Une encyclopédie ?

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La documentation selon Otlet

Entreprendre aujourd’hui l’édition d’une encyclopédie (fut-ce sous la forme d’un simple blogue encyclopédique), c’est proposer des fils d’Ariane, que l’on désire éclairés, dans le labyrinthe de la Toile : tout ou presque est là, qui peut faire viatique à l’homme qui marche éveillé. Dans la droite ligne du travail de partage des savoirs entrepris dès 1998 par le philosophe Jacques Dufresne (QC) et son Encyclopédie de l’Agora (avec laquelle nous avons collaboré pendant plus de dix ans), wallonica.org se veut tant éditeur de connaissances liées à son terroir, la Wallonie (BE), que marchepied vers d’autres gisements de savoirs en ligne : vous avez le droit de savoir-s !

Si le purin coule vers le bas, pourquoi vivons-nous dans la vallée ?

C’est Terry Gilliam (L’Obs, n°2661) qui met le doigt sur une des préoccupations de wallonica.org, à savoir une inquiétude de la pensée libre devant la prolifération des diktats à l’emporte-pièce qui font le quotidien du web 2.0 (et leur écho dont résonnent sans fin les réseaux sociaux). Car, enfin, le Café du Commerce n’est pas le Jardin d’Epicure : d’abord émerveillés par le potentiel du web, aurions-nous trop vite déterré les espoirs pacifistes de Paul Otlet et d’Henri La Fontaine (plus de savoirs partagés, moins de guerres) ? Aurions-nous espéré en vain l’émergence du CRAC, le Citoyen Responsable, Actif et Critique (s’est ajouté par la suite le S de Solidaire) ? Godot ?

Quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter.

Beckett, encore. Alors, on chante ? Oui, pour mieux servir. Puisque l’Übermensch n’est pas pour demain et que la complexité fait loi, wallonica.org veut faire oeuvre utile en contribuant à cet archipel naissant sur la Toile, ces îlots de savoirs que des hommes et des femmes éditent en ligne. Le mot ‘éditer’ vaut ici son pesant de pèket : il s’agira de fédérer l’existant (relier contenus internes et externes), de faciliter l’accès aux savoirs (vulgariser les contenus experts), d’organiser la découverte (structurer la navigation), d’épauler les CRACS (permettre une lecture critique) et de maîtriser la publication (les options éditoriales sont le fruit d’un jugement personnel et l’internaute ne peut contribuer sans le contrôle d’un modérateur). Alors, on danse ? Oui, car n’est pas Diderot qui veut. Mais chacun peut faire sien le mot de Montaigne (Essais, III, 13) :

Notre bel et grand chef-d’oeuvre, c’est vivre à propos.