Jacques Froidevaux, Hubert Froidevaux et Miguel-Angel Morales composent le collectif PLONK & REPLONK fondé en 1995 dans le Jura suisse. Dès 1997, le trio détourne des cartes postales Belle Epoque… Fait peu connu, leur collection de gâteaux est l’une des plus importantes du Vieux-Continent. L’ajout d’une touche absurde, notamment dans leurs légendes, confère aux œuvres une portée critique et humoristique.
Leurs fameux photomontages d’inspiration rétro ont contaminé les formats les plus divers: livres, affiches, cartes postales, autocollants, cimaises, animations, théâtre. Parmi leurs influences, on peut citer Erik Satie, Alphonse Allais, Glen Baxter, Gary Larson ou Pierre Dac. Fait peu connu, leur collection de gâteaux est l’une des plus importantes du Vieux-Continent. Pur produit d’un Arc jurassien en lévitation, Plonk & Replonk étonne donc son monde par l’amour irraisonné que ses membres vouent à ce plan d’eau notoire qu’est le lac Léman. Cette passion apparaissait dans toute sa démesure en 2008 déjà dans l’exposition qu’ils lui consacrèrent sans retenue au Musée du Léman, à Nyon. Aux dernières nouvelles, Plonk & Replonk s’apprêtent à commercialiser le Léman sous la forme d’une eau minérale gazeuse naturelle aux miraculeuses vertus diurétiques et conditionnée en pratiques jéroboams de cinq litres. (d’après PLONKREPLONK.CH)
Plonk & Replonk est déjà bien présent dans wallonica.org :
De drôles de chenilles, oreilles pointues, ondulent, le visage fendu d’un large sourire. De chaque côté de l’allée, une rangée de cerfs monumentaux aux cous de girafe et au corps de sphynx accompagnent les premiers pas du visiteur dans le parc Bruno WEBER. Le peintre alémanique décédé en 2011 a bâti un petit empire dans les hauteurs de Spreitenbach (Zürich), sur lequel règnent plus de 600 créatures fantasmagoriques.
Au loin, en toile de fond, on aperçoit l’agglomération entre Zürich et Baden. Ses entrepôts, ses blocs d’habitations sans visage, ses centres commerciaux, sa gare de triage, son autoroute. Le parc de l’artiste surplombe un demi-siècle d’urbanisation galopante. Spreitenbach, cette ville de 11 000 habitants, densifiait avant même que ce mot n’entre dans l’usage courant. C’est là que s’est construit le premier centre commercial de Suisse, le Tivoli. A chaque étape du bétonnage monstre de la vallée de la Limmat, l’artiste a riposté avec ses sculptures de béton. Il s’est emparé de ce matériel mal-aimé pour réenchanter le paysage.
Bruno Weber croyait à la force des symboles et décrivait lui-même son travail comme un “contre-monde à la grisaille moderne de Spreitenbach”. Au bout de l’allée flanquée des cerfs se trouve la “place du théâtre”, sur laquelle veille une chouette de 20 mètres de hauteur et de 180 tonnes. Un escalier de métal mène à la tête de la statue, vestige d’un rêve non réalisé de Bruno Weber, qui voulait transformer l’animal en café-terrasse. Car ses créatures possèdent souvent une fonction. Ainsi, les cerfs, avec leurs ampoules vissées à l’extrémité des bois, font office de lampadaires. Les serpents se transforment en ponts pour traverser la rivière. Et, sur le dos d’un chat géant caché dans la forêt, le sculpteur a creusé deux sièges et un coffre, dans lequel il a glissé un frigo. C’est là qu’il prenait l’apéro avec sa femme, Maria Anna Weber, les soirs d’été.
“Il voulait montrer qu’on peut faire quelque chose d’autre avec le béton”, raconte l’élégante dame aux cheveux orange, sur le pas de la porte. Derrière elle, un paon répondant au nom de Josef fait la roue. Maria Anna Weber laisse entrer les curieux dans la pièce maîtresse du parc : la maison de l’artiste. Ou plutôt, le palais. Des nymphes souriantes portent cet édifice couvert de sculptures et flanqué de deux tours. Celle qui fut la muse et l’alliée de Bruno Weber occupe aujourd’hui seule la maison familiale. Dans l’antre, du sol au plafond, tout a été façonné par le couple aidé de leurs deux filles jumelles, Mireille et Rebecca. Au milieu de la salle à manger, un foyer surmonté d’un gril se niche dans la gueule d’un personnage à quatre visages. Le ventre d’une statue d’homme à tête de cochon, que Bruno Weber appelait le “maître de la salle”, cache un vaisselier. Il n’y a pas d’angle droit: en architecte autodidacte, Bruno Weber travaillait à l’œil.
D’abord un projet d’agrandissement
A côté de sa maison, l’atelier de l’artiste semble modeste. C’est pourtant là que tout a commencé, en 1962. Alors âgé de 30 ans, Bruno Weber voulait agrandir son espace de travail. Il découvre le ciment, y prend goût et commence à l’employer pour créer des sculptures, en coulant la matière dans des moules de polyester. Ce qui n’était au départ qu’un projet d’agrandissement se transforme peu à peu en œuvre monumentale, qui ne s’arrêtera qu’un demi-siècle plus tard, à sa mort en octobre 2011. Aujourd’hui, ses cendres reposent dans une urne déposée au sommet de l’une de ses statues, au cœur du parc : un double taureau surmonté d’une coupole en verre.
Chaque visiteur décèle dans ses œuvres une autre influence, parfois aztèque, indienne ou chinoise. Certains y voient des références aux personnages de Lewis Carroll, l’auteur d’Alice au pays des merveilles, ou aux contes allemands peuplés de gnomes, de nymphes et de bêtes sauvages. Inclassable, le peintre a puisé dans un répertoire mondial d’archétypes, il emprunte à la fois au style Art nouveau, au surréalisme, au baroque ou au gothique, tout en échappant constamment aux catégories.
Fils d’un serrurier argovien spécialisé dans les coffres-forts des banques, Bruno Weber a hérité au début des années 1950 de ce terrain de 15 000 mètres carrés en lisière de forêt, acheté par ses parents. Un espace de liberté qu’il n’a dès lors presque plus quitté. Ses créatures mi-humaines, mi-animales n’ont pas seulement colonisé sa maison. Elles se sont faufilées sur les sentiers et ont investi la forêt tout autour. L’homme aimait raconter qu’il parlait aux arbres, avant de décider de l’emplacement d’une nouvelle sculpture. Pour l’aider à ériger ses monstres, il s’est entouré d’amis et d’artisans. Ainsi, il aura fallu près de cinq ans pour achever la plus monumentale de ses statues : un dragon-chien ailé de 110 mètres de long, doté de 40 pieds.
Bruno Weber s’est formé à l’Ecole d’arts appliqués, malgré les réticences de son père. Il a eu comme enseignant les peintres Johannes Itten ou Max Gubler et son frère Ernst. Sous la pression parentale, il prend un emploi de graphiste et lithographe à l’imprimerie Orell Füssli . Il se sentait à l’étroit dans cette agglomération propre-en-ordre. A côté de la prouesse technique, l’autre exploit de l’architecte autodidacte sera de parvenir à échapper en permanence aux règles. Surtout celles qui régentent d’ordinaire en Suisse les constructions, jusque dans les détails des cabanes de jardin.
Il y parvient grâce à l’aide d’un avocat, Peter Conrad, qui représentera le peintre face à la commune de Spreitenbach. Dans un passage d’un livre sur le parc, il raconte l’expérience mouvementée de l’artiste anarchiste avec le droit. Bruno Weber, barbe et cheveux longs retenus par un bandeau, les pieds nus dans ses sandales, entre dans le bureau de l’avocat un jour de 1976. Il a en main un ordre de destruction remis par les autorités communales, visant les sculptures qui s’étaient multipliées sur son terrain au cours des quinze années précédentes. Jusqu’ici, les autorités s’étaient montrées plutôt tolérantes, fermant les yeux sur les constructions illégales.
Légitimation et reconnaissance
Bruno Weber voit son monde trembler sous ses pieds. Acculé, il se dit prêt à lancer une campagne contre les autorités dans le Blick. L’avocat l’en dissuade. Il préfère chercher “une base juridique à son univers artistique”, dit-il. Sa stratégie consistera à miser sur la fibre de mécène des autorités, qui ne redoutent rien de plus que de passer pour des ignares en matière d’art. Une rencontre est organisée dans la maison de Bruno Weber, avec la présence du commissaire d’exposition et critique d’art vedette Harald Szeemann, venu souligner l’importance de l’œuvre du peintre. D’enfant terrible, il devient peu à peu artiste reconnu et finira par obtenir que son terrain soit classé en “zone spéciale”, un statut qui donnera à son œuvre une légitimation et une reconnaissance juridique. En 1988, il recevra une autorisation de construire pour l’ensemble de la zone.
Au fil du temps, Bruno Weber a su s’entourer d’amis. Il conviait des personnalités de la région à des fêtes données sur son terrain, auxquelles participaient aussi des conseillers d’Etat. Mais c’est le soutien d’un grand patron de l’industrie qui pèsera sans doute le plus dans son parcours. Thomas Schmidheiny, patron de la cimenterie Lafarge-Holcim, tombe sous le charme des créatures de Bruno Weber dans les années 1970. Depuis lors, l’entreprise lui fournit gracieusement du ciment et du béton. Une issue plutôt cocasse, pour ce guérillero du bétonnage.
Des géants aux pieds d’argile
Les créatures de béton de Bruno Weber se sont exportées. Certaines d’entre elles veillent sur Zürich, perchées sur la colline de l’Uetliberg. D’autres se sont frayé un chemin sur le pavillon suisse de l’Exposition universelle de Séville, en Espagne, en 1992. En 1991, le commissaire d’art Harald Szeemann présentait un modèle réduit du parc de Bruno Weber lors de l’exposition La Suisse visionnaire.
Chaque année, quelque 17 000 personnes se rendent sur le terrain et, au cours du dernier quart de siècle, quelque 10 millions de francs ont assuré l’existence de ce monde parallèle au-dessus de Spreitenbach, dont quelque 5 millions sous forme de dons et de financement public. L’autre moitié de cette somme a été générée par les entrées et la vente de sculptures, produites selon les moules originaux de l’artiste. Le parc accueille aussi des événements, tels qu’anniversaires et mariages. Ainsi en 2013, le funambule Freddy Nock célébrait son union avec Ximena en compagnie des dragons ailés de Bruno Weber.
Pourtant, l’avenir du parc est fragile. La Fondation Bruno-Weber, qui possède un tiers du terrain, manque de moyens pour assurer la restauration des sculptures et l’amélioration des infrastructures, estimées à quelque 20 millions de francs pour les années à venir. Or, au fil des ans, les dons se sont taris, freinés par un conflit historique, qui mine les relations entre la fondation et l’épouse de Bruno Weber, Maria Anna.
Un des points d’accroche concerne l’interprétation même du travail de l’artiste. “Bruno Weber concevait cet endroit non pas comme un parc, mais comme un chantier, un laboratoire en constante évolution. Une œuvre totale n’est jamais terminée, c’est pourquoi nous souhaitons poursuivre le travail”, souligne Eric Maier, architecte et membre de la direction de la fondation. Bruno Weber avait imaginé construire trois chenilles géantes, sur le toit. Maria Anna Weber considère de son côté qu’avec la mort du sculpteur, “poursuivre son œuvre serait contre l’art”.
L’œuvre d’une vie sans limites
Les monstres de béton recouverts d’éclats de céramiques colorées de Bruno Weber évoquent le parc Güell d’Antonio Gaudi, à Barcelone, ou encore le jardin des Tarots de Niki de Saint Phalle, en Toscane. Tous trois puisaient dans le répertoire surréaliste et bestiaire pour créer leurs mondes. Ils ont aussi en commun d’avoir consacré une grande partie de leur vie à la réalisation d’un projet les dépassant, à la fois œuvre monumentale et lieu de vie. “Bruno ne connaissait pas le travail de Gaudi lorsqu’il a réalisé ses premières sculptures. Mais quand il les a vues, il s’est exclamé: «C’est mon âme sœur !»” raconte Anna Maria Weber, veuve du sculpteur alémanique.
Niki de Saint Phalle avait connu une révélation similaire lorsqu’elle s’était rendue pour la première fois dans le parc Güell, en 1955 : subjuguée par le travail de l’architecte catalan, elle décidait de s’en inspirer. La plasticienne franco-américaine, connue pour ses sculptures de femmes, les Nanas, considérera son jardin toscan comme l’œuvre de sa vie. Ce terrain situé dans un coin de nature, peuplé de créatures joyeuses et colorées, l’a mobilisée durant vingt ans, de 1978 à 1998, quatre ans avant sa mort. Elle a aussi visité le parc de Bruno Weber. Comme lui, elle a habité son œuvre : L’impératrice, une statue de femme, lui servira d’appartement et d’atelier durant sept ans.
Bruno Weber considérait ses sculptures comme une partie de son environnement naturel. Elles devaient se fondre dans le paysage. On peut voir aussi une parenté dans sa démarche avec une autre “œuvre totale”: le Palais idéal de Joseph Ferdinand Cheval. Durant plus de trente ans, ce facteur a érigé à Hauterives, dans la Drôme, un monument avec des pierres récoltées sur les chemins, lors de ses tournées de distribution du courrier. Attaché au courant de l’art brut, il a en commun avec Bruno Weber de s’être improvisé architecte autodidacte. On songe enfin à un jardin plus ancien encore, celui de Bomarzo, en Italie. Un parc jonché de sculptures de pierre et de figures inspirées de la mythologie, conçu entre 1552 et 1580 et dont l’anarchie, aux antipodes des jardins carrés de la Renaissance, reste un mystère aujourd’hui encore. [d’après LETEMPS.CH]
Pour la grammaire, le masculin peut inclure les femmes. Mais les recherches du psycholinguiste Pascal Gygax montrent que notre cerveau ne l’interprète pas ainsi. Dans son livre Le cerveau pense-t-il au masculin ?, il soutient que la langue peut – et doit – évoluer, afin de rééquilibrer une société encore bien trop centrée sur les hommes.
Un livre sur la langue inclusive. Vous ne craignez pas le débat !
C’est vrai, le thème est très chaud. Une motion a été récemment déposée au Parlement pour interdire la langue inclusive dans l’Administration fédérale [suisse]. Certaines personnes ne veulent même pas entendre les arguments sur ce thème : lorsque j’ai été invité à présenter mes travaux au sein d’un Conseil communal, deux factions politiques ont quitté la salle avant que je prenne la parole. A une autre occasion, un homme politique m’a dit ne pas vouloir assister à ma présentation, car il savait “déjà tout sur ces questions“. Je l’ai prié de rejoindre mon équipe, car nous, nous ne savons pas tout (rires) !
«Pourquoi tant de haine ?», vous demandez-vous dans votre livre. La réponse ?
La langue fait partie de notre identité et constitue une pratique quotidienne. Des études ont montré une corrélation entre le fait de se dire opposé à la langue inclusive et ne pas reconnaître facilement des formulations misogynes, être d’accord avec des affirmations sexistes ou encore accepter les inégalités de la société d’aujourd’hui.
Le refus de la langue inclusive nous définit donc comme sexistes ? Une telle affirmation risque de braquer les opinions encore plus …
C’est possible, en effet. Mais le but du livre est moins de convaincre que d’amener dans le débat des arguments factuels issus de recherches en psychologie, linguistique et histoire. Les gens seront alors en mesure d’en débattre en se basant sur les mêmes informations, plutôt que d’exprimer des opinions peu ou pas documentées comme c’est encore souvent le cas.
Vous soulignez que la place dominante, occupée par les hommes dans la société, se reflète dans la langue, notamment à travers le masculin.
Oui, et ceci de trois manières. D’abord, le masculin “l’emporte” sur le féminin lors de l’accord, comme dans “les verres et les tasses sont nettoyés“, et ceci même s’il n’y a qu’un seul verre et cent tasses ! On entend souvent dire qu’il s’agirait d’une règle absolue, mais d’autres règles ont existé. L’accord de proximité, qui était pratiqué jusqu’au XVIIe siècle, est d’ailleurs toujours vivant lorsque nous disons “certaines étudiantes et étudiants“. On utilisait aussi l’accord de majorité, c’est-à-dire avec le plus grand nombre, comme “le maître et les écolières sont sorties” ou encore celui du choix qui se base sur l’élément jugé comme le plus important (“les pays et les villes voisins“). La règle de l’accord systématique au masculin en est probablement issue : un grammairien du XVIIIe siècle affirmait pour le justifier que “le genre masculin est réputé plus noble que le féminin à cause de la supériorité du mâle sur la femelle“. Au moins, c’est clair !
Et les autres cas ?
Les paires, ou binômes, placent systématiquement l’homme d’abord – on dit “mari et femme“, “Adam et Eve“, “Tristan et Iseult“, avec comme seule exception les salutations telles que “Mesdames et Messieurs“. Et finalement, bien sûr, l’interprétation générique du masculin, qui décrète que le masculin peut inclure les femmes, comme dans “les participants” ou “profession : plombier“. La grammaire lui attribue ce sens, mais nous avons de la peine à le comprendre ainsi.
Vos études ont en effet montré que nous interprétons le masculin non pas comme générique, mais comme se référant aux hommes. Comment avez-vous procédé ?
Dans nos premières recherches, nous avons demandé de juger si une phrase qui inclut une forme masculine (comme “Les chanteurs sortirent du bâtiment.“) est compatible avec une autre qui indique la présence de femmes dans le groupe (“Une des femmes avait un parapluie.“) ou d’hommes (“Un des hommes…“). Les réponses des personnes interrogées étaient très différentes dans les deux cas, ce qui montre que le masculin pose clairement une difficulté de compréhension lorsqu’il est censé inclure les femmes. Nous ne nous attendions pas du tout à ce résultat, et nous avons réalisé de nombreuses expériences additionnelles pour le vérifier et l’affiner. Ces résultats négatifs se sont accumulés et, combinés avec d’autres études réalisées ailleurs, démontrent clairement que nous n’interprétons pas, ou très difficilement, le masculin comme incluant les femmes.
Avec quelles conséquences ?
La langue influence fortement notre manière de voir le monde, de penser et d’agir, et le fait que la langue a été masculinisée a des conséquences importantes pour toute la société. On peut notamment penser aux choix de carrières. Les filles grandissent dans un environnement fortement androcentré, c’est-à-dire qui donne une place dominante à l’homme. Non seulement les œuvres de fiction et le médias parlent majoritairement d’hommes, mais la langue décrit l’écrasante majorité des professions au masculin. Des études montrent que, dans ce cas, elles se sentent moins concernées et, c’est important, moins compétentes que si l’on utilise une double formulation telle que “politicienne ou politicien“. Cela crée un cercle vicieux : l’androcentrisme de la société mène à une langue qui favorise le masculin ; celle-ci exclut les femmes – entre autres –, ce qui consolide encore davantage la place dominante des hommes.
Que faire pour rétablir une langue plus équilibrée ?
Les possibilités sont nombreuses. On peut utiliser le passif ou la substitution par le groupe (“l’équipe de recherche” pour “les chercheurs“), utiliser des termes épicènes (“les scientifiques“) ou encore les doublets (“les chercheuses et les chercheurs“), sans oublier une forme contractée d’un doublet (“les checheur·ses“). On peut encore choisir l’accord de proximité, très facile à appliquer, ou mentionner les femmes avant les hommes.
Vous dites préférer le terme de langue «non exclusive» plutôt qu’«inclusive». Pourquoi ?
En favorisant le masculin, la langue n’exclut pas seulement les femmes, mais aussi les personnes qui ne s’identifient à aucun des deux pôles de genre. Je parle aussi de démasculiniser la langue, car cela rappelle le fait qu’elle a été masculinisée, et de la reféminiser, car certains féminins en ont été sciemment supprimés.
Que pensez-vous de l’utilisation du féminin générique ?
Il est intéressant, déjà simplement parce qu’il rend plus visible l’effet du masculin aux yeux des hommes, qui d’habitude en sont peu conscients. En 2018, l’Université de Neuchâtel a formulé ses statuts en utilisant uniquement le féminin, notant que ce dernier doit être compris dans un sens générique. Cela a fait baisser les réticences exprimées face au doublet qui, j’imagine, est soudainement paru bien plus acceptable à certaines personnes que ce féminin dominant…
La langue inclusive est souvent décriée comme fautive, inélégante et politisée. Que répondez-vous ?
Il faut d’abord rappeler que certaines tournures de la langue inclusive ont toujours existé, comme les doublets. Ensuite, que la langue française a été fortement masculinisée au XVIIe siècle, avec la disparition de métiers déclinés au féminin, tels que “poétesse” ou “autrice“, reflétant des positions politiques qui voulaient placer la femme au foyer. Cela montre que la langue actuelle n’est, en fait, pas neutre: elle a toujours été politique, d’ailleurs ni plus ni moins que la langue inclusive. Toute langue évolue constamment, et c’est davantage son usage concret qui la modifie que les décisions d’une institution telle que l’Académie française. Le mandat de cette dernière, d’ailleurs, concerne le vocabulaire et non pas la grammaire française, celle-ci étant encadrée essentiellement par l’ouvrage Le bon usage qui est mis à jour par la famille Grevisse sans disposer d’un statut officiel. Par exemple, c’est par la pratique que les anglophones ont récemment réhabilité l’usage du “they” au singulier pour signifier une personne dont on ne connaît pas le genre, qui avait disparu au XIXe siècle. Et la population suédoise dit accepter de plus en plus le prénom indéterminé “hen“, apparu suite à son utilisation dans un livre pour enfants paru en 2012. C’est l’usage d’une langue qui la fait évoluer, pas les institutions.
Le débat tourne souvent sur la forme contractée, telle que les étudiant·es ou die Student*innen.
Oui, on reproche par exemple au point médian de poser des difficultés aux personnes dyslexiques. Mais l’argument semble peu crédible au vu des règles orthographiques très difficiles qu’il faudrait alors simplifier en priorité. Cette focalisation est dommage, car le français possède tous les outils pour être pratiqué de manière non exclusive, avec ou sans forme contractée.
D’autres disent que la langue inclusive n’est pas la question d’égalité la plus urgente …
Je l’entends parfois et je demande alors ce qu’il faut faire en priorité … Un homme m’a répondu: l’égalité salariale. Fort bien ! Je lui ai donc proposé d’aller avec lui aux ressources humaines pour demander une baisse de rémunération qui permettrait de rétablir un peu l’équilibre salarial (rires) ! Sérieusement: aucune mesure individuelle ne va révolutionner les rapports entre les sexes. Il faut travailler sur de nombreux fronts.
Pourquoi avoir publié ce livre maintenant ?
Cela fait plusieurs années que je m’implique dans la médiation scientifique. Je donne des conférences – elles ont touché autour de 5000 personnes –, écris des articles dans les journaux, participe à des débats. Avec mon collègue, Pascal Wagner-Egger, il nous a paru important de sortir de notre bulle académique, de redonner à la société. Les éditions Le Robert voulaient faire un livre sur la langue inclusive, un thème très débattu. Il y a beaucoup de linguistes en France, mais les responsables voulaient une perspective issue de la psychologie. Je suis l’un des rares psycholinguistes à travailler sur la langue française et j’ai été contacté. Le but du livre est d’amener un discours scientifique dans un débat parfois houleux et souvent mal documenté.
Le Robert est connu pour ses dictionnaires de référence. Est-il vraiment ouvert aux changements proposés par la langue inclusive ?
Je pense que oui. Mon livre paraît dans une nouvelle collection qui a justement été lancée pour débattre des évolutions de la langue.
Avec ce livre, vous faites un peu de politique …
Les résultats de mes expériences sont allés dans un sens, ils auraient pu aller dans un autre et j’aurais probablement aussi écrit un livre. Mais oui, publier un livre peut représenter un acte politique.
La recherche ne devrait-elle pas rester neutre ?
La manière dont nous menons nos expériences suit la méthode scientifique, qui tend à être objective. Mais le choix de ce que l’on va étudier et ce qu’on fait des résultats possède une composante politique, c’est clair. On reproche parfois à la langue inclusive d’être idéologique, mais il s’agit avant tout d’une réaction contre un status quo qui n’est pas neutre, mais le produit d’idéologies, et notamment de la vision androcentrée de la société. En pratiquant une langue moins exclusive, nous pouvons toutes et tous contribuer à faire évoluer la situation.”
L’interview de Pascal GYGAX par Daniel SARAGA est parue dans UNIFR.CH/UNIVERSITAS, le blog scientifique de l’Université suisse de Fribourg.
Pascal Gygax co-dirige l’équipe de psycho-linguistique et psychologie sociale appliquée de l’Unifr. Au bénéfice d’une thèse de doctorat en psychologie expérimentale de l’Université de Sussex (Angleterre) et d’une thèse d’habilitation de l’Université de Fribourg, il travaille principalement sur la manière dont notre cerveau traite la marque grammaticale masculine et sur l’impact social et cognitif de formes dites inclusives. Pascal Gygax intervient régulièrement dans les médias, lorsqu’il est question de langage inclusif ou de féminisation du langage. Son livre Le cerveau pense-t-il au masculin ? vient de paraître aux Editions Le Robert.
“Sous l’appellation Plonk & Replonk se cachent deux frères : les frères Froidevaux. Natifs du Jura suisse, ils se forment pour l’un dans une école d’art graphique, pour l’autre dans une école de commerce. Après une tentative infructueuse de reprise de l’affaire paternelle, ils s’essayent à la presse underground. En 1997, ils ont l’idée de détourner des cartes postales anciennes chinées aux puces de La-Chaux-de-Fonds. Chacun derrière son ordinateur, ils arrangent, traficotent, agrémentent, augmentent, légendent une série de cartes Belle Époque, qu’ils impriment et diffusent eux-mêmes. Elles vont rapidement faire leur succès et constituer leur style, leur marque de fabrique. On dit de Plonk & Replonk qu’ils incarnent le retour du surréalisme, du non-sens, du Dada, du farfelu. On les compare pour leur humour sarcastique à Pierre Desproges et pour leurs blagues détonantes aux Monty Python. Une chose est sûre : ils sont toujours drôles.” [PHILIPPE-REY.FR]
Quand on a touché le fond, quoi de mieux que d’essayer d’élever le débat et, ici, de goûter quelques unes des facéties -tant alpestres que graphiques- de l’équipe suisse des désormais éditeurs Plonk & Replonk. S’il en reste qui se demandent ce que peuvent produire aujourd’hui des rejetons Monty Pythonien élevés à la raclette, au fendant et à l’humour… helvète, ces quelques exemples sont pour eux. Les autres n’ont qu’à tourner l’alpage !
Jacques Froidevaux, Hubert Froidevaux et Miguel-Angel Morales composent le collectif PLONK & REPLONK fondé en 1995 dans le Jura suisse. Dès 1997, le trio détourne des cartes postales Belle Epoque. Leurs fameux photomontages d’inspiration rétro contaminent les formats les plus divers : livres, affiches, cartes postales, autocollants, cimaises, animations, théâtre. Parmi leurs influences, on peut citer Erik Satie, Alphonse Allais, Glen Baxter, Gary Larson ou Pierre Dac. Fait peu connu, leur collection de gâteaux est l’une des plus importantes du Vieux-Continent. L’ajout d’une touche absurde, notamment dans leurs légendes, confère aux œuvres une portée critique et humoristique.
Le montage-photo numérique présente des cheminées de centrale nucléaire surmontée de géraniums et crachant une fumée rose. Jouant avec les différences d’échelles des objets, l’image allie et oppose la nature et l’industrie, les odeurs agréables et celles nuisibles, un univers fantastique et un plus sombre, le tout avec une pointe de sarcasme dans une composition esthétique.
Temps de lecture : 4minutes > Les micro-trottoirs -par définition impromptus- de la RTBF aident-ils la démocratie directe ou…
“Plus de démocratie directe, c’est le souhait de nombreux mouvements citoyens. Et pour y parvenir, certains ont mis en place un site de vote en ligne. Une vingtaine de questions sont actuellement proposées sur le site. Cela va d’une éventuelle taxe sur le kérosène à la baisse des dotations royales…“[en savoir plus sur RTBF.BE/AUVIO]
We government – Nous gouvernement – Wij regering
“Nous-sommes-le-gouvernement est un réseau bilingue de mouvements de citoyens et de citoyens individuels qui souhaitent une démocratie plus directe en Belgique. La démocratie directe signifie le droit de faire référendum contraignant à l’initiative de la population. Les outils sont le référendum ou la votation et le droit d’initiative.
POURQUOI ?
Le but de ces votations est de donner au public une voix claire et de renforcer la culture de la participation publique afin de gagner l’opinion publique pour une démocratie plus directe.
COMMENT ?
En organisant notre propre participation au moyen de votations sur internet avec la carte d’identité électronique. La méthode est inspirée du système référendaire suisse…” [lire la suite sur WE-GOV.BE…]
Le modèle suisse a une histoire…
“L’histoire de la démocratie, en tant que système de gouvernement reposant sur les décisions d’une élite de la population, remonte à l’Antiquité. Le premier parlement élu en Europe après notre ère est le Parlement de Montfort en Angleterre, en 1265. Mais là aussi, seule une petite minorité dispose d’une voix : le Parlement est élu par une élite représentant sans doute 2-3 % de la population et sa convocation dépend du bon vouloir du roi ou de la reine.
La démocratie citoyenne, en tant que système de gouvernement reposant sur les choix de la majorité de tous les citoyens, trouve ses racines e.a. dans les serments que les hommes libres de vallées suisses (Uri, Unterwald, Schwytz, Valais) concluent entre eux au XIII et XIVème siècles pour rejeter toute domination d’un pouvoir féodal qu’ils n’approuvent pas. Ces hommes libres sont des paysans, bergers, bûcherons, vignerons…
La Suisse est une référence pour les droits politiques car c’est le seul pays au Monde qui les utilise intensément à tous les niveaux de pouvoir, local (communal), régional [au sens large : canton, ensemble de cantons, ensemble de communes] et fédéral.
Les Confédéras de la Massa
Dans les mythes fondateurs de la démocratie Suisse, Guillaume Tell est le héros de la lutte des habitants de la vallée d’Uri pour la liberté contre l’oppression des baillis envoyés par les Habsbourgs. Mais les historiens s’accordent aujourd’hui pour dire que Guillaume Tell est très probablement un personnage de légende qui n’a jamais existé.
Tout le contraire de Guillaume Perronet, berger devenu physicus (médecin) originaire des alpages de Louc (aujourd’hui le village de Saint-Luc, Anniviers) et qui s’était installé au hameau de Thel près de Loèche (Leuk). Guillaume Perronet, de Thel, a été à l’origine de la confédération de la Massa, rassemblant les représentants des communes valaisannes voulant s’émanciper de la tyrannie. Selon l’historien suisse Philippe Favre dans son livre « 1352, un médecin contre la tyrannie », voici ce qui se serait passé :
Octobre 1355. Guillaume, Guillaume de Thel avait convoqué les représentants de toutes les communes du Valais épiscopal au confluent de la Massa, une rivière qui prend sa source dans le glacier d’Aletsch. Les procureurs syndics se tenaient au centre près d’un méandre de la rivière. Quant aux autres, ils s’étageaient en arc de cercle sur la pente. Ils étaient venus nombreux car la crainte de représailles savoyardes s’estompait au fur et à mesure que le capitaine impérial envoyé par le Roi des Romains, Bourcard Moench, reprenait les châteaux du Valais. Guillaume de Thel pris la parole : “J’entends certains parmi vous qui disent que la confiance est revenue. C’est bien. Ils ont sans doute raison car nos marmites sont à nouveau pleines … mais le seront-elles toujours demain ? Si oui, la confiance demeurera, si non, elle s’en ira à nouveau. Alors, est-ce à dire que c’est l’état de nos marmites qui régit notre confiance ? Tout dépend à qui nous l’accordons ! A l’Evêque qui a livré le pays à un bailli étranger ? Aux nobles qui se rangent toujours du côté du plus fort ? Nous avons fait appel à l’Empereur pour nous libérer du joug savoyard. Mais combien de temps cela durera-t-il? Quand apprendrons-nous à accorder notre confiance à nous-mêmes ? Qui, mieux que ceux des communes voisines, partage les mêmes intérêts, les mêmes craintes et les mêmes espoirs que nous? N’y-a-t-il pas mieux à faire que de nous laisser emporter au gré des courants, que de nous laisser malmener d’un rive à l’autre, et nous laisser diviser, par ceux qui veulent diriger le cours de nos vies !? Le temps est venu d’inverser l’ordre des choses !!” s’exclama Guillaume de Thel en soulevant un arbrisseau déraciné qui avait été charrié par la rivière. Il trancha net sa pointe et ficha le petit arbuste à l’envers dans le sable, suffisamment profondément pour qu’il tienne à la verticale, les racines ballottant vers le haut. “Que ceux qui veulent inverser le cours des choses viennent lever ce bois de la Massa !”. Les représentants des communes vinrent les uns après les autres et brandirent l’arbrisseau devant la foule ! Les citoyens venus nombreux répondirent par une clameur.
En Octobre 1355, 64 années après l’exemple des Waldtsätten (cantons d’Uri, de Schwytz et d’Unterwald), le peuple du Vallais conclut un pacte qui l’émancipait de la justice féodale, en outrepassant la loi du major et du vidomme. Un acte révolutionnaire car, désormais, tout ceux qui gouverneraient leur terre ne pourraient le faire sans eux.” [source : WE-GOV.BE…]
DICKER J., La vérité sur l’affaire Harry Quebert (Paris, De Fallois, 2012). On trouvera ci-dessous toute la vérité sur l’affaire Harry Quebert : une galerie prévisible de personnages dans un décor de Nouvelle-Angleterre qui sent le déjà-vu. L’intrigue elle-même goûte le plat réchauffé du lendemain midi. La sauce devait être bien préparée car le roman a été primé plusieurs fois : Grand prix du roman de l’Académie française, Prix Goncourt des lycéens et les critiques ont été positives, si pas enthousiastes. Techniquement, la narration est efficace et le livre est un vrai page turner (dira-t-on bientôt un “tournepage” pour qualifier un roman captivant ?).
Reste que la plume du Suisse Joël Dicker préfigure probablement ce que l’intelligence artificielle pourra nous servir chaque été au rayon “fictions pour tablettes” (…de chocolat suisse).
Pour ceux qui n’ont jamais vu “Twin Peaks” de David Lynch (question subsidiaire pour les amateurs de Lynch : le nom du village de Dicker, Sagamore, fait-il référence au décès de Laura Palmer, retrouvée emballée dans un “sac à mort” ?), voici toute la véritésur le roman de Joël Dicker (compilée par un fan du roman et partagée telle quelle), c’est-à-dire simplement la liste de ses personnages :
Deborah Cooper : Habitait seule à Side Creek Lane | Témoin => appelle la police 2 fois lorsqu’elle voit Nola | Morte assassinée par balle | Veuve
Nola Kellergan : 15 ans | D’abord « disparue » tout début | Morte => retrouve son corps 33 ans après sa disparition | Né le 12 avril 1960 | Appréciée des gens d’Aurora | Travaillait les samedis au Clark’s | Fille unique
Marcus Goldman : Originaire du New Jersey | Fils unique | Écrivain | ~30 ans | A écrit 2 livres | Le 1er s’est vendu à 2 millions d’exemplaires | Millionnaire | Célibataire | Habite à New York
Douglas Claren : Agent de Marcus
Denise : Secrétaire de Goldman | Elle l’aide beaucoup
Mère de Goldman : « le harcèle » | Employée
Père de Goldman : Nelson | Ingénieur
Lydia Gloor : Actrice d’une série actuelle (par rapport à l’histoire) | Ex à Goldman
Roy Barnaski : Puissant directeur de Schmidt et Handson
Harry Quebert : Ancien professeur à l’université de Marcus | Écrivain | Habite à Aurora | Au bord de l’océan | Très proche de Marcus | ~67ans | Pratique la boxe | « Mentor » de Marcus | A écrit « Les Origines du mal » | Vendu à ~ 15 millions d’exemplaires
Jenny Dawn : Patronne actuelle du Clark’s | Environ 57 ans
Erne Pinkas : Bibliothécaire municipale bénévole | 75 ans | Retraité, travaillait dans une usine de textiles
Benjamin Roth : Avocat d’Harry Quebert | Practitien réputé
David Kellergan : Père de Nola | Évangéliste de sud | Originaire de Jackson (Alabama) | Déménage à Aurora en 1969 avec Nola (là depuis 40 ans) | David Kellergan est pasteur à la paroisse St-James | Seul parent encore vivant | 85 ans
Louisa Kellergan : Mère de Nola | Morte il y a longtemps
Travis Dawn : Chef de la police d’Aurora | Mari de Jenny | ~60 ans | De service le jour de la mort de Nola | Il était alors seulement agent de police
Gareth Pratt : Chef de la police d’Aurora (1975) | A la retraite
Jared : Colocataire noir de Marcus à l’uni en 1998 | Révise beaucoup | Téléphone souvent à sa mère
Dominic Reinhartz : Étudiant à l’université | Très doué pour l’écriture
Dustin Pergal : Doyen du département des lettres à l’uni
Perry Gahalowood : Afro-Américain costaud | Policier de la brigade criminelle d’État qui surnomme souvent Marcus l’écrivain | Il va faire équipe avec Goldman pour mener l’enquête sur l’affaire Harry Quebert | Marié et a 2 filles
Tamara Quinn : Mère de Jenny | Patronne du Clark’s en 1975
Robert Quinn : Mari de Tamara | Père de Jenny | Ingénieur
Nancy Hattaway : Amie de Nola
Elijah Stern : 75 ans – homme d’affaire | Un des hommes les plus riches du New Hampshire | Habite à Concorde | Propriétaire de Goose Cove avant Harry | Homosexuel
Luther Caleb : Homme de main d’Elijah Stern | Étrange | Chauffeur de Stern pendant des années | Entretenait la maison de Goose Cove | Défiguré, mort depuis longtemps | Né en 1940 à Portland | A été fiché par la police | Se serait tué en voiture après avoir fait une chute de 20 m
Dr. Ashcroft : Psychiatre de Tamara Quinn
Neil Rodick : Chef de la police d’État en 1975
Sylla Caleb Mitchel : Sœur de Luther
Jay Caleb : Père de Luther et Sylla
Nadia Caleb : Mère de Luther et Sylla
Eleanore Smith : Fiancée de Luther lorsqu’il avait 18 ans
Darren Wanslow : Officier de la police de Sagamore
Stefanie Hendorf : Camarade de classe de Nola
Edward Horowitz : Officier à la retraite qui avait mené l’enquête sur l’incendie de la maison des Kellergan en Alabama
Pasteur Jeremy Lewis : « gourou » d’une sorte de secte | Ami proche de David Kellergan…
S’il en reste parmi vous qui pensiez que nous étions sectaires en 2012, en vouant aux Gémonies le premier roman à succès de Joël Dicker, ils seront convaincus du bien-fondé de notre analyse en lisant les recensions de sa suite, écrite par le même “robot” littéraire en 2022 : L’affaire Alaska Sanders. Ceci répond-il à la question : vaut-il mieux se tromper avec tout le monde que d’avoir raison tout seul ? La parole est à nos ‘confrères’ de FRANCEINTER.FR (Le Masque et la Plume, 27 avril 2022, extraits) : L’affaire Alaska Sanders de Joël Dicker serait-il le livre le plus ennuyeux de l’année ? Après L’Énigme de la chambre 622, Joël Dicker se retrouve en tête du classement des meilleures ventes avec son tout nouveau livre, dans lequel il signe une suite à La vérité sur l’affaire Harry Quebert. Un livre qui a profondément ennuyé les critiques du “Masque & la Plume”… Voici pourquoi.
Le livre résumé par Jérôme Garcin
Un roman de presque 600 pages, tiré à 600 000 exemplaires, qui est la suite chronologique de La vérité sur Harry Quebert ; Le Livre des Baltimore, déjà paru, étant le dernier volume de la trilogie. En avril 1999, le corps d’Alaska Sanders, une reine de beauté de 22 ans employée dans une station-service, avait été retrouvé au bord d’un lac d’une bourgade américaine. L’enquête bouclée, classée. Le meurtrier et amant d’Alaska s’était suicidé et son complice était sous les verrous. C’est 11 ans plus tard que l’affaire rebondit quand le sergent de police, qui avait élucidé le crime, reçoit une lettre anonyme où il est écrit que le coupable et son complice sont innocents. L’écrivain Marcus Goldman, auteur mondialement célèbre de La vérité sur l’affaire Harry Quebert va aider le sergent, son ami, à élucider le mystère.
Nelly Kapriélan : “un livre convenu, rempli de clichés”
La critique des Inrocks déplore très ironiquement la structure littéraire des romans de Joël Dicker par laquelle il parvient toujours à faire de ses livres des best-sellers où, comme celui-ci en est l’exemple, tout est simpliste, convenu et alimenté par les clichés.
Je vais devenir riche grâce à lui ; si on veut écrire un best-seller, il faut suivre absolument ce qu’il fait…
“Il y a des formulations totalement absurdes, un peu grotesques. À part ça, c’est le chaudron magique de Harry Potter : il a mis tous les codes des séries TV et des polars écrits par les autres…Tout est convenu, avec tous les clichés. Si on lit un livre pour être tenu en haleine, il faut le lire, mais si on a envie d’autre chose, non, ce n’est pas du tout le livre qu’il faut lire…”
Jean-Claude Raspiengeas ne sait “même pas par quel bout le prendre…”
Le critique de La Croix s’est très souvent retrouvé seul à défendre l’auteur pour ses précédents livres, jusqu’à cette semaine, au cours de laquelle il admet s’être soumis à un véritable examen de conscience… Puisque ce livre constitue cette fois-ci une vraie énigme, selon lui, qui parvient à s’imposer comme un nouveau best-seller, à éviter à tout prix…
Je ne sais même pas par quel bout le prendre. Il n’y a rien à sauver, rien ne tient…
“Ces systèmes de flash back, on n’y comprend rien… Mais, surtout, ce qui m’a rebuté et c’est l’objet de mon examen de conscience, c’est la langue, le style, les dialogues, les situations sont invraisemblables et indigentes… Dans mon souvenir, les autres étaient un peu mieux écrits.
Ça ne tient absolument pas. C’est un cas d’école et il est en tête des best-sellers
Il paraît qu’il s’en vend 25 000 par semaine. La question que ça pose, c’est pourquoi les lecteurs se précipitent vers ce genre de lecture ? C’est une véritable énigme… alors qu’il y a tellement de chefs-d’œuvre qui sont dans les bibliothèques, qui leur tendent les bras et qui leur feraient tellement plus de bien que de lire ça…”
Olivia de Lamberterie s’est profondément ennuyée…
Pour la journaliste et critique littéraire du magazine Elle, le livre est tellement indigent, qu’elle passée par tous les états négatifs possibles ; ennuyée, en colère et profondément malheureuse après avoir refermé un livre dont l’auteur ne maîtrise pas les règles de l’imparfait et du passé simple…
C’est écrit à la vitesse d’un escargot neurasthénique et c’est convenu.
“Les personnages ont tellement peu de chair, sont tellement peu décrits et incarnés… Quant au style, c’est un garçon qui ne connaît absolument pas la concordance de temps ; qui est quand même le B.A.-BA. On apprend l’articulation entre l’imparfait et le passé simple à l’école primaire…”
Si on enlevait les phrases qui ne servent à rien, on arriverait facilement à 50 pages.
Selon Arnaud Viviant, “l’auteur doit son succès au plagiat systématique qu’il fait du style de Philip Roth”…
Pour commencer, Arnaud s’est agacé de ne pas même avoir reçu le livre en version PDF, quand bien même il n’y avait plus de livres disponibles chez la maison d’édition au moment où il a fait sa demande. Rassurez-vous cela ne l’a pas empêché de partager cette théorie qu’il s’est faite depuis longtemps sur le style de Joël Dicker…
“Le premier m’avait offusqué et il semble là, d’après ce que j’entends, en reprendre la même recette… Ça, au fond, c’est quoi la chose qui a été déterminante dans le succès de Joël Dicker ? C’est l’éditeur Bernard de Fallois, un immense proustien que tout le monde vénérait, un érudit comme il n’en existe plus. C’est ce qui lui a permis d’avoir le Grand Prix de l’Académie de la langue alors qu’il écrit dans un français-globish… C’est comme ça qu’il a été bien traité par la critique dès le départ, alors que c’était un plagiat du dernier grand romancier du XXe siècle, Philip Roth, dont il reprenait tous les éléments pour en faire un “fake” marketing dégoûtant… C’est dingue comment on peut en arriver là“.