GAMBLIN : Mon climat (2015)

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Jacques GAMBLIN à Nantes (28 novembre 2015) © MPN

“Pendant 23 minutes, l’acteur Jacques Gamblin captive l’attention dans un discours donné à Nantes, au Lieu Unique, le 28 novembre 2015 lors d’une journée consacrée au rôle de la poésie pour livrer “autrement le monde”. Un véritable bijou d’éloquence où il s’attarde sur notre peur de changement et interroge notre désir d’être surpris et de surprendre.

Ressentis en partage

Le parlement sensible des écrivains devait initialement avoir lieu le 14 novembre dernier à l’Assemblée nationale afin de souligner le rôle de la littérature et des écrivains pour parler autrement du climat. Annulé en raison des attentats qui ont frappé la capitale la veille, cette initiative – accompagnée de la publication d’un ouvrage (Du souffle dans les mots, Ed. Arthaud) – est plutôt passée inaperçue. Certains des 30+1 auteurs et poètes regroupés à cette occasion ont pourtant été réunis le 28 novembre 2015 lors de l’événement Autrement le monde organisé par la Maison de la Poésie de Nantes pour aborder les liens entre écologie et poésie.

C’est à cette occasion que l’acteur et poète Jacques Gamblin s’est exprimé dans un texte intitulé Mon Climat. Partant de la notion de température ressentie inventée il y a quelques années pour parler de la température extérieure (“La science en ce domaine [la météorologie, ndrl] a donc fait un grand pas dans son désir d’être toujours plus précise au point de ne plus l’être du tout”, lance-t-il), l’acteur en profite pour introduire son propos et livrer son ressenti (“Le ressenti individuel ayant supplanté la réalité générale, je me permets donc de donner le mien en toute humilité”).

S’il ne reproche à personne de lui faire “manger de la merde“, il n’en ressent pas moins un profond malaise d’imaginer que nos enfants et nos petits enfants devront payer notre irréalisme. “Je pense que notre plus profond désir à tous pourrait être de laisser l’endroit plus propre que nous l’avons trouvé en entrant. Rien n’est réellement à moi, ni ma petite ou grande maison, mon petit ou grand jardin, je vis sur un morceau de terre et sous un morceau de ciel qu’on me prête : je ne suis pas le premier à le dire, quelqu’un me prête ce que je possède, quelqu’un d’avant, avant avant, c’est à dire… personne” rappelle-t-il avant d’évoquer la seule chose en laquelle il croit : le rôle du vivant qui nous entoure… “tout ceci m’est offert et je dois être prêt à le rendre à personne qu’à lui-même“.

Se qualifiant de “militant de peu qui ne se retrouve pas dans la logique consumériste”, il rappelle à quel point il aime la modernité et ses inventions tant qu’elles soulagent la vie des gens sans créer des désirs inutiles. “La liste est longue d’une simple logique qui part en vrille, parce qu’avec le temps le simple bon sens s’est fait la malle. Que voulons nous comme vie ?“, interroge-t-il aussi.” […]

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