Pourquoi wallonica.org ?

Aborder sur une des îles de l’archipel wallonica.org n’est pas un hasard et, avec l’aide de la fée Sérendipité, chacun y trouvera son compte. C’est là notre mission, définie dans la chasse-partie que nous partageons avec nos partenaires. A chaque île son trésor et il y en aura pour tout le monde… si chacun respecte notre chasse-partie, notre code d’honneur des pirates des savoirs, notre Charte de qualité.

Ces pirates des savoirs ne sont néanmoins pas des corsaires, faute de subsides suffisants (à bon entendeur…). Plongez dans l’imagier de votre enfance : les corsaires étaient des pirates du Roy, financés par celui-ci et… par les trésors qu’ils capturaient ! Mais ce sont aussi des pirates, parce qu’ils écument les mers pour chasser les savoirs plutôt que de hanter les palais de marbre où ils sont déjà “envitrinés”.

Que voilà une métaphore bien filée… jusque là : nous ne pratiquons ni le tir au mousquet, ni la pendaison et nous ne signons pas nos articles avec notre sang, malgré notre engagement. Les temps ont changé et le carré wallonica (blog, documenta, topoguide & boutique) se positionne dans un monde connecté où la technologie doit servir la liberté de pensée.

Qui plus est, notre approche encyclopédique ne vise pas à développer un site de référence supplémentaire : d’autres, dont c’est le métier, le font mieux que nous. Aujourd’hui, les musées, les universités, les institutions “à contenus”, les entreprises qui gèrent leur “capital savoir” (Knowledge Assets), tout comme des amateurs éclairés, en Wallonie-Bruxelles comme dans le reste de la Francophonie, ont déjà fait un travail formidable, matérialisé dans des sites et des portails fiables, richement documentés et équipés de bons dispositifs d’indexation et de recherche. Hélas, comme Baudelaire l’évoquait déjà…

J’ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

La vie antérieure (in Les Fleurs du mal)

…beaucoup de ces portails s’assimilent de facto à des grottes basaltiques, où souffle le vent de la science mais où, souvent, résonnent trop peu les clics des visiteurs curieux. Monsieur-et-Madame-tout-le-monde ont le clic paresseux, quand il s’agit de culture et de citoyenneté. Faut-il accuser l’outil, comme le fait si brillamment l’acteur Fabrice Luchini ?

Non. Nos fidèles le savent : de Prométhée à Icare, en passant par Adam, nos mythes fondateurs nous avertissent que l’outil n’est pas tout, qu’il n’est ni une fin, ni un dispositif suffisant. Ah ! L’illusion que l’on peut voler plus haut, toujours plus haut, grâce à des ailes artificielles. Non, plus simplement – et le message des dieux est clair – pour devenir plus humain et bien s’entendre avec soi-même – il n’est qu’un chemin : la sueur de notre front, le travail, le chemin. Dans notre cas : le travail sur les savoirs.

Comment dès lors susciter ce travail d’expérimentation des savoirs, d’appropriation active de notre culture francophone ? C’est là l’objet de notre travail d’éditeur : générer une expérience d’utilisateur qui débouche sur la curiosité, le débat et la digne humanité de chacun. C’est donc une question de “comment” (éducation permanente) et nous laissons le “quoi” à nos confrères bailleurs de contenus… en partie seulement, car wallonica.org regorge également de contenus originaux.

Nous travaillons pour l’humain dans un monde technique…

Baptisée entre nous la “méthode des deux entonnoirs“, notre méthodologie tient en trois étapes principales :

      1. LA CAPTURE. Ici, notre technique de capture des visiteurs est aussi retorse ou perverse que celle de n’importe quel acteur de e-Business, mais c’est pour la bonne cause : nous ne vendons rien. Nous mettons en oeuvre les dispositifs techniques et sociaux qui renvoient à une expérience utilisateur familière pour nos cibles : réseaux sociaux, illustrations parlantes, navigation riche, infolettres et excellente indexation sur les moteurs de recherche… C’est notre premier entonnoir qui ratisse large pour amener le futur afficionado à un premier clic pour entrer dans l’expérience wallonica et susciter le clic suivant, celui du curieux des savoirs. Les témoignages de notre Livre d’or sont éloquents à ce propos.
      2. L’ANIMATION. Après le marketing pur et dur, vient le travail d’édition et d’animation. De la veille à la publication, en passant par la sélection et la réseaugraphie, chaque détail des articles (métadonnées, texte, iconographie, mise en page, liens, fiche-qualité…) doit activer la curiosité du visiteur et l’équiper pour le débat ou la réflexion personnelle. “Il faut manger le monde” disait Nietzsche. A nous de faire mâcher les savoirs pour que le “citoyen visiteur” (diraient les révolutionnaires), s’approprie ce qu’il/elle a découvert au fil des clics. Sérendipité fait loi ! C’est le canal plus concentré qui raccorde entre eux les deux entonnoirs : le passage de toutes les turbulences cognitives.
      3. LA REDISTRIBUTION. Si wallonica.org ne se positionne pas a priori comme un site de référence, nous avons la prétention de travailler tous les jours à redistribuer la navigation de nos visiteurs vers nos collègues de Wallonie et de Bruxelles, spécialistes ou bon vulgarisateurs. Nous sélectionnons des sujets d’intérêt issus de toute la Francophonie (notre Revue de presse ratisse large) et chaque article est assorti d’une série de liens vers des sites Wallonie-Bruxelles liés au même sujet ! C’est ainsi qu’un visiteur aura lu un de nos articles sur Léonard de Vinci, trouvé via un moteur de recherche, pour découvrir, au clic suivant, des artistes de chez nous, comme Brigitte Corbisier, Bénédicte Wesel ou Raoul Ubac. C’est là notre second entonnoir.

Voilà pourquoi wallonica.org ! Alors : “Pirates des savoirs de tous les pays, unissez-vous !” Et si la démarche vous intéresse, contactez-nous…

Patrick Thonart

La chronologie de wallonica.org depuis… 2000 (et avant)

  • 1995 : au Québec, le philosophe Jacques Dufresne publie une étude sur les autoroutes de l’information et la citoyenneté appelée Après l’homme, le cyborg ; il y évoque la possible utilisation humaniste de l’hyperlien et décide de la devise de l’Agora : Vers le réel par le virtuel !
  • 1998 : avec le soutien actif du futur Premier Ministre Landry, Jacques Dufresne et son équipe, dont Hélène Laberge et Bernard Lebleu, publient ce qui restera probablement la première encyclopédie en ligne de l’histoire du web francophone : agora.qc.ca (développée en LotusNotes/Domino d’IBM). Plus tard, malgré la mode du web 2.0 et les quelques belles réussites qu’elle a suscitées (ex. wikipedia), la volonté de garder le contrôle de la qualité et de l’édition des contenus publiés est demeurée la marque de fabrique de l’Agora comme, plus tard, de wallonica.org.

  • 2000 : au cours d’une mission au Québec pour le compte de l’ULiège, Patrick Thonart (éditeur responsable de wallonica.org) rencontre Jacques Dufresne et, après plusieurs heures passées à travailler (en marchant dans les érablières), ce dernier accorde l’exclusivité du développement de l’Encyclopédie de l’Agora pour l’Europe du Nord et l’Afrique sub-saharienne.
  • 2001 : devenu Premier Ministre, Landry soutient officiellement l’Agora et, à sa demande en 2002, le bureau Andersen Consulting de Montréal estime, avec les HEC, les actifs identifiés de l’Encyclopédie de l’Agora à quelque 1,2 millions €. Bernard Landry désirait faire de l’Agora l’encyclopédie institutionnelle du Québec. Le changement de majorité au profit des libéraux québécois a sonné le glas de l’opération malgré le Rapport Gautrin qui déclarait l’Agora “première encyclopédie virtuelle, évolutive et participative en langue française.”

  • 2004 : mise en ligne de walloniebruxelles.org, première interface wallonne de l’Agora, baptisée la wallonica et (2005) promotion en Afrique francophone sub-saharienne (soutien de l’AWEX).
  • 2006 : à deux reprises, soutien officiel de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, intéressée par l’utilisation d’une encyclopédie contrôlée et éthiquement responsable dans les cyber-classes wallonnes.
  • 2007 : ancien rédacteur en chef de la revue de l’Union des Associations Internationales (créée par Otlet et La Fontaine au début du XXe), Paul Ghils rejoint l’initiative agora/wallonica où il édite en ligne la revue Cosmopolis.

  • 2008 : la Province de Liège (via sa Haute-Ecole) soutient officiellement l’initiative wallonica.
  • 2010 : la wallonica est migrée en PHP/MySQL (logiciel libre) et désormais publiée à l’adresse https://wallonica.org. En 2011, la revue Cosmopolis rejoint également les nouvelles pages de wallonica.org, désormais éditée grâce à des logiciels libres ; quelques abonnés ou contributeurs prestigieux soutiennent l’initiative agora (Edgar Morin, Michel Serres, Stéphane Hessel…).
  • 2012 : au Québec, Bernard Lebleu lance une nouvelle interface “propriétaire” pour agora.qc.ca et Patrick Thonart migre wallonica.org sur une plateforme Open Source : WordPress qui “propulse” plus de 43 % des sites web dans le monde (chiffres 2021). Basée en Fédération Wallonie-Bruxelles, à Liège, wallonica.org est désormais autonome et wallonne.

  • 2018 : la marque wallonica® est déposée sous le numéro 1385539 à l’Office Benelux de la propriété intellectuelle.
  • 2019 : création de l’asbl wallonica ; modeste soutien officiel de la Fédération Wallonie-Bruxelles (1 subside) et lancement des différents services du kiosque ; lancement du réseau d’édition coopératif des Maisons Jaucourt à travers la Wallonie et Bruxelles.
    Philippe Vienne publie son premier article. Depuis, il ne désarme pas et intervient chaque semaine comme contributeur bénévole. Si sa formation d’historien de l’art s’avère très utile, les autres qualités de Philippe le rendent incontournable : romancier, photographe et amateur de rock…
  • 2020 : développement du carré wallonica: [encyclo + documenta + topoguide + boutique].
  • 2021 : le cap symbolique des 1.000 articles est atteint !
  • 2022 : la vocation d’organisation à but non lucratif de l‘ASBL wallonica est reconnue par FaceBook qui la fait figurer dans la liste des bénéficiaires de son dispositif de collecte de fonds, aux côtés de MSF et de la Croix-Rouge Internationale. Chacun peut désormais lancer une collecte de fonds FaceBook au bénéfice de wallonica.org !
  • 2023 : lancement du 5ème pilier de l’édifice wallonica, un portail entièrement consacré à la poésie : poetica.wallonica.org. Le poète wallon Karel Logist rejoint l’équipe d’édition de la poetica : un article = un poème…

On travaille ensemble ?

Une encyclopédie à nulle autre pareille ?

Des encyclopédies reliées, on en a tous plein les greniers et si les chercheurs en neurosciences établissaient que manger un livre permettait de s’approprier son contenu, je ne doute pas que la plupart de nos souris, grosses de tous ces savoirs, seraient bien en chaire dans nos universités. Les encyclopédies en ligne ont aujourd’hui pris le relais de nos vieilles Britannica, Universalis, Larousse et autre Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers et… les souris ne sont plus les mêmes.

Comment alors faire la différence entre, d’une part, les pseudo-encyclos en ligne dont les fins commerciales ne sont pas toujours visibles de prime abord et, d’autre part, le travail sérieux et sincère des éditeurs (institutionnels ou particuliers) d’encyclos, de blogs, de sites muséaux et de magazines à contenus de qualité ?

L’internaute critique, qu’il soit wallon ou bruxellois, fera son marché selon ses convictions et ses besoins personnels. L’équipe éditoriale de wallonica.org (et de sa documenta, et de son topoguide et de sa boutique) peut juste lui exposer ici 5 spécificités qui rendent notre blog encyclo wallon… “à nul autre pareil”.

Comment font les autres ?

Les encyclopédies commerciales traditionnelles (Universalis, Britannica, Encyclopédie de Diderot & d’Alembert (sic) et autres Larousse) définissent a priori les contenus à publier en fonction d’un arbre des connaissances (= arborescence des savoirs, telle que conçue à l’époque de la rédaction de l’ouvrage), en bref : “je vais vendre des encyclopédies en porte-à-porte pendant les 150 prochaines années ; je lance d’abord une souscription pour financer l’entreprise puis je sélectionne les domaines de savoir de la table des matières afin de pouvoir tout caser ; je demande ensuite à des experts de rédiger les articles de chaque entrée et j’édite le tout avec des planches d’illustrations bien léchées. Le produit fabriqué, je lance sa promotion et je développe mon réseau commercial. L’investissement devrait être amorti en une dizaine d’années. Un siècle plus tard minimum, débarque le web et les bases de données en ligne : je m’adapte, je revends les volumes papier restants à des bouquinistes pervers, je publie mes contenus en ligne et je propose des abonnements à tous les visiteurs qui cliquent sur [en savoir plus…]”.

Les sites publicitaires avec des contenus encyclopédiques passent par là et rachètent des contenus aux précédents pour les insérer dans des pages saturées de pavés publicitaires alla Google Ads. Vous êtes un internaute curieux, vous avez cliqué sur l’annonce FaceBook d’un article sur “Ecrire fond ou fonds ?“, “Qui étaient les Esséniens ?“, “Découvrez les aquarelles érotiques de Victor Hugo : la quinzième va vous étonner“…

Et nous, comment faisons-nous ?

Nous évitons les doublons : ce qui est fait ne peut être défait… et n’est plus à faire

Chez nous, pas de doublons…

Tout ou presque est déjà dit par Shakespeare qui l’écrit dans Macbeth : “What’s done cannot be undone“. Et c’est ma voisine Josiane qui précise en faisant son trottoir : “Ce qui est fait n’est plus à faire.” De l’un et de l’autre nous tirons notre première spécificité : dans wallonica.org, les contenus sont originaux à condition de ne pas déjà exister ailleurs. Quelle utilité trouverions-nous à refaire un dossier complet sur Félicien Rops si le musée qui lui est consacré à Namur a déjà fait tout le travail ? Dans ce cas, notre travail sera plutôt de compiler des extraits significatifs du dossier namurois, de l’intégrer dans notre maillage d’hyperliens (internes ou externes), de l’éditer (commentaires, mise en forme, illustrations, appoint d’infos…), de renvoyer vers la source des contenus et de faire la promotion du résultat. A défaut, nous écrirons et documenterons un article original à plus d’un titre. C’est dans ce sens que nous comparons le blog encyclo wallonica.org à un “hub”, une plateforme de contenus qui propose autant de découvrir ses propres productions que celles d’autres acteurs des savoirs.

Nous évitons d’appartenir : nous sommes juste des vieux peaux-rouges qui ne marcheront jamais en file indienne

Plus proche de nous, c’est Achille Chavée qui a créé l’expression. Elle nous sied à ravir : pas question pour wallonica.org de servir une quelconque appartenance et on trouvera dans nos colonnes des propos qui plairont à l’un un jour, à l’autre un autre jour… selon que les convictions personnelles de l’auteur rencontrent ou non celles du lecteur. La différence entre référence et opinion reste bien entendu visible par tous : pas de confusion possible entre un article à vocation documentaire et une tribune libre. C’est Simone Weil qui le dit : “Accueillir toutes les opinions, les loger au niveau qui convient et les composer verticalement.” Nous ne faisons rien d’autre par notre travail : notre deuxième spécificité est de préférer le débat à l’idée.

Nous évitons le tout-cuit : tu gagneras ton pain à la sueur de ton front

Si cette métaphore biblique permet plusieurs interprétations, nous la lisons dans des termes précis, qui soulignent l’importance du… travail. Si le fameux pain convoité est la connaissance, l’accumulation des savoirs ne peut y être assimilée. Finalité de notre existence, la connaissance (en d’autres mots, l’appropriation de ce que nous sommes capables de concevoir du monde qui nous entoure et nous rend capables de vivre à propos), ne naît pas de l’addition des savoirs mais du travail effectué grâce à ceux-ci. C’est pourquoi notre encyclopédie n’est pas un lieu de référence traditionnel : nous préférons éditer un blog encyclo qui, à l’exhaustivité “académique”, préfère la curiosité, la sérendipité et les associations libres. Notre troisième spécificité en bref : susciter le travail sur soi et sur le monde.

Nous évitons d’être évités : on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre

La zone de chalandise de wallonica.org s’étend à toute la Francophonie (nous suivons les fréquentations du site via divers outils professionnels) et c’est dans toute la Francophonie que nous entendons promouvoir les savoirs wallons et bruxellois. Pas question, dès lors, de publier nos pages dans notre coin et de n’en vanter les avantages que dans les fêtes de quartier. Du coup, nous faisons la “tête au carré” à nos visiteurs ! Non contents de bénéficier d’un public captif (public des partenaires, public inscrit directement) et d’être actifs sur les réseaux sociaux (pages FaceBook, LinkedIn, Twitter…), nous avons structuré wallonica.org en quatre sites reliés entre eux : c’est le carré wallonica (cliquez ici pour en savoir plus). Résultat : les moteurs de recherche les plus populaires nous aiment et génèrent la majorité des visites sur nos sites, qu’ils pointent vers des articles du blog encyclo, vers des lieux documentés sur notre topoguide, vers des ressources à télécharger de la documenta ou vers des produits culturels de la boutique. Voilà notre quatrième spécificité : nous utilisons des dispositifs traditionnellement réservés aux sites commerciaux pour le plus grand bénéfice de l’éducation permanente.

Nous évitons l’exclusion : les vertus du mélange

Enfin, mélanges et métissages sont des maîtres-mots pour nous qui publions et relions indifféremment des savoirs wallons et internationaux, des articles trouvés dans la presse belge, française ou issus de la blogosphère francophone qui ne connaît pas de frontières, des ouvrages d’artisans comme d’artistes à la réputation internationale, des tribunes libres de proches comme de penseurs réputés, des initiatives de quartier comme des actions d’ONG de grande taille. Pourquoi cette absence de sélection ? Parce que c’est ça une encyclopédie et que, en plus, nous voulons profiter de l’absence de jugement de nos outils informatiques pour afficher des listes d’articles où nos Wallons et nos Bruxellois seront présents au même titre que des pensionnaires du Panthéon ! Un exemple ? Dans la catégorie “Artefacts“, Blasius, César Franck, Jean Ray, Arsène Soreil, Jean-Jacques Symul, Bénédicte Wesel et Eugène Ysaye figureront aux côtés d’Eugène Atget, Camille Claudel, Achille-Claude Debussy, Frédéric Mistral et Marcel Proust. C’est donc notre dernière particularité que de préférer relier plutôt qu’exclure, pour le plus grand bien de tous

Patrick THONART


  • L’illustration en tête d’article montre une perspective de la tour d’Eben-Ezer, dans la vallée du Geer (province de Liège)

Revitalisons le mouvement encyclopédiste !

BENARD, Essai d’une distribution généalogique des sciences et des arts principaux (1780) © BnF

On peut vivre sans philosophie. Mais pas si bien” (Jankelevitch). On connaît moins bien sans savoir, en tout cas, et cela nous pousse à travailler à l’accès des savoirs existant en Wallonie-Bruxelles et à l’activation de toutes les curiosités individuelles. Au début du XXe siècle, les Internationalistes étaient convaincus que connaître sa culture et celle de l’Autre aiguisait le sens critique des deux, enlevait toute envie de le tuer ou de le torturer et rendait à chacun son identité. C’est dans ce contexte que le Belge Paul Otlet a inventé la Classification Décimale Universelle (encore en usage dans nos bibliothèques francophones) et mis en oeuvre un “web de papier” en classant tous les ouvrages de savoir qu’il rencontrait ; son ami, Henri La Fontaine a par ailleurs milité pour un modèle de société des nations qui préfigurait nos Nations Unies. Il a reçu le prix Nobel de la Paix en 1913. Ont-ils eu raison trop tôt ? Nous continuons à le penser…

C’est pourquoi notre quatrième objectif est de militer pour le droit de savoir-s dans toutes nos actions, d’être présents sur tous les fronts qui sont accessibles à notre initiative et de marcher aux côtés de tous ceux qui, comme nous, pensent que le citoyen responsable actif et critique est l’avenir de l’Humain…

Diderot (encore lui) & wallonica, même combat ! “En effet, le but d’une Encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur la surface de la terre, d’en exposer le système général aux hommes avec qui nous vivons, & de le transmettre aux hommes qui viendront après nous ; afin que les travaux des siècles passés n’aient pas été des travaux inutiles pour les siècles qui succéderont ; que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même temps plus vertueux & plus heureux, & que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain.”   (1755)


Nos objectifs :

Mutualisons la création de contenus wallons !

“Nous protégeons moins nos mystères, On laisse moins faire le hasard…” (Brel) et c’est volontairement. Nous n’adhérons pas aux croyances selon lesquelles l’Internet s’auto-régulerait et selon lesquelles laisser tous les auteurs en ligne se corriger mutuellement (le web 2.0) garantirait un web exempt de fausses informations, d’approximations peu critiques et de propos haineux. Nous avons opté pour une édition contrôlée de tous nos contenus et nous relayons seulement des publications dont l’auteur ou l’éditeur responsable est identifié. Par contre, autre bonne nouvelle, nous découvrons chaque jour des contributeurs qui désirent apporter du nouveau en ligne, du beau et du bon…

C’est pourquoi notre troisième objectif est de lancer un réseau d’édition coopératif où chaque contributeur est accompagné dans ses premiers pas puis libre de publier ensuite, pourvu que soient respectées nos règles de fonctionnement.

A nous de recruter des auteurs de qualité, de les accompagner, de leur indiquer nos Bonnes Pratiques et de fixer des règles d’édition critique en accord avec la liberté absolue de conscience ; à vous de prendre le plaisir de lire et de découvrir…


Nos objectifs :

Drainons l’attention des utilisateurs du web vers les savoirs !

© Warner Bros.

Moi, je sais tous tes sortilèges, Tu sais tous mes envoûtements…” (Brel) et, à force d’écumer les pages les plus reculées de la Toile et de surfer chaque jour sur les hyperliens, nous avons une bonne nouvelle (en moins de trois clics) : traditionnellement réservées au commerce en ligne, des techniques existent pour capter les visites d’internautes de 7 à 77 ans. Celles-ci sont néanmoins rarement utilisées pour le bénéfice de l’éducation permanente et de l’utilité publique…

C’est pourquoi notre deuxième objectif est de développer une batterie de services intégralement reliés à des contenus de l’encyclopédie, qu’il s’agisse de notre kiosque (tribune, revue de presse, agenda en ligne, boutique, forum d’initiatives ou banque de ressources) ou de notre présence active sur les médias sociaux. Nous comptons ainsi capter les internautes et drainer leurs clics vers l’encyclopédie.

A nous de tweeter, de poster, de liker, de sharer, de caster, d’e-shopper et de faire toutes ces sortes de choses pour attirer votre attention ; à vous d’atterrir dans l’encyclopédie sans vous en douter et de ne pas bouder votre plaisir ensuite…


Nos objectifs :

Fédérons l’accès gratuit aux savoirs wallons en ligne !

“Bien sûr nous eûmes des orages…” (Brel) mais après vingt ans d’encyclopédies en ligne, notre volonté de publier demeure vivante. Dans ces terres wallonnes et bruxelloises, là où vivent ces belges Francophones, wallonica.org n’est pas seule à partager en ligne des contenus de qualité. Reste que les sites les mieux intentionnés n’ont pas tous la même visibilité pour monsieur ou madame tout-le-monde, pour vous et moi (et pour nos moteurs de recherche).

C’est pourquoi notre premier objectif est d’animer en continu un hub encyclopédique, un concentrateur, une plateforme qui donne accès vers les savoirs wallons, là où ils sont le mieux documentés, par nous ou par d’autres éditeurs.

A nous de veiller, de collecter, de traiter, de relier et d’éditer, avec un regard critique et créatif ; à vous de découvrir et de pratiquer activement votre curiosité…


Nos objectifs :

Un travail nécessaire…

L’équipe de Paul Otlet vers 1900 © Mundaneum

wallonica est une initiative d’intérêt public qui facilite l’accès gratuit aux savoirs wallons et ce, grâce aux techniques et méthodes habituellement réservées à l’e-Business. Pour ce faire, l’asbl wallonica veille à la croissance continue du blog encyclo wallonica.org et développe en parallèle un réseau coopératif d’édition.
Conçu pour drainer ses visiteurs vers les contenus de l’encyclopédie, le kiosque wallonica propose déjà : un agenda partagé, une tribune libre, une revue de presse, un forum des initiatives d’intérêt public et plusieurs liens de réseautage social, tous reliés à l’encyclopédie. Par ailleurs, la marque wallonica® est déposée et associée à sept critères de qualité.

A terme, l’initiative sera mutualisée avec d’autres initiatives de culture active, pour peu qu’elles adhèrent aux valeurs de wallonica et qu’elles deviennent membre du réseau coopératif.

Demain matin déjà, wallonica.org sera votre porte d’entrée (un hub) vers les meilleurs savoirs wallons et francophones : des produits locaux ! Parce que c’est utile pour vous ou parce que vous avez trouvé les liens sur vos réseaux sociaux, vous visiterez un des sous-sites du kiosque et vous ferez le clic en plus, celui qui vous mènera droit dans l’encyclopédie. Alors, place à la découverte des articles de wallonica.org ou de ceux de nos confrères vers lesquels nous renvoyons par des liens utiles. Sérendipité, quand tu nous tiens !

Devoir de savoir-s : la vie est vraiment trop courte, pour finir idiot…

Ça vous met à l’aise, vous, le monde comme il va aujourd’hui ? Le désarroi est pourtant facile face à la désinformation galopante, un consumérisme bêtifiant, un modèle de société globalisée qui scie la branche sur laquelle elle est assise, des obscurantismes qui reprennent du poil de la Bête et des partis totalitaires trop vite banalisés : les raisons sont donc multiples de se mobiliser ! L’éducation permanente, la pratique quotidienne de la culture et la culture du débat sont et restent pour nous un engagement jouable… en ligne aussi !

Visibilité des savoirs wallons : il y a de trop belles choses par chez nous, pour ne pas en faciliter l’accès…

wallonica.org utilise, pour le bien public, des techniques souvent réservées au commerce en ligne et propose des services reliés à l’encyclopédie. Ainsi, nous drainons vos clics vers nos contenus. A nous de tweeter, de poster, de liker, de sharer, de caster, d’e-shopper et de faire toutes ces sortes de choses pour attirer votre attention. A vous d’atterrir dans l’encyclopédie sans vous en douter et de ne pas bouder votre plaisir ensuite !

Edition coopérative : il y a trop de savoirs encore cachés, pour ne pas les publier ensemble…

Nous dénichons chaque jour des particuliers ou des organisations qui désirent publier en ligne, du beau et du bon… C’est pourquoi nous lançons un réseau d’édition coopératif où chaque contributeur est d’abord accompagné puis libre de publier ensuite, pourvu que soient respectées les règles que nous respectons aussi. A nous de recruter des auteurs de qualité, de les accompagner et de fixer ensemble des règles d’édition critique, en accord avec la liberté absolue de conscience. A vous le plaisir de lire et de découvrir !

Partageons nos sept critères de qualité !

Hokusai, Masques de danseurs © DR

Notre cinquième objectif est de pratiquer conjointement et de promouvoir sept critères de qualité :

    1. Ingénierie pertinente ;
    2. Edition critique ;
    3. Animation continue ;
    4. Utilité publique ;
    5. Autonomie financière ;
    6. Liberté absolue de conscience ;
    7. Reproductibilité documentée.

Nos objectifs :

Il est encore temps !

HURLEY, Frank, Musroom Ice Formation, Antarctica (1912)
© Frank Hurley (1912)

Le temps presse mais…il est encore temps !

Nous vivons tous une époque où, chaque jour, à travers les médias, nous sommes confrontés à autant d’alertes millénaristes que de nouvelles réjouissantes évoquant des initiatives généreuses, qui œuvrent à la pérennisation de la race humaine et à son évolution, voire à son épanouissement. Il en va ainsi, par exemple, du réseau des villes en transition (Rob Hopkins) présent en Belgique francophone, qui veut provoquer et fédérer des initiatives citoyennes pour accompagner la résilience des villes face à une approche trop cynique de l’économie et au dérèglement climatique. Toutes les générations se retrouvent dans ce mouvement qui, il est important de le dire, n’aurait pu fonctionner efficacement sans le web…

Par ailleurs, nous avons la chance d’entrevoir la complexité du monde où nous vivons et nous réalisons que l’urgence climatique n’est qu’un des multiples chantiers où l’action et l’engagement sont désormais nécessaires. L’éducation permanente, la culture et la diffusion des savoirs en ligne constituent un ensemble en péril, où il est impérieux que, d’une part, les pouvoirs publics prennent des mesures concrètes et que, d’autre part, les citoyens responsables participent à l’effort, en mutualisant leurs initiatives. Il n’est pas trop trop tard mais il est grand temps…

Comment bien se réveiller demain matin…

Ensemble, nous pouvons agir et favoriser l’accès à la culture et au sens critique : deux atouts d’une société où la liberté absolue de conscience n’est pas encore un crime…

  1. PLAN WALLONICA : dressons ensemble un plan d’actions mutualisées pour faire de votre organisation un acteur structuré du droit de savoir-s. Notre expérience avec votre expérience…
  2. DUO ENCYCLO : mutualisons votre promotion avec notre module de ‘marketing culturel’ à… 25€ !
  3. NOUS SOUTENIR : le nerf de la guerre est aussi (souvent) le nerf de la paix : notre indépendance et la pérennité de notre travail ont un coût quotidien. Vous pouvez nous aider en nous soutenant financièrement. Merci déjà…

Droit de savoir-s : un engagement d’aujourd’hui ?

Nous, on s’engage ! L’heure est à l’action et toutes les actions ne se mènent pas dans la rue. Pour chacun, le désarroi est aisé face à une désinformation galopante, un consumérisme bêtifiant, un modèle de société globalisée qui scie la branche sur laquelle elle est assise, des obscurantismes qui reprennent du poil de la Bête et des partis totalitaires trop vite banalisés : les raisons sont donc multiples de se mobiliser !
Mais comment faire, où donner de la tête pour ne pas donner du canon ? Comment réaffirmer utilement sa volonté de coopérer activement à la construction d’une société plus dignement humaine, plus simplement généreuse et plus naturellement pérenne. Sur ce terrain-là, l’éducation permanente et la culture sont des garde-fous qui restent à notre portée : activer les curiosités, alimenter les débats et mettre en réseau les (res)sources wallonnes disponibles en ligne, voilà des actions à mener au quotidien. Chez wallonica.org, on se consacre à cinq objectifs :

  1. Fédérons l’accès gratuit aux savoirs wallons en ligne !
  2. Drainons l’attention des utilisateurs du web vers les savoirs !
  3. Mutualisons la création de contenus wallons !
  4. Revitalisons le mouvement encyclopédiste !
  5. Partageons nos sept critères de qualité !
    1. Ingénierie pertinente ;
    2. Edition critique ;
    3. Animation continue ;
    4. Utilité publique ;
    5. Autonomie financière ;
    6. Liberté absolue de conscience ;
    7. Reproductibilité documentée.

Urgence ! Alors, on danse ?

© DR

“Maintenant on pourrait presque enseigner aux enfants dans les écoles comment la planète va mourir, non pas comme une probabilité mais comme l’histoire du futur. On leur dirait qu’on a découvert des feux, des brasiers, des fusions, que l’homme avait allumés et qu’il était incapable d’arrêter. Que c’était comme ça, qu’il y avait des sortes d’incendie qu’on ne pouvait plus arrêter du tout. Le capitalisme a fait son choix : plutôt ça que perdre son règne.” (Marguerite Duras)

 

Education permanente : demain, le consomtariat ?

Personne ne se réjouit de constater que le niveau culturel des citoyens diminue de manière critique au point de laisser le champ libre aux pires obscurantismes (politiques populistes, montée des extrêmes, dictatures renouvelées…), soutenus par la passivité de cette “foule” indistincte que Voltaire haïssait, ce “consomtariat” annoncé par Bard & Söderqvist dès 2000. Des exemples ?

    • Aujourd’hui, des dirigeants européens peuvent impunément exclure des “types” de citoyens selon leur race, leurs opinions ou leurs orientations privées, et ce explicitement, dans des déclarations gouvernementales.
    • En Belgique même, des formations d’extrême-droite, des hommes politiques aux affinités antidémocratiques avérées, ont été largement plébiscités à l’occasion des élections de 2019.
    • Au quotidien, tous nos enseignants déplorent une authentique diminution des capacités des enfants et des adolescents, à apprendre de manière structurée d’abord, à exercer leur sens critique ensuite…

Valorisation du patrimoine : à nos chers disparus…

De grandes quantités d’objets de culture non digitalisés disparaissent, sont enterrés dans des réserves sombres et/ou ne sont pas disponibles pour tous, alors qu’ils représentent l’identité des francophones de notre pays et un cadre de référence (culturelle) partagé pour tout citoyen responsable. Des exemples ?

    • Quantités d’archives physiques (papier ou multimédia), intéressantes pour tous, dorment dans les “sommiers” des bibliothèques et des institutions locales faute d’être digitalisées et organisées pour une publication en ligne.
    • Combien d’ouvrages sur la Wallonie et Bruxelles, de recueils de poèmes ou de nouvelles d’auteurs francophones de Belgique, d’études et de monographies éclairantes sur nos régions, de catalogues d’exposition ou de brochures informatives bien documentées ne sont pas indisponibles au grand public parce que désormais hors édition, épuisés et/ou pas réédités faute d’un succès commercial suffisant ?
    • Combien d’entre eux méritent d’être exhumés et ne le sont pas, simplement parce que leurs responsables “ne savent pas par quel bout commencer” ?

Visibilité des initiatives : suivez le guide…

Un grand nombre d’initiatives existent, qui publient en ligne des savoirs de qualité mais… que trop peu de monde connaît. C’est noble de publier de belles choses mais c’est gênant qu’elles ne servent qu’à certaines communautés d’utilisateurs, au détriment du reste des citoyens de Wallonie et de Bruxelles. Un exemple ?

    • Beaucoup de nos musées, de lieux de Mémoire et autres “conservatoires” garants de notre identité et de notre culture n’ont pas manqué de créer des sites documentaires en ligne, rendant virtuellement publics des documents et des informations d’intérêt, propres à donner des envies de visites ‘dans le monde réel’. Combien d’entre eux ne réussissent pas à obtenir la visibilité qu’ils visaient faute d’être réseautés avec les autres initiatives en Wallonie et à Bruxelles. Plusieurs études de prospective ont clairement établi que le réflexe du “chacun pour soi” wallon était contre-productif et qu’il fallait tout faire sauf se regarder en chiens de faïence. Mutualiser le marketing culturel de nos savoirs s’avère être la solution la plus efficace pour “que nos neveux, devenant plus instruits, deviennent en même tems plus vertueux & plus heureux, & que nous ne mourions pas sans avoir bien mérité du genre humain.” (Diderot, 1755).

Alors, on danse ?

Rien que ces trois enjeux citoyens justifieraient déjà notre existence : un hub encyclo qui draine les visites d’utilisateurs dans toute la Wallonie et Bruxelles et les aiguille vers les savoirs wallons, là où ils sont le plus accessibles et le mieux documentés. C’est ainsi que nous mettons en oeuvre trois projets de développement de notre initiative :

    1. développer un réseau d’édition coopérative à travers la Wallonie et Bruxelles (le réseau des Maisons Jaucourt) ;
    2. fédérer (mettre en réseau) les savoirs des communes, des villes, des provinces et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur un hub unique qui redistribue les visiteurs vers chacun des éditeurs de contenus;
    3. accompagner les pouvoirs publics à chaque niveau, tout comme les organisations privées, avec des pratiques et méthodes professionnelles de gestion documentaire qui leur permettent de publier leurs contenus et d’en faire le “marketing culturel”.

Parlons-en…