AWAP : Découverte du patrimoine. Guide facile à lire et à comprendre (Journées du patrimoine 2024)

Temps de lecture : 8 minutes >

[AGENCEWALLONNEDUPATRIMOINE.BE] L’Agence wallonne du Patrimoine – Pour transmettre le patrimoine wallon aux générations futures. Le patrimoine de Wallonie est un héritage commun. Il concerne tout le monde. Depuis 1988, la gestion du patrimoine culturel immobilier est réalisée par le Service public de Wallonie. Au nom de la collectivité, les agents du SPW assurent la pérennité de ce patrimoine et veillent à son maintien dans un environnement bâti et naturel de qualité. En Wallonie, on dénombre près de 4 000 biens classés au titre de monument, de site, de site archéologique ou d’ensemble architectural. La gestion du patrimoine repose sur les principes de la conservation intégrée qui visent une politique globale de sauvegarde et de réhabilitation du patrimoine culturel prenant en compte la valeur et le rôle de ce patrimoine pour la société. Ce concept a influencé l’élaboration des politiques partout en Europe et a considérablement élargi la notion même de patrimoine. La formation aux différents métiers liés au patrimoine, ainsi que la promotion du patrimoine au plus large public possible font aussi partie des missions de l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP). [En savoir plus sur le site de l’AWAP…]


Journées du patrimoine

[JOURNEESDUPATRIMOINE.BE] C’est en 1989 que la Wallonie et dix-neuf communes bruxelloises accueillent la première Journée du Patrimoine. L’année 1993 constitue un double tournant. Mises au pluriel, les Journées du Patrimoine en Wallonie occupent désormais tout un week-end et c’est l’année de l’instauration des thèmes. En 1994, la gratuité d’accessibilité aux monuments, aux ensembles architecturaux et aux sites inscrits au programme est demandée à tous les organisateurs. Le libre accès généralisé est un des éléments qui fait le succès des thèmes successifs déclinés par les Journées de 1994 à 2012, ceux-ci s’avérant par ailleurs très porteurs : Patrimoine industriel et social, Patrimoine rural, Patrimoine archéologique, Patrimoine militaire, Patrimoine médiéval, Patrimoine insolite… Des centaines de milliers de visiteurs ont ainsi participé à ces Journées depuis leur création. Un pic de fréquentation a été réalisé en 2003 grâce au choix d’un sujet très accrocheur, Châteaux et demeures privées. Le record du nombre d’activités a été, quant à lui, atteint en 2016, avec la thématique Patrimoine religieux et philosophique. Parmi les centaines de sites ouverts chaque année, on compte des lieux généralement inaccessibles au public qui décident d’ouvrir exceptionnellement leurs portes à cette occasion. […] Chaque année, les Journées du Patrimoine proposent, le 2e week-end de septembre, de découvrir gratuitement le patrimoine wallon.


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En 2024, l’AWAP a édité une brochure didactique à l’attention des plus jeunes, un Guide facile à lire et à comprendre (FALC) dont nous transcrivons des extraits ci-dessous, pour vous en donner un avant-goût. La version complète et illustrée est téléchargeable sur le site des Journées du patrimoine

 

 

Découverte du Patrimoine. Guide facile à lire et à comprendre (FALC)

Avant-propos

Le patrimoine, ce sont les choses laissées par les personnes qui ont vécu avant nous : des bâtiments ; des beaux paysages ; des objets anciens ; des traditions, comme des fêtes. La brochure est divisée en 3 parties :

      1. qu’est-ce que le patrimoine ?
      2. qui s’en occupe ?
      3. comment on s’en occupe ?

Tu trouveras aussi des informations sur les métiers du patrimoine.

Le patrimoine, c’est quoi ?

Le patrimoine est un héritage, transmis de génération en génération. Ce sont des choses que les personnes du passé nous ont laissées. Voici quelques exemples de patrimoine : des bâtiments anciens (châteaux, églises, maisons…) ; des sites archéologiques (ruines…) ; des objets d’art (peintures, sculptures, meubles…) ; des traditions (histoires, chansons, danses, fêtes…) ; des ressources naturelles (parcs, paysages particuliers, jardins botaniques…).

Certains bâtiments, qui sont construits aujourd’hui, deviendront peut-être du patrimoine. Les personnes pourront encore y vivre ou les visiter après nous.

Patrimoine est un mot masculin. Depuis peu, on utilise aussi un mot féminin :  Matrimoine. Le mot Matrimoine est utilisé pour parler des choses laissées par les femmes : les traditions, leurs métiers, leurs inventions, leurs peintures et leurs livres…

Les 3 types de patrimoine
      1. patrimoine naturel >< patrimoine culturel
      2. patrimoine matériel >< patrimoine immatériel
      3. patrimoine immobilier >< patrimoine mobilier
© AWAP
Le patrimoine naturel ou culturel, c’est quoi ?

Le patrimoine naturel, ce sont : les jardins de châteaux, les milieux marins, les forêts anciennes…

Le patrimoine culturel, ce sont : les bâtiments, les objets, les fêtes…

Le patrimoine culturel matériel ou immatériel, c’est quoi ?

Le patrimoine culturel matériel, c’est tout ce qu’on peut toucher : les objets, les bâtiments…

Le patrimoine culturel immatériel, c’est tout ce qu’on ne peut pas toucher : les fêtes, les danses, les chansons…

Le patrimoine culturel immobilier ou mobilier, c’est quoi ?

Le patrimoine culturel immobilier, c’est tout ce qu’on ne peut pas bouger : les bâtiments, les immeubles…

Le patrimoine culturel mobilier, c’est tout ce qu’on peut déplacer : les objets, les peintures, les statues…

Le patrimoine culturel immobilier, c’est quoi ?

Ce sont les monuments et les vestiges archéologiques. Les vestiges archéologiques, ce sont des ruines, des vieux objets trouvés dans la terre.

Les monuments

Un monument, c’est un bâtiment qui permet de se souvenir du passé. Des spécialistes étudient les bâtiments anciens. Ce sont des historiens, des archéologues. Ils examinent les bâtiments pour comprendre leur histoire, savoir comment les protéger.

Il y a plusieurs sortes de monuments. Les monuments sont classés par :

      • Fonction : à quoi sert le bâtiment ? Un bâtiment peut servir à plusieurs choses. Exemple : un château peut aussi devenir un restaurant.
      • Style : c’est la mode de l’époque. Chaque style a un nom différent. Exemples : l’Art nouveau, l’Art déco…
      • Époque : c’est le moment de la construction.

Dans le patrimoine, on trouve aussi un héritage industriel. Cela veut dire : des usines, des ateliers, des mines…

Dans le patrimoine, on trouve aussi le petit patrimoine. Cela veut dire : des fontaines, des lampes, des cloches…

Les vestiges archéologiques

Les vestiges archéologiques sont des vieux objets trouvés dans la terre. Un archéologue est une personne qui fouille la terre. La personne cherche des vieux objets et des traces du passé. Ce sont les objets de nos ancêtres. Les ancêtres, c’est quoi ? Les ancêtres sont les personnes qui ont vécu avant nous. Les objets trouvés sont souvent cassés.

QUI ? LES ACTEURS DU PATRIMOINE

Les acteurs du patrimoine sont les personnes qui travaillent pour le patrimoine : archéologues (personnes qui fouillent la terre), restaurateurs d’art (personnes qui réparent les objets), tailleurs de pierre (personnes qui remplacent les pierres abîmées)…

La Belgique est divisée en 3 grandes parties qui s’appellent les régions (la Flandre, la Wallonie, Bruxelles).

La Région wallonne (la Wallonie)

Chaque région a son chef qui s’occupe du patrimoine. Ce chef s’appelle un ministre. Ce ministre a ses règles pour s’occuper des choses importantes. Il doit protéger les biens du patrimoine (des châteaux, des églises, des maisons anciennes…).

L’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP)

Le ministre du patrimoine se fait aider par une grande équipe. L’équipe s’appelle : l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP) :

      1. Protéger
        L’équipe protège notre patrimoine en créant des lois.
      2. Restaurer
        L’équipe répare les bâtiments.
      3. Valoriser
        L’équipe travaille pour que le patrimoine serve encore aujourd’hui.
      4. Fouiller
        L’équipe fouille la terre pour trouver des objets et des restes du passé.
      5. Former
        L’équipe apprend aux travailleurs à s’occuper des bâtiments.
      6. Sensibiliser
        L’équipe explique aux gens que le patrimoine est important.
La Commission royale des monuments, sites et fouilles (CRMSF)

La Commission est une assemblée. Ce sont des personnes qui travaillent ensemble pour : conseiller le ministre sur les travaux à faire ; dire au ministre quand un bâtiment doit être protégé.

Les propriétaires, associations, architectes, artisans et entreprises

Il y a d’autres personnes qui s’occupent du patrimoine en Wallonie :

      1. Les associations. Ce sont des personnes qui travaillent pour faire connaître le patrimoine.
      2. Les artisans. Ce sont des personnes qui travaillent pour réparer les bâtiments.

COMMENT ? LES OUTILS POUR GÉRER LE PATRIMOINE

Recensements et mesures de protection
Les inventaires

Pour protéger le patrimoine, on fait des listes et des classements. On fait des listes avec toutes les choses qui font partie du patrimoine. Ces listes s’appellent des inventaires. On fait des inventaires par : bâtiments ; objets trouvés dans le sol et restes du passé ; donjons ; anciennes églises ; anciennes usines ; parcs et jardins…

On fait aussi des inventaires des petites choses du patrimoine : des lavoirs, des fours à pain, des moulins…

Le patrimoine classé

Certains bâtiments et paysages sont tellement beaux et importants qu’ils sont classés. Cela veut dire que ces bâtiments et paysages sont protégés par une loi. Il est interdit de modifier les bâtiments sans autorisation du ministre. Les bâtiments classés sont les plus importants et les plus rares.

On a beaucoup de bâtiments importants et de paysages classés en Wallonie :

      • bâtiments importants (châteaux, églises…),
      • paysages (parcs, jardins…).
© awap

Quand un bâtiment ou un parc est classé, on met un blason bleu à l’entrée. Cela veut dire qu’il est protégé. On ne peut pas le réparer ou le modifier sans autorisation.

En plus des bâtiments et paysages, on classe aussi les objets importants et les fêtes : les tableaux, les sculptures, les vieux meubles, les carnavals, les chansons… Ce sont d’autres personnes qui s’en occupent.

Le patrimoine exceptionnel de Wallonie

Le patrimoine exceptionnel, c’est quoi ? Ce sont les plus beaux bâtiments : des châteaux magnifiques, des ruines qui racontent notre passé…

La liste du patrimoine mondial

En plus du patrimoine de notre pays, il existe un patrimoine mondial. C’est l’UNESCO qui s’en occupe. L’UNESCO est un groupe de personnes qui travaillent pour le patrimoine mondial. L’UNESCO a créé une liste des plus beaux bâtiments et sites du monde. Chez nous, 8 sites sont dans la liste :

      1. Les 4 ascenseurs du canal du Centre et leur site (La Louvière et Le Roeulx),
      2. Les 7 beffrois (Binche, Charleroi, Gembloux, Mons, Namur, Thuin et Tournai),
      3. La cathédrale Notre-Dame de Tournai,
      4. Les minières néolithiques de silex de Spiennes (Mons),
      5. 4 sites miniers majeurs (le Grand-Hornu, Bois-du-Luc, le Bois du  Cazier et Blegny-Mine),
      6. La ville de Spa,
      7. Des sites funéraires et mémoriels de la Première Guerre mondiale (front Ouest),
      8. Des portions de la forêt de Soignes.
Conservation, restauration et réaffectation

Il faut prendre soin du patrimoine. Pour cela, il faut faire attention à 3 choses :

      1. conserver : c’est très important, il faut éviter que les bâtiments s’abîment.
      2. restaurer : c’est réparer les bâtiments qui sont cassés.
      3. réaffecter : c’est donner une nouvelle fonction aux bâtiments qui ne sont plus utilisés. Par exemple, un château devient une salle des fêtes.

Parfois, un bâtiment classé ne peut plus être utilisé comme il l’était avant. Il est devenu : trop vieux, trop petit… Alors on va faire autre chose dedans : une ancienne ferme peut devenir un lieu de fêtes ; une vieille usine peut devenir un musée ; une église peut devenir une bibliothèque.

Les bâtiments classés sont très importants. Il faut protéger les bâtiments classés. Protéger un bâtiment veut dire qu’on doit pouvoir continuer à y vivre, à l’utiliser ou le visiter sans le modifier. Parfois, un bâtiment s’abîme avec le temps. On doit alors faire des travaux. C’est le ministre qui donne de l’argent.

Sur chantier : focus sur les métiers du patrimoine

Lorsqu’il faut faire des travaux, il faut un chef qui décide. Le chef est un architecte. L’architecte va dire aux autres personnes ce qu’il faut faire. Ces autres personnes sont : un maçon (il répare les murs en pierre et en brique), un couvreur (il répare le toit), un peintre (il peint les murs), un plafonneur (il répare les murs à l’intérieur du bâtiment), un jardinier (il s’occupe des parcs et des jardins)…


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : partage, correction, édition et iconographie | sources : awap | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : © awap.


Plus d’initiatives en Wallonie…

WALLONICA : Lettre ouverte aux mécènes publics et privés

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Madame la mécène, Monsieur le mécène,
Ma très chère [prénom], Mon très cher [prénom],

Conc. Encyclopédie en ligne wallonica.org – demande d’aide structurelle

Voici plus de vingt ans que nous éditons le blog encyclo wallon wallonica.org et c’est fort de notre engagement que je me permets de vous écrire à propos de cette initiative. Le projet wallonica.org est né d’une triple volonté :

    1. Développer une plateforme documentaire robuste, structurée en encyclopédie originale et dédiée aux savoirs de Wallonie et de Bruxelles, d’accès gratuit et sans publicité (hors promotion d’intérêt public : parutions, expositions, conférences, rencontres…) ;
    2. Capter les internautes de la Francophonie par des dispositifs traditionnellement réservés au e-Business (en ce compris une présence active sur les réseaux sociaux) et les rediriger vers les acteurs culturels de Wallonie et de Bruxelles ;
    3. Réseauter à 360° les différentes initiatives institutionnelles ou privées, les savoirs populaires et les contenus plus techniques, les plateformes documentaires visibles (institutions, musées…) et celles qui mériteraient de l’être plus, les informations récentes et les documents à intégrer dans les mémoires…

Notre dispositif de base est simple : si nous publions au minimum cinq nouveaux articles chaque semaine, sur des sujets divers, issus de toute la Francophonie, chaque page de wallonica.org propose néanmoins une série d’hyperliens vers des sujets similaires, issus exclusivement de Wallonie et de Bruxelles.

Notre projet a commencé par un partenariat Wallonie-Québec en 2000, pour devenir totalement autonome dès 2012. L’asbl wallonica (dépositaire de la marque wallonica®) a déjà bénéficié de subsides et de soutiens par le passé (Communauté française, Province de Liège, Fédération Wallonie-Bruxelles) : ce n’est plus le cas et le manque de ressources devient critique pour nous, qui travaillons depuis plus de 20 ans à titre bénévole.

Concrètement, la plateforme wallonica.org est constituée de 4 sites apparentés, proposant chacun un service différent :

    1. wallonica.org : un blog encyclopédique (1.350 articles publiés à ce jour ; promotion via infolettre hebdomadaire et réseaux sociaux) augmenté d’un kiosque (revue de presse, initiatives, tribune libre, agenda culturel…), de nos incontournables et d’une “bibliographie de l’Honnête Homme/Femme” ;
    2. documenta.wallonica.org : un centre de ressources à télécharger gratuitement (périodiques épuisés, brochures didactiques, témoignages manuscrits, reproductions d’images, curiosa…) ;
    3. topoguide.wallonica.org : un guide en ligne des lieux et des curiosités d’intérêt dans notre Wallonie et à Bruxelles, avec liens vers des compléments de documentation et vers les cartes en ligne de la Région ;
    4. boutique.wallonica.org : une boutique virtuelle non-commerciale, consacrée aux productions des artistes wallons et bruxellois, le bouton [acheter] renvoyant soit à l’artiste lui-même, soit à la plateforme des libraires indépendants de Belgique francophone, un de nos partenaires.

Pour garantir la pérennité de notre travail, nous sommes aujourd’hui confrontés à des dépenses qui hypothèquent notre bon fonctionnement : support/développement informatique, stockage des supports matériels (donations), équipement de dématérialisation (ex. scan-ocr professionnel), rétribution des bénévoles, actions de réseautage, supports promotionnels…

Qui plus est : faute d’un subside minimum, nous ne pouvons briguer le statut d’association d’éducation permanente, faute duquel, nous ne pouvons proposer d’exonération fiscale à des mécènes privés.

C’est pourquoi, Madame la/Monsieur le mécène public/privé, je vous demande d’examiner avec bienveillance notre demande d’aide structurelle, afin de nous permettre de pérenniser cette initiative généreuse.

Je vous joins copie de notre plaquette et du dossier de présentation complet et je reste à votre entière disposition pour toute information complémentaire, une démonstration ou une entrevue, à votre meilleure convenance.

Cordialement,

Patrick THONART, éditeur responsable
+32 470 32 37 34 – wallonica@wallonica.org

 

Annexes :

 

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Plus de tribunes libres en Wallonie et à Bruxelles…

GHEUDE : 31 janvier 2021, François Perin aurait eu 100 ans

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“Professeur, homme politique, écrivain… De ces trois casquettes, c’est, sans conteste, la première que François PERIN (Liège 31/01/1921, Liège 26/09/2013) préféra porter. Par son érudition, son sens de la pédagogie, son verbe électrisant, son humour caustique, le professeur de Droit public à l’Université de Liège aura marqué bien des générations d’étudiants.

L’influence qu’il exerça dans le monde politique belge de la seconde moitié du XXe siècle fut, elle aussi considérable. Elle débuta en 1961, avec le rôle de propagandiste-conférencier qu’il joua aux côtés d’André Renard lors de l’aventure du “Mouvement Populaire Wallon“, issue de la grande grève de l’hiver 60-61.

Un tribun, un agitateur d’idées était né qui, durant les deux décennies qui suivirent, allait se démener pour fustiger l’incurie et l’immobilisme des dirigeants politiques et amener ceux-ci à entreprendre l’indispensable réforme institutionnelle de l’Etat. Son nom reste aujourd’hui associé à cette loi du 1er août 1974 créant des institutions régionales à titre préparatoire à l’application de l’article 107 quatre de la Constitution ; loi qu’en tant que ministre de la Réforme des Institutions, il mit au point avec son homologue flamand, Robert Vandekerckhove.

François Perin avait approfondi l’histoire du Mouvement populaire flamand. Il avait parfaitement conscience que la Belgique ne pourrait résister aux coups de boutoir du nationalisme flamand et qu’elle finirait par “imploser“. Ce fut l’une des raisons qui l’amena à démissionner du Sénat, le 26 mars 1980 :

(…) Je ne parviens plus, en conscience, à croire en l’avenir de notre Etat. (…) La Belgique est malade de trois maux, incurables et irréversibles. Le premier mal, je l’ai dit antérieurement, est le nationalisme flamand, qu’il s’avoue ouvertement ou non. Le second, c’est que la Belgique est livrée à une particratie bornée, souvent sectaire, partisane, partiale, parfois d’une loyauté douteuse au respect de la parole donnée et de la signature, mais très douée pour la boulimie avec laquelle elle investit l’Etat en jouant des coudes, affaiblissant son autorité, provoquant parfois le mépris public. Le troisième mal, c’est que la Belgique est paralysée par des groupes syndicaux de toutes natures (…), intraitables et égoïstes, irresponsables, négativistes et destructeurs finalement de toute capacité de l’Etat de réformer quoi que ce soit en profondeur. Et il n’y a rien, ni homme, ni mouvement d’opinion, pour remettre cela à sa place et dégager l’autorité de l’Etat au nom d’un esprit collectif que l’on appelle ordinairement la nation, parce que, dans ce pays, il n’existe plus de nation. Voici, Monsieur Le Président, ma démission de sénateur. Je reprendrai, en conséquence, en solitaire, le chemin difficile des vérités insupportables. Adieu.

François Perin n’était pas qu’un verbo-moteur. Il possédait également le don de l’écriture. Une écriture aussi décapante que ses discours et avec laquelle, en 1981, il s’occupera des Germes et bois morts dans la société politique contemporaine (Editions Rossel). Six ans plus tard, il se fera historien pour nous relatera l’Histoire d’une nation introuvable (Editions Paul Legrain).

Mais il y aussi l’intérêt de François Perin pour de nombreux thèmes de type philosophico-spirituel. Dans Franc-parler, en 1996 (Editions Quorum), il plaidera en faveur d’une “rénovation de la pensée humaniste dégagée des gangues du christianisme et du rationalisme“.

Le jardin secret de François Perin nous révèle un être fasciné par la vie contemplative :

L’apport de la pensée orientale éclaire d’un jour tout à fait lumineux l’insoluble problème de la Trinité qui, par son absurdité rationnelle, a amené le rationalisme critique et la déchristianisation de notre société. (…) Il faut rentrer en nous et y retrouver l’éternel qui dépasse notre contingence éphémère. Une telle attitude engendrera une morale du détachement, de la sérénité et du désintéressement total. Faute de retrouver une inspiration profonde susceptible de la rééquilibrer, notre société industrielle, avec son contexte d’agressivité, de compétition et d’énervement perpétuel, jettera l’espèce humaine dans l’autodestruction.

Propos tenus lors d’une soirée organisée par
le Lion’s Club au château de Spontin,
le 13 novembre 1980

ISBN : 978-2-39001-027-2

Edmond Blattchen précisera qu’il doit à François Perin, qui fut son professeur, le fait d’avoir produit et présenté l’émission télévisée de la RTBF Noms de dieux. Outre les trois ouvrages précités, notons encore d’innombrables chroniques de presse consacrées aux thèmes les plus divers. François Perin possédait les qualités d’un homme d’Etat : vision des choses à long terme, désintéressement total. Mais il était né dans un non-Etat. A maints égards, il n’est pas sans nous rappeler Voltaire, dont il partageait d’ailleurs le profil acéré et le regard malicieux. Le testament politique qu’il livra dans sa dernière interview au Soir, le 6 août 2010, trouve un écho particulier après la dernière crise politique que nous venons de traverser :

Le nationalisme flamand est bien ancré. Il est porté tantôt avec une virulence, et une haine, par certains, tantôt avec un louvoiement prudent par d’autres, mais il ne s’arrête pas, il ne s’arrête jamais. (…) Je souhaite donc le scénario suivant : la proclamation d’indépendance de la Flandre, une négociation pacifique de la séparation et du sort de Bruxelles, et la Wallonie en France. C’est mon opinion. On va hurler ! Mais enfin…”

Jules Gheude, biographe de François Perin
et essayiste politique (GEWIF)

“Docteur en Droit de l’Université de Liège (1946), François Perin entre au Conseil d’État, comme substitut (1948) et demande à être mis en disponibilité en 1961. Assistant à temps partiel de Walter Ganshof van der Meersch, professeur de Droit public à l’Université libre de Bruxelles (1954), chef de Cabinet adjoint auprès du ministre de l’Intérieur Pierre Vermeylen (1954), chargé du cours de Droit constitutionnel à l’Université de Liège (1958), il devient professeur ordinaire en 1968, en charge notamment du cours de Droit constitutionnel.

Membre du groupe Esprit (1954), cofondateur du CRISP (1958), François Perin contribue à l’écriture du programme du Mouvement populaire wallon (1961), dont il est l’un des responsables actifs. Après le décès d’André Renard (1962), Fr. Perin qui est en froid avec le PSB, lance un nouveau parti wallon (1964). Élu député dans l’arrondissement de Liège en 1965, il devient ainsi (avec Robert Moreau) le premier mandataire choisi sur une liste exclusivement wallonne. En 1968, le Parti wallon s’est structuré et, sous l’effet du Walen buiten, de nombreuses sections fleurissent en pays wallon sous le nom de Rassemblement wallon. En 1971, le parti de François Perin devient la deuxième force politique de Wallonie.

Régulièrement réélu député dans l’arrondissement de Liège (1965-1977), ce spécialiste du droit, imaginatif et inventif, joue un rôle majeur lors des travaux du groupe des XXVIII (1968-1969) qui planche sur une réforme de l’État. Tous les négociateurs s’accordent à attribuer à François Perin et à Freddy Terwagne la paternité de l’idée de faire reconnaître, dans la Constitution, l’existence des Régions et de leur accorder des pouvoirs règlementaires dans un certain nombre de matières bien déterminées. En d’autres termes, ils apparaissent comme les pères de l’article 107 quater introduit dans la Constitution lors de sa révision en décembre 1970.

En l’absence d’une simultanéité dans la mise en place des Communautés (revendication flamande) et des Régions (revendication wallonne), François Perin pousse le Rassemblement wallon à accepter de soutenir le gouvernement Tindemans, en 1974, en échange de la mise en place d’une régionalisation préparatoire. Avec son collègue CVP Robert Vandekerckhove, le ministre Fr. Perin est le père de la loi ordinaire du 1er août 1974 qui définit notamment les limites de la Wallonie, la dote d’un budget, de compétences, d’un Comité ministériel et d’un Conseil régional au rôle consultatif. C’est une amorce d’application de l’article 107 quater. Ne disposant pas d’une majorité spéciale, la formule est transitoire ; elle permet de faire exister la région wallonne pour la première fois dans un cadre démocratique.

Premier membre d’un gouvernement belge issu d’un parti régionaliste, F. Perin est ministre des Réformes institutionnelles ; il est aussi membre du premier Comité ministériel des Affaires wallonnes (4 octobre 1974) dont il démissionne (15 décembre 1975). Auteur d’un Rapport politique très remarqué (printemps 1976), le ministre Perin lance de nouvelles pistes pour améliorer l’ensemble du fonctionnement de l’État, mais sans les avoir fait valider par son parti. Au-delà des idées, la forme accentue des tensions antérieures. Le 8 décembre 1976, Fr. Perin quitte avec fracas le gouvernement Tindemans IIbis, ainsi que le Rassemblement wallon pour contribuer à la fondation du Parti des Réformes et de la Liberté de Wallonie.

Coopté au Sénat par le PRLW (1977-1978), puis élu directement dans l’arrondissement de Liège (1978-1980), il entend se consacrer entièrement à la politique belge et défendre l’idée de la communautarisation. Dès lors, il prend une part très active et constructive lors des discussions qui se déroulent à la Haute Assemblée, [voir ci-dessus] … il déplore les carences irréversibles de l’État et remet sa lettre de démission, séance tenante, au président du Sénat. Le 26 mars 1980, il met ainsi un terme à sa « carrière » politique.

Il retrouve à plein temps sa charge professorale à l’Université de Liège jusqu’à son admission à l’éméritat (1986). En 1983, il renonce à son adhésion au PRL. Membre de nombreux mouvements tout en conservant son indépendance, il demeure un militant wallon actif, défenseur de l’identité française de la Wallonie. Attiré par l’option du rattachement de la Wallonie à la France dès les années nonante, il ne cache pas sa sympathie pour une telle formule. Régulièrement appelé à commenter l’actualité politique belge, Fr. Perin a aussi développé une grande curiosité pour les questions religieuses.”

Paul DELFORGE, dans Encyclopédie du Mouvement wallon,
Parlementaires et ministres de la Wallonie (1974-2009),
t. IV, Namur, Institut Destrée, 2010, p. 483-485


Plus de presse…

MASSART : Very Fast Trip. Le film
(2013, Artothèque, Lg)

Temps de lecture : 2 minutes >

MASSART Michaël, Very Fast Trip. Le film
(photographie, 40 x 60 cm, 2013)

Et pourquoi pas emprunter cette oeuvre gratuitement
à l’Artothèque Chiroux de la Province de Liège ?

Michaël Massart © michaelmassart.zenfolio.com

Photographe belge né à Namur et domicilié à Habay-la-Neuve. C’est en 2008, suite à une blessure au genou, que Michaël MASSART renonce au sport et se tourne vers la photographie. Autodidacte et “touche à tout”, il se concentre sur ses deux domaines de prédilection : les portraits et les photos de paysages (notamment en pose longue). Transmettre une émotion, surprendre, construire et mettre en scène l’image de façon originale font partie de ce qu’il recherche à travers ses travaux.

Cette photographie fait partie de la série “Very Fast Trip”, que l’artiste présente ainsi : “C’est une fable contemporaine sur l’obsolescence programmée, la surconsommation. Ce que notre société porte aux nues aujourd’hui est jeté à la poubelle le lendemain. Grandeur et décadence : les meilleures ennemies du monde. Autour de ce sujet et avec une certaine dose d’humour, j’ai tenté de retracer le parcours d’un objet de consommation en lui donnant vie sous les traits (du moins partiellement) d’un homme.[…] Je vous propose donc de partager les aventures de notre “héros” de la surconsommation depuis son “déballage” jusqu’à sa mort… son recyclage, en passant par ses moments de gloire, d’impression d’être le roi du monde, d’excès, de lendemains difficiles, de nostalgie, de remises en question et de lutte pour tenter de survivre dans ce monde bien ingrat vis-à-vis de ses “stars” déchues…”

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © michaelmassart.zenfolio.com | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

GOETHALS : La physionomie des intercommunales en Belgique (CRISP)

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“La médiatisation et les développements de l’ « affaire » Publifin en Wallonie et de ses prolongements et répercussions en Flandre et à Bruxelles ont mis au jour des pratiques questionnant l’éthique et la bonne gouvernance des intercommunales en Belgique. Les reproches formulés à l’encontre de ces structures économiques ne sont pas neufs. De nombreuses réformes ont été opérées par le passé dans le but de renforcer leur surveillance et la bonne gouvernance en leur sein. Ces réformes n’ont pas été sans effet sur l’évolution du paysage des intercommunales.

Les questions, investigations et enquêtes relatives aux intercommunales qui alimentent l’actualité depuis le début de cette année ont également fait apparaître une relative méconnaissance, de la part des médias, du grand public et parfois même d’une partie du monde politique, de ces structures et de leur fonctionnement. Craignant que le cas Publifin soit l’arbre qui cache la forêt et dans une optique de rationalisation, le gouvernement wallon a d’ailleurs annoncé le 26 janvier 2017 sa volonté d’établir un cadastre des intercommunales en Wallonie.

En l’absence d’un tel relevé, que sait-on déjà des intercommunales ? Autrement dit, à quoi ressemble actuellement ce paysage ? La tutelle sur ces structures relevant de l’autorité des Régions, peut-on observer des différences régionales significatives ? Cette @nalyse du CRISP en ligne vise à répondre à ces questions en dressant un panorama général des intercommunales en Belgique. Pour ce faire, on évaluera leur nombre, on examinera les secteurs d’activité dans lesquels elles se situent principalement et on envisagera leur poids économique. Au préalable, on définira ce que sont les intercommunales et on rappellera succinctement le cadre réglementaire qui s’applique à elles en Belgique.

Qu’est-ce qu’une intercommunale ?

Les intercommunales résultent de l’association de plusieurs communes en vue de régler et de gérer en commun des matières d’intérêt communal. Outre les communes, toute autre personne de droit public (CPAS, régie communale autonome, province…) ou de droit privé (personne physique ou personne morale) peut également y être associée. Lorsque l’intercommunale ne comprend que des personnes morales de droit public, elle est dite pure ; lorsqu’un partenaire privé est associé aux communes, elle est dite mixte.

En raison des missions de service public assurées par les intercommunales,  et du fait que leur objet est d’intérêt communal, les communes doivent toujours disposer de la majorité des voix au sein de l’assemblée générale des actionnaires. En Wallonie et à Bruxelles, la législation étend cette obligation à l’ensemble des organes de gestion. En revanche, elle n’impose pas aux communes de disposer de la majorité du capital au sein de l’intercommunale. En Région flamande, alors que le statut d’intercommunale mixte avait été aboli en 2001, la possibilité pour une personne de droit privé de participer à une structure intercommunale a été réintroduite en 2016, mais elle est strictement limitée à un maximum de 49 % du total du capital et de 25 % des droits de vote. En outre, cette possibilité est valable exclusivement dans les secteurs de la distribution d’énergie, de la collecte des déchets et de leur transformation.

Le cadre légal posé par les Régions établit la forme que peuvent revêtir les associations entre communes. En Wallonie et à Bruxelles, quelle que soit la nature des associés, les intercommunales sont des personnes morales de droit public. Elles empruntent toutefois un « costume » de droit privé, à savoir la société anonyme, la société coopérative à responsabilité limitée ou l’association sans but lucratif. Dès lors, l’intercommunale est soumise à un régime juridique hybride. Elle est régie par le Code des sociétés ou par la loi sur les asbl, sauf lorsque la législation régionale ou les statuts y dérogent expressément. En Flandre, les intercommunales sont soumises à un régime sui generis. Celui-ci distingue les associations prestataires de services des associations chargées de mission.

Enfin, la durée d’une intercommunale ne peut excéder 30 ans en Wallonie et à Bruxelles. En Flandre, elle ne peut dépasser 18 ans. Des prorogations sont cependant possibles sur décision de l’assemblée générale…”

Lire la suite de cette @nalyse du CRISP en ligne écrite par Christophe GOETHALS sur CRISP.BE (14 mars 2017)


Plus de CRISP ?

jurons liégeois

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(c) Benoit Poelvoorde – Intime Festival
  • Arindjî !
    (“arrangé”) : attardé mental
  • Arèdjî !
    (“enragé”) : personne sur-vitaminée
  • Barakî
    (“romanichel”) : se dit généralement d’une personne mal habillée, malpropre ou vivant dans un taudis ou dans un désordre pas possible (= vivant dans une baraque)
  • Barakî d’ kermesse
    forain
  • Biesse di nute
    (“bête de nuit”) : idiot
  • Bôreu d’troyes et pikeu d’gades
    (“enculeur de truies et piqueur de chèvres”) : emmerdeur
  • Clôs t’ geûye !
    ferme ta gueule !
  • Cougneu d’poyes
    (“enculeur de poules”) : idiot qui brasse de l’air, vantard
  • Ènocint catwaze moussî a sot
    (litt. “Innocent 14, habillé comme un sot”) : Innocent XIV, nom d’un pape qui n’a jamais existé… Selon d’autres sources, fait allusion aux prophéties des Témoins de Jéhovah qui promettaient la fin du monde pour 1914. Comme la vraie fin du monde ne s’est pas produite, les voilà affublés de ce sobriquet (“ènocînt catwaze”)
  • Èwaré Sînt Djîle ou Djîle l’Èwaré
    (“étonné (comme) Saint Gilles”, “Gilles l’ahuri”) : étourdi, benêt. (Origine possible : la statue de Saint Gilles d’une église liégeoise avait eu les yeux repeints, mais les pupilles louchaient)
  • Grosse biesse
    (“grosse bête”) : idiot
  • Les djônes
    (litt. “Les jeunes”) : les enfants
  • Mårticot
    singe, sagouin
  • I n’fåt nin pèter pus hôt ki s’coû
    (litt. “il ne faut pas péter plus haut que son cul”) : ne pas se prendre pour quelqu’un de plus important, de plus fort, que soi
  • Vas’ tchîre è Moûze, ôn vèrrai t’coû !
    (litt. “va chier dans la Meuse, on verra ton cul”) : vas te faire voir !
  • Vas’ à l’djote
    (litt. “va aux choux”) : vas te faire voir !
  • Vas’ ti fé arèdjî
    (litt. “va te faire enrager”) : vas te faire voir !
  • Warbô
    (litt. “vers blanc”) : femme très laide et très méchante
  • Schmet
    roublard, ‘faux-cul’
  • Ti vå bin on relouka, on stron en vau bin deux
    (litt. “tu vaux bien un regard, une merde en vaut bien deux”) : tu es laid(e)
  • Clôs t’ geûye!, vî Mosazaure
    Tais-toi ! vieux con ! Allusion à la découverte d’un fossile de Mosasaurus dans la région de Visé (BE)
  • Vî Rahiss’, vî trigu
    vieux déchet, vieux débris

Discuter encore…

CORDIER et al : Littérature prolétarienne en Wallonie (PLEIN CHANT, Voix d’en bas, 1985)

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CORDIER Jacques et al., Littérature prolétarienne en Wallonie (PLEIN CHANT, Voix d’en bas, 1985)

“La première partie de ce livre présente l’histoire d’un mouvement littéraire dans la Wallonie des années 1920. Elle est due à Jacques Cordier (et à Vital Broutout pour l’évocation du Musée du Soir qui devait clore cette histoire dans les années 60).

La seconde partie recueille les récits de deux travailleurs du fond de la mine : Hector Clara met en scène le sort des chevaux autrefois sacrifiés à la production charbonnière ; Charles Nisolle, dont c’est ici sans doute toute l’œuvre, se révèle un écrivain incisif et violent, proche parfois du meilleur Malva…”

Lire le poing levé le recueil de Jacques CORDIER
(ISBN 978-2-85452-069-9)


D’autres incontournables du savoir-lire…

gastronomie-wallonne.be

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Nous avons tenté de rassembler dans ces pages quelques recettes de cuisine parmi les plus typiques de la Wallonie: les Ardennes, le Namurois, Liège, le Hainaut et le Brabant Wallon. Ces recettes wallonnes sont soit très simples, comme nos ancêtres les pratiquaient, soit un peu plus compliquées et sophistiquées, lorsque la modernité et les grands chefs les ont aménagées (pour notre plus grand plaisir).​​

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Encore faim ?

Design Station Wallonia

Temps de lecture : < 1 minute > La Design Station Wallonia est un bâtiment emblématique localisé face à la gare des Guillemins (la “gare Calatrava” à Liège, BE). C’est un projet financé par les fonds FEDER, la Wallonie et la SPI. L’espace comprend trois fonctions principales. La partie publique occupe une surface d’environ 1100 m² sur trois étages. Elle comprend une salle d’exposition, une salle de conférence, des salles de réunion et de créativité, un espace de co-working, un espace de prototypage. Le centre d’affaires sur les deux étages supérieurs abrite des bureaux : ceux de l’Espace Entreprises et ceux occupés par Wallonie Design. Une dizaine de logements complètent cet ensemble. Ils ont été construits et financés par l’entrepreneur désigné par appel d’offres pour effectuer les travaux, Gilles Moury s.a. Le projet se veut : une vitrine du design wallon + un incubateur + un pôle créatif et économique.

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Une approche intégrée de l’enseignement et de l’éducation – Carnet de bord d’une expérience de terrain

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CAL SERAING (Renaud ERPICUM) – couverture 2015

Cet ouvrage est un outil destiné aux enseignants, aux professionnels de l’éducation et, d’une manière générale, à tous ceux qui s’intéressent à la question de l’enseignement. Il dresse un panorama des activités mises en place par le Centre d’Action Laïque de la Province de Liège dans le quartier du Molinay, à Seraing. L’association, implantée au Molinay depuis une quinzaine d’années, a notamment mis sur pied deux projets : les Ateliers de Soutien à la Réussite et les Ateliers du Mercredi. Les premiers offrent, en étroite collaboration avec les enseignants, un soutien scolaire personnalisé aux enfants qui en ont besoin. Les seconds permettent aux jeunes de vivre les valeurs laïques et d’expérimenter concrètement des éléments de démocratie, de participation et de coopération. Cet ouvrage très pratique ne se contente pas de présenter les projets : il contient des comptes-rendus de situations vécues, des analyses, des réflexions, des essais et leurs recadrages ainsi que des outils. Il est le reflet d’une expérience en forme de projet pilote et, pourquoi pas, un vecteur d’inspiration pour des actions à plus grande échelle. Il aborde ainsi de nombreuses thématiques, parmi lesquelles deux sont particulièrement capitales aux yeux du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège : une école de l’égalité et le vivre ensemble.​..

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L’ombre de l’extrême droite en Wallonie : le CEPIC

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Isoloirs © ULB

Plusieurs organisations néofascistes ou d’ultradroites ont été citées dans le cadre des enquêtes sur les « années de plomb » belges. « RésistanceS », en collaboration avec le mensuel belge « Avancées », vous propose une courte présentation de celles-ci.

Le Centre politique des indépendants et cadres chrétiens (CEPIC)

Le CEPIC se définissait comme un mouvement politique « en réaction à l’organisation et à la structuration de l’aile démocrate-chrétienne » (centre-gauche) du parti social-chrétien. Constitué de différents courants réactionnaires (conservateur, bourgeois et national-libéral) du PSC, il fut actif de 1972 à 1982 avec le soutien dès ses débuts du président Charles-Ferdinand Nothomb. Ses animateurs, qui se retrouvaient au Cercle des Nations, se prenaient pour des « croisés » de la civilisation occidentale. Ils défendaient un programme économique ultralibéral pour s’opposer à l’esprit « collectiviste » de l’époque.

Dirigé par Paul Vanden Boeynants (qui en deviendra son président en 1977), le baron Benoît de Bonvoisin, Jean-Pierre Grafé, José Dessertes, feu Jean Breydel, Cécile Goor, Joseph Michel, Paul Vankerkhoven et bien d’autres, le CEPIC, lors de son premier congrès en 1975, reçut les encouragements de Léo Tindemans (le premier ministre CVP de l’époque).

Cette aile droite du PSC était liée au mensuel d’extrême droite « Nouvel Europe magazine » et au Front de la jeunesse (FJ). En 1982, le président du PSC Gérard Deprez ordonna la dissolution du CEPIC. Une partie de ses membres restèrent au parti catholique, une autre s’en ira au PRL et une troisième mit sur pied une nouvelle formation politique, le Parti libéral chrétien qui devra ensuite changer de nom sous la pression du PRL.

Il faut dire que le nom du CEPIC, associé à l’extrême droite, revenait régulièrement à la une de l’actualité dans le cadre d’investigations sur des dossiers dits « chauds ». Paul Latinus, le chef du groupe secret néonazi WNP, avait même été protégé par certains de ses leaders. Plus tard, le Parti des forces nouvelles (un groupuscule néonazi issu du Front de la jeunesse) accusera le CEPIC de lui avoir piqué son programme politique écrit en 1975, d’avoir confisqué « l’énergie militante des nationalistes » et détourné les « résultats des actions » du FJ d’après l’article « Au royaume pourri de Belgique » publié dans son mensuel « Forces Nouvelles », n° 80, en 1990.

Aujourd’hui, les anciennes gloires du CEPIC se sont éparpillées dans la nature. Certaines ont définitivement abandonné la politique. D’autres poursuivent le combat. Ainsi, à l’heure actuelle on retrouve des “cepistes” dans les directions des principaux partis d’extrême droite. « L’esprit Cepic » se retrouve également dans le journal politico-satirique « Pan ».

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Plus de contrat social…