DIEL : Psychologie de la motivation (étude anonyme)

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Masque de Paul DIEL par Jane Diel
Les modèles psychologiques de développement personnel
Première partie
Interprétation systémique du modèle psychologique de Paul DIEL

[…] Cet essai est une interprétation libre du modèle psychologique de Paul Diel, le croisant de manière transversale avec d’autres systèmes [voir glossaire en fin d’article] de représentation. Les puristes de cette discipline y verront à juste titre quelque amateurisme. Le but est de mettre ce modèle vivifiant et trop méconnu à la portée des curieux. La démarche se veut logique et pragmatique. Elle ne relève en aucune manière de croyances ésotériques. A chacun de l’évaluer et de l’approfondir, en vérifiant les sources. Les exemples tirés de la littérature, de la musique ou du cinéma sont donnés pour illustrer le propos […]

Bien que prévenu par Circé du danger de l’épreuve, Ulysse ne put résister à la tentation d’écouter le chant des Sirènes. Il mit en place un stratagème qui lui permit d’assouvir sa curiosité sans mettre en péril sa vie ni celles de ses compagnons. Il fit mettre de la cire dans les oreilles des marins afin qu’ils soient sourds au chant des Sirènes. Quant à lui, il se fit attacher solidement au mât du navire.


[…] Le postulat fondamental de la psychologie de la motivation est l’existence, mise en lumière par Paul Diel (1893-1972), d’une instance psychique particulière, le surconscient, l’élan évolutif. Ce mode de fonctionnement plus-que-conscient de la psyché se manifeste par l’intuition et la créativité. Il s’exprime de manière symbolique, notamment dans les rêves et les mythes (rêves collectifs). Le surconscient représente l’aspect positif de notre inconscient. C’est une forme évoluée mais inachevée, de l’esprit animal préconscient : l’instinct.

Ce principe étant admis, nos processus mentaux si complexes soient-ils, peuvent se décrire selon un schéma fonctionnel assez simple, que nous allons essayer de résumer en quelques lignes.

Système ouvert sur le monde, la psyché se rapproche d’un dispositif cybernétique, finalisé et dirigé vers des buts. Son interaction avec le monde extérieur a pour résultat les désirs, produits de rétroactions hiérarchiquement organisées, les motifs d’action (1) [les liens des n° renvoient à la Deuxième partie, ci-dessous]. Son régulateur est régi par un principe d’organisation interne : le désir essentiel d’harmonie fournissant la consigne au système. La joie et son opposé la coulpe qui est une sensation d’insatisfaction, sont des mesures d’écarts par rapport à cette consigne et la perception au niveau de notre conscience de signaux de régulation. Joie et coulpe se déclinent au niveau conscient en gammes de sentiments (2). La satisfaction des désirs se traduit in fine par l’activité humaine.

La formation de soi, l’accomplissement personnel, relève d’une harmonisation de nos désirs dans la diversité. Chez l’animal, la majorité des rétroactions émanant de l’instinct sont figées (3). Il n’en va pas de même au niveau humain, car de nombreux motifs se bâtissent dans la psyché par l’éducation et la confrontation aux aléas de la vie (4). Selon le principe de la variété requise de nouvelles expériences sont nécessaires pour augmenter le niveau de complexité du système de régulation et l’étendue de nos motifs, en améliorant de manière stable la réponse aux interactions (5). Ce processus traduit pour chaque personne un but en continuelle évolution, constituant le sens même de toute vie humaine.

Des boucles parasites, les faux motifs (6), se constituent cependant au niveau subconscient, inconscient négatif et viennent perturber ce fonctionnement idéal. La source du désordre (7) est la fausse justification représentant une altération de la consigne du désir essentiel, méconnaissance ou ignorance des signaux de balisage de notre conscience. Paul Diel expose dans son oeuvre maîtresse, le détail des mécanismes de l’élaboration des faux motifs. Pour simplifier, la théorie distingue deux tendances à la déformation psychique inconsciente :

  • La banalisation qui est une multiplication excessive des désirs matériels, par inhibition du désir essentiel et prédominance des rétroactions positives d’amplification. La banalisation conduit à l’agitation et la dispersion (variété sans harmonie).
  • La nervosité qui, à l’inverse, est une exaltation du désir essentiel, se manifeste par un excès de limitation des rétroactions négatives sur les désirs matériels. La nervosité conduit à l’ascétisme, impuissance à maîtriser les interactions avec le monde réel (harmonie sans variété).

La banalisation est la déformation socialement la plus répandue (8), devenant de ce fait une norme (matérialisme) mais il existe également des déformations collectives de type nerveux (fanatisme religieux). Chaque déformation trouvant sa justification vaniteuse dans le contre-exemple de la déformation opposée en revêtant de nombreuses variantes. Ces déformations conduisent finalement à l’instabilité à des degrés divers, pouvant mener à la folie et la destruction (9).

Les motifs sont faussés, les actions aussi le sont et toute la vie humaine en souffre. C’est de cette souffrance et de la nécessité de la surmonter que parlent les mythes. Les récits de la mythologie grecque sont, symboliquement, des schémas typiques de configuration de la déformation psychique (10). La correspondance des mythes avec le modèle psychologique de Paul Diel constitue une vérification de sa méthode d’observation (11).

La grille de lecture proposée, cette devise “Connais-toi toi-même” inscrite au fronton du temple d’Apollon à Delphes, est universelle : l’unique condition de la connaissance de soi est l’aveu des motifs cachés. Son champ d’application s’étend largement au-delà des mythes. Elle permet notamment de décrypter, les chefs-d’oeuvres de l’expression artistique (théâtre de Shakespeare, opéras de Mozart, cinéma de Kubrick, etc.), la genèse des grands conflits de l’histoire (la décadence de la République romaine ou la barbarie de la seconde guerre mondiale) mais encore l’actualité de la destruction écologique de notre planète. Les exemples sont innombrables. Le champ de réflexion de la psychologie de la motivation est immense et reste ouvert (12).

Un des pères de la physique contemporaine avait coutume de dire que pour comprendre la nature et notre place parmi elle, la culture humaniste conduisant à une connaissance spirituelle du monde sensible dans sa totalité, est nécessaire. Le discours des Sirènes en faisant miroiter l’omniscience met sa victime face au fantasme archaïque de toute-puissance. Le progrès technique est indispensable. Qui pourrait nier, par exemple, l’importance de la recherche médicale ? Tout progrès doit cependant être accompagné des valeurs spirituelles (vérité, beauté, bonté) pour conserver un sens.

L’accomplissement personnel procède d’une vision introspective de nos motifs d’action et de la recherche d’une harmonie de nos désirs dans la diversité.

La première condition de cet accomplissement est de connaître notre désir essentiel d’harmonie. La seconde est de reconnaître notre part de vanité et de fausse justification pour tenter de la corriger.

Deuxième partie
Fonctionnement du modèle
    1. Les désirs ont pour origine les pulsions, matérielles (conservation de l’individu), sexuelles (conservation de l’espèce) et évolutives (transformation adaptative de l’individu et de l’espèce). Ils sont matériels (nourriture, habillement, habitation, santé et sécurité, travail et rémunération) et sexuels. Mais également, dans la signification d’un élargissement de la pulsion évolutive, spirituels (acquisition de connaissances et de compétences, voyages et découverte, culture, sports, arts, religions, etc). Les désirs sont souvent contradictoires et interfèrent les uns par rapport aux autres, d’où la nécessité de la recherche de buts et d’une harmonie. Il va de soi que les besoins matériels élémentaires doivent pouvoir être satisfaits en préalable de la quête d’un épanouissement dit spirituel. L’accomplissement spirituel est une étape qui dépasse en la complétant, celle de la lutte pour la vie et de la survie (les arts martiaux illustrent ce prolongement évolutif).
      Les motifs d’action sont des « scénarios de satisfaction » des désirs, le plus souvent forgés depuis la petite enfance : simples conditionnements découlant de nos habitudes ou à un niveau plus élaboré, procédures résultant de nos pensées ou bien croyances. La pensée peut-être affective (images mentales chargées d’émotion) ou logique (association de concepts grâce au langage). Les motifs donnent un sens à la réalité en lui imposant une règle de filtrage sans laquelle nous serions submergés d’excitations, mais ils déforment cependant notre perception de la réalité.
      Le bombardement de la publicité (pensée affective), la préparation d’une recette de cuisine (procédure), le diagnostic d’une panne (pensée logique) ou la conduite d’une automobile (conditionnement de nos habitudes), sont des exemples de scénarios de satisfaction des désirs.
      Les motifs naissent de prédictions et de la réussite de leur calcul de satisfaction, selon un principe d’apprentissage par la méthode essai-erreur, d’où le rôle essentiel de la mémoire dans ce processus. Un motif est en lui-même une rétroaction positive : la satisfaction du besoin produit l’accroissement du désir et génère à son tour d’autres désirs. Un motif doit de ce fait comporter des éléments de rétroaction négative, le dirigeant vers un but. Cette consigne n’est pas prédéterminée : c’est à chacun de la trouver.
      Le désir essentiel indiquant seulement une direction au moyen des valeurs guide. Les motifs sont ainsi des objectifs, se fondant en partie sur des raisonnements, dont la réalisation est en général reportée dans le temps. La patience est le facteur de consolidation et d’harmonisation progressive des désirs. Ces objectifs se concrétisent le moment venu au travers d’une action.
      Les scénarios s’assemblent pour former des projets et sont contrôlés à un niveau supérieur d’organisation par d’autres motifs, les stratégies. L’ensemble des motifs constitue la personnalité. Les projets s’échangent et fusionnent au niveau social par le biais de la communication. Les affinités et la sympathie sont une communauté de motifs rapprochant les êtres.
    2. Quelques sentiments motivant nos désirs :Les sentiments sont indissociables des motifs d’action et accompagnent la recherche du plaisir ou la fuite de la douleur, propres à l’instinct de conservation. Les sentiments concourant à la joie s’unissent et cherchent à se compléter (principe d’harmonie). Les sentiments relevant de la coulpe contribuent à la tristesse et divisent (principe de disharmonie).
      Pour employer une image commode, la gamme des sentiments peut être comparée au spectre lumineux. La joie, le blanc, est la somme idéale de toutes les couleurs de l’arc en ciel. La coulpe représente, à l’opposé et par soustraction, le noir. Le blanc réfléchit la lumière, le noir l’absorbe mais fourni aussi, par petites touches, le contraste de la détermination. Les sentiments sont une valorisation subjective des scénarios de satisfaction dont le spectre se révèle au travers du prisme des centres d’intérêt. La banalisation ou la nervosité ne permettent de rencontrer, ni la joie (harmonie des sentiments), ni le bonheur (état de stabilité dans la joie).
      Nos motifs d’action doivent, pour être efficaces, se développer dans le discernement et la recherche de la vérité (harmonie du sens) mais aussi avec juste mesure, dans la bonté (harmonie du rapport à autrui) et l’esthétique (harmonie de la forme permettant de reconnaître un sens).
      Dans la conduite d’une automobile, par exemple, un changement imprévu d’itinéraire met en jeu un ensemble de raisonnements pour modifier l’objectif (atteindre la destination) selon de nouvelles contraintes. Ce calcul de satisfaction s’appuie sur un certain nombre d’hypothèses reposant sur l’expérience du conducteur , non garanties cependant à 100%. Il en résulte un sentiment de confiance, si la probabilité d’un accomplissement (la réussite du voyage) parait forte. Une mésentente avec un passager peut venir brouiller le scénario dans un contexte d’hostilité ou au contraire, la courtoisie, favoriser un partage d’informations. D’autres considérations peuvent également entrer en ligne de compte, comme la satisfaction de pouvoir admirer un paysage remarquable ou la perspective d’embouteillages, la compassion éprouvée face au mal des transports d’un enfant, etc. Cet aperçu montre que les sentiments peuvent être utiles et guider nos choix dans la complexité. Nous vivons dans un monde immense de sensibilité et de sens qui s’enchevêtrent pour tisser une vie profonde. Si la réalité du monde sensible était strictement déterministe, nous serions des automates dépourvus de sentiments. Le sens de la vie est fort heureusement différent, car dans ce monde, il n’y aurait finalement aucune place pour la créativité et la recherche du bonheur.
      Le flux incessant des sentiments valorisant nos motifs constitue nos états d’âme qu’il convient d’évaluer et de contrôler. Les états d’âme positifs (concourant à la joie) facilitent l’élargissement de nos pensées en une vision globale et intuitive du monde. Ils donnent d’avantage de discernement envers les buts à se fixer pour réussir. Ils nous permettent un meilleur auto-contrôle et nous aident à nous engager dans des comportements nécessitant une contrainte immédiate pour des bénéfices différés. Les états d’âme négatifs (relevant de la coulpe) nous ferment en revanche l’esprit. Nous jugeons alors le monde qui nous entoure de manière obsessionnelle sur des détails particuliers, coupant inutilement les cheveux en quatre, au lieu de le regarder dans sa beauté. Les états d’âme négatifs ne privent pas forcément d’éprouver des états d’âme positifs. Inversement, la montée d’états d’âme positifs ne supprime pas toujours les négatifs. Ces deux états sont en général mêlés. Le dialogue avec autrui est ce qui permet de réduire la subjectivité de nos sentiments et de trouver un équilibre.
    3. Il a été établi que certaines plantes ont un fonctionnement analogue dans la stratégie d’adaptation de leur espèce. Elles possèdent, à leur manière, une sensibilité au désir essentiel. Cette propriété, inhérente à la vie, est un paramètre de l’évolution. La beauté des fleurs, les parades amoureuses et l’harmonie du chant des oiseaux sont une illustration de l’immanence des valeurs guide. L’évolution des espèces est de ce fait, le théâtre d’une accélération de l’extension de la conscience. Le principe d’auto-organisation étant de transformer, au niveau de l’univers, le temps en information. Chaque être est à cet égard un essai, pour réaliser l’harmonie. L’évolution du cerveau reptilien entraîne, par exemple chez les mammifères, un comportement de protection de la progéniture, saut qualitatif favorisant la survie de l’espèce. L’élargissement de la conscience s’étend bien au-delà chez l’homme, via notamment ses préoccupations sociales et devient possible pendant la durée d’une vie. Cette évolution n’est pas terminée et continuera à se développer.
    4. Les besoins sont inséparablement individuels et collectifs. Les scénarios de satisfaction validés par l’expérience se construisent par le jeu des interactions sociales pour constituer les motifs individuels. Il est important de souligner le rôle de la morale dans ce processus. Ce que l’on appelle habituellement la morale (par opposition au moralisme), fait référence à un ensemble de motifs d’action prêts à l’emploi, adaptés aux circonstances du milieu et de l’époque , validés dans le sens de l’intérêt général. La morale dans son ensemble constitue une macroéconomie des désirs. Son principe est l’égoïsme conséquent qui, sous sa forme saine, ne peut trouver l’ultime satisfaction que par l’union réjouissante avec autrui. Sa déformation se rapporte à l’égocentrisme.
    5. Lorsque la variété des excitations fait défaut, la mesure d’écart se traduit par un sentiment particulier de coulpe : l’ennui. Le sentiment lié à la maîtrise des rétroactions négatives stabilisatrices est celui de la paix, l’anxiété est son contraire. L’instabilité est d’une manière générale , génératrice de stress. Mais c’est aussi ce qui permet d’évoluer. L’anxiété doit pouvoir être limitée et contrôlée.
    6. La fausse motivation est essentiellement issue de la pensée affective. La rumination mentale et les croyances imaginaires alimentent le processus, déconnecté de la réalité, de renforcement en boucle des faux motifs. Les faux motifs sont par nature inadaptés et détruisent le sens de nos pensées (annexe 1). Ce processus résulte du refoulement subconscient de la coulpe. En tant qu’avertissement salutaire, la coulpe est un signal d’anomalie. Son rôle est de provoquer le perfectionnement d’un scénario de satisfaction, ou son abandon quand cela n’est pas possible. L’erreur réside dans son refoulement et le maintien qui en résulte de raisonnements insuffisants et erronés ou de mauvaises habitudes, les balayant en quelque sorte sous le tapis. Défauts de comportement et irritabilité en sont la manifestation et la conséquence immédiate. Les faux motifs et la coulpe refoulée ne sont pas totalement inconscients, ce qui permet leur observation. Nous pratiquons tous cet examen intime, introspection semi-consciente de nos pensées et sentiments nuisibles, en les projetant le plus souvent sur autrui.
    7. Selon les lois universelles de la thermodynamique, les désirs représentent un flux d’énergie émotionnelle dont la source est une force et un potentiel : le désir essentiel, force d’âme. Tandis que les faux motifs concourent à la dissipation de cette énergie. La pollution des faux motifs constitue en cela la part entropique de tout processus d’évolution d’un système ouvert. La fonction du désir essentiel est précisément de réduire ce désordre. Il n’est pas ici question d’élimination , puisqu’un équilibre dynamique implique nécessairement un flux permanent d’entropie : l’harmonie dans la diversité est une asymptote.
      La loi d’énergie maximum de Lotka, établit que le rendement optimum est naturellement voisin de 50% (compromis entre erreur et diversité). La tendance banale consiste à privilégier le flux des excitations au détriment de ce rendement (filtre mental incohérent), en raison d’un gaspillage important d’énergie. Inversement, la tendance nerveuse recherche un ordre rigide en réduisant le flux des excitations, en s’isolant du monde (filtre mental trop étroit). Dans les deux cas le filtre mental est inapproprié et parasite, le flux énergétique des désirs, la motivation et l’efficacité d’une action se trouvent diminuées.
      Le développement de la personne s’obtient , à l’optimum de diversité, en tirant ces courbes vers le haut. Le processus d’organisation des motifs est cependant contrecarré par un phénomène de résistance au changement appelé homéostasie. Cette cause première de la fausse justification se rapporte à la peur de l’inconnu : la falsification de nos motifs est plus facile et mieux prévisible, qu’une intégration harmonieuse nécessitant la création de solutions nouvelles. Un choc est par conséquent souvent nécessaire pour sortir de l’ornière des faux motifs.
    8. L’activité humaine étant elle-même source d’excitations, la fausse motivation a tendance, par rétroaction sociale, à se répandre naturellement au sein d’un groupe. Le conformisme et le mimétisme des comportements traduisent le refoulement de l’anxiété. Cette déformation courante est nommée banalisation conventionnelle et coexiste avec d’autres formes moins fréquentes : la banalisation dionysiaque (débauche de tous les plaisirs), la banalisation titanesque (soif de domination et de pouvoir) et plus en marge, mais bien réelle, la banalisation démoniaque (l’ogre Barbe bleue). La montée d’un état d’esprit prédateur qui engendre la violence, est un signe d’instabilité incontrôlée, conduisant par effet boule de neige à une explosion.
    9. Les comportements illogiques et pathologiques de la banalisation, apparaissent lorsque la coulpe devient insupportable et son refoulement suffisamment profond pour devenir totalement inconscient. Parvenu ainsi à un certain niveau de crise et de désordre, le système ne peut plus retrouver en autonomie et de manière durable, un équilibre dynamique. Il est virtuellement condamné. Il existe également, une similitude étroite entre le modèle psychologique de Paul Diel et les symptômes les plus classiques de la maladie psychique. Une remise à plat des motifs est dans ce cas encore possible. Mais elle nécessite le décodage symbolique des symptômes pathologiques et l’intervention spécialisée d’un thérapeute. La dépression nerveuse (annexe 2) et le désespoir qui l’accompagne, est également un cercle vicieux pouvant mener de manière opposée à la banalisation à une implosion, en générant violence envers soi-même et pensées suicidaires. Il est absolument nécessaire à ce stade de consulter un médecin.
    10. Ces récits ne sont pas les seuls à aborder l’idéal de l’harmonie psychique. Le Christ des Évangiles (cette remarque étant dénuée de tout prosélytisme), offre une image du but évolutif de la personne, ayant un niveau absolu de sensibilité au désir essentiel (il est à la fois homme et Dieu), ayant parachevé la complétude et l’harmonie des désirs (symboliquement le royaume des cieux) et totalement exempt de faux motifs (symboliquement sans péché). Il incarne la totalité des valeurs guide (symboliquement la lumière et la vie). Satan représente à l’opposé, la personnification de la fausse justification, l’entropie et la mort. L’être humain se situe à mi-chemin entre ces deux extrêmes. Les invariants de la psychologie de la motivation se retrouvent dans toutes les grandes religions, devant de ce fait être également respectées, mais également dans de nombreuses fables et contes pour enfants.
    11. L’efficacité de l’introspection méthodique repose sur le principe que la révélation de l’erreur et l’acceptation des contraintes qui vont de pair, entraînent mécaniquement la recherche d’un juste calcul de satisfaction, la correction des faux motifs, la dissolution de la coulpe et finalement une extension harmonieuse des motifs accompagnée de joie (spiritualisation de la pensée et sublimation des sentiments). Cet effort personnel d’élucidation des faux motifs, le combat contre la vanité symbolisé par le mythe de Persée, représente le véritable exercice du libre arbitre. Il implique le choix et la responsabilité individuelle, mais demande la coopération face aux épreuves (solidarité du groupe, du couple, de la famille et des amis). Il n’est pas rare, du reste en observant autour de soi, de voir ce processus à l’oeuvre.
    12. Pour simplifier l’exposé, la déformation psychique a été présentée principalement comme une opposition entre banalisation et nervosité. La réalité est plus complexe et la simplification excessive de ce modèle risque d’emprisonner celui qui l’applique sans recul, dans des schémas improductifs. Il convient donc de clore cette étude imparfaite en ouvrant quelques pistes, tout en notant qu’un modèle aussi perfectionné soit-il, n’est pas la réalité mais seulement un système de représentation destiné à mieux comprendre. La réalité est plus subtile : elle échappe d’une certaine manière à tous les modèles.

Pour respecter davantage l’oeuvre originale, il est nécessaire d’évoquer les points suivants :

  1. La recherche d’un équilibre mental relève de quatre catégories d’objectifs : individuels, collectifs, matériels et spirituels. La fausse justification revêt plus précisément quatre aspects différents, selon qu’elle est exercée envers soi-même ou projetée sur autrui : la vanité, l’accusation, la culpabilité et la
    sentimentalité.
    En raison d’une relative incapacité par rapport à ses ambitions et de sa difficulté à maîtriser les interactions avec le monde réel, le nerveux se place dans le registre de la culpabilité (sous-estime de soi) et de la sentimentalité (surestime des autres personnes). Réciproquement le banalisé est par refoulement de la coulpe, dans celui de la vanité (surestime de soi) et de l’accusation (sous-estime des autres personnes). La fausse justification qui préjuge est à la fois jugement et condamnation, de soi (culpabilité) ou des autres (accusation).
    La relation avec autrui s’appuie et s’ancre dans la durée sur les sentiments, ce qui rend la maîtrise de nos états d’âme si importante. Une attitude positive face aux problèmes est possible et nécessaire en termes de rapports humains. Cette conduite se situe à l’intérieur d’un périmètre d’évaluation et de dialogue, dénué de vanité ou de culpabilité, de sentimentalité ou d’accusation, la  « zone de confort » à l’équilibre de l’écoute et de la parole.
    Ce comportement est le fruit du perfectionnement de nos croyances, raisonnements et habitudes, au travers de la richesse progressive des expériences que l’on nomme maturité. Son aboutissement est l’estime réciproque et la reconnaissance mutuelle dans la convivialité. Certaines personnes réussissent mieux que d’autres à atteindre ce but qui demeure relatif à la difficulté du contexte.
    La perception de nos motifs est semblable à l’objectif d’une caméra formant une vision cohérente de la réalité et qu’il convient d’ajuster au fil des expériences, afin de progresser dans les échanges. Le plan focal pertinent est la juste distance de l’écoute. Une certaine marge d’erreur entourant la zone de confort est nécessaire à la détermination d’une action. L’humour permet d’évacuer le stress modéré qui l’accompagne. Au-delà, la distorsion des faux motifs devient structurelle, le monologue de la pensée affective se substituant au dialogue. Cela peut aboutir à des comportements déviants (dépression, prédation), diminuant dangereusement (violence) la probabilité d’un accomplissement, en provoquant au bout du compte, frustration et rejet, colère et indignation.
    La psychologie de la motivation affirme d’autre part que la pulsion sexuelle élargie comprenant au niveau humain, l’union d’âme avec le partenaire , est nécessaire à l’épanouissement d’une attitude positive. D’où l’importance du couple en matière d’accomplissement. La sensualité motivée dans la joie, non valorisée dans la pseudo satisfaction vaniteuse ou sentimentale, est une réserve d’énergie émotionnelle illuminant la vie, source vitale de créativité (annexe 4). Une multitude de sentiments circulent, se rencontrent ou s’égarent entre deux personnes, qui nomment cette multitude amour. L’amour commence par une cour sincère et tendre, une danse harmonieuse. Sa magie prend fin avec elle. La séduction qui, dans le règne animal, ne sert qu’à procréer, aide à communiquer dans le nôtre. Cette qualité positive , unissant nature et culture humaine, peut cependant devenir une sorte de vertige ou de drogue : la séduction est ainsi devenue la véritable tyrannie de notre temps. Ce ne sont pas les tactiques de la séduction qui offrent de nouvelles possibilités pour changer notre vie, mais les sentiments.
  2. Le principe d’ambivalence stipulant que chaque excès dans un sens conduit à l’excès opposé, demande à considérer l’évolution de la déformation psychique dans le temps. Cette loi peut également s’interpréter en faisant référence à un phénomène particulier d’instabilité, appelé pompage. Les oscillations d’un système de régulation intervenant lorsque le gain est excessif (exaltation des désirs spirituels ou matériels). Il en résulte un cycle comprenant des phases alternées de banalisation et de nervosité. Le tout étant de parvenir à une stabilisation des objectifs en une ouverture harmonieuse de nos désirs.
    Le nerveux par exemple, recherchant la diversité aura tendance à se désinhiber de ses interdits excessifs de manière trop brutale, il passe alors en phase de banalisation. L’exaltation envers les désirs spirituels se renverse en tentations vers les plaisirs anarchiques et les jouissances. Sa culpabilité se transforme en vanité et la sentimentalité en accusation. Le cas extrême de double personnalité a été rendu populaire par la fable Docteur Jekyll et Mister Hyde. Le nerveux qui se banalise est plus communément un orgueilleux, tentant d’imposer sa vision et son filtre mental et qui utilise l’instabilité de son environnement comme un levier pour arriver à ses fins.De même le banalisé obligé de corriger ses écarts, ne serait-ce que par la limitation de ses ressources, peut basculer dans la nervosité et la dépression.
    La superposition mouvante des déformations psychiques banale et nerveuse en chaque personne, est illustrée par le célèbre roman Don Quichotte. Le “nerveux” Don Quichotte possède un niveau plus élevé d’élan évolutif mais il est instable. Le « banalisé » (Sancho Panza) joue, par sa maîtrise des excitations et de manière opportuniste, le rôle de stabilisateur. Dans cette fable cependant, les désirs exaltés, matériels (le gouvernement d’une île pour Sancho) et spirituels (l’idéal de la chevalerie pour son maître) entraînent le duo dans un cercle vicieux dépourvu de lucidité, à la fois comique et infernal, conduisant finalement à l’échec d’un accomplissement. Les erreurs de la banalisation et de la nervosité se rejoignent dans l’excès sans toutefois s’annuler ni se compenser.
  3. Il y aurait enfin beaucoup à dire sur l’extraordinaire séduction de la vanité et son pouvoir médusant ; le couplage et la résonance des motifs ; les interactions sociales chaotiques et les attracteurs, représentés dans les guerres par de grands prédateurs narcissiques. Empires et civilisations naissent et s’organisent puis disparaissent, au rendez-vous du nihilisme, dans la violence selon des cycles entropiques. Force est de constater que l’humanité trahie par ses illusions, à bien du mal à survivre malgré l’immensité de ses progrès techniques. La vanité est la cause de tous les désastres.
    L’humanité suit ainsi, de générations en générations, un scénario banal : chaque époque de l’histoire apporte son lot tragique d’injustices et de difficultés.
    Avis de tempête. La psyché collective résulte de la mise en réseau des psychés individuelles. Sa dynamique est comparable à l’instabilité des masses d’air de la météorologie et à leurs conflits. Le fait de savoir analyser ses perturbations au travers notamment des réseaux d’information, permet
    d’anticiper avec prudence une adaptation (ou un repli). Les déséquilibres économiques et sociaux sont particulièrement dangereux à notre époque, compte-tenu du rôle amplificateur de notre technologie : le battement d’aile d’un papillon peut rapidement se transformer en cyclone. Notre civilisation emportée par tous ses excès ressemble au mythe de l’Atlantide, rapporté dans les textes de Platon comme exemple à ne pas suivre, mais la leçon semble avoir été oubliée.
  4. Pour terminer sur une note positive, il serait réducteur d’aborder la question du développement personnel sans parler de l’analyse transactionnelle (AT) fondée par Éric BERNE (1910 , 1970), une autre personnalité marquante de ce qu’il conviendrait d’appeler, l’ingénierie de l’organisation mentale. L’AT se définit comme une théorie de la personnalité et de la communication. L’ AT n’a pas de relation formelle avec la psychologie de la motivation (PDM) mais elle recoupe son champ d’exploration. Ces modèles différents se sont développés séparément, ils relèvent cependant de finalités identiques : penser, agir et se comporter de manière cohérente envers soi-même et autrui, en se dégageant de nos scénarios parasites ou déviants, pour progresser et aller de l’avant. Il est par conséquent utile de compléter cette étude par un aperçu de la théorie de Berne. Une des idées induites par cette approche est que la connaissance de nos propres comportements et de leurs sources , peut nous aider à changer les comportements douloureux… la souffrance n’est pas inéluctable. Un grand nombre de pionniers ont par la suite marché dans les traces de Berne et développé ses idées dans un domaine particulier. Taibi KAHLER a modélisé dans cet esprit les types de personnalités (persévérant, travaillomane, promoteur, rêveur, empathique, rebelle) ainsi que les canaux de communication devant être utilisés afin de résoudre les problèmes de communication. Ce modèle baptisé Process Com est largement utilisé en entreprise.
    Éric Berne postulait que les grandes orientations de la vie sont décidées dès l’enfance, en prenant la forme d’un scénario de vie, non gagnant (banal), perdant (harmatique) ou gagnant. Il observait que ses patients agissaient comme le faisait l’un de leurs parents, sans avoir toujours conscience de l’origine de ces comportements. Berne définit tout d’abord un état du moi comme un système cohérent de pensées, d’émotions, et de comportements associés :
    – Le Parent correspond aux motifs d’action de la PDM hérités par imitation de figures parentales ou éducatives marquantes.
    – L’Adulte caractérise les motifs d’action convenant à la réalité d’ici et
    maintenant.
    – L’Enfant correspond aux motifs d’action qui sont une résurrection de
    notre propre enfance et de notre capacité à découvrir.
    Les états du moi peuvent être positifs ou négatifs. L’état Adulte est par définition positif. Nous sommes dans le Parent Contrôlant positif quand les directives du Parent à l’égard des autres ont réellement pour but de les protéger ou de promouvoir leur bien-être. Le Parent Contrôlant négatif décrit quant à lui des comportements parentaux qui impliquent un rabaissement de l’autre. Le Parent Nourricier positif implique une bienveillance émanant d’une position de respect pour la personne aidée mais le Parent Nourricier négatif signifie que l’aide apportée est donnée à partir d’une position de supériorité qui dévalorise l’autre. Il en est de même pour l’état Enfant. L’Enfant adapté positif consiste à appliquer de manière efficace les règles apprises de mes parents ou de mes professeurs. Je suis en revanche dans l’Enfant Adapté négatif quand je reproduis des modèles de comportements qui ne sont plus adaptés à ma situation de grande personne. Les comportements de l’Enfant Libre qui peuvent rendre ma vie plus belle sont classés comme positifs , mais si je satisfais des besoins irrépressibles au-delà de toutes limites, je suis alors dans l’Enfant Libre négatif.
    L’ AT étudie les phénomènes intrapsychiques au travers d’échanges relationnels appelés transactions, nom donné à un échange verbal et comportemental entre deux personnes. Les transactions sont complémentaires lorsque les deux partenaires s’adressent à l’état du moi dans lequel l’autre se trouve. La communication s’arrête lorsqu’une personne s’adresse à un autre état du moi que celui dans lequel se trouve son partenaire. On dit que les transactions sont croisées. Les transactions croisées sont le plus souvent maladroites et involontaires, mais elles peuvent être voulues pour mettre fin à un échange. Il existe également un second type de transactions doubles où une conversation se déroule dans un état conscient explicite, généralement Adulte, avec en même temps des transactions cachées échangées au niveau psychologique inconscient du Parent ou de l’Enfant, où se glissent les états négatifs de la fausse motivation et parasitant la transaction consciente.
    Les transactions sont motivées par la recherche de signes de reconnaissances renforçant nos comportements. Berne utilise pour cela un terme anglais « stroke » qui signifie à la fois caresse et coup de pied. Le signe de reconnaissance est un élément vital pour chaque personne. Une des lois fondamentales de l’économie des strokes observe qu’une personne accepte plutôt par défaut des strokes négatifs, émanant des états du moi négatifs d’une transaction, que pas de signe de reconnaissance du tout. Les strokes négatifs doivent en effet être distingués des méconnaissances. Contrairement à un stroke négatif, une méconnaissance ne me donne aucune indication sur quoi m’appuyer pour avoir une action constructive. Les signes de reconnaissance sont classés selon des critères conditionnels portant sur le comportement (ce que je fais) ou inconditionnels portant sur l’être (ce que je suis).
    Un stroke conditionnel négatif m’indique que quelqu’un n’aime pas la manière dont je me comporte et joue le rôle d’un signal d’alarme : je peux alors changer de comportement pour qu’on m’apprécie (relation +/+). Les strokes négatifs inconditionnels sont en revanche inutiles et mettent un terme à une relation , lorsqu’ils sont échangés de manière répétitive. La gestion des signes de reconnaissance requiert la capacité de savoir les donner, savoir les recevoir, savoir les demander, savoir les refuser et savoir se les donner à soi-même. Ces capacités sont variables d’une personne à une autre.
    Afin de satisfaire notre faim de stimulations et alimenter ainsi notre banque de strokes, chaque personne utilise son temps selon six modes différents, appelés structuration du temps :
    – Le retrait. La personne se met à l’écart physiquement ou psychologiquement. Le retrait évoque généralement une attitude de fuite envers le risque de recevoir des strokes négatifs. Mais il peut être également un moyen de se ressourcer.
    – Le rituel. Il s’agit de séquences standardisées d’échanges codifiés socialement. Permet d’échanger facilement des signes de reconnaissance positifs. Chaque groupe a ses propres rituels. La poignée de main est un exemple de rituel.
    – Le passe-temps caractérisant les conversations aux sujets stéréotypés telles que les conversations de salon. Les strokes obtenus d’un passe-temps sont plus intenses que ceux des rituels mais également moins prévisibles. Ils comportent par conséquent un risque plus élevé de recevoir des strokes négatifs.
    – L’activité. Comme son nom l’indique, il s’agit ici de séquences dont le but est de faire quelque chose. L’Adulte est l’état prédominant de l’activité. Les strokes apportés par l’activité sont en général décalés dans le temps et donnés à la fin de l’activité pour un travail bien ou mal fait.
    – Les jeux psychologiques, fondés sur des transactions doubles permettant des échanges de signes de reconnaissance intenses, mais négatifs. Le but d’un jeu est caché et hors du champ de conscience. Les strokes sont alors accumulés comme une collection de timbres patiemment constituée. Les jeux commencent par un appât ou invitation à jouer et se terminent par un coup de théâtre, lorsque la collection de timbres est complète et fait apparaître le bénéfice caché. Les déceptions sentimentales, souvent cruelles, sont le résultat de jeux. Le but inconscient des jeux est de renforcer le scénario de vie.
    – L’intimité correspondant aux moments où la communication est ouverte, basée sur la confiance, le respect et l’acceptation de l’autre. Elle permet des échanges de signes de reconnaissance positifs de grande qualité et de grande intensité. L’intimité se déroule en dehors du scénario de vie et constitue le plus imprévisible de tous les modes de structuration du temps. Les jeux sont pour cette raison généralement préférés à l’intimité, car ils sont prévisibles.
    Pour Eric Berne, l’objectif est de s’orienter sans cesse vers ce qu’il appelle l’autonomie. Cela répond à trois critères : conscience, spontanéité et intimité. Se diriger vers l’autonomie revient à quitter les influences négatives de son scénario personnel :
    Capacité de conscience. Être en plein contact avec l’ici et maintenant, prendre la réalité telle qu’elle est, sans la déformer.
    Capacité de spontanéité. Développer notre faculté à ne pas réagir à l’environnement par des comportements automatiques, mais comme nous le souhaitons et d’une manière adéquate à l’environnement. Cela implique notamment d’être capable d’utiliser nos trois états du moi et d’enrichir le panel de comportements de chacun. La spontanéité résulte pour une certaine part de l’Enfant libre positif (où se situe la notion d’esprit surconscient en PDM), qui ne doit pas être exclu des états du moi.
    Capacité d’intimité. Être en relation authentique avec l’autre, c’est-à-dire vraie et appropriée. Ce qui exclut toute manipulation ou jeu. Cela peut être un moment de partage amical comme une mise au point très franche. Il s’agit de développer une capacité à proposer un moment relationnel fort, comme de savoir le recevoir.
    Le but ultime de l’autonomie est la guérison scénarique, libération totale par rapport au scénario de vie, en apprenant à exercer spontanément de nouveaux choix. Cet accomplissement s’accompagne en général d’une guérison somatique. Une personne qui sort de son scénario modifie la manière dont elle utilise et vit son corps. Elle se libère des tensions chroniques qu’elle éprouve et sera soulagée de douleurs psychosomatiques […]

*L’article original a été posté, avant révision, sur SCRIBD.COM par Jefferson F. Dos Santos sans mention de l’auteur. Plus d’infos ? Contactez notre contributeur.
Source : scribd.com


Pour en savoir plus sur Paul DIEL et la Psychologie de la motivation :


Plus de discours sur l’Homme…

TTC : les erreurs de pensée (étude anonyme)

Temps de lecture : 3 minutes >
REDON Odilon, l’Araignée qui pleure (collection privée, 1881)
Les modèles psychologiques de développement personnel

Annexe 1 : Les erreurs de pensée

Les états d’âme négatifs nous incitent à nous focaliser sur ce qui nous semble dangereux ou problématique. L’imagination détournant la pensée, s’apparente alors à un virus qui nuit au traitement efficace de l’information, en provoquant la dégradation de nos motifs. Ses effets ne se produisent que dans certaines conditions. Il peut être inoffensif pendant des années, puis soudain un ordre bousculé, une information aberrante déséquilibre tout le système et le fait basculer.

Il est possible de repérer les pensées nuisibles et les modes de raisonnement erronés, pour tenter de les corriger. Connaître ses erreurs les plus fréquentes peut contribuer à choisir un style pour y remédier. Les Thérapies Comportementales et Cognitives (TTC), une autre branche éprouvée du développement personnel, distinguent notamment :

  1. Catastrophisme : S’imaginer toutes sortes de désastres à partir d’un événement négatif relativement peu important. Les scénarios catastrophe doivent être tués dans l’œuf en les considérant à leur juste valeur. Quel que soit l’ampleur du travestissement de la réalité par votre imagination, le monde ne va pas s’arrêter de tourner pour autant.
  2. Principe du tout ou rien : Voir tout en noir ou tout en blanc. La vie ne se résume pas à une réussite ou un échec. Il faut s’efforcer de développer une aptitude au raisonnement nuancé.
  3. Divination : Prendre ses prédictions pour la réalité en se réfugiant dans l’immobilisme. Ce qui compte, n’est pas de découvrir l’avenir, mais de tester des scénarios. Cela implique souvent quelques risques calculés, qu’il faut assumer pour progresser.
  4. Télépathie : Être persuadé de savoir ce que pensent les autres, en se référant généralement à des intentions nuisibles. La correction de cette déformation passe par la recherche du dialogue et de la preuve objective.
  5. Raisonnement émotionnel : S’écarter de la réalité sur la simple base des sentiments et de l’émotion. Pour éviter le piège de la pensée affective, il est nécessaire de rechercher, à froid, des informations contradictoires ou des faits pouvant confirmer ou infirmer une opinion.
  6. Surgénéralisation : Tirer des conclusions d’ordre général à partir d’un nombre insuffisant d’événements. Il faut dans ce cas, replacer les situations dans leur contexte, arrêter de juger et être suffisamment précis en évitant les conclusions trop hâtives.
  7. Étiquetage : Erreur consistant à juger globalement des éléments trop complexes pour leur accoler une étiquette définitive. Lorsque vous mettez une étiquette à quelqu’un ou à un aspect du monde, vous excluez toute éventualité de changement et de progression. Il faut au contraire, se réjouir de la complexité et accepter les preuves qui ne correspondent pas aux étiquettes.
  8. Rigidité des obligations : Elles traduisent souvent une adaptation insuffisante à la réalité. Il faut faire preuve de flexibilité en comprenant que le monde ne fonctionne pas selon nos croyances et remplacer le « je dois » par « je souhaite » dans nos pensées.
  9. Filtre mental : Les informations incompatibles avec le filtre tendent à être ignorées. Si vous n’assimilez que des informations conformes à votre mode de fonctionnement, vous allez très facilement finir par toujours penser de la même façon. Là encore, il faut rechercher la preuve allant à l’encontre des pensées négatives et sortir des scénarios parasites.
  10. Disqualification du positif : Transformer un événement positif en événement neutre ou négatif. Prenez conscience de vos réponses à des remarques positives pour être certain de ne pas tomber dans ce travers, très décevant pour autrui.
  11. Faible tolérance à la frustration : Erreur de pensée amplifiant le désagrément et l’incapacité à le supporter temporairement, alors que cela peut représenter un intérêt à moyen terme. Ne pas sous-estimer sa propre faculté à faire face.
  12. Personnalisation : Interpréter les événements en les rapportant de préférence à sa propre personne et en occultant les autres facteurs. Vous n’êtes pas le centre de l’univers. Recherchez également les explications qui ne vous impliquent pas ou peu.

*L’article original a été posté, avant révision, sur SCRIBD.COM par Jefferson F. Dos Santos sans mention de l’auteur. Plus d’infos ? Contactez notre contributeur.
Source : scribd.com


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Dépression : le mécanisme de la dépression (étude anonyme)

Temps de lecture : 3 minutes >
Hiromu Kira, Le penseur (The Thinker, The Hollywood Reservoir Dam, c. 1930)
Les modèles psychologiques de développement personnel

Annexe 2 : Le mécanisme de la dépression

Une personne sur deux est confrontée à la dépression au cours de sa vie et personne ne peut être certain de ne jamais en souffrir. Il a paru utile, en complément de ce qui a été évoqué, de revenir sur cette question par des éléments plus précis. Ces quelques remarques sont données à titre indicatif et ne se substituent en aucun cas à un traitement médical.

La dépression est une forme d’autopunition coupable amplifiant nos états d’âme de tristesse. Ses causes sont multiples. Elle peut être provoquée par la perte d’un être cher et la douleur de la séparation. La recherche des plaisirs faciles et les addictions, ou plus généralement l’abus de biens de consommation inutiles, peuvent aussi conduire par effet de bascule (principe d’ambivalence) à la dépression. Les troubles suivants figurent parmi ses symptômes :

  • Variation excessive du désir de se nourrir (anorexie ou boulimie).
  • Troubles du sommeil et insomnies.
  • Irritabilité.
  • Isolement social.
  • Baisse de motivation et d’énergie émotionnelle.
  • Perte des centres d’intérêt.
  • Pensées négatives et persistantes à propos de soi.
  • Sentiment de honte et de culpabilité.
  • Absence d’empathie, faculté de sympathiser avec autrui et de ressentir les mêmes impressions que lui.
  • Perte de libido.
  • Pensées suicidaires.

L’un des éléments les plus fondamentaux pour sortir d’une dépression est de se débarrasser de tout sentiment de honte. La dépression doit être considérée objectivement comme un problème de santé, devant être détecté si possible précocement, par celui qui est atteint, de manière à pouvoir chercher de l’aide.

Le problème de la dépression est que cet état induit un comportement qui aggrave la maladie. Il y a donc une amplification naturelle des symptômes, pouvant être fatale, si cela n’est pas pris en compte de manière extérieure.
La difficulté pour le dépressif, consiste à apprendre à surmonter ses humeurs et faire l’opposé de ce que la dépression donne envie de faire. Par exemple, faire l’effort (pouvant paraître colossal) , de se lever et s’habiller, de répondre au téléphone et de sortir pour voir des amis. Lutter contre la tendance naturelle à l’inactivité de la dépression, est une condition essentielle pour se sentir mieux.

La rumination mentale alimente la dépression, par le processus de pensée circulaire au cours duquel l’esprit revient sans cesse sur les mêmes questions :

  • Pourquoi moi ?
  • Qu’est-ce que j’aurais pu faire pour arrêter cela ?
  • Si seulement il s’était produit ceci ou cela, etc.

L’état dépressif dicte d’essayer de comprendre pourquoi on se sent mal, mais la rumination ne fonctionne pas, car elle constitue, par essence, une tentative erronée de résolution des problèmes. Elle doit être combattue par l’occupation ou l’exercice physique. Il est également possible d’apprendre à recentrer son attention par la méthode de concentration sur la tâche, permettant de se focaliser sur des aspects externes de son environnement (la beauté d’un paysage, la sincérité et la spontanéité d’un enfant ou l’humble réconfort d’un animal domestique, peuvent suffire à changer d’optique).

Comment faire dès lors pour résoudre les problèmes ? Il n’existe pas de recette miracle mais seulement quelques principes permettant d’aborder rationnellement le sujet :

  • Définir les problèmes à l’origine de la dépression.
  • Explorer des solutions différentes pour chacun de ces problèmes (comment ai-je solutionné un problème de ce type dans le passé ? Comment font les autres personnes en pareille situation ?).
  • Évaluer ces solutions en pesant soigneusement le pour et le contre.
  • Choisir et essayer la meilleure solution, en procédant par étapes (pour ne pas se sentir submergé par la difficulté).
  • Faire un bilan et tirer des conclusions sur l’aide apportée par cette solution.  Perfectionner éventuellement le scénario ou l’abandonner en essayant une autre solution puis passer au problème suivant.
  • Faire preuve de patiente dans cette démarche et garder avant tout l’espoir d’un retour à la normale avec le temps.

*L’article original a été posté, avant révision, sur SCRIBD.COM par Jefferson F. Dos Santos sans mention de l’auteur. Plus d’infos ? Contactez notre contributeur.
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