ou sous-titre, nous renvoie par sa forme à une production télévisuelle.
Premier abstrait géométrique en Belgique après 1945, Jo DELAHAUT (1911-1992) rejoint aussi, par l’absolue contention formelle de son œuvre, la nouvelle peinture américaine des années soixante (courant hard edge). Après des cours de dessin à l’Académie des Beaux-Arts de Liège (1928-1934), il est licencié en histoire de l’art de l’Université de Liège (1935) et docteur en 1939 (“Le néo-classicisme en Belgique”). En 1954, il signe avec Bury, Elno et Séaux le manifeste du Spatialisme : la couleur doit émerger du plan pour imprégner l’espace même de la vie. (d’après Brayer, Marie-Ange, in BALAT.KIKIRPA.BE)
Sérigraphie issue d’un recueil collectif intitulé “Sept abstraits construits” rassemblant des estampes de Marcel-Louis Baugniet, Jo Delahaut, Jean-Pierre Husquinet, Jean-Pierre Maury, Victor Noël, Luc Peire et Léon Wuidar (imprimeur et éditeur : Heads & Legs, Liège). Lors de sa parution, en novembre 1987, le recueil complet fut présenté à la Galerie Excentric à Liège dans le cadre d’une exposition intitulée “Constructivistes Belges”. Cette contribution de Jo Delahaut illustre bien le travail sur les formes et les couleurs de l’artiste, magnifié par les aplats impeccables permis par la sérigraphie. (d’après Centre de la Gravure et de l’Image imprimée)
Dès le début de sa carrière, Jacques CHARLIER s’inscrit dans les grands mouvements des années 1960, dont le Pop Art. Avec Marcel Broodthaers, il fréquente les galeries belges les plus en vue, imprégnées d’art minimal et conceptuel. Dès 1975, Charlier continue sa carrière seul. Il interroge et remet en question avec humour le système de l’art. Il s’approprie tous les médias : la peinture, la photographie, l’écriture, la BD, la chanson, l’installation. Il se met en scène en personnage flamboyant et joue avec les codes de la publicité et des médias. (d’après MAC-S.BE)
Cette affiche met en scène une pin-up habillée en écolière arborant un pinceau et une palette de couleurs, qui pose fièrement devant son tableau. L’image se présente comme une caricature de publicité. Elle est réalisée en 2003 pour une exposition à la Neuer Aachener Kunstverein à Aachen. The Belgian Effect, “l’effet belge”, c’est celui provoqué par cette mise en abyme ironique d’une authentique peinture de Jacques Charlier représentant … Jean-Claude Van Damme et intitulée “Be aware”, slogan du célèbre acteur. La photographie a été réalisée par Laurence Charlier.
Eline Van Dam alias ZELOOT, est une illustratrice hollandaise, née en 1974. Elle étudie la peinture à l’école d’art de La Haye avant de tout lâcher pour aller travailler dans une ferme. En découvrant l’univers des comics et de la bande dessinée US, elle se remet à dessiner des affiches, des posters de concerts et des tee-shirts. (d’après LEZILUS.FR)
Cette image fait partie du premier portfolio édité par Ding Dong Paper (collectif d’éditeurs liégeois constitué de François Godin et Damien Aresta). Cette composition, présentant un personnage féminin déformé, est typique du travail de Zeloot : coloré, ludique, dynamique et basé sur la déformation, le motif et la répétition.
Patrick CORILLON (né à Knokke en 1959) vit et travaille à Paris et à Liège. Il suit les cours de l’Institut des Hautes Études en Arts plastiques à Paris et reçoit le prix de la Jeune peinture belge en 1988. Artiste reconnu internationalement, il expose notamment à la Documenta IX (Kassel, Allemagne) en 1992. Son travail a été montré dans des institutions telles que la Tate Gallery, le Centre Georges Pompidou, le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, la Fondation Gulbenkian à Lisbonne, le Musée du Grand Hornu, etc. (d’après CORILLON.NET)
Cette planche présente un jeu de cartes avant découpe. Ce travail fait partie d’une série de trois jeux commandés par la galerie liégeoise Les Drapiers à trois artistes issus de trois générations différentes : Léon Wuidar, Patrick Corillon et Benjamin Monti.
Brigitte CORBISIER, née en 1946, est diplômée de l’Académie royale des Beaux-Arts de la Ville de Liège, est graveur et plus récemment auteur d’animations vidéo où elle met en scène des gravures et croquis animés. Incisant le zinc, creusant le plexiglas, la pointe sèche est son instrument de prédilection, parfois combinée à l’aquatinte ou encore à la linogravure. Inspirée par la nature, et essentiellement la terre, c’est son jardin au quotidien qui s’illustre par étape dans ses œuvres.
Brigitte Corbisier dessine un flux graphique mêlant des motifs organiques (caracoles) et aquatiques, du texte (“Les caracoles ne caracolent pas, elles glissent entre deux eaux”), des matières et des couleurs. Les mots du texte poétique et les images s’entrelacent et se répondent dans un va-et-vient sémantique et graphique.