Association des écrivains belges de langue française

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Fondée en 1902, l’Association des Écrivains belges de langue française a pour but l’étude, la protection et le rayonnement des lettres françaises de Belgique. Sa revue quadrimestrielle Nos Lettres, son site internet et sa lettre informatique rassemblent réflexions et informations sur la vie littéraire. Ses Soirées des Lettres constituent un moment convivial de rencontres d’auteurs et de découvertes d’œuvres nouvelles. Ses prix littéraires encouragent les jeunes auteurs et récompensent des ouvrages de genres très divers : poésie, roman, conte, nouvelle, essai…

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Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique

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L’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique a été fondée en 1920, sur proposition et à l’initiative du ministre des Sciences et des Arts de l’époque, Jules Destrée. Un Arrêté royal, paru le 19 août de cette même année, et signé par le roi Albert Ier, en définit les statuts et le fonctionnement, qui sont assez différents de ceux de son modèle, l’Académie Française.​

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Nestor : du burlesque au grave, tous les coups sont permis

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Nestor, Camille Pier de son vrai nom, compose et interprète des shows mêlant plusieurs genres littéraires que sont la chanson, la poésie, le slam, le one-man-show. Slameur actif en Belgique et ailleurs en Europe, sa poésie mêle l’humour cartoon, la détresse humaine, et la grandiloquence de Broadway. Rencontre avec Nestor, à la fois personnalité militante pour la cause trans’ et artiste inspiré.

Retrouvez-le sur scène lors de la finale des
prix Paroles Urbaines, le 23 avril prochain

LES DÉBUTS…

Après mes études de romanes à Liège, je suis allé dans une école de théâtre à Bruxelles, à LASSAAD. Je suis passé de l’étude des mots à l’absence de mots avec un travail axé sur l’expression corporelle et le mime. Le cabaret m’a donné plus d’espace et de liberté que le théâtre.
J’ai commencé le slam il y a cinq ans, à Liège, à La Zone. Sur les scènes slam, j’ai retrouvé une part performative et improvisée, comme au cabaret. Tu viens avec ton texte étudié et la façon dont tu l’interprètes dépend beaucoup de la réception du public et du lieu. J’aime beaucoup cette prise de risque. A l’époque, je chantais et j’étais accompagné d’un ukulélé et là, a cappella, j’ai senti que la dimension poétique était amplifiée car elle n’était pas conduite par la musique.

Au début, je faisais les choses un peu de manière intuitive, sans trop me poser de questions. J’avais très envie de mélanger le chant, la danse, un côté burlesque. L’un des premiers retours que l’on m’ait fait sur la technique que j’employais, c’était que j’étais trop théâtral, trop cabaret, notamment après ma première participation aux Prix littéraires Paroles Urbaines. Suite à ça, j’ai essayé de m’adapter un peu et de faire des choses plus littéraires mais je n’y suis pas arrivé. Que du contraire, je ne me suis pas arrangé : j’ai traduit des chansons de Disney pour les adapter à la transidentité, j’ai écrit un texte sur le cancer de mon père durant lequel je twerke sur scène… Je fais pas mal de choses que les gens qualifieraient de cabotinage mais, pour moi, l’aspect surjoué a beaucoup de sens.

EVOLUTION, TRANSITION…

Ce qui n’a pas vraiment changé entre les deux participations aux Prix, c’est le style, le mélange des genres, le côté surjoué, un peu cartoon, burlesque mais entre les deux moments, j’ai vécu une transition, un événement qui a chamboulé toute ma vie personnelle mais aussi ma vie artistique. Je me rends compte que je ne suis plus le même sur scène. J’ai une joie de performer que je ressentais déjà avant mais que maintenant je suis plus à même de communiquer. Avant, il y avait une peur systématique et pas du tout justifiée de ne pas être accepté par le public et de devoir batailler pour faire entendre une sensibilité que je ne croyais pas normale. Avant, quand je montais sur scène, j’avais peur que cela se voie que j’étais trans et pourtant je parlais déjà de ces thématiques-là mais j’avais peur que ce ne soit pas accepté. Maintenant, je n’ai plus peur de ce que les gens peuvent penser de mon intériorité et de ma sensibilité particulière. Je crois qu’assumer qui je suis et ce que je suis émotionnellement est beaucoup plus important qu’assumer une technique particulière, issue du cabaret.

Continuer à lire l’article de Lisette LOMBE (Lezarts Urbains)

La Sphinge rejoint le patrimoine du Musée Rops

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Félicien ROPS, La Sphynge

Le Musée Félicien Rops accueille dans ses collections une nouvelle pièce d’exception: “La Sphinge”. Cette oeuvre fut réalisée par Rops à la demande de l’éditeur Lemerre à Paris. C’est une pièce exceptionnelle pour sa rareté, ses qualités techniques et son contenu symbolique (satanique) qui, avec “La Sphinge” (ou “Le sphinx”), vient d’intégrer le déjà riche patrimoine du Musée Félicien Rops à Namur. Une acquisition rendue possible grâce à l’intervention de la Fondation Roi Baudouin. En décembre dernier, un collectionneur privé faisait savoir au musée qu’il souhaitait se défaire d’un dessin de l’artiste namurois. Une œuvre – “La Sphinge” – bien connue des conservateurs de l’œuvre de Rops puisque souvent prêtée pour des expositions tant en Belgique qu’à l’étranger. Pour acquérir cette gouache avec aquarelle et crayon de couleurs, dont on ne connaît à ce jour qu’un seul et unique exemplaire, l’appui de la Fondation Roi Baudouin était essentiel.

Lire l’article de Hugo LEBLUD dans L’ECHO du 10 avril 2017


Plus d’arts visuels…

The TOLKIEN Society

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The Tolkien Society is an educational charity, literary society, and international fan club, devoted to promoting the life and works of J.R.R. Tolkien. Registering in England (charity no. 273809), the Society was founded in 1969 and received the blessing of Tolkien himself when he agreed to become the Society’s president; he remains the Society’s president to this day whilst his daughter, Priscilla, serves as our Vice-President. Although based in the U. K., the Society has hundreds of members in dozens of countries around the world who hold local events in their areas and who all receive the Society’s journals Amon Hen and Mallorn. What binds all members together is a shared passion for the works of J.R.R. Tolkien.

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D’autres initiatives…

GRIMM : La jeune f​ille sans mains

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La jeune fille sans mains (film de Sébastien Laudenbach, 2016, lire plus à ce propos en fin d’article)

Il était une fois, il y a quelques jours, à l’époque où la farine des villageois était écrasée à la meule de pierre, un meunier qui avait connu des temps difficiles. Il ne lui restait plus que cette grosse meule de pierre dans une remise et, derrière, un superbe pommier en fleur. Un jour, tandis qu’il allait dans la forêt couper du bois mort avec sa hache au tranchant d’argent, un curieux vieillard surgit de derrière un arbre.
“- A quoi bon te fatiguer à fendre du bois ? dit-il. Ecoute, si tu me donnes ce qu’il y a derrière ton moulin, je te ferai riche.
– Qu’y a-t-il, derrière mon moulin, sinon mon pommier en fleurs ? pensa le meunier. Il accepta donc le marché du vieil homme.
– Dans trois ans, je viendrai chercher mon bien, gloussa l’étranger, avant de disparaître en boitant derrière les arbres. ”
Sur le sentier, en revenant, le meunier vit son épouse qui volait à sa rencontre, les cheveux défaits, le tablier en bataille.
” Mon époux, mon époux, quand l’heure a sonné, une pendule magnifique a pris place sur le mur de notre maison, des chaises recouvertes de velours ont remplacé nos sièges rustiques, le garde-manger s’est mis à regorger de gibier et tous nos coffres, tous nos coffrets débordent. Je t’en prie, dis-moi ce qui est arrivé ? ” Et, à ce moment encore, des bagues en or vinrent orner ses doigts tandis que sa chevelure était prise dans un cercle d’or. “Ah”, dit le meunier, qui, avec une crainte mêlée de respect, vit alors son justaucorps devenir de satin et ses vieilles chaussures, aux talons si éculés qu’il marchait incliné en arrière, laisser la place à de fins souliers. “Eh bien, tout cela nous vient d’un étranger, parvint-il à balbutier. J’ai rencontré dans la forêt un homme étrange, vêtu d’un manteau sombre, qui m’a promis abondance de biens si je lui donnais ce qui est derrière le moulin. Que veux-tu, ma femme, nous pourrons bien planter un autre pommier…
– Oh, mon mari ! gémit l’épouse comme foudroyée. Cet homme au manteau sombre, c’était le Diable et derrière le moulin il y a bien le pommier, mais aussi notre fille, qui balaie la cour avec un balai de saule. ” Et les parents de rentrer chez eux d’un pas chancelant, répandant des larmes amères sur leurs beaux habits.
Pendant trois ans, leur fille resta sans prendre époux. Elle avait un caractère aussi doux que les premières pommes de printemps. Le jour où le diable vint la chercher, elle prit un bain, enfila une robe blanche et se plaça au milieu d’un cercle qu’elle avait tracé à la craie autour d’elle. Et quand le diable tendit la main pour s’emparer d’elle, une force invisible la repoussa à l’autre bout de la cour.
“Elle ne doit plus se laver, hurla-t-il, sinon je ne peux l’approcher.” les parents et la jeune fille furent terrifiés. Quelques semaines passèrent. La jeune fille ne se lavait plus et bientôt ses cheveux furent poisseux, ses ongles noirs, sa peau grise, ses vêtements raides de crasse. Chaque jour, elle ressemblait de plus en plus à une bête sauvage.
Alors le diable revint. La jeune fille se mit à pleurer. Ses larmes coulèrent tant et tant sur ses paumes et le long de ses bras que bientôt ses mains et ses bras furent parfaitement propres, immaculés. Fou de rage, le diable hurla : “Coupe-lui les mains, sinon je ne peux m’approcher d’elle !” Le père fut horrifié : “Tu veux que je tranche les mains de mon enfant ? – Tout ici mourra, rugit le Diable, tout, ta femme, toi, les champs aussi loin que porte son regard :” Le père fut si terrifié qu’il obéit.
Implorant le pardon de sa fille, il se mit à aiguiser sa hache. Sa fille accepta son sort. “Je suis ton enfant, dit-elle, fais comme tu dois.” Ainsi fit-il, et nul ne sait qui cria le plus fort, du père ou de son enfant. Et c’en fut fini de la vie qu’avait connue la jeune fille.
Quand le diable revint, la jeune fille avait tant pleuré que les moignons de ses bras étaient de nouveau propres et de nouveau, il se retrouva à l’autre bout de la cour quand il voulut se saisir d’elle. Il lança des jurons qui allumèrent de petits feux dans la forêt, puis disparut à jamais, car il n’avait plus de droits sur elle. Le père avait vieilli de cent ans, tout comme son épouse. Ils s’efforcèrent de faire aller, comme de vrais habitants de la forêt qu’ils étaient. Le vieux père proposa à sa fille de vivre dans un beau château, entourée pour la vie de richesses et de magnificence, mais elle répondit qu’elle serait mieux à sa place en mendiant désormais sa subsistance et en dépendant des autres pour vivre.
Elle entoura donc ses bras d’une gaze propre et, à l’aube quitta la vie qu’elle avait connue. Elle marcha longtemps. Quand le soleil fut au zénith, la sueur traça des rigoles sur son visage maculé. Le vent la décoiffa jusqu’à ce que ses cheveux ressemblent à un amas de brindilles. Et au milieu de la nuit elle arriva devant un jardin royal où la lune faisait briller les fruits qui pendaient aux arbres. Une douve entourait le verger et elle ne put y pénétrer. Mais elle tomba à genoux car elle mourait de faim. Alors, un esprit vêtu de blanc apparut et toucha une des écluses de la douve, qui se vida. La jeune fille s’avança parmi les poiriers. Elle n’ignorait pas que chaque fruit, d’une forme parfaite, avait été compté et numéroté , et que le verger était gardé ; néanmoins, dans un craquement léger, une branche s’abaissa vers elle de façon à mettre à sa portée le joli fruit qui pendait à son extrémité. Elle posa les lèvres sur la peau dorée d’une poire et la mangea, debout dans la clarté lunaire, ses bras enveloppés de gaze, ses cheveux en désordre, la jeune fille sans mains pareille à une créature de boue. La scène n’avait pas échappé au jardinier, mais il n’intervint pas, car il savait qu’un esprit magique gardait la jeune fille. Quand celle-ci eut fini de manger cette seule poire, elle retraversa la douve et alla dormir dans le bois, à l’abri des arbres.
Le lendemain matin, le roi vint compter ses poires. Il s’aperçut qu’il en manquait une, mais il eut beau regarder partout, il ne put trouver le fruit. La jardinier expliqua : “La nuit dernière, deux esprits ont vidé la douve, sont entrés dans le jardin quand la lune a été haute et celui qui n’avait pas de mains, un esprit féminin, a mangé la poire qui s’était offerte à lui.” Le roi dit qu’il monterait la garde la nuit suivante. Quand il fit sombre, il arriva avec son jardinier et son magicien, qui savait comment parler avec les esprits. Tous trois s’assirent sous un arbre et attendirent. A minuit, la jeune fille sortit de la forêt, flottant avec ses bras sans mains, ses vêtements sales en lambeaux, ses cheveux en désordre et son visage sur lequel la sueur avait tracé des rigoles, l’esprit vêtu de blanc à ses côtés. Ils pénétrèrent dans le verger de la même manière que la veille et de nouveau, un arbre mit une branche à la portée de la jeune fille en se penchant gracieusement vers elle et elle consomma à petits coups de dents le fruit qui penchait à son extrémité. Le magicien s’approcha d’eux, un peu mais pas trop.
“Es-tu ou n’es-tu pas de ce monde ?” demanda-t-il. Et la jeune fille répondit : “J’ai été du monde et pourtant je ne suis pas de ce monde.” Le roi interrogea le magicien : “Est-elle humaine ? Est-ce un esprit ?” le magicien répondit qu’elle était les deux à la fois.
Alors le cœur du roi bondit dans sa poitrine et il s’écria : “Je ne t’abandonnerai pas. A dater de ce jour, je veillerai sur toi.” Dans son château, il fit faire, pour elle une paire de mains en argent, que l’on attacha à ses bras. Ainsi le roi épousa-t-il la jeune fille sans mains.
Au bout de quelque temps, le roi dut partir guerroyer dans un lointain royaume et il demanda à sa mère de veiller sur sa jeune reine, car il l’aimait de tout cœur. “Si elle donne naissance à un enfant, envoyez-moi, tout de suite un message.” La jeune reine donna naissance à un bel enfant.
La mère du roi envoya à son fils un messager pour lui apprendre la bonne nouvelle. Mais, en chemin, le messager se sentit fatigué, et, quand il approcha d’une rivière, le sommeil le gagna, si bien qu’il s’endormit au bord de l’eau. Le diable sortit de derrière un arbre et substitua au message un autre disant que la reine avait donné naissance à un enfant qui était mi-homme mi-chien. Horrifié, le roi envoya néanmoins un billet dans lequel il exprimait son amour pour la reine et toute son affection dans cette terrible épreuve. Le jeune messager parvint à nouveau au bord de la rivière et là, il se sentit lourd, comme s’il sortait d’un festin et il s’endormit bientôt. Là-dessus le diable fit son apparition et changea le message contre un autre qui disait : “Tuez la reine et son enfant.” La vieille mère, bouleversée par l’ordre émis par son fils, envoya un messager pour avoir la confirmation. Et les messagers firent l’aller-retour. En arrivant au bord de la rivière, chacun d’eux était pris de sommeil et le Diable changeait les messages qui devenaient de plus en plus terribles, le dernier disant : “Gardez la langue et les yeux de la reine pour me prouver qu’elle a bien été tuée.”
La vieille mère ne pouvait supporter de tuer la douce et jeune reine. Elle sacrifia donc une biche, prit sa langue et ses yeux et les tint en lieu sûr. Puis elle aida la jeune reine à attacher son enfant sur son sein, lui mit un voile et lui dit qu’elle devait fuir pour avoir la vie sauve. Les femmes pleurèrent ensemble et s’embrassèrent, puis se séparèrent. La jeune reine partit à l’aventure et bientôt elle arriva à une forêt qui était la plus grande, la plus vaste qu’elle avait jamais vue. Elle tenta désespérément d’y trouver un chemin. Vers le soir, l’esprit vêtu de blanc réapparut et la guida à une pauvre auberge tenue par de gentils habitants de la forêt. Une autre jeune fille vêtue d’une robe blanche, la fit entrer en l’appelant Majesté et déposa le petit enfant auprès d’elle. “Comme sais-tu que je suis reine ? demanda-t-elle.
– Nous les gens de la forêt sommes au courant de ces choses-là, ma reine. Maintenant, reposez-vous.”
La reine passa donc sept années à l’auberge, où elle mena une vie heureuse auprès de son enfant. Petit à petit, ses mains repoussèrent. Ce furent d’abord des mains d’un nourrisson, d’un rose nacré, puis des mains de petite fille et enfin des mains de femme.
Pendant ce temps, le roi revint de la guerre. Sa vieille mère l’accueillit en pleurant. “Pourquoi as-tu voulu que je tue deux innocents ?” demanda-t-elle en lui montrant les yeux et la langue ? En entendant la terrible histoire, le roi vacilla et pleura sans fin. Devant son chagrin, sa mère lui dit que c’étaient les yeux et la langue d’une biche, car elle avait fait partir la reine et son enfant dans la forêt.
Le roi fit le vœu de rester sans boire et sans manger et de voyager jusqu’aux extrémités du ciel pour les retrouver. Il chercha pendant sept ans. Ses mains devinrent noires, sa barbe se fit brune comme de la mousse, ses yeux rougirent et se desséchèrent. Il ne mangeait ni ne buvait, mais une force plus puissante que lui l’aidait à vivre. A la fin, il parvint à l’auberge tenue par les gens de la forêt. La femme en blanc le fit entrer et il s’allongea, complètement épuisé. Elle lui posa un voile sur le visage. Il s’endormit et, tandis qu’il respirait profondément, le voile glissa petit à petit de son visage.
Quand il s’éveilla une jolie femme et un bel enfant le contemplaient. “Je suis ton épouse et voici ton enfant.” Le roi ne demandait qu’à la croire, mais il s’aperçut qu’elle avait des mains. “Mes labeurs et mes soins les ont fait repousser”, dit la jeune femme. Alors la femme en blanc tira les mains en argent du coffre dans le quel elles étaient conservées. Le roi se leva étreignit son épouse et son enfant et, ce jour-là, la joie fut grande au cœur de la forêt. Tous les esprits et les habitants de l’auberge prirent part à un splendide festin. Par la suite, le roi, la reine et leur fils revinrent auprès de la vieille mère, se marièrent une seconde fois.


© Shellac – Les Films Sauvages – Les Films Pelléas

La jeune fille sans mains est également devenu un film d’animation de Sébastien LAUDENBACH (2016), présenté au festival ACID de Cannes (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) en 2016 et commenté dans TELERAMA.FR par Cécile MURY (article du 12 mai 2016). Elle y parle de “la cruauté humaine dessinée avec grâce” et en propose un extrait exclusif, différent de la bande-annonce officielle ci-dessous.


D’autres symboles…

Académie de musique GRETRY

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André-Modeste GRETRY

Fondée en 1929, l’Académie Grétry est un établissement d’enseignement secondaire artistique à horaire réduit (ESAHR), agréé et subsidié par la Communauté française de Belgique qui rémunère directement le corps professoral. Elle a été fondée à Liège par trois notables liégeois : Jean

WARROQUIERS – Auguste VAULET – Pierre SIMON. Elle compte une septantaine de professeurs. Outre les diverses disciplines qu’elle enseigne – formation musicale, instruments, danse classique et contempora​ine, formation vocale (chant) et arts de la parole – l’Académie est chargée depuis 1976, par le Ministère de l’Education Nationale, d’organiser des cours d’enseignement secondaire en « humanités artistiques ». Depuis 1989, l’Académie Grétry est installée dans le bâtiment de l’ancienne maternité de Bavière, qui a été classé en 2008 à l’initiative du Ministre Jean-Claude Marcourt. L’Académie GRÉTRY accueille donc aujourd’hui trois catégories d’élèves : (a) ceux qui désirent devenir de bons amateurs ; (b) ceux qui cherchent à préparer leur entrée dans l’enseignement supérieur artistique et (c) ceux qui désirent allier enseignement artistique et enseignement général pendant leurs humanités (danse classique – danse contemporaine – arts de la parole et du théâtre)…

Plus d’infos sur le site de l’Académie de musique GRETRY

EXPO | Rétrospective Rik WOUTERS

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Rétrospective WOUTERS aux Beaux-Arts 2017

Figure de proue du fauvisme brabançon, Rik Wouters laisse une œuvre éclatante et colorée, loin des drames qui ont marqué son existence jusqu’à sa disparition prématurée en 1916, à l’âge de 34 ans. Rik Wouters a dominé tant la peinture, la sculpture que le dessin : son parcours extraordinaire l’érige aujourd’hui en Maître incontournable de l’Art moderne en Belgique. La rétrospective qu’organisent les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, en partenariat avec le Musée royal des Beaux-Arts d’Anvers, est exceptionnelle. Pour la première fois, ces deux musées rassemblent en une seule exposition la plus importante collection d’œuvres de l’artiste belge le plus illustre du début du XXe siècle. Des prêts rares de collections privées et de grands musées internationaux complètent l’ensemble. Cette exposition majeure clôture les hommages liés au centenaire de la mort de l’artiste. L’art de Rik Wouters, c’est avant tout une abondance de couleurs et des sujets authentiques, simples, touchants. Par son langage visuel, la construction de ses sujets et la richesse lumineuse de sa palette, il a développé un style d’avant-garde, tout en ayant été associé à Ensor, puis Cézanne ou encore Renoir. Rik Wouters fut rapidement apprécié par ses contemporains ; son talent fulgurant, fauché dans sa jeunesse par la Grande Guerre puis la maladie, nous lègue un héritage artistique fascinant et magistral…

Continuer sur le site des Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles (BE)
L’exposition est accessible jusqu’au 2 juillet 2017

THONART (Cléa) : aquarelle

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MURAKAMI : textes

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Haruki MURAKAMI (né en 1949)

Des hommes sans femmes
(in Des hommes sans femmes, nouvelles, 2017, extr.)

Il est très facile de devenir des hommes sans femmes. On a juste besoin d’aimer profondément une femme et que celle-ci disparaisse ensuite. En général (comme vous le savez), elles auront astucieusement été emmenées par de robustes marins. Ils les auront enjôlées avec de belles paroles et entraînées en un tournemain jusqu’à Marseille ou jusqu’en Côte d’Ivoire. Nous ne pouvons presque rien faire face à cela. Il arrive aussi que les marins n’y soient pour rien, et qu’elles se suppriment volontairement. Face à cela aussi, nous sommes impuissants. Et les marins également.

D’une manière ou d’une autre, nous voilà devenus des hommes sans femmes. En l’espace d’un instant. Et dès que vous êtes un homme sans femmes, les couleurs de la solitude vous pénètrent le corps. Comme du vin rouge renversé sur un tapis aux teintes claires. Si compétent que vous soyez en travaux ménagers, vous aurez un mal fou à enlever cette tache. Elle finira peut-être par pâlir avec le temps, mais au bout du compte elle demeurera là pour toujours, jusqu’à votre dernier souffle. Elle possède une véritable qualification en tant que tache, et, à ce titre, elle a parfois officiellement voix au chapitre. Il ne vous reste plus qu’à passer votre vie en compagnie de ce léger changement de couleur et de ses contours flous.


Citez-en d’autres :

WEGMAN : Polaroïds

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Jack Nicholson, ou l’art de se mettre en colère

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Le plus remarquable chez Jack Nicholson ? Sa faculté à péter un câble dans à peu près chacun de ses rôles.
Ce qui est encore plus remarquable chez Nicholson ? L’énergie, l’intensité qu’il arrive toujours à déployer pour ces scènes-là. Sans compter l’incroyable variété de son jeu… Lire l’article de Romain CAPELLE sur TELERAMA.FR (4 avril 2017)

EXPO | Jeanloup SIEFF : Les années lumière + Borinage, 59

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(c) Jeanloup SIEFF

​«Les gens qui ne me connaissent pas se font de fausses idées à mon sujet. Ils s’imaginent que je suis un peu orgueilleux, un peu dilettante, un peu distant… mais ils se trompent, je le suis totalement.» Elégance et légèreté, classicisme et sensualité sont quelques qualificatifs pour évoquer les photographies de Jeanloup Sieff (1933-2000). Reporter indépendant, un temps membre de l’agence Magnum – il reçoit en 1959 le Prix Niépce pour son reportage sur le Borinage – c’est cependant dans la photographie de mode qu’il va s’illustrer. Réalisées principalement pour de prestigieuses revues de mode telles Harper’s Bazaar, Elle, Vogue ou British Mode, ses photographies s’émancipent pourtant de la commande par l’originalité des cadrages, la densité des impressions et le choix du grand angle qui les rend immédiatement reconnaissables. Car il y a bien un style Sieff avec ses femmes-icônes portant les créations de prestigieux couturiers, ses nus féminins saisis dans leur troublante intimité, ses paysages déserts qui sont le visage solitaire de ce photographe pratiquant l’amitié avec les vedettes de l’écran ou de la politique qu’il rend si proches, s’effaçant derrière le modèle. Sieff épure sa photographie, en conservant les lignes maîtresses, les coulant dans des noirs profonds, rejoignant l’esthétique d’une époque, les «Trente Glorieuses» qu’il incarne à la perfection.

Au Musée de la photographie de Charleroi (BE) jusqu’au 5 mai 2017…

“Sausage Party” : pas facile de juger les relations sexuelles entre des boîtes de gruau et de crackers

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Des associations catholiques estimaient que l’interdiction de “Sausage Party” aux moins de douze ans était insuffisante. Une juge, après avoir décortiqué le film scène par scène, y compris celles impliquant poire à lavement et saucisse, les a déboutées. Il est des juges qui ont des boulots plus insolites que d’autres. Madame Weidenfeld, juge des référés au tribunal administratif de Paris, avait pour tâche de se pencher sur la requête de deux associations proches des milieurs catholiques intégristes, Promouvoir et Action pour la dignité humaine, qui demandaient que le film d’animation américain Sausage Party soit plutôt interdit aux mineurs de moins de seize ans qu’à ceux de moins de douze en raison du « trouble » qu’il pouvait susciter auprès de « ce jeune public et de leurs parents »…​

Lire la suite sur TELERAMA.FR (15 décembre 2016)

Antihéros, poète, beatnik… Le Centre Pompidou rend hommage à Gaston Lagaffe

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Portrait express du personnage de BD culte imaginé par l’auteur belge dans les années 1950, à l’occasion de l’exposition visible à la Bpi.​..

Lire la suite de l’article d’Eric DELHAYE sur TELERAMA.FR (7 décembre 2016)

Dix films où les femmes se vengent

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User de ses charmes, manipuler froidement, humilier à loisir… De Kaplan à Bresson en passant par Tarantino, les femmes blessées ou les grandes justicières cultivent l’art de la vengeance avec virtuosité. Découvrez nos dix vengeresses préférées. Quand on pense vengeance au cinéma, on voit débarquer Charles Bronson, Clint Eastwood ou Sylvester Stallone, testostérone et mitraillette en bandoulière. Les vengeurs, sanguinaires ou masqués (voire les deux à la fois), ont la rage ou le goût de la justice sauvagement chevillés au corps (souvent très musclé). Inépuisable ressort scénaristique, la vengeance a irrigué les polars ou les westerns. Un truc de mecs, le règlement de comptes ? Pas seulement : les femmes, fidèles à l’esprit de la déesse Némésis, n’hésitent pas, elles aussi, à emprunter le chemin de la vengeance, froide évidemment. Usant de leurs charmes et de leurs griffes, elles incarnent des vengeresses redoutables, amoureuses bafouées ou justicières des grandes causes, héroïnes en série dans le cinéma japonais (la saga La Femme Scorpion) et dans les films de la Blaxploitation (Coffy est leur maîtresse à toutes). Tour d’horizon des meilleures vengeances au féminin. Et comme on n’évoque que des bons films, on ne pourra pas lister Liaison fatale, le nanar d’Adrian Lyne et sa, pourtant, inoubliable vengeance au lapin…

Lire la suite de l’article d’Anne DESSUANT sur TELERAMA.FR (7 décembre 2016)

MONTAIGNE : textes

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Michel EYQUEM, seigneur de Montaigne dit MONTAIGNE (1533-1592)

Essais, III, 13, De l’expérience​

​Notre grand et glorieux chef-d’oeuvre, c’est vivre à propos.

Les Essais en français moderne (Quarto)

Essais, III, 8, Sur l’art de la conversation

Nous n’aimons pas la rectification​ [de nos opinions] ; il faudrait [au contraire] s’y prêter et s’y offrir, notamment quand elle vient sous forme de conversation, non de leçon magistrale. A chaque opposition, on ne regarde pas si elle est juste​, mais, à tort ou à raison, comment on s’en débarrassera. Au lieu de lui tendre les bras, nous lui tendons les griffes. Je supporterais d’être rudoyé par mes amis : “Tu es un sot, tu rêves”. J’aime qu’entre hommes de bonne compagnie on s’exprime à cœur ouvert, que les mots aillent où va la pensée. Il faut fortifier notre ouïe et la durcir contre cette mollesse du son conventionnel des paroles. J’aime une société et une familiarité forte et virile et une amitié qui trouve son plaisir dans la rudesse et la vigueur de son commerce, comme l’amour le fait dans les morsures et les égratignures sanglantes.


Citez-en d’autres :

75 EPUB Gallica sélectionnés par le ministère de l’Education nationale français

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Le saviez-vous ? Gallica propose plus de 3 600 EPUB à télécharger gratuitement. Le ministère de l’Education nationale en a sélectionné 75 à destination des enseignants et des élèves de Lettres, tous genres confondus (roman, théâtre, poésie, conte, etc.) en littératures française et étrangère. Balzac, Baudelaire, Cervantès, Dante, Dickens, Dumas, Flaubert, Maupassant et bien d’autres : remplissez sans plus tarder vos tablettes de classiques !​

Lire la suite de l’article d’Isabelle DEGRANGE sur le blog de la BNF (28 novembre 2016)

GUIBERT : Fou d’Eugène [Savitzkaya] (2013)

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Parues, chez Gallimard en 2013, des Lettres à Eugène (Savitzkaya) d’Hervé Guibert, seul volume de correspondance dont l’écrivain a autorisé la publication dans la dernière ligne de son testament littéraire, le 3 novembre 1991. Ainsi s’achève « la publication des œuvres inédites posthumes d’Hervé Guibert, telle qu’il en avait fixé le plan, avant sa disparition », comme le précise une note liminaire. Le recueil rassemble l’intégralité de cette correspondance, hors quelques lettres perdues, et davantage de missives signées Guibert que Savitzkaya. Elle court de 1977 à 1987, date à laquelle les deux écrivains se retrouvent à Rome, à la Villa Médicis — une expérience que Guibert transposera dans L’Incognito (1991). Dix années donc de correspondance, un terme qui ne porte jamais mieux son nom que chez Guibert, tant ce dernier aime jouer de transpositions, transferts et jeux de miroir infinis.​

Lire la suite de l’article de Christine MARCANDIER sur DIACRITIK.COM (28 novembre 2016)

Bazille, peintre visionnaire parti trop tôt pour être impressionniste

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Au Musée d’Orsay, une exposition réunit la quasi totalité des œuvres de cet artiste méconnu mort au combat à l’âge de 28 ans, ainsi que des œuvres de ses amis impressionnistes. Frédéric Bazille (1841-1870) n’a jamais su qu’il aurait pu être impressionniste. D’ailleurs le serait-il devenu ? On ne le saura jamais. Ce peintre des prémices de l’impressionnisme, auteur d’une œuvre qui demeurera de jeunesse, est mort à l’âge de 28 ans. Le mouvement naît quatre ans plus tard, lors de la première exposition du groupe, en 1874. Bazille restera donc le grand absent. Le peintre n’a pas non plus connu la gloire, puisqu’il n’a jamais vendu de son vivant, et n’aura quasiment pas été remarqué par la critique, sauf au Salon de mai 1870, quelques mois avant sa mort. Après la déclaration de guerre de la France à la Prusse, en juillet 1870, le jeune homme, raffiné et sensible, peintre depuis huit petites années, s’engage sur un coup de tête dans un régiment de Zouaves. Il ne l’a dit à personne. « Trois fois merde », lui écrit Renoir sur le front.​

Lire la suite de l’article de Sophie CACHON sur TELERAMA.FR (26 novembre 2016)

Violences faites aux femmes : une chronologie en dix dates avec Benoîte Groult

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1976 : la féministe Benoîte Groult était reçue sur France Culture. Elle y revenait, riche de son savoir, de ses références, sur l’oppression de la femme depuis l’Antiquité. Petite anthologie de citations qui ébranlent, à l’heure de la Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes…

Lire l’article d’Hélène COMBIS-SCHLUMBERGER sur FRANCECULTURE.FR (24 novembre 2016)

Orsay, nouveau temple des peintres Nabi

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Donation Hays, donation Marcie-Rivière, centre d’études des Nabis : en moins de deux mois, le musée d’Orsay vient d’enchaîner les annonces spectaculaires à propos des peintres Nabis dont il conserve désormais la première collection au monde. Les Nabis sont partout. Ces peintres de la fin du XIXeme siècle, regroupés sous le nom hébreu de « nabi » signifiant « prophète », seront bientôt à égalité  sur les cimaises du musée d’Orsay avec leurs confrères de la génération précédente, les Impressionnistes. Né avec la révélation artistique du jeune Paul Sérusier durant l’été 1888, passé à Pont-Aven aux côtés de Gauguin, leur mot d’ordre est de libérer la forme et d’user de couleurs pures et vives. Que le penseur de la bande, Maurice Denis, a résumé en un mot d’ordre pragmatique : « Se rappeler qu’un tableau […] est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ». Pierre Bonnard, Paul-Elie Ranson, Edouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel et d’autres ont inventé cette peinture novatrice dont les couleurs stridentes, cloisonnées de lignes serpentines, ont, depuis, prouvé leur charme irrésistible : à chacune des expositions consacrées aux Nabis, autrefois rares, désormais beaucoup moins, le public a toujours succombé.​..

Lire l’article de Sophie CACHON dans TELERAMA.FR (24 novembre 2016)

Chanson d’Union

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      1. Frères et Compagnons
        De la Maçonnerie,
        Sans chagrin jouissons
        Des plaisirs de la vie ;
        Munis d’un rouge bord,
        Que par trois fois un signal de nos verres
        Soit une preuve que d’accord
        Nous buvons à nos Frères. (bis)
      2. Le monde est curieux
        De savoir nos ouvrages ;
        Mais tous nos envieux
        N’en seront pas plus sages.
        Ils tâchent vainement
        De pénétrer nos Secrets, nos Mystères ;
        Ils ne sauront pas seulement
        Comment boivent les Frères. (bis)
      3. Ceux qui cherchent nos Mots ,
        Se vantant de nos Signes,
        Sont du nombre des sots,
        De nos soucis indignes.
        C’est vouloir de leurs dents
        Prendre la Lune dans sa course altière.
        Nous-mêmes serions ignorants,
        Sans le titre de Frère. (bis)
      4. On a vu, de tout temps,
        Des Monarques, des Princes,
        Et quantité de Grands,
        Dans toutes les Provinces,
        Pour prendre un Tablier,
        Quitter sans peine leurs armes guerrières,
        Et toujours se glorifier
        D’être connus pour Frères. (bis).
      5. L’Antiquité répond
        Que tout est raisonnable,
        Qu’il n’est rien que de bon,
        De juste & d’agréable
        Dans les Sociétés
        Des vrais Maçons & légitimes Frères :
        Ainsi buvons à leurs santés,
        Et vidons tous nos verres. (bis)
      6. Joignons-nous main en main,
        Tenons-nous ferme ensemble,
        Rendons grace au Destin
        Du nœud qui nous assemble :
        Et soyons assurés
        Qu’il ne se boit, sur les deux Hémisphères,
        POINT DE PLUS ILLUSTRES SANTES,
        QUE CELLES DE NOS FRERES. (3 fois)

[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : partage et iconographie | sources : mvmm.org | contributeur : Patrick Thonart.


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“Les carnets secrets de Turner”, l’oeuvre érotique du peintre anglais

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John Mallord William Turner, peintre adulé par les Anglais et le monde entier pour ses célèbres marines et la lumière si particulière baignant ses paysages avait une oeuvre érotique cachée. C’est ce que met en lumière Alain Jaubert dans un livre qui vient de paraître chez Cohen et Cohen : “J.M.W. Turner. Les carnets secrets”. Des carnets précieusement conservés à la Tate Britain de Londres.

Lire la suite de l’article de Jean-Michel OGIER sur FRANCETVINFO.FR (7 novembre 2016)

Dick Annegarn ouvre l’unique ‘verbothèque’ au monde, au pied des Pyrénées

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Le chanteur Dick Annegarn, qui a pris racine dans les Petites Pyrénées, vient d’y ouvrir​, à Saint-Martory (Haute-Garonne), la première “Verbothèque”, lieu de collecte du patrimoine de la littérature orale (“l’oraliture”…) qu’avec son équipe des Amis du Verbe il enregistre partout en France…

Lire l’article de Vincent ALBINET sur FRANCETVINFO.FR (5 novembre 2016)

STEGNER : textes

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STEGNER, Wallace (1909-1993)

Vue cavalière (The Spectator Bird, 1976, extr.)

La représentation la plus exacte que je connaisse de la vie est proposée par Bede le Vénérable : c’est cet oiseau qui entre dans le hall éclairé, y volette quelques instants, puis ressort dans la nuit. Mais Ruth [l’épouse du narrateur] ​est dans le vrai. Ce n’est pas rien -et cela peut être tout- que de s’être trouvé un compagnon oiseau avec qui se reposer sous les combles pendant qu’au dessous libations, rodomontades, déclamations et échauffourées vont bon train ; un congénère dont on prenne soin, auquel on aille chercher des graines et des vermisseaux ; un congénère qui soignera vos bobos, lissera vos plumes ébouriffées et pleurera sur vos plaies et vos bosses quand vous volerez par accident dans quelque chose qui vous dépasse.

[…] Il y a en nous une part de sensibilité qui ne prend pas une ride. Si nous pouvions desquamer la peau de sa corne protectrice, et que nous en ayons le désir, apparaîtrait alors un être sur lequel le temps n’a fait que glisser, lisse comme au premier jour, vulnérable, tantôt chagrin, tantôt folâtre, et insoucieux des conséquences-tout un jeu d’émotions aussi incontrôlables que les érections de l’adolescence.
C’est cette créature toute d’émotivité que Ruth essaie sans trop y croire de mettre à nu chez moi. M’amener à reconnaître des aspirations et des peurs, quand bien même elle s’en trouverait menacée, l’autoriserait à me pardonner et à avoir pitié de moi; or, comme elle a du mal à me faire recevoir sans broncher ses marques d’affection, pardon et pitié ne sont pas de peu d’importance.
Si elle parvient à réussir cette modeste tâche, après avoir été incapable au bout de tant d’années de me façonner à son idée, elle pourra se consacrer généreusement à ma personne sans craindre d’être en train de déverser du sable dans un trou à rat.
M’amener à lui déballer tout ce qui est enfui lui permettrait d’avoir barre sur moi aussi sûrement que si elle avait amassé mes rognures d’ongles et autres boucles de cheveux.
Suis-je injuste ? Assurément. Tout en me protégeant contre les circonstances, ou contre moi-même, je feins de me garder d’elle.

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RONSARD : textes

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Pierre de RONSARD (1524-1585)

Bonjour mon cœur, bonjour ma douce vie
Bonjour mon œil, bonjour ma chère amie!
Hé! Bonjour ma toute belle,
Ma mignardise, bonjour
Mes délices, mon amour,
Mon doux printemps, ma douce fleur nouvelle,
Mon doux plaisir, ma douce colombelle,
Mon passereau, ma gente tourterelle!
Bonjour ma douce rebelle.

Hé, faudra-t-il que quelqu’un me reproche,
Que j’ai vers toi le cœur plus dur que roche,
De t’avoir laissée, maîtresse,
Pour aller suivre le Roi,
Mendiant je ne sais quoi,
Que le vulgaire appelle une largesse ?
Plutôt périsse honneur, court et richesse,
Que pour les biens jamais je te relaisse,
Ma douce et belle déesse.

[mis en musique par Roland de Lassus en 1564]

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ARAGON : textes

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Elsa TRIOLET et Louis ARAGON
Les mains d’Elsa

(in Le fou d’Elsa, 1963)

Donne moi tes mains pour l’inquiétude
Donne moi tes mains dont j’ai tant rêvé
Dont j’ai tant rêvé dans ma solitude
Donne moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d’émoi
Lorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fond de partout dans mes mains à moi
Sauras tu jamais ce qui me traverse
Ce qui me bouleverse et qui m’envahit
Sauras tu jamais ce qui me transperce
Ce que j’ai trahi quand j’ai tressailli
Ce que dit ainsi ce profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d’aimer qui n’a pas de mots
Sauras tu jamais ce que les doigts pensent
D’une proie entre eux un instant tenue
Sauras tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d’inconnu
Donne moi tes mains que mon coeur s’y forme
S’y taise le monde un moment
Donne moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement

Les yeux fermés

(in Le fou d’Elsa, 1963, extrait)

Ne ferme pas les yeux Je suis
De ce côté de tes paupières
Je ne puis entrer dans la nuit
Où vont tes regards sans lumière
A quoi souris-tu devant moi
Quelle ombre en toi marche et te touche
Ah j’ai peur de ce que tu vois
Et d’ailleurs que tourne ta bouche
[…]

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PROUST : textes

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Proust, Marcel (1871-1922)

Du côté de Guermantes (1920-21)

Nou​s disons bien que l’heure de la mort est incertaine, mais quand nous disons cela, nous nous représentons cette heure comme située dans un espace vague et lointain, nous ne pensons pas qu’elle ait un rapport quelconque avec la journée déjà commencée et puisse signifier que la mort — ou sa première prise de possession partielle de nous, après laquelle elle ne nous lâchera plus — pourra se produire dans cet après-midi même, si peu incertain, cet après-midi où l’emploi de toutes les heures est réglé d’avance. On tient à sa promenade pour avoir dans un mois le total de bon air nécessaire, on a hésité sur le choix d’un manteau à emporter, du cocher à appeler, on est en fiacre, la journée est tout entière devant vous, courte, parce qu’on veut être rentré à temps pour recevoir une amie; on voudrait qu’il fît aussi beau le lendemain; et on ne se doute pas que la mort, qui cheminait en vous dans un autre plan, au milieu d’une impénétrable obscurité, a choisi précisément ce jour-là pour entrer en scène, dans quelques minutes…

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VAN DAMME : textes

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V​AN DAMME, Jean-Claude (né en ​​1960 à Berchem-Sainte-Agathe)

Si tu travailles avec un marteau-piqueur pendant un tremblement de terre, désynchronise-toi, sinon tu travailles pour rien.

T’as pas besoin d’un flash quand tu photographies un lapin qui a déjà les yeux rouges.

Dans les magasins de lingerie, on ne voit pas de calendriers avec des photos de garage.

Selon les statistiques, il y a une personne sur cinq qui est déséquilibrée. S’il y a 4 personnes autour de toi et qu’elles te semblent normales, c’est pas bon.

Moi, Adam et Eve, j’y crois plus, tu vois, parce que je suis pas un idiot : la pomme, ça peut pas être mauvais, c’est plein de pectine…

Si t’es perdu dans la forêt et que tu restes immobile pendant deux ans, il va pousser de la mousse sur un côté de tes jambes. C’est le Nord.

L’air est fait d’oxygène CO2.

Si tu tues un tueur, le nombre de tueurs dans le monde reste identique.

Quand t’es con, tu sais pas que t’es con puisque t’es con… alors que quand t’es pas con, tu sais que parfois t’es con.

Si tu téléphones à une voyante et qu’elle ne décroche pas avant que ça sonne, raccroche.

Le chômage existe parce qu’il y a du travail. S’il n’y avait plus de travail, il n’y aurait plus de chômage. Le problème est donc le travail.

Si tu dors et que tu rêves que tu dors, il faut que tu te réveilles deux fois pour te lever.

Je suis fasciné par l’air. Si on enlevait l’air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre… Et les avions aussi… En même temps, l’air tu peux pas le toucher… ça existe et ça existe pas… Ça nourrit l’homme sans qu’il ait faim… It’s magic… L’air c’est beau, en même temps tu peux pas le voir, c’est doux et tu peux pas le toucher… L’air, c’est un peu comme mon cerveau…

Si tu as peur du noir mais que tu te sens mieux en fermant les yeux, c’est que tu as peur du jour.

La lumière crée de l’ombre et l’ombre est la conséquence de la lumière, mais, si la lumière disparaît, c’est l’ombre qui brille.

Si tu invites des gens qui ont tous le même groupe sanguin à une fête, mais que tu le leur dis pas, ils vont parler d’autre chose.

© Clémentine Mélois

Jean-Claude van Damme a également eu les honneurs de Clémentine Mélois, l’artiste française qui a “épilé l’Origine du monde” : une consécration…


S’amuser encore en Wallonie-Bruxelles…

MAQUET Albert (1922-2009)

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Né en 1922 à Liège. Professeur à l’Université de Liège où il est titulaire de la chaire d’italien. Auteur d’études relatives aux lettres italiennes et françaises (notamment d’un essai sur Albert Camus) et d’articles de critique littéraire dialectale.

Œuvres wallonnes – Poésie
      • Saminne, Liège, L’Horizon nouveau, 1941, 16 p.
      • Djeû d’apèles [Jeu d’appeaux], Liège, L’Horizon nouveau, 1947, 112 p. (avec traduction).
      • A l’ toumêye dès djoûs [Au hasard des jours], dans le collectif Poèmes wallons 1948, Liège, L. Gothier et fils, 1948, pp. 51-53 (avec traduction).
      • Lûre èl sipèheûr [Luire dans le noir] en édition bilingue avec Henri Espieux.
      • Lutz dins l’escur, poèmes provençaux et wallons avec traduction française et un avant-propos de René Nelli, Paris, Pierre Seghers, 1954., 40 p.
      • Come ine blanke arièsse [Comme une arête blanche], Namur, Les Cahiers wallons, 1975, 24 p. (ec traduction).
Œuvres wallonnes – Théâtre
      • L’êrdiè sins solo [L’arc-en-ciel sans soleil], 1 acte (collab. E. Petithan), 1952.
      • Li tèlèfone, 2 tableaux, 1977.

d’après PIRON M., Anthologie de la littérature wallonne (1979)


Lu
(in Djeû d’apèles. Jeux d’appeaux. Poèmes en wallon liégeois avec traduction  française en regard, Ougrée, chez l’auteur, 1947)

​​I m’a trové l’ôte djoû tot seû avou mès ponnes.
I m’a loukî doûcemint èt s’a-st-achou d’lé mi.
Adon n’s-avans foumî tote nosse toûbac’ èssone,
mins nins pus’ onk qui l’ôte nos n’avans måy moti.​​

Poqwè, vî camaråde, èstez-v’ dèdja èvôye ?
Èt mi, poqwè fåt-i qu’ dji v’s-åye lèyî ‘nn’aler ?
Asteûre qui vo-v-rila co ‘ne fèye so tchamp so vôye,
dji n’sé nin çou qui m’ dit qui dj’ vin dè piède mi fré.​

MAQUET A., Djeû d’Apèles

Citez-en d’autres :

REVERDY : textes

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REVERDY, Pierre
REVERDY, Pierre (1889-1960)​​

Tard dans la vie (​1960, paru dans La liberté des mers)​​

Je suis dur
Je suis tendre
Et j’ai perdu mon temps
A rêver sans dormir
A dormir en marchant
Partout où j’ai passé
J’ai trouvé mon absence
Je ne suis nulle part
Excepté le néant
Mais je porte caché au plus haut des entrailles
A la place où la foudre a frappé trop souvent
Un cœur où chaque mot a laissé son entaille
Et d’où ma vie s’égoutte au moindre mouvement


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