Parce que certaines expressions réticentes à la traduction sont de véritables casse-têtes pour les traducteurs : voici 20 langues et 20 mots réputés intraduisibles. Le métier du traducteur n’est jamais de tout repos : il peut avoir affaire au vocabulaire très technique d’une traduction médicale ou d’une traduction financière, il peut avoir affaire au délai inhumain d’une traduction urgente (c’est un traducteur qui le dit) ou même avoir affaire aux deux choses réunies dans une traduction juridique urgente pour laquelle l’agence de traduction s’est engagée auprès d’un client pressé qui attend déjà. Mais le plus épineux pour un traducteur peut être la confrontation avec des mots… (littéralement) intraduisibles :
-
- Allemand – Freizeitstress : Le stress provoqué par le temps libre et toutes les activités réalisées pour l’occuper.
- Arabe – Ya’aburnee : Le désir de mourir avant l’autre pour ne pas avoir à supporter de le perdre.
- Coréen – Nunchi : La capacité de savoir lire l’état émotionnel des autres.
- Ecossais – Tartle : Le moment de doute au moment de présenter quelqu’un dont le nom nous échappe.
- Espagnol – Sobremesa : Le temps passé après un repas à parler à table.
- Grec – Meraki : Faire quelque chose avec amour et créativité, en y mettant tout son cœur.
- Hébreu – Hore shakul : La perte d’un enfant.
- Indonésien – Jayusm : Une blague tellement mal racontée qu’on ne peut s’empêcher d’en rire.
- Inuit – Iktsuarpok : L’anxiété qui force à regarder constamment dehors pour voir si quelqu’un arrive.
- Japonais – Kyoikumama : La mère qui fait pression sur ses enfants pour qu’ils réussissent dans leurs études.
- Letton – Kaapshljmurslis : Le fait de se sentir à l’étroit dans les transports publics durant les heures de pointe.
- Néerlandais – Voorpret : Le plaisir ressenti par anticipation avant que quelque chose d’agréable ne se passe.
- Norvégien – Forelsket : L’euphorie du premier amour.
- Philippin – Gigil : L’envie irrépressible (ressentie surtout par les grand-mères vis-à-vis de leurs petits-enfants) de mordre ou pincer quelque chose d’irrésistiblement mignon.
- Sanskrit – Mudita : Le bonheur provoqué par le bonheur de l’autre.
- Serbe – Inat : Porter préjudice à quelqu’un d’autre tout en se faisant du mal à soi-même par obstination.
- Suédois – Mangata : Le reflet de la lune ressemblant à un chemin dans la mer.
- Tchèque – Litost : La torture de se rendre compte soudain de sa propre misère.
- Tshiluba (Congo) – Ilunga : Une personne disposée à pardonner n’importe quel abus la première fois, à la tolérer la deuxième fois, mais jamais si cette offense se reproduit une troisième fois.
- Yaghan (Terre de Feu) – Mamihlapinatapai : Le regard ineffable que s’échangent deux personnes qui partagent un même désir.
Et pour finir, une expression française que vous pouvez vous amuser à essayer de traduire dans vos autres langues : notre très chère grasse matinée !” [d’après Mathieu, traducteur]
Traduire, trahir encore…
- I.A. : ChatGPT, tu peux écrire mon mémoire ? (quand les profs mènent l’enquête…)
- GRAHAM : La bourse et la vie (The Scale of Change, 2011, trad. Christine Pagnoulle)
- Pourquoi ne parlons nous pas tous wallon ?
- YEATS : textes
- SLANGEN : Guide des expressions en wallon liégeois (1995, réédition 2017)
- WISMANN : Et voilà pourquoi l’allemand met le verbe à la fin
- Main d’Irulegi
- Historiciser le mal : une édition critique de Mein Kampf
- Terme français : céans
- PAGNOULLE : Trois poètes, trois plaidoyers pour la paix
- Terme français : hippomane