Ada Lovelace, la première codeuse de l’histoire

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“Comtesse de Lovelace, elle naît Ada Byron, d’une relation scandaleuse entre le poète Lord Byron et une aristocrate érudite. À 12 ans, elle écrit déjà un traité dédié aux ailes des volatiles. Sa mère, férue de mathématiques, surnommée “princesse des parallélogrammes” par Byron, veut contrecarrer la fascination d’Ada pour son père absent et son inclination pour la passion amoureuse en focalisant son attention sur les sciences dures. Ses tuteurs, parmi les plus brillants scientifiques, l’éduquent dans la rigueur et l’exigence. À 16 ans, Ada rencontre Mary Somerville, éminente astronome du XIXe siècle, qui l’encourage et l’aide à progresser en mathématiques. Ada veut déjà développer une “science poétique“, germe d’une future intelligence artificielle.

“Mon travail mathématique implique une imagination  considérable.” Ada Lovelace

À 17 ans, Ada rencontre dans un salon mondain le mathématicien Charles Babbage, inventeur de la calculatrice mécanique. Il écrira à son propos : “Cette enchanteresse des nombres a jeté son sort magique autour de la plus abstraite des sciences et l’a saisie avec une force que peu d’intellects masculins – dans notre pays au moins – auraient pu exercer.”

Pendant 20 ans, ils amélioreront constamment ensemble “la machine analytique“, l’ancêtre de l’ordinateur moderne, avec 100 ans d’avance.

“Son rôle est de nous aider à effectuer ce que nous savons déjà dominer” écrira-t-elle. Ada pressent tout l’impact que pourra avoir l’informatique sur la société. Elle veut faire des calculateurs des “partenaires de l’imagination” en programmant musique, poésie ou peinture.

Selon Nicolas Witkowski, physicien et auteur de l’essai d’histoire des sciences au féminin Trop belles pour le Nobel (Le Seuil), interviewé dans l’émission “La Marche des sciences”, consacrée à Ada Lovelace en 2016 : “Ce qu’elle cherche, c’est plus une métaphysique qu’une science ou une technique. Une façon de vivre. À un moment, elle propose d’utiliser son propre corps comme laboratoire moléculaire. Non seulement elle anticipe l’informatique et l’ordinateur, mais elle anticipe les neurosciences”. 

Le 1er programme informatique

À 27 ans, Ada traduit l’article d’un ingénieur italien consacré aux machines à calculer. Dans ses longues notes de traduction, elle esquisse ce qui permettrait à une machine d’agir seule. Elle décrit l’enchaînement d’instructions qu’il faut donner pour réaliser une suite mathématique, jusqu’à la position des rouages.

Selon elle, la machine pourrait manipuler des nombres mais aussi des lettres et des symboles, au-delà du calcul numérique. La machine “tisse des motifs algébriques comme le métier de Jacquard tisse des fleurs et des feuilles”. La première programmation informatique est née. Comme les autres femmes scientifique de son temps, elle signe son article de ses seules initiales.

Alternant phases d’exaltation et de dépression, Ada s’adonne aux paris hippiques pour financer ses recherches et celles de Babbage. Malgré ses efforts pour concevoir un algorithme servant ses paris, elle dilapide son argent. À 36 ans, elle meurt d’un cancer de l’utérus. Son ami Charles Dickens lit un texte à son enterrement.

Négligences et postérité

Il faudra attendre 1930 pour qu’Alan Turing formalise à son tour un calculateur universel manipulant des symboles. Ada est restée longtemps oubliée, négligée, malgré une reconnaissance progressive et inattendue. En 1979, le département de la Défense américain appelle de son nom un langage de programmation “Ada”, de même, le CNRS nomme en son hommage un de ses supercalculateurs.” [d’après FRANCECULTURE.FR]

  • image en tête de l’article : Ada Lovelace © sciencesetavenir.fr

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation par wallonica.org  | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © sciencesetavenir.fr


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