Il se passe des choses sur les chaînes d’info en continu…

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Julie Graziani (dr.)

Novembre 2019. Julie Graziani, éditorialiste française proche de l’extrême-droite fait sensation en intervenant à propos d’une mère divorcée, vivant avec deux enfants et bénéficiant du SMIC [NDLR : Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance, en France] :

Qu’a-t-elle fait pour se retrouver au SMIC, a-t-elle bien travaillé à l’école ou suivi des études ? Et si on est au SMIC, faut peut être pas non plus divorcer dans ces cas là…

D’aucuns évoquent une stratégie de la droite extrême visant à élargir la ‘fenêtre d’Overton‘ (l’étendue des sujets jugés acceptables dans le débat public) afin de banaliser des propos tenus par e.a. le clan Le Pen en France. Pour mieux comprendre…


“[…] c’est le monde de l’information, ou ce qu’il en reste, qui s’est twitterisé, comme si Twitter devenait le mode normal de commentaire de l’actualité, non pas uniquement en raison de la forme brève, mais pour la dimension arbitraire et subjective qui permet l’énonciation de tous les avis.

Cette évolution marque l’avènement du troisième âge du commentaire d’actualité. Il y eut jadis à l’époque des fondateurs, un régime de certitude où l’on avait la sensation de dire des choses scientifiques sur la réalité sociale, une certitude qui est progressivement partie en lambeaux. Puis on est passé à un régime d’opinion, où les idéologies, les valeurs avaient droit de cité. Mais là aussi ce régime-là s’est fait la malle. Voilà l’avènement du régime de l’avis ! J’ai un avis, un avis lié à ma subjectivité, ce qui me traverse l’esprit au moment où je vous parle — “les smicards ne devraient pas divorcer”, “les policiers devraient tirer sur les jeunes violents”, “c’est ce que je pense et voilà tout” — le régime de l’avis emporte tout, ce que je pense du divorce, des violences urbaines, des voyages spatiaux. […]” [FRANCECULTURE.FR : écouter ici l’émission de Guillaume Erner, datée du 6 novembre 2019…]


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