L’article ci-dessous est la transcription intégrale d’un opuscule aujourd’hui disparu : LOUSSE E., Le Moyen-Âge (Paris : Desclée de Brouwer, 1944). Le professeur Emile LOUSSE (1905-1986) enseignait à l’Université catholique de Louvain (diplomatique, histoire du droit). Un bouquiniste avisé commentait : “Petit miracle : l’auteur, professeur à l’Université de Louvain, raconte le Moyen-âge (chrétien, bien entendu) en 27 pages.” Et de mettre en vente l’ouvrage si miraculeux au prix de… 2 €.
Obtenue frauduleusement pendant mon service militaire, en 1986, notre copie provient de la bibliothèque du Service d’Education à l’Armée. Tout un programme… “Tout un programme” également l’angle ouvertement lyrique et religieux choisi par l’auteur pour expliquer ce qu’était le Moyen-Âge (si peu) et ce que devrait être une société chrétiennement régie (beaucoup plus).
Pour lever toute équivoque : nous partageons ce document par souci documentaire (à savoir, le sauver des souris et provoquer le débat) mais pas par adhésion au propos qui, manifestement, ne supposait aucune contradiction. Il nous semblait important de partager ce type de texte historisant qui fit autorité… en son temps, tout en nous distançant d’un argumentaire interne à la foi chrétienne. En effet, parmi les différents discours offerts au citoyen critique pour explorer le monde qui l’entoure, il en est qui se fondent sur eux-mêmes et valident d’autorité leur propos (“c’est vrai puisque Bossuet l’a dit“, “comment le nier puisque c’est Saint Paul qui l’affirme“) : c’est le cas de l’approche dogmatique assénée ici par le professeur Lousse. D’où l’intérêt de goûter ce texte dans son jus : comment mieux montrer à nos enfants les mentalités qui ont présidé un temps à l’histoire de notre pays ? Comment mieux les rassurer ensuite en leur montrant combien les choses ont changé et que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ? Comment ça, pas partout… ?
Reste que nous nous engageons, chez wallonica, à ne pas vous affirmer quoi que ce soit de cette manière, simplement parce que c’est le Missel romain qui le dit, Jean-Jacques Crevecoeur ou n’importe quel autre théoricien, fut-il élu (relisez la lettre d’Arno à Donald Trump ou celle de John Cleese aux américains). Parlons-en d’abord…