Dix films pour envoyer votre psy se faire soigner

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“Tuer le psy, coucher avec, ne plus pouvoir se passer du divan… autant de scénarios qui ont donné lieu à des films. Si Hitchcock a ouvert les portes de l’inconscient, il a été suivi par quelques autres, et pas des moindres. Un jour, Hollywood découvrit Freud… C’est Alfred Hitchcock, le premier, qui, en 1945, remplace la figure du détective par un autre « enquêteur », le psychanalyste, dans La Maison du Dr Edwardes, en choisissant comme scénariste Ben Hecht qui consultait fréquemment des psys célèbres, et en créditant même au générique comme conseiller l’analyste de son producteur David O. Selznick.​..

Vinrent, ensuite, dans le même genre, noir et psy, Double énigme, de Robert Siodmak (1946), Le Secret derrière la porte, de Fritz Lang (1948), et Le Mystérieux Docteur Korvo, d’Otto Preminger (1949), où Gene Tierney est innocentée d’un crime grâce à son mari psychiatre. Après Soudain l’été dernier (Joseph L. Mankiewicz, 1959), où il faudrait plusieurs divans pour apaiser la haine entre Katharine Hepburn et Elisabeth Taylor, John Huston réalise le seul biopic à ce jour du père de la psychanalyse avec Freud, passions secrètes (1961). Dans tous ces films (et, bien plus tard, dans La Chambre du fils, de Nanni Moretti), on ne plaisante pas avec la thérapie.

Puis vint Woody Allen, névrosé en chef, accro au divan, sachant en montrer la beauté introspective (Une autre femme, 1988), mais aussi le ridicule (Annie Hall, 1977) jusqu’à se moquer de ses pouvoirs… magiques (le sketch Le Complot d’Œdipe dans New York Stories, 1989). Depuis ce génie de Woody qui a dit “Mes films sont une sorte de psychanalyse sauf que c’est moi qui suis payé et cela change tout“, le cinéma a pris de grandes libertés avec la figure du praticien, le transformant en personnage comique, en pauvre type manipulé, en sale type manipulateur ou en… psychopathe. Nous avons choisi dix films où un psy devrait d’urgence prendre rendez-vous chez un confrère…

    1. Effets secondaires, de Steven Soderbergh (2013) : Dans le monde de Soderbergh, où les apparences sont trompeuses et les ordonnances plus légales que médicales, le docteur Jude Law n’est pas très bon en analyse. Il faut dire qu’avoir Rooney Mara comme patiente et Catherine Zeta-Jones pour consœur n’aide pas à avoir les idées claires.
    2. A Dangerous Method, de David Cronenberg (2011) : Il était une fois Sigmund Freud (Viggo Mortensen), Carl Gustav Jung (Michael Fassbender) et Sabina Spielrein (Keira Knightley). Une fascinante triangulaire où la règle première (ne pas coucher avec sa patiente) est allègrement enfreinte.
    3. Petites Confidences (à ma psy), de Ben Younger (2006) : Pas commode de rester d’une absolue neutralité quand votre patiente de 40 ans vous raconte, en détails, pourquoi elle aime votre fils de 20 ans… Avec Meryl Streep qui écoute les confidences salées d’Uma Thurman, ce divan recèle de sacrés ressorts comiques !
    4. Sixième Sens, de M. Night Shyamalan (2000) : Bruce Willis tente d’aider un jeune garçon qui voit des fantômes. Mais a-t-on encore le droit de pratiquer quand on est… ? Ah mince, on ne peut rien dire. Secret professionnel.
    5. Mafia Blues, d’Harold Ramis (1999) : Une analyse prend du temps, tout le monde le sait. Sauf Robert de Niro, parrain de la mafia atteint de bouffées d’angoisse, qui exige d’être guéri de son truc inconscient en un temps record. La tête de Billy Crystal ! C’est fou comme ce psy désabusé va se remettre à croire dur comme fer à son métier !
    6. Le Silence des agneaux, de Jonathan Demme (1991) : On le rappelle à ceux qui l’ont oublié ou carrément occulté : Hannibal « le cannibale » Lecter est psy de profession…
    7. Habemus papam, de Nanni Moretti (2011) : Le pape fait un déni… Face à lui, un psychothérapeute qui a de drôles de méthodes, comme d’initier les cardinaux au volley-ball ! Devant la psychanalyse, grande religion du XXe siècle, Nanni Moretti reste un merveilleux incrédule.
    8. Will Hunting, de Gus Van Sant (1997) : “Ce n’est pas ta faute. Ce n’est pas ta faute. Ce n’est pas ta faute.” Robin Williams vient au secours du jeune surdoué Matt Damon, mais c’est aussi le patient qui sauve le médecin.
    9. Pulsions, de Brian de Palma (1980) : Quand de Palma veut rendre hommage à Psychose de Hitchcock, il choisit une blonde qui poignarde et un psychanalyste. Sans vous spoiler, sachez qu’avec lui, la notion de transfert est surprenante…
    10. Généalogies d’un crime, de Raoul Ruiz (1996) : Est-ce vraiment un crime de tuer sa psy ? Ce grand malin de Ruiz mêle libre arbitre, manipulation et ironie dans ce thriller où Deneuve se dédouble. Freud aurait adoré.”

Lire l’article original -avec pubs- de Guillemette ODICINO dans TELERAMA.FR (3 décembre 2016)


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