DESPROGES : textes

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[RTBF.BE, 18 avril 2023] Dès qu’il est question de Pierre Desproges, la réplique revient : “On peut rire de tout mais pas avec tout le monde.” Parfois mal interprétée, souvent par des personnes que l’humoriste aurait méprisées, elle cristallise néanmoins assez bien la pensée et l’humour de ce chroniqueur irrévérencieux, qui s’attaquait savamment et sans tabou à toutes les cibles possibles et imaginables.

Né à Pantin en 1939, est décédé d’un cancer à Paris le 18 avril 1988, Pierre Desproges s’est taillé au cours de sa courte vie une réputation d’humoriste cinglant aux répliques corrosives. D’abord à la télévision, avec l’émission de Jacques Martin Le Petit Rapporteur, qu’il a fini par abandonner, ses chroniques étant de plus en plus coupées au montage, puis sur les ondes radio. On se souvient notamment de son personnage de procureur fantasque dans le Tribunal des flagrants délires sur France Inter, débutant chacune de ses interventions par “Public chéri, mon amour !” et “Françaises, Français, Belges, Belges…

Revenant de manière régulière à la télévision, il s’est notamment illustré dans des sketches autour des élections présidentielles, mais aussi l’inoubliable émission La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède. Parodiant la forme des leçons éducatives et de savoir-vivre, il invitait le public à “rendre hommage à Victor Hugo sans bouger les oreilles“, à “plonger dans la généalogie pontificale” ou à “retrouver le fils caché de Tintin“. Etonnant, non ?

Au-delà de ses interventions radiophoniques et télévisuelles, il s’est également produit sur scène, d’abord accompagné, par Thierry Le Luron ou Évelyne Grandjean, puis en solo à partir de 1984, où il laissait libre cours à son humour noir, absurde mais aussi érudit. Son goût pour les bons mots s’est également épanoui sur le papier : de son vivant, il a publié une dizaine de livres, certains reprenant ses interventions radiophoniques, d’autres des textes inédits, comme son roman Des femmes qui tombent.

Celui qui déclarait “plus cancéreux que moi, tumeur” a finalement été emporté par un cancer du poumon il y a très exactement 35 ans, mais ses traits d’esprit continuent encore aujourd’hui d’alimenter le monde de l’humour francophone.

Adrien Corbeel, rtbf.be


Ce n’est pas parce que l’homme a soif d’amour qu’il doit se jeter sur la première gourde venue.

Je ne bois jamais à outrance, je ne sais même pas où c’est.

L’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne.

Je n’ai jamais abusé de l’alcool, il a toujours été consentant.

Si vous parlez à Dieu, vous êtes croyant… S’il vous répond, vous êtes schizophrène.

5 fruits et légumes par jour, ils me font marrer… Moi, à la troisième pastèque, je cale.

Un jour j’irai vivre en Théorie, car en Théorie tout se passe bien.

La médecine du travail est la preuve que le travail est bien une maladie !

Le lundi, je suis comme Robinson Crusoé, j’attends Vendredi.

Dieu a donné un cerveau et un sexe à l’homme mais pas assez de sang pour irriguer les deux à la fois.

La lampe torche. Le PQ aussi.

La pression, il vaut mieux la boire que la subir.

Jésus changeait l’eau en vin, et tu t’étonnes que 12 mecs le suivaient partout !

Si la violence ne résout pas ton problème, c’est que tu ne frappes pas assez fort.

Savez-vous seulement quelle différence il y a entre un psychotique et un névrosé ? Un psychotique, c’est quelqu’un qui croit dur comme fer que 2 et 2 font 5, et qui en est pleinement satisfait. Un névrosé, c’est quelqu’un qui sait pertinemment que 2 et 2 font 4, et ça le rend malade.

Le voisin est un animal nuisible assez proche de l’homme.

On reconnaît le rouquin aux cheveux du père et le requin aux dents de la mère.

Pour lutter contre l’insomnie, faites un quart d’heure de yoga, mangez une pomme crue, avalez une infusion de passiflore (Passiflora incarnata), prenez un bain chaud à l’essence de serpolet (Thymus serpyllum), frictionnez-vous à l’huile essentielle de jasmin (Jasminus officinale) et orientez votre lit au nord. Quand vous aurez fini tout ça, il ne sera pas loin de 8 heures du matin.

Endive n.f. Sorte de chicorée domestique que l’on élève à l’ombre pour la forcer à blanchir. La caractéristique de l’endive est sa fadeur : l’endive est fade jusqu’à l’exubérance. (…)
L’endive, en tant que vivante apologie herbacée de la fadeur, est l’ennemie de l’homme qu’elle maintient au rang du quelconque, avec des frénésies mitigées, des rêves éteints sitôt rêvés, et même des pinces à vélo.

Tout dans la vie est une affaire de choix, ça commence par la tétine ou le téton, ça se termine par le chêne ou le sapin.

Un gentleman, c’est quelqu’un qui sait jouer de la cornemuse et qui n’en joue pas.

Travailler n’a jamais tué personne mais pourquoi prendre le risque ?


Noël : nom donné par les chrétiens à l’ensemble des festivités commémoratives de l’anniversaire de la naissance de Jésus-Christ, dit le Nazaréen, célèbre illusionniste palestinien de la première année du premier siècle pendant lui-même.

Chez le chrétien moyen, les festivités de Noël s’étalent du 24 décembre au soir au 25 décembre au crépuscule. Ces festivités sont : le dîner, la messe de minuit (facultative), le réveillon, le vomi du réveillon, la remise des cadeaux, le déjeuner de Noël, le vomi du déjeuner de Noël et la bise à la tante qui pique.

Le dîner : généralement frugal ; rillettes, pâté, coup de rouge, poulet froid, coup de rouge, coup de rouge. Il n’a d’autre fonction que de « caler » l’estomac chrétien afin de lui permettre d’attendre l’heure tardive du réveillon sans souffrir de la faim.

La messe de minuit : c’est une messe comme les autres, sauf qu’elle a lieu à vingt-deux heures, et que la nature exceptionnellement joviale de l’événement fêté apporte à la liturgie traditionnelle un je-ne-sais-quoi de guilleret qu’on ne retrouve pas dans la messe des morts.

Au cours de ce rituel, le prêtre, de son ample voix ponctuée de grands gestes vides de cormoran timide, exalte en d’eunuquiens aigus à faire vibrer le temple, la liesse béate et parfumée des bergers cruciphiles descendus des hauteurs du Golan pour s’éclater le surmoi dans la contemplation agricole d’un improbable dieu de paille vagissant dans le foin entre une viande rouge sur pied et un porte-misère borné, pour le rachat à long terme des âmes des employés de bureau adultères, des notaires luxurieux, des filles de ferme fouille-tiroir, des chefs de cabinet pédophiles, des collecteurs d’impôts impies, des tourneurs-fraiseurs parjures, des O.S. orgueilleux, des putains colériques, des éboueurs avares, des équarrisseurs grossiers, des préfets fourbes, des militaires indélicats, des manipulateurs-vérificateurs méchants, des informaticiens louches, j’en passe et de plus humains.

A la fin de l’office, il n’est pas rare que le prêtre larmoie sur la misère du monde, le non-respect des cessez-le-feu et la détresse des enfants affamés, singulièrement intolérable en cette nuit de l’Enfant.

Le réveillon : c’est le moment familial où la fête de Noël prend tout son sens. Il s’agit de saluer l’événement du Christ en ingurgitant, à dose limite avant éclatement, suffisamment de victuailles hypercaloriques pour épuiser en un soir le budget mensuel d’un ménage moyen.

D’après les chiffres de l’UNICEF, l’équivalent en riz complet de l’ensemble foie gras-pâté en croûte-bûche au beurre englouti par chaque chrétien au cours du réveillon permettrait de sauver de la faim pendant un an un enfant du Tiers Monde sur le point de crever le ventre caverneux, le squelette à fleur de peau, et le regard innommable de ses yeux brûlants levé vers rien sans que Dieu s’en émeuve, occupé qu’Il est à compter les siens éructant dans la graisse de Noël et flatulant dans la soie floue de leurs caleçons communs, sans que leur cœur jamais ne s’ouvre que pour roter.

La remise des cadeaux : après avoir vomi son réveillon, le chrétien s’endort l’âme en paix. Au matin, il mange du bicarbonate de soude et rote épanoui tandis que ses enfants gras cueillent sur un sapin mort des tanks et des poupées molles à tête revêche comme on fait maintenant.

Le déjeuner du réveillon : la panse ulcérée et le foie sur les genoux, le chrétien néanmoins se rempiffre à plein groin, se revautre en couinant de plaisir dans les saindoux compacts, les tripailles sculptées de son cousin cochon et les pâtisseries immondes, indécemment ouvragées en bois mort bouffi. Ô bûches de Noël, indécents mandrins innervés de pistache infamante et cloqués de multicolores gluances hyperglycémiques, plus douillettement couchées dans la crème que Jésus sur la paille, vous êtes le vrai symbole de Noël.

Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien nantis


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Citez-en d’autres en Wallonie-Bruxelles :

SAKAMOTO : Ryuichi Sakamoto, le dernier empereur

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[LECHO.BE, 3 avril 2023] Un mois et demi après la sortie de 12, son dernier album, le compositeur japonais Ryuichi Sakamoto, 71 ans, héritier de Debussy, pionnier des musiques électroniques et Oscar 1988 pour sa BO du Dernier empereur de Bertolucci, a été emporté par son cancer.

Il a composé des musiques de films inoubliables, inlassablement défriché en pionnier les sons numériques et milité avec ferveur pour l’environnement : le foisonnant artiste Ryuichi Sakamoto, adulé dans son Japon natal, est mort d’un cancer le 28 mars à 71 ans. “Il a vécu avec la musique jusqu’à la toute fin“, a déclaré son équipe dans un communiqué publié sur son site officiel, ajoutant que l’artiste avait souhaité des funérailles discrètes réservées à son cercle familial.

Sakamoto avait révélé début 2021 souffrir d’un cancer colorectal, après avoir été traité pour un cancer de la gorge depuis 2014.

Le grand public international l’a découvert avec ses musiques de films, à commencer par celle de Furyo de Nagisa Oshima (1983), film subversif sur un camp de prisonniers en Asie durant la Seconde Guerre mondiale, où Ryuichi Sakamoto brille aussi en tant qu’acteur au côté de David Bowie et Takeshi Kitano.

Il décroche en 1988 l’Oscar de la meilleure musique de film pour avoir co-écrit celle du Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, qui collaborera plusieurs fois avec lui, notamment sur son film suivant, Un thé au Sahara (1990). Ryuichi Sakamoto avait aussi travaillé pour Brian de Palma et Pedro Almodovar, et plus récemment écrit la bande originale de The Revenant d’Alejandro González Iñárritu (2015).

Le “professeur”

Né à Tokyo le 17 janvier 1952, il a grandi en baignant dans la culture et les arts, son père étant éditeur de romanciers japonais, dont les immenses Kenzaburo Oe et Yukio Mishima. Il découvre le piano très jeune. Adolescent, le rock des Beatles et des Rolling Stones le fascine tout autant que Bach et Haydn, avant de tomber éperdument amoureux de Debussy.

Tout en menant des études d’ethnomusicologie et de composition, ce qui lui vaudra au Japon le surnom respectueux de “professeur“, il commence à se produire sur scène dans le Tokyo bouillonnant des années 1970. “Je travaillais avec l’ordinateur à l’université et je jouais du jazz, j’achetais de la musique psychédélique West Coast et les premiers disques de Kraftwerk l’après-midi, et la nuit je jouais du folk. J’étais pas mal occupé !” racontait-il en 2018 au quotidien britannique The Guardian.

En 1978 il co-fonde avec Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi le groupe Yellow Magic Orchestra (YMO), dont l’électro-pop survitaminée aura par la suite une énorme influence sur la techno, le hip-hop et la J-pop, et inspirera les mélodies synthétisées des premiers jeux vidéo.

Le succès de YMO sera phénoménal au Japon et certains de ses tubes seront remarqués aussi en Occident, comme l’électro-funk Computer Game/Firecracker, qui sera samplé par le pionnier américain du hip hop Afrika Bambaataa, ou Behind the Mask, qui donnera lieu à des reprises par Michael Jackson et Eric Clapton.

Antinucléaire fervent

Après la dissolution de YMO fin 1983, Ryuichi Sakamoto donnera libre cours à ses projets solo, explorant au fil de sa carrière une foule de styles musicaux (rock progressif et ambient, rap, house, musique contemporaine, bossa nova…). Il multiplie les collaborations avec des artistes avant-gardistes, mais aussi avec des stars comme le punk Iggy Pop, la chanteuse capverdienne Cesaria Evora, le Brésilien Caetano Veloso ou encore le Sénégalais Youssou N’Dour. “Je veux être un citoyen du monde. Cela peut sonner très hippie, mais j’aime ça” disait Ryuichi Sakamoto, qui vivait à New York depuis les années 1990.

Artiste engagé

Loin d’être un artiste dans sa tour d’ivoire, Ryuichi Sakamoto était aussi très sensible aux grands enjeux sociétaux. Militant écologiste de longue date, il était devenu une figure de proue du mouvement antinucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima en mars 2011. A ce titre, il avait notamment organisé en 2012 un méga-concert contre le nucléaire près de Tokyo, en y conviant non sans ironie ses amis de Kraftwerk (qui veut dire centrale électrique en allemand), et dont l’un des titres phare s’appelle Radioactivity.

Il avait également fondé en 2007 More Trees, une ONG de gestion durable de forêts au Japon, aux Philippines et en Indonésie. Marié et divorcé à deux reprises, Ryuichi Sakamoto était notamment le père de la chanteuse de J-pop Miu Sakamoto, née en 1980 de son union avec la chanteuse et pianiste japonaise Akiko Yano.

12, l’album poignant et minimaliste de Ryuichi Sakamoto

Dans son dernier album intitulé 12 (sorti le 17 février 2023 chez Sony Music), Ryuichi Sakamoto dévoile une musique minimaliste pour douze morceaux émouvants. Dans ce nouvel album, il semble composer la bande-son de sa propre fin. Une musique poignante, minimaliste, pour douze morceaux émouvants, même sans titre.

Une des pistes, par exemple, propose des simples notes de piano qui évoquent une petite pluie fine observée derrière la fenêtre, voire le goutte à goutte d’une perfusion. Par moments, on entend le pianiste respirer, difficilement, son cancer de la gorge renforçant peu à peu son emprise sur l’ensemble de son corps.

Des mélodies que l’on croirait déjà composées dans les limbes, aériennes, flottantes, d’un musicien plus en rémission qui s’en remet au destin avec raison, dans une oraison pourtant pas funèbre. Une musique sereine – d’un homme en paix avec lui-même-, apaisée donc, d’une beauté épurée qui évoque un Érik Satie qui aurait rangé au placard sa gaieté, un Quatuor pour la fin du temps de Messiaen que Ryuichi interprète en solo, puisqu’il s’agit de la fin du sien.

AFP / Bernard Roisin


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Plus de musique en Wallonie-Bruxelles…

Star Wars peut vous éviter un cancer du côlon

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Jabba le Hut © Lucasfilm

“La Force donnerait des pouvoirs au diagnostic médical : une étude de 2017 comparant des coloscopies réalisées dans deux environnements musicaux différents a montré que la bande-son de Star Wars permettait de détecter plus d’adénomes et de polypes. De bonnes raisons pour voir et revoir toute la saga.

La gastro-entérologie n’échappe pas à la mode Star Wars, dans cette étude rédigée avec beaucoup d’humour qui paraît dans Medical Journal of Australia. Les auteurs sont pourtant partis du constat très sérieux que la musique a des vertus en médecine, y compris en salle d’opération. Elle aide par exemple le patient à réduire son anxiété, et favoriserait les performances des médecins.

Mais aucune étude jusque-là ne s’était penchée sur les bénéfices de la musique pour la coloscopie ; il n’y aurait pas non plus de données sur le style de musique le plus « efficace » pour réussir une endoscopie. Pourtant, les médecins sont amenés à travailler dans un environnement relativement stressant pour réussir ces opérations.

Différents styles de musique ont été proposés en salles d’opération, mais d’après les auteurs -qui avouent être des fans de Star Wars– les musiques issues de films épiques n’en faisaient pas partie. Or les bandes-son de ces films contiennent des mélodies associées à la gloire, le succès, la victoire, qui pourraient avoir un effet positif sur un médecin ! C’est pourquoi les auteurs ont voulu tester l’effet de la musique de Star Wars en salle de coloscopie et la comparer à celui de la musique pop.

Ces expériences ont été réalisées entre juin et août 2015 à Melbourne. L’étude a reçu l’approbation du comité d’éthique local. 103 coloscopies ont été analysées : 58 réalisées avec de la musique de Star Wars et 45 avec de la musique pop. Le choix de la musique a été tiré au sort avant chaque opération. La bande-son Star Wars utilisée contenait la musique de l’épisode III avec Battle of the Heroes composée par John Williams. Cinq personnes ont pratiqué les endoscopies, dont une ayant dix ans d’expérience (surnommée « Maître Jedi ») et quatre avec une à deux années d’expérience (« les padawans »).

Plus de polypes détectés et supprimés grâce à la Force

Pour mesurer l’efficacité de la coloscopie, les chercheurs ont utilisé le taux de détection des adénomes (nombre de coloscopies avec au moins un adénome retiré, divisé par le nombre de coloscopies) et le taux de détection des polypes (nombre de coloscopies avec au moins un polype retiré, divisé par le nombre de coloscopies).

 La durée de l’opération était similaire dans les deux groupes (20 et 22 minutes). La préparation colique a été jugée comme bonne ou excellente à 57 % dans le groupe avec Star Wars et à 69 % dans l’autre groupe : la qualité de la préparation des patients était donc moins bonne dans le groupe opéré avec la Guerre des Étoiles. Malgré ces difficultés qui auraient pu compliquer le diagnostic, l’efficacité de la coloscopie était meilleure avec la musique de la saga intergalactique, puisque l’équipe médicale a trouvé plus de polypes et d’adénomes avec elle : 60 % de taux de détection de polypes avec la musique de Star Wars et 35 % avec de la musique pop. De même, le taux de détection des adénomes était de 48 % avec Star Wars et de 35 % avec de la musique pop.

Ceci suggère que les praticiens montraient de meilleures qualités d’observation dans l’environnement musical de Star Wars. Les auteurs conseillent donc l’utilisation de cette musique en fond musical pour les coloscopies. Ils se demandent également si d’autres musiques de films épiques (comme le Seigneur des Anneaux) pourraient donner des résultats comparables…”

La coloscopie est un outil de prévention du cancer colorectal. Comme le rappellent les auteurs, les baby-boomers, dont beaucoup étaient des fans de la trilogie Star Wars, approchent de l’âge auquel un examen peut être conseillé. © Ano Lobb

La “Queen of Soul”, Aretha Franklin, s’est éteinte à l’âge de 76 ans

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Aretha FRANKLIN (1942-2018)

“Avec sa voix reconnaissable entre mille, la “Queen of Soul”, Aretha FRANKLIN, a marqué les générations. Elle est décédée ce jeudi 16 août 2018. En plus de problèmes d’alcoolisme, elle se battait contre un cancer du pancréas depuis 2010 et son état s’était aggravé ces dernières semaines. Sur conseil de ses médecins, la chanteuse avait annulé des dizaines de concerts. Elle était apparue très amaigrie lors du gala de la fondation Elton John en novembre 2017.

La chanteuse aux 75 millions de disques écoulés durant sa carrière a remporté 18 Grammy Awards. Elle incarne la musique populaire des années 60 avec ses titres phares tels que “Respect”, “Since You’ve Been Gone”, “Chains of Fool” ou “I Say a Little Prayer”.

Une icône

Aretha Louise Franklin est née le 25 mars 1942 à Memphis dans le Tennessee. Fille de pasteur, la Lady Soul chante dès son plus jeune âge à l’église de Détroit dans la chorale de son père, en compagnie de ses sœurs. A seulement quatorze ans, Aretha Franklin enregistre son premier disque, “The Gospel Soul of Aretha Franklin”. Elle signe avec le label Columbia records en 1956, sans réel succès. Début des années 60, elle s’installe à New York et devient maman pour la première fois. Son second enfant naîtra deux ans plus tard.

Mais ce qui fera décoller sa carrière, c’est sa rencontre avec Arif Mardin et Jerry Wexlerqui en 1967. Ils vont lui permettre d’enregistrer ses premiers grands tubes sur le label Atlantic. “I Never Loved a Man (The Way That I Love You)” devient n°1 des ventes. Aretha Franklin devient dès lors une machine à tubes pendant plus de dix ans avec ses autres titres, plus connus les uns que les autres, comme sa reprise de “Respect”, ou ses propres titres tels que “Chain of Fools”, “I Say a Little Prayer” ou encore “Think”.

Aretha Franklin devient alors une icône dans la lutte pour les droits civiques de la population noire. Elle est la première chanteuse à apparaître en une du magazine Time et Martin Luther King lui même lui remettra le Christian Leadership Award.

En 1972, son album “Amazing Grace“, un recueil de gospels traditionnels, connait un succès fulgurant. Il devient l’un des albums gospel les plus vendus de tous les temps. Dans les années 80, sa popularité ne diminue pas. Elle devient d’ailleurs la première femme à rejoindre le Rock and Roll Hall of Fame en 1987. Suivent ensuite plusieurs collaborations, notamment avec Elton John, Whitney Houston ou encore George Michael. Elle sort aussi un album beaucoup plus hip hop, “A Rose Is Still a Rose“.

Concerts, hymne national lors de la finale du Super Bowl en 2006, investiture du président Barack Obama en 2009, la chanteuse continue d’impressionner lors de ses prestations. Mais en 2010, les médecins lui diagnostiquent un cancer du pancréas. Ce qui ne l’empêchera pourtant pas de se produire à l’occasion du Kennedy Center Honors et d’arracher quelques larmes à Barack Obama…”

Lire l’article complet de V.G. sur RTBF.BE (16 août 2018)


Ses 10 meilleures chansons, selon beaucoup :

  • I Never Loved a Man (The Way I Love You (1967)
  • Respect (1967)
  • (You Make Me Feel Like) A Natural Woman (1967)
  • Chain of Fools (1967)
  • (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone (1968)
  • Think (1968)
  • I Say A Little Prayer (1970)
  • Day Dreaming (1972)
  • Jump to It (1982)
  • I Knew You Were Waiting (For Me), avec George Michael, 1987

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