Une encyclopédie à nulle autre pareille ?

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Des encyclopédies reliées, on en a tous plein les greniers et si les chercheurs en neurosciences établissaient que manger un livre permettait de s’approprier son contenu, je ne doute pas que la plupart de nos souris, grosses de tous ces savoirs, seraient bien en chaire dans nos universités. Les encyclopédies en ligne ont aujourd’hui pris le relais de nos vieilles Britannica, Universalis, Larousse et autre Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers et… les souris ne sont plus les mêmes.

Comment alors faire la différence entre, d’une part, les pseudo-encyclos en ligne dont les fins commerciales ne sont pas toujours visibles de prime abord et, d’autre part, le travail sérieux et sincère des éditeurs (institutionnels ou particuliers) d’encyclos, de blogs, de sites muséaux et de magazines à contenus de qualité ?

L’internaute critique, qu’il soit wallon ou bruxellois, fera son marché selon ses convictions et ses besoins personnels. L’équipe éditoriale de wallonica.org (et de sa documenta, et de son topoguide et de sa boutique) peut juste lui exposer ici 5 spécificités qui rendent notre blog encyclo wallon… “à nul autre pareil”.

Comment font les autres ?

Les encyclopédies commerciales traditionnelles (Universalis, Britannica, Encyclopédie de Diderot & d’Alembert (sic) et autres Larousse) définissent a priori les contenus à publier en fonction d’un arbre des connaissances (= arborescence des savoirs, telle que conçue à l’époque de la rédaction de l’ouvrage), en bref : “je vais vendre des encyclopédies en porte-à-porte pendant les 150 prochaines années ; je lance d’abord une souscription pour financer l’entreprise puis je sélectionne les domaines de savoir de la table des matières afin de pouvoir tout caser ; je demande ensuite à des experts de rédiger les articles de chaque entrée et j’édite le tout avec des planches d’illustrations bien léchées. Le produit fabriqué, je lance sa promotion et je développe mon réseau commercial. L’investissement devrait être amorti en une dizaine d’années. Un siècle plus tard minimum, débarque le web et les bases de données en ligne : je m’adapte, je revends les volumes papier restants à des bouquinistes pervers, je publie mes contenus en ligne et je propose des abonnements à tous les visiteurs qui cliquent sur [en savoir plus…]”.

Les sites publicitaires avec des contenus encyclopédiques passent par là et rachètent des contenus aux précédents pour les insérer dans des pages saturées de pavés publicitaires alla Google Ads. Vous êtes un internaute curieux, vous avez cliqué sur l’annonce FaceBook d’un article sur “Ecrire fond ou fonds ?“, “Qui étaient les Esséniens ?“, “Découvrez les aquarelles érotiques de Victor Hugo : la quinzième va vous étonner“…

Et nous, comment faisons-nous ?

Nous évitons les doublons : ce qui est fait ne peut être défait… et n’est plus à faire

Chez nous, pas de doublons…

Tout ou presque est déjà dit par Shakespeare qui l’écrit dans Macbeth : “What’s done cannot be undone“. Et c’est ma voisine Josiane qui précise en faisant son trottoir : “Ce qui est fait n’est plus à faire.” De l’un et de l’autre nous tirons notre première spécificité : dans wallonica.org, les contenus sont originaux à condition de ne pas déjà exister ailleurs. Quelle utilité trouverions-nous à refaire un dossier complet sur Félicien Rops si le musée qui lui est consacré à Namur a déjà fait tout le travail ? Dans ce cas, notre travail sera plutôt de compiler des extraits significatifs du dossier namurois, de l’intégrer dans notre maillage d’hyperliens (internes ou externes), de l’éditer (commentaires, mise en forme, illustrations, appoint d’infos…), de renvoyer vers la source des contenus et de faire la promotion du résultat. A défaut, nous écrirons et documenterons un article original à plus d’un titre. C’est dans ce sens que nous comparons le blog encyclo wallonica.org à un “hub”, une plateforme de contenus qui propose autant de découvrir ses propres productions que celles d’autres acteurs des savoirs.

Nous évitons d’appartenir : nous sommes juste des vieux peaux-rouges qui ne marcheront jamais en file indienne

Plus proche de nous, c’est Achille Chavée qui a créé l’expression. Elle nous sied à ravir : pas question pour wallonica.org de servir une quelconque appartenance et on trouvera dans nos colonnes des propos qui plairont à l’un un jour, à l’autre un autre jour… selon que les convictions personnelles de l’auteur rencontrent ou non celles du lecteur. La différence entre référence et opinion reste bien entendu visible par tous : pas de confusion possible entre un article à vocation documentaire et une tribune libre. C’est Simone Weil qui le dit : “Accueillir toutes les opinions, les loger au niveau qui convient et les composer verticalement.” Nous ne faisons rien d’autre par notre travail : notre deuxième spécificité est de préférer le débat à l’idée.

Nous évitons le tout-cuit : tu gagneras ton pain à la sueur de ton front

Si cette métaphore biblique permet plusieurs interprétations, nous la lisons dans des termes précis, qui soulignent l’importance du… travail. Si le fameux pain convoité est la connaissance, l’accumulation des savoirs ne peut y être assimilée. Finalité de notre existence, la connaissance (en d’autres mots, l’appropriation de ce que nous sommes capables de concevoir du monde qui nous entoure et nous rend capables de vivre à propos), ne naît pas de l’addition des savoirs mais du travail effectué grâce à ceux-ci. C’est pourquoi notre encyclopédie n’est pas un lieu de référence traditionnel : nous préférons éditer un blog encyclo qui, à l’exhaustivité “académique”, préfère la curiosité, la sérendipité et les associations libres. Notre troisième spécificité en bref : susciter le travail sur soi et sur le monde.

Nous évitons d’être évités : on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre

La zone de chalandise de wallonica.org s’étend à toute la Francophonie (nous suivons les fréquentations du site via divers outils professionnels) et c’est dans toute la Francophonie que nous entendons promouvoir les savoirs wallons et bruxellois. Pas question, dès lors, de publier nos pages dans notre coin et de n’en vanter les avantages que dans les fêtes de quartier. Du coup, nous faisons la “tête au carré” à nos visiteurs ! Non contents de bénéficier d’un public captif (public des partenaires, public inscrit directement) et d’être actifs sur les réseaux sociaux (pages FaceBook, LinkedIn, Twitter…), nous avons structuré wallonica.org en quatre sites reliés entre eux : c’est le carré wallonica (cliquez ici pour en savoir plus). Résultat : les moteurs de recherche les plus populaires nous aiment et génèrent la majorité des visites sur nos sites, qu’ils pointent vers des articles du blog encyclo, vers des lieux documentés sur notre topoguide, vers des ressources à télécharger de la documenta ou vers des produits culturels de la boutique. Voilà notre quatrième spécificité : nous utilisons des dispositifs traditionnellement réservés aux sites commerciaux pour le plus grand bénéfice de l’éducation permanente.

Nous évitons l’exclusion : les vertus du mélange

Enfin, mélanges et métissages sont des maîtres-mots pour nous qui publions et relions indifféremment des savoirs wallons et internationaux, des articles trouvés dans la presse belge, française ou issus de la blogosphère francophone qui ne connaît pas de frontières, des ouvrages d’artisans comme d’artistes à la réputation internationale, des tribunes libres de proches comme de penseurs réputés, des initiatives de quartier comme des actions d’ONG de grande taille. Pourquoi cette absence de sélection ? Parce que c’est ça une encyclopédie et que, en plus, nous voulons profiter de l’absence de jugement de nos outils informatiques pour afficher des listes d’articles où nos Wallons et nos Bruxellois seront présents au même titre que des pensionnaires du Panthéon ! Un exemple ? Dans la catégorie “Artefacts“, Blasius, César Franck, Jean Ray, Arsène Soreil, Jean-Jacques Symul, Bénédicte Wesel et Eugène Ysaye figureront aux côtés d’Eugène Atget, Camille Claudel, Achille-Claude Debussy, Frédéric Mistral et Marcel Proust. C’est donc notre dernière particularité que de préférer relier plutôt qu’exclure, pour le plus grand bien de tous

Patrick THONART


  • L’illustration en tête d’article montre une perspective de la tour d’Eben-Ezer, dans la vallée du Geer (province de Liège)