MONSAINGEON : Richter l’insoumis (1998)

Temps de lecture : 2 minutes >

MONSAINGEON Bruno, Richter l’insoumis (documentaire, 1998)

Faire un film sans images, telle est l’impasse a priori sans issue à laquelle je me suis longtemps heurté pendant l’intense période de gestation de ce “Richter, l’insoumis”, le dernier en date des grands fauves de la musique auxquels j’ai passionnément désiré consacrer les ressources émotionnelles que je me sentais capable de communiquer sous une forme cinématographique. Lorsque Richter et moi avons commencé à travailler à ce projet, dans son esprit il ne pouvait être question de caméra, et ce n’est qu’après près de deux ans d’un contact presque quotidien avec lui que je suis enfin parvenu à élaborer une structure de tournage qui lui soit acceptable. Je me suis largement exprimé par ailleurs à ce sujet […] et n’y reviendrai pas ici. Cependant, quelles étaient les alternatives possibles? Utiliser les entretiens que j’enregistrais au magnétophone avec Richter comme narration d’un film exclusivement constitué d’archives de concerts, et au cours duquel pas une fois sa voix ne pourrait être identifiée avec un visage? Oui, j’aurais pu sans doute tirer de cette méthode un joli petit film documentaire traditionnel, mais qui n’aurait rien eu à voir avec la grande fresque que j’avais l’ambition de réaliser. Sinon, avoir recours à des témoignages? C’était là la méthode facile qui, à partir d’une thèse suffisamment vigoureuse, aurait permis de révéler les tensions et contradictions présentes dans la vie de tout artiste, de ficeler en réalité un gentil programme de “télévision” bien objectif, avec tout l’assortiment conventionnel des jugements critiques “pour” et “contre”, du débat, et débouchant, comme presque toujours, sur l’hagiographie. Je résistais à cette idée de toutes mes fibres. Je faisais un film sur un personnage hors-normes qui était le contraire de la convention, qui n’avait rien de “gentil”, et si “tensions et contradictions” il y avait, elles apparaîtraient bien d’elles-mêmes dans les propos que je lui ferais tenir, dans sa manière toute personnelle, pleine d’humour et d’amertume de raconter sa propre histoire. Il n’y aurait ni apport extérieur au sujet, ni même commentaires, à l’exception d’un texte que j’écrirais et que je placerais en tête du film, accompagné du mouvement lent de l’ultime sonate de Schubert qui conclurait également une œuvre que je voulais passionnément subjective, ou bien alors qui ne serait pas. Je crois que si Richter s’est finalement prêté au tournage avec une caméra, c’est que, consciemment ou non, il avait saisi en moi cette volonté farouche d’échapper aux conventions du portrait…

Lire la suite sur le site de Bruno MONSAINGEON

Lire le livre Richter – Ecrits et conversations (Van de Velde / Arte Editions / Actes Sud, 1998)

D’autres incontournables du savoir-regarder :

BERGMAN : Le septième sceau (1957)

Temps de lecture : 2 minutes >

BERGMAN, Ingmar, Le septième sceau (film, Suède, 1957), avec Max von Sydow (Antonius Block), Gunnar Björnstrand (Jöns), Bengt Ekerot (la Mort) …

Au XIVe siècle, une épidémie de peste ravage la Suède. Le long d’une plage déserte, le chevalier Antonius Block et son écuyer, de retour de croisade, rencontrent la Mort. Le chevalier lui propose de jouer aux échecs la solution des problèmes métaphysiques qui l’assaillent. Chaque soir, la partie se jouera sur la plage. Ce délai permet à Antonius de rechercher le sens de la vie. Sur une route, il rencontre un couple de baladins pleins de gaieté. Leur amour et leur bonheur simple contrastent avec la désolation des villages voisins. Les autochtones, tenaillés par une peur mystique, vivent dans le crime perpétuel. Un soir, la Mort remporte la partie. Le chevalier disparaît, accompagné par tous ceux qui l’entourent…

“C’est le film le plus célébré de Bergman, le plus moqué aussi – voir la danse macabre revue et parodiée par Woody Allen, par ailleurs fan absolu du maître suédois, dans Guerre et amour.

Il est vrai que durant la première demi-heure, les méditations métaphysiques de Max von Sydow font penser à un cours de philo pour bacheliers pressés. Mais les interrogations théoriques sur la foi, le silence de Dieu et le néant trouvent une incarnation magnifique dans les images à la fois poétiques et terrifiantes du Moyen Age confronté au fléau de la peste.

Le Septième Sceau, à l’image de ses personnages, est tiraillé entre le sacré et le trivial, entre les pulsions de mort (le défilé des pénitents redoutant l’Apocalypse) et l’appel de la vie. On ne sait ce qui bou­leverse le plus : l’épouvante qui s’exprime dans les yeux d’une jeune sorcière condamnée au bûcher, le visage enfin apaisé de Gunnel Lindblom acceptant son destin, ou le sourire radieux de Bibi Andersson après l’orage…”

Lire la suite de la fiche technique sur TELERAMA.FR…

Bergman | Le septième sceau

Plus de cinéma…

Mort de Jidéhem, précieux artisan de la BD franco-belge

Temps de lecture : 2 minutes >

Assistant de luxe de Franquin (Gaston, Spirou et Fantasio), et auteur à part entière (Ginger, Starter, Sophie), le dessinateur belge s’est éteint à l’âge de 81 ans.

Qu’elle soit sportive, familiale ou utilitaire, Jidéhem aimait la voiture sous toutes ses formes. Combien en dessina-t-il tout au long de sa carrière ? Difficile à dire. A celles auxquelles il consacra des illustrations dans les pages du journal Spirou, il faudrait en effet ajouter toutes celles qu’il glissa dans les planches d’autres dessinateurs, tout particulièrement André Franquin, en tant qu’assistant spécialisé dans les décors. Les repérer n’était pas difficile, ceci étant : qu’il s’agisse ou non de modèles existants, les bagnoles « à la Jidéhem » se reconnaissaient immédiatement par leurs courbes élégantes et l’impression de dynamisme qui se dégageait d’elles.

Décédé dimanche 30 avril à l’âge de 81 ans, Jidéhem signait sous ce pseudonyme créé à partir des initiales de son patronyme : Jean De Mesmaeker, un nom bien connu des lecteurs de Gaston Lagaffe. Lorsque Franquin créa le personnage d’un homme d’affaires acariâtre ne parvenant jamais à faire signer ses contrats, il lui donna, en effet, le nom de De Mesmaeker, Jidéhem ayant remarqué qu’il ressemblait à son propre père, qui exerçait le métier de commercial. On aurait tort, toutefois, de résumer à cette anecdote son apport à la bande dessinée franco-belge. Jidéhem fut même davantage qu’un très précieux collaborateur de Franquin : un auteur à part entière.

Lire la suite de l’article de Frédéric Potet sur LEMONDE.FR (3 mai 2017)

Plus sur la BD dans wallonica.org…

DEBUSSY : Quatuor à cordes en sol mineur (Op. 10) – Andantino, doucement expressif

Temps de lecture : < 1 minute >

GLASS : Metamorphosis

Temps de lecture : < 1 minute >

RAVEL : Quatuor à cordes en Fa majeur – Très lent

Temps de lecture : < 1 minute >

WILLIAMS : La liste de Schindler / thème principal

Temps de lecture : < 1 minute >

Jidéhem, bras droit de Franquin et pilier du journal Spirou, est décédé

Temps de lecture : 2 minutes >

Pilier de la bande dessinée franco-belge, Jean De Mesmaeker s’est éteint ce dimanche 30 avril, à l’âge de 81 ans. Et il fut bien plus que le prête-nom de l’homme des contrats de Gaston Lagaffe.

L’information a été divulguée ce mardi par les éditions Dupuis: Jean De Mesmaeker, alias Jidéhem, est mort ce dimanche 30 avril à l’âge de 81 ans. Né à Bruxelles en 1935, il était l’un des derniers représentants de l’âge d’or du journal de Spirou et de la BD franco-belge. Et si le grand public connaît plus son nom, grâce à Gaston, que parfois ses propres bandes dessinées, Jidéhem fut longtemps un pilier du journal, et un des plus proches collaborateurs de Franquin, qu’il assista sur Gaston pendant 12 ans, et ce dès sa création en 1957.

Jidéhem commença sa carrière en bande dessinée dès 1954, après des études à l’institut Saint-Luc de Bruxelles, avec la publication de Ginger dans les pages du magazine Héroïc-Albums. Comme Maurice Tillieux son collègue et futur créateur de Gil Jourdan, Jidéhem y déploie déjà un dessin semi-réaliste très énergique, et un goût prononcé pour les récits d’action et les mises en scène spectaculaires – Ginger restera d’ailleurs un des ses personnages favoris, qu’il relancera 25 ans plus tard dans Spirou. En 1956, c’est d’ailleurs Tillieux qui l’emmène avec lui à la rédaction du journal Spirou. Charles Dupuis l’envoie alors immédiatement chez André Franquin, l’incontournable star du journal, utilisé à toutes les sauces (en plus de la reprise de Spirou et Fantasio, Franquin assurait alors d’innombrables rubriques, illustrations et “cul-de-lampes”)…

Lire la suite de l’article d’Olivier van Vaerenbergh sur LEVIF.BE (2 mai 2017)

Plus sur la BD dans wallonica.org…

RACHMANINOV : Trios élégiaques pour piano

Temps de lecture : < 1 minute >

VAUGHAN WILLIAMS : The Lark ascending

Temps de lecture : < 1 minute >

STRAUSS : Beim Schlafengehen

Temps de lecture : < 1 minute >

PROKOFIEV : Roméo et Juliette / La danse des chevaliers

Temps de lecture : < 1 minute >

FAURE : Requiem – Libera me

Temps de lecture : < 1 minute >

DEBUSSY : Petite suite

Temps de lecture : < 1 minute >

SHOSTAKOVICH : Quatuor n°3 en Fa majeur (Op. 73)

Temps de lecture : < 1 minute >

SCHOENBERG : Verklärte Nacht (La nuit transfigurée, Op. 4)

Temps de lecture : < 1 minute >

REAGE : Histoire d’O (JEAN-JACQUES PAUVERT, 1954)

Temps de lecture : < 1 minute >
REAGE, Pauline Histoire d’O (JEAN-JACQUES PAUVERT, 1954)
[EAN/ISBN: 9782253147664]

Pauline Réage est le pseudonyme de Anne Cécile Desclos, également dite Dominique Aury.

O EST MORTE. DOMINIQUE AURY, LE VÉRITABLE AUTEUR D’«HISTOIRE D’O», AVAIT 90 ANS. C’est seulement en 1994 que Dominique Aury, qui est morte à 90 ans dans la nuit du 26 au 27 avril dernier, avait formellement reconnu être Pauline Réage, l’auteur d’Histoire d’O, l’un des plus célèbres romans érotiques de l’après-guerre. C’était dans un long entretien donné à un journaliste du New Yorker, quarante ans tout juste après avoir publié chez Jean-Jacques Pauvert ce petit livre scandaleux, pré-facé par Jean Paulhan…”

Lire la suite de l’article d’Antoine de GAUDEMAR sur LIBERATION.FR (2 mai 1998) et lire le roman d’amour de Pauline, alias Dominique, alias Anne Cécile


D’autres incontournables du savoir-lire :

SOLOTAREFF : L’aventure intérieure : la méthode introspective de Paul Diel (PAYOT, Rivages, 1991)

Temps de lecture : < 1 minute >
SOLOTAREFF J, L’aventure intérieure : la méthode introspective de Paul Diel (PAYOT, Rivages, 1991)

“Ce livre se propose de montrer l’importance de la capacité introspective dans la vie humaine et ses manifestations dans toutes les acquisitions évolutives de l’humanité, aussi bien civilisatrices que culturelles – dont la production des mythes et des systèmes philosophiques. Mais l’étape de l’hominisation est menacée par un danger inhérent à l’introspection : son mésusage conduisant à l’introspection morbide, terme connu de chacun mais mal défini. La psychologie des profondeurs aboutit, avec l’ouvre de Paul Diel, à l’élaboration d’une méthode capable de guider l’introspection personnelle et de s’opposer ainsi à l’introspection morbide, déviation responsable tant de l’angoisse individuelle que de l’angoisse sociale. Cet ouvrage, d’une part rend compte de ces différents points en s’appuyant sur l’ensemble des écrits de Paul Diel, et d’autre part décrit et explicite la méthode introspective jusque dans ses détails. Elle permet de développer la lucidité de l’homme concernant son monde intérieur, de déployer au mieux ses capacités essentielles et d’accroître ainsi son plaisir de vivre.”

Lire le livre de Jeanine SOLOTAREFF (9782228883986)

Découvrir Paul DIEL dans wallonica.org

D’autres incontournables du savoir-lire :

DIEL : Psychologie de la motivation (PETITE BIBLIOTHEQUE PAYOT, 2002)

Temps de lecture : 2 minutes >
DIEL P, Pyschologie de la motivation (PETITE BIBLIOTHEQUE PAYOT, 2002)

Nos actes dépendent de motivations intimes, mais ces motivations sont trop souvent refoulées, dérobées au contrôle conscient. Dès lors, il convient de les élucider. Comment ? Par l’auto-observation, que Paul Diel élève ici au rang de méthode scientifique. “Votre œuvre“, écrira Einstein à Diel en 1935, “nous propose une nouvelle conception unifiante du sens de la vie, et elle est à ce titre un remède à l’instabilité de notre époque sur le plan éthique.

60 ans avant Onfray, 30 ans avant Deleuze & Guattari, le psychologue Paul Diel osa remettre en cause le diktat oedipien posé par Freud. Il le fit, sans colère et sans haine, depuis le sein même de la discipline, dans le seul but de proposer un chemin alternatif : les gardiens du temple ne l’ont pas supporté, et la relative indifférence (voire les calomnies absurdes) qui ont accueilli ses recherches dans le domaine clinique français est sûrement le prix qu’il dut payer sa franchise et son indépendance d’esprit.
Pourtant, Diel reconnait l’immense dette que toute psychologie doit aux grands psychanalystes (Freud, Adler, Jung…), il entend juste prendre le problème de la pathologie psychique selon un autre point de vue : en dégageant la voie de l’Elan vital, qui pousse l’homme à se développer vers un but idéal, mais provoque en lui des désirs contradictoires et des réactions subconscientes de peur et de repli. A bien y regarder, Diel réactualise le discours de Spinoza : l’importance d’une vision honnête et objective sur l’inextricable désordre qui régit notre positionnement face aux autres et au monde, pour essayer avec le plus d’humilité possible de rechercher l’harmonie et la Joie.
Diel est un peu un mystique terre à terre. Il tente de fonder une science, qui repose sur un mystère (qu’est-ce qui nous pousse à vivre ?) mais ne doit pas pour autant sombrer dans l’idéalisme ou le matérialisme. Son idée force, c’est que tout les déséquilibres que l’on constate quotidiennement dans nos actions et dans nos réactions ne viennent, en dernière analyse, que d’un dévoiement de l’imagination, qui essaye de régler avec ses moyens dérisoires l’antagonisme entre nos désirs et le monde extérieur. Notre subconscient, lorsqu’on le laisse faire, s’enferme dans un cercle vicieux de fausses motivations, d’images truquées, d’interprétations dévoyées, expédients dangereux qui nous poussent à nous disculper et à accuser les autres. En bon désespéré optimiste, Diel pense que la meilleure façon de lutter contre cet ennemi intérieur, c’est d’accepter notre culpabilité intrinsèque (nous ne faisons jamais “le mieux”) et de construire sur cette base chancelante un rapport au monde pacifié (pour essayer de faire “au mieux”).
Précis, méthodique, logique, lucide, Diel va au plus profond de son sujet, et sa démarche thérapeutique se transforme petit à petit en une vision exaltée et communicative de ce que pourrait être la vie. Si seulement…

Fisheye, blogueur (2011)


D’autres incontournables du savoir-lire…

ERNAUX : Ecrire la vie (GALLIMARD, Quarto, 2011) : e.a. La Honte

Temps de lecture : 2 minutes >
ERNAUX A, Ecrire la vie (GALLIMARD, Quarto, 2011) : e.a. La Honte

Mon père a voulu tuer ma mère un dimanche de juin, au début de l’après-midi […]

Et le temps de la vie s’échelonne en “âge de”, faire sa communion et recevoir une montre, avoir la première permanente pour les filles, le premier costume pour les garçons, avoir ses règles et le droit de porter des bas, l’âge de boire du vin aux repas de famille, d’avoir droit à une cigarette, de rester quand se racontent des histoires lestes, de travailler et d’aller au bal, de “fréquenter”, de faire son régiment, de voir des films légers, l’âge de se marier et d’avoir des enfants de s’habiller avec du noir, de ne plus travailler, de mourir […]

Ici rien ne se pense, tout s’accomplit […]

Il était normal d’avoir honte, comme d’une conséquence inscrite dans le métier de mes parents, leurs difficultés d’argent, leur passé d’ouvriers, notre façon d’être. Dans la scène du dimanche de juin. La honte est devenue un mode de vie pour moi. A la limite je ne la percevais même plus, elle était dans le corps même […]

Tout de notre existence est devenu signe de honte. La pissotière dans la cour, la chambre commune – où, selon une habitude répandue dans notre milieu et due au manque d’espace, je dormais avec mes parents -, les gifles et les gros mots de ma mère, les clients ivres et les familles qui achetaient à crédit. A elle seule, la connaissance précise que j’avais des degrés de l’ivresse et des fins de mois au corned-beef marquait mon appartenance à une classe vis-à-vis de laquelle l’école privée ne manifestait qu’ignorance et dédain […]

Etre comme tout le monde était la visée générale, l’idéal à atteindre. L’originalité passait pour de l’excentricité, voire le signe qu’on a un grain […]

Le pire dans la honte, c’est qu’on croit être seul à la ressentir […]

Découvrir ou relire les textes d’Annie ERNAUX (ISBN : 9782070132188)


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : partage et iconographie | contributeur : Patrick Thonart | sources : gallimard.fr | crédits illustrations : © gallimard.fr | Annie Ernaux est présente ailleurs dans wallonica.org : lisez la lettre émouvante d’Olivier Steiner à Annie Ernaux… 


D’autres incontournables du savoir-lire :

RUSHDIE : Joseph Anton, une autobiographie (PLON, Feux croisés, 2012)

Temps de lecture : < 1 minute >
RUSHDIE S, Joseph Anton, une autobiographie (PLON, Feux croisés, 2012)

“Dans “Joseph Anton, une autobiographie”, l’écrivain britannique Salman Rushdie raconte sa vie clandestine depuis la fatwa lancée contre lui en 1989 par l’ayatollah Khomeyni. Une lecture en résonance tragique avec l’actualité.
Le jeu glaçant des circonstances a voulu que Joseph Anton, une autobiographie (1), les Mémoires de l’écrivain Salman Rushdie, paraissent au moment même où on assiste à une apparente poussée de fièvre islamiste. Quelques jours avant la sortie mondiale de l’ouvrage, jeudi 20 septembre 2012, la condamnation à mort de l’écrivain britannique, prononcée en 1989 par l’ayatollah Khomeyni, s’est vue réactivée et réévaluée de 500 000 dollars, conséquence collatérale absurde de la diffusion sur Internet d’un médiocre petit film islamophobe…”

Lire la suite de l’article de Nathalie CROM sur TELERAMA.FR | Livres (28 septembre 2012)

Lire l’autobiographie (romancée ?) de Salman RUSHDIE
(ISBN 9782259214858)

D’autres incontournables du savoir-lire :

RENOIR : Pierre-Auguste Renoir, mon père (GALLIMARD, Folio, 1981)

Temps de lecture : < 1 minute >

WOOLF : Romans, Essais (GALLIMARD, Quarto, 2014) : e.a. La promenade au phare

Temps de lecture : 2 minutes >
WOOLF V, Romans, Essais (GALLIMARD, Quarto, 2014) : e.a. La promenade au phare

Cela l’aurait blessée qu’il refuse de venir. Mais pour lui cela n’en valait pas la peine. Regardant sa main, il songea que s’il avait été seul il aurait déjà presque fini de dîner ; il aurait été libre de se mettre au travail. Oui, songea-t-il, c’est une perte de temps épouvantable. (…) Que tout cela est donc dérisoire, que tout cela est fastidieux, pensa-t-il, à côté du reste – le travail. Il était assis là à pianoter sur la nappe alors qu’il aurait pu – lui apparut aussitôt une vue d’ensemble de son travail. Vrai, quelle perte de temps que tout ça ! (…) Il avait seulement envie d’être seul et de continuer à lire cet excellent livre. Il se sentait mal à l’aise ; il se sentait déloyal à l’idée de pouvoir être assis près d’elle sans rien éprouver à son égard. La vérité c’est qu’il n’appréciait pas la vie de famille. C’est dans ce genre de situation que l’on se demandait : Pour quoi vit-on ? A quoi bon, demandait-on, se donner tant de mal pour perpétuer la race humaine ? Est-ce tellement souhaitable ? (…) Questions stupides, vaines questions, questions que l’on ne se posait jamais si l’on était occupé. La vie humaine est-elle ceci ? La vie humaine est-elle cela ? On n’avait jamais le temps d’y penser.

Lire les romans de Virginia WOOLF (1882-1941)
(ISBN : 9782070144983)

Lire les commentaires de TELERAMA.FR | Livres

“Virginia Woolf entre la maladie et l’écriture” sur CAIRN.INFO

D’autres incontournables du savoir-lire :

PEREC : Je me souviens (FAYARD, 1978)

Temps de lecture : 4 minutes >
PEREC : Je me souviens (FAYARD, 1978)

2. Je me souviens que mon oncle avait une 11CV immatriculée 7070 RL2.
4. Je me souviens de Lester Young au Club Saint-Germain; il portait un complet de soie bleu avec une doublure de soie rouge.
42. Je me souviens que je me demandais si l’acteur américain William Bendix était le fils des machines à laver.
54. Je me souviens que Voltaire est l’anagramme de Arouet L(e) J(eune) en écrivant V au lieu de U et I au lieu de J.
87. Je me souviens que Caravan, de Duke Ellington, était une rareté discographique et que, pendant des années, j’en connus l’existence sans l’avoir jamais entendu.
95. Je me souviens que dans le film Knock on wood, Danny Kaye est pris pour un espion du nom de Gromeck.
101. Je me souviens des mousquetaires du tennis.
105. Je me souviens de “Bébé Cadum”.
110. Je me souviens de Paul Ramadier et de sa barbiche.
112. Je me souviens que Colette était membre de l’Académie royale de Belgique.
123. Je me souviens que la violoniste Ginette Neveu est morte dans le même avion que Marcel Cerdan.
125. Je me souviens que Khrouchtchev a frappé avec sa chaussure la tribune de l’O.N.U.
138. Je me souviens que Jean Bobet — le frère de Louison — était licencié d’anglais.
145. Je me souviens que j’adorais le Bal des Sirènes avec Esther Williams et Red Skelton, mais que j’ai été horriblement déçu quand je l’ai revu.
148. Je me souviens que Fidel Castro était avocat.
149. Je me souviens de Charles Rigoulot.
152. Je me souviens que Warren Beatty est le petit frère de Shirley McLaine.
161. Je me souviens que Claudia Cardinale est née à Tunis (ou en tout cas en Tunisie)
167. Je me souviens que les Platters furent impliqués dans une affaire de drogue, et aussi que le bruit courut que Dalida était un agent du F.L.N.
177. Je me souviens de Youri Gagarine.
187. Je me souviens que le trompettiste Clifford Brown est mort à vingt ans dans un accident de voiture.
196. Je me souviens que Marina Vlady est la soeur d’Odile Versois (et qu’elles sont les filles du peintre Poliakoff).
198. Je me souviens du champion de rugby à XIII Puig-Aubert, surnommé “Pipette”.
205. Je me souviens de la feuille d’impôts de Chaban-Delmas.
207. Je me souviens que quand Sophie, Pierre et Charles faisaient la course, c’était Sophie qui gagnait, car Charles traînait, Pierre freinait, alors que Sophie démarrait.
210. Je me souviens que Fausto Coppi avait une amie que l’on appelait “la Dame blanche”
211. Je me souviens d’un fromage qui s’appelait “la Vache sérieuse” (“la Vache qui rit” lui a fait un procès et l’a gagné).
230. Je me souviens qu’à la fin de la guerre, il y eut une “affaire Petiot” qui ressemblait à l’affaire Landru.
242. Je me souviens que pendant la guerre les Anglais avaient des Spitfire et les Allemands des Stukas (et des Messerschmidt)
259. Je me souviens que l’une des premières décisions que prit de Gaulle à son arrivée au pouvoir fut de supprimer la ceinture des vestes d’uniforme.
265. Je me souviens de Lee Harvey Oswald.
268. Je me souviens que pendant son procès, Eichmann était enfermé dans une cage de verre.
282. Je me souviens que Maurice Chevalier avait une propriété à Marnes la Coquette.
291. Je me souviens que le premier film de Jerry Lewis et Dean Martin que j’ai vu s’appelait la Polka des marins.
301. Je me souviens que Sidney Bechet a écrit un opéra — ou bien était-ce un ballet? — intitulé La nuit est une sorcière.
313. Je me souviens de Bourvil. Je me souviens d’un sketch de Bourvil dans lequel il répétait plusieurs fois en conclusion de chaque paragraphe de sa pseudo-conférence: “L’alcool,non, l’eau férrugineuse, oui!” Je me souviens de Pas si bête, et du Rosier de Madame Husson.
329. Je me souviens que dans Huis-clos il est question d’un “bronze de Barbédienne”.
346. Je me souviens de la “Pile Wonder ne s’use que si l’on s’en sert”.
363. Je me souviens du film de Louis Daquin, l’Ecole buissonnière, avec Bernard Blier, qui s’inspirait des méthodes Freinet.
364. Je me souviens que j’étais abonné à un Club du Livre et que le premier livre que j’ai acheté chez eux était Bourlinguer de Blaise Cendrars.
369. Je me souviens de Caryl Chessman.
375. Je me souviens de l’enlèvement de Fangio (par des Castristes?)
380. Je me souviens de Bao Daï et, beaucoup plus tard, de Madame Nhu.
382. Je me souviens de la colombe de Picasso, et de son portrait de Staline.
389. Je me souviens de Christine Keeler et de l’affaire Profumo.
416. Je me souviens que le numéro des “Peugeot” (201, 203, 302, 303, 403, 404, etc.) avait un sens précis, et aussi le numéro des locomotives (par exemple: Pacific 231).
418. Je me souviens des “Juvaquatre”.
451. Je me souviens de Robert Mitchum quand il dit “Children…” dans le film de Charles Laughton, La nuit du chasseur.
469. Je me souviens de Brigitte Bardot quand elle chantait Sidonie a plus d’un amant, Moi je ne crains personne en Harley-Davidson ou La fin de l’été…

A la demande de l’auteur, l’éditeur a laissé à la suite de cet ouvrage quelques pages blanches sur lesquelles le lecteur pourra noter les “Je me souviens” que la lecture de ceux-ci aura, espérons-le, suscités.​

Lire la suite de la pièce de Georges PEREC (1936-1982)
(EAN : 9782213677972)

Découvrir PEREC dans wallonica.org (citations)


D’autres incontournables du savoir-lire :

Classification Décimale Universelle

Temps de lecture : 3 minutes >

Paul OTLET (1868-1944) -avec Henri La Fontaine- est le père de la classification décimale universelle (CDU, 1905) ; Paul Otlet fut aussi un pionnier par ses travaux en matière de bibliographie. Il créa ainsi l’Office international de bibliographie pour la mise en place d’un répertoire bibliographique universel (RBU), rassemblant tous les ouvrages publiés dans le monde. Le Palais Mondial ou Mundaneum qu’il édifia à Bruxelles n’a pas survécu. Un musée, le Mundaneum actuel, lui est consacré à Mons (Belgique).

Découvrir les oeuvres de Paul Otlet…

Classe 0 – Sciences et connaissance. Organisation. Informatique. Information. Documentation. Bibliothéconomie. Institutions. Publications

00 – Prolégomènes. Fondements de la connaissance et de la culture
01 – Bibliographie(s). Catalogues
02 – Bibliothéconomie
030 – Ouvrages généraux de référence (en tant que sujet)
04 – Informatique
050 – Publications en série, périodiques, revues (en tant que sujet)
06 – Organisations en général
070 – Journaux. Presse
08 – Polygraphies. Œuvres collectives
09 – Manuscrits. Livres rares et précieux

Classe 1 – Philosophie et psychologie

101 – Nature et rôle de la philosophie
11 – Métaphysique
122-129 – Métaphysique spéciale
13 – Philosophie de l’esprit. Métaphysique de la vie spirituelle
14 – Systèmes et approches philosophiques
159.9 – Psychologie
16 – Logique. Épistémologie. Théorie de la connaissance. Méthodologie de la logique
17 – Philosophie morale. Éthique. Philosophie pratique

Classe 2 – Religion. Théologie

2-1/-9 – Indices auxiliaires spéciaux à la classe religion
21 – Religions préhistoriques et primitives
22 – Religions originaires d’Extrême-Orient
23 – Religions originaire du sous-continent indien. Hindouisme au sens large
24 – Bouddhisme
25 – Religions de l’Antiquité. Religions et cultes mineurs
26 – Judaïsme
27 – Christianisme. Église et dénominations chrétiennes
28 – Islam
29 – Mouvements spirituels modernes

Classe 3 – Sciences sociales. Statistique. Économie. Commerce. Droit. Gouvernement. Affaires militaires. Assistance sociale. Assurances. Éducation. Folklore

303 – Méthode des sciences sociales
304 – Questions sociales. Pratique sociale. Pratique culturelle. Mode de vie
305 – Études de genre sexuel (gender studies)
308 – Sociographie. Études descriptives de la société (qualitatives et quantitatives)
311 – Science statistique. Théorie et méthode de la statistique
314-316 – Société
32 – Politique. Science politique
33 – Économie. Science économique
34 – Droit. Jurisprudence. Législation
35 – Administration publique. Gouvernement. Affaires militaires
36 – Assistance sociale. Prévoyance sociale. Protection des besoins vitaux matériels et mentaux
37 – Enseignement. Éducation. Formation. Loisirs
39 – Ethnologie. Ethnographie. Coutumes. Manières. Usages. Traditions. Mode de vie. Folklore

Classe 4 – inoccupée
Cette classe était autrefois consacrée à la linguistique qui a été transférée dans la classe 8 durant les années 1960.
Classe 5 – Mathématiques, Sciences exactes et naturelles

502-504 – Science environnementales. Conservation des ressources naturelles. Menaces environnementales et protection de l’environnement
51 – Mathématiques
52 – Astronomie. Astrophysique. Recherche spatiale. Géodésie
53 – Physique
54 – Chimie. Minéralogie. Cristallographie
55 – Science de la Terre. Géologie
56 – Paléontologie. Fossiles
57 – Biologie. Sciences biologiques en général
58 – Botanique
59 – Zoologie

Classe 6 – Sciences appliquées. Médecine. Technologie

60 – Biotechnologie
61 – Sciences médicales
62 – Ingénierie. Technologie en général
63 – Agriculture, sciences et techniques relatives à l’agriculture. Sylviculture. Exploitation agricole. Exploitation de la faune et de la flore sauvage
64 – Économie domestique. Sciences ménagères
65 – Industries du transport et de la communication. Comptabilité. Gestion d’entreprise. Relations publiques.
66 – Technologie de la chimie. Industries chimiques et apparentées
67 – Industries, commerces et artisanats divers
68 – Industries, artisanats et commerces de produits finis ou assemblés
69 – Industrie de la construction. Matériaux. Méthodes et procédés

Classe 7 – Arts. Divertissements. Sports

7.01/.09 – Divisions spéciales pour la théorie, les techniques, les périodes, les styles, la présentation dans l’art
71 – Aménagement du territoire. Urbanisme. Architecture paysagère. Paysages, parcs, jardins
72 – Architecture
73 – Arts plastiques
74 – Dessin. Dessins artistique. Design. Arts appliqués et métiers d’art
75 – Peinture
76 – Arts graphiques. Gravures
77 – Photographie et procédés connexes
78 – Musique
79 – Divertissement. Distractions. Jeux. Sports

Classe 8 – Langue. Linguistique. Littérature

80 – Questions générales concernant la linguistique et la littérature. Philologie
81 – Linguistique et langues
82 – Littérature

Classe 9 – Géographie. Biographie. Histoire

902-908 – Archéologie. Préhistoire. Vestiges culturels. Études d’une zone
91 – Géographie. Exploration de la Terre et de pays particuliers. Géographie régionale
929 – Biographies et études apparentées
93-94 – Histoire


Plus de dispositifs…

LAFONTAINE, Marie-Jo (née en 1950)

Temps de lecture : 3 minutes >
Marie Jo Lafontaine de toutes les couleurs… par Roger-Pierre Turine (2016)

L’eau et le feu. La lumière et les vents. Le rouge et le noir ou le bleu. Mais aussi le blanc et le noir. Mer étale et ouragans. Marie-Jo Lafontaine n’est pas de celles qui s’enlisent, se glorifient de ceci ou de cela. S’étiolent dans les redites. Rebelle de naissance et vie rebelle s’accordent chez elle pour aller sans cesse de l’avant.

“Vooruit !”, dit-on en flamand. Et cette native d’Anvers n’a jamais eu peur d’aller au charbon. Et pas plus à soixante ans qu’à vingt. Elle a tout peaufiné de ses doigts d’or, soucieuse en tout du moindre détail qui, outrepassé, tue. En tout elle joint l’utile à l’agréable, le doux au brutal. Elle va de l’avant en jonglant entre les thèmes et les moyens pour qu’en sorte la lumière. La lumière vitale. Celle qui met le doigt sur ce qui va ou ne va pas. Celle qui illumine et regarde devant elle.
Elle s’est colletée avec les textiles, la sculpture, la peinture, la vidéo, la photo.

Et voici que, sans crier gare, elle est revenue à la peinture. A une peinture qui jouit de ces couleurs de toutes les couleurs qu’elle oppose ou assemble sur deux supports qu’elle associe en une seule et même image. On est surpris par leur chatoiement. Par leur vivacité, lignes verticales et horizontales qui s’harmonisent dans la somptuosité lisse et sensuelle de coloris venus de la nuit des temps ou du jour des douces folies.
C’est beau et c’est surprenant. Du bleu à l’ocre. Du rouge au vert. Lumières, incandescences, miroitements des profondeurs. Légèretés dans la consistance. Couches et couches d’huiles superposées.

« Le miracle vient de partout », dit le poète. Marie-Jo Lafontaine nous surprendra toujours !

Cadeau pour Liège et Quai 4, jeune galerie entreprenante, Marie Jo Lafontaine a choisi d’y ventiler son offre entre un monochrome de gris, une photographie monochrome de la série “Troubled Waters” – corps qui s’étirent, s’assouplissent et s’étendent dans un espace de sérénité. Sans oublier, suc tout neuf, ses nouvelles peintures “BE-SIDE-ME MMXV”. Une offre sur mesure, en bord de Meuse et d’eaux qui voguent comme la vie.

Faits & dates
  • Artiste anversoise, née en 1950
  • Diplômée de La Cambre (Bruxelles, BE)
  • Elle vit et travaille à Bruxelles
  • Son travail s’échelonne sur plus de trente ans et explore les médiums de la peinture, de la photographie et des installations multi-médias
  • Elle est exposée dans le monde entier, de Tokyo à Anvers, en passant par la Documenta de Kassel en 1987, mais aussi au Guggenheim, à la Tate Gallery et au Centre Pompidou…
Lire aussi
  • Marie-Jo LAFONTAINE, site officiel
  • BECLARD D., Les surprenantes images de Marie-Jo Lafontaine (in L’ECHO, 07/11/2015)
  • DEBROCQ A., Marie-Jo Lafontaine à Liège (in Art Expo, Décembre 2015)
  • GRIBAUMONT G., Marie-Jo Lafontaine, Be-Side-Me MMXV (in COLLECT Arts Antiques Auctions, Novembre 2015)
  • TURINE R.P., Marie-Jo Lafontaine pied au plancher (in Arts libres – La Libre Belgique, 27/11/2015)
Infos qualité
Multimédia

PICASSO : La buveuse d’absinthe

Temps de lecture : < 1 minute >

MARQUET : Nus (1898-1919)

Temps de lecture : < 1 minute >

MARQUET Albert (1875-1947) : Nu sur fond bleu (1913) Nu fauve (1898) La femme blonde (+ détail, 1919) – e.a. Centre Pompidou (Paris, FR)

Pour continuer la visite :

TOULOUSE-LAUTREC : Rosa la rouge (1886-1887)

Temps de lecture : < 1 minute >

GUERIN : Nu (1910)

Temps de lecture : < 1 minute >

BRICARD : ​Nu au bracelet vert​

Temps de lecture : < 1 minute >

Je parle d’un temps que les moins de vingt ans…

Temps de lecture : < 1 minute >

Ces “je me souviens„ ne sont pas exactement des souvenirs, et surtout pas des souvenirs personnels, mais des petits morceaux de quotidien, des choses que, telle ou telle année, tous les gens d’un même âge ont vues, ont vécues, ont partagées, et qui ensuite ont disparu, ont été oubliées ; elles ne valaient pas la peine d’être mémorisées, elles ne méritaient pas de faire partie de l’Histoire, ni de figurer dans les Mémoires des hommes d’Etat, des alpinistes et des monstres sacrés. Il arrive​​​ pourtant qu’elles reviennent, quelques a​​​​nnées plus tard, intactes et minuscules, par hasard ou parce qu’on les a cherchées, un soir entre amis ; c’était une chose que l’on avait apprise à l’école, un champion, un chanteur ou une starlette qui perçait, un air qui était sur toutes les lèvres, un hold-up ou une catastrophe qui faisait la une des quotidiens, un best-seller, un scandale, un slogan, une habitude, une expression, un vêtement ou une manière de le porter, un geste, ou quelque chose d’encore plus mince, d’inessentiel, de tout à fait banal, miraculeusement arraché à son insignifiance, retrouvé pour un instant, suscitant pendant quelques secondes une impalpable petite nostalgie…

(PEREC, Georges, Je me s​ouviens, 1978​)

Double-cliquez sur le diaporama ci-dessous pour piloter son défilement…

Comblain Jazz Festival

Temps de lecture : < 1 minute >

L’Américain Joe Napoli, GI survivant de la bataille des Ardennes, tombe amoureux d’un petit village de la vallée de l’Ourthe et décide  d’y créer un festival. En trois mois, un projet à l’américaine est mis sur pied. Les vedettes de jazz, comme Chet Baker, et le public sont au  rendez-vous. 8 ans de success-story . On parle de Comblain “capitale européenne du jazz”, jusqu’au célèbre festival américain de Newport! Joe Napoli s’est entouré de l’équipe de “Jazz pour tous”, l’émission radio de Nicolas Dor et Jean-Marie Peterken, de Raymond Arets et de Willy Henroteaux du journal La Meuse. La conjonction de toutes ces énergies et d’une stratégie de communication hyperefficace firent le succès de Comblain qui devient “The  place to be” pour tous les jazzmen entre 1959 et 1966. On y entendra John Coltrane, Ray Charles, Nina Simone, Chet Baker, Stan Getz, René Thomas, Bobby Jaspar, Bud Powell, Kenny  Clarke, Jimmy Smith, John Tchicai et tant d’autres musiciens extraordinaires.

Lire la suite sur le site du festival…

En savoir plus grâce au site d’un amateur…


More jazz…