AXELSSON, Ragnar (né en 1958)

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“Il serait né Américain, il aurait parcouru son pays à la façon de Mary Ellen  Mark, sa professeure, sa référence de toujours. Il vendrait des livres par centaines de milliers, et répondrait sans cesse aux questions sur des photos devenues cultes (on pense bien sûr à “la petite fille à la cigarette” de son aînée). Il serait né Brésilien, il aurait pu s’appeler Sebastiao Salgado, courir les paysages du monde entier et devenir la figure tutélaire mondialement connue d’une écologie de témoignage.

Mais il est Ragnar Axelsson, Rax pour tout le monde, un Islandais qui a vu le jour dans un microcosme à 320 000 habitants. Un univers polaire dont il est tombé amoureux fou, mais dont la singularité l’empêche peut-être de toucher toute la planète. Et pourtant, quel talent, quel œil incroyable ! L’Islande est le pays des couleurs, des nuances infinies de verts et d’ocres, des pastels à la pelle, mais Rax réussit à le raconter en monochrome mieux que personne. Des photos de fin du monde inimaginables lors de l’éruption de l’Eyjafjallajökull, en 2010. Ou plongé jusqu’au torse dans la lagune glaciaire de Jökulsarlon, à chercher des visages dans les gros plans d’icebergs au gré des mouvements de l’océan. Des portraits irréels, aussi, de fermiers aux visages intemporels. Parfois, on dirait des tableaux de la Renaissance en noir et blanc.

Un œil, donc, mais aussi un regard. D’une intelligence et d’une acuité terribles, qui semble déshabiller votre âme quand il vous fixe avec ses grands yeux ronds. Dans le même temps, on dirait qu’il plane des kilomètres au-dessus de nos têtes, et il y a un peu de ça: “Je suis dyslexique, je vois tout en photo, automatiquement. Et quand il y a dyslexie, c’est qu’un truc ne va pas bien entre tes oreilles, rigole-t-il. Mais ça me va, je n’ai aucun problème de concentration. En reportage, je ne me rends plus compte de rien, j’oublie que j’ai froid quand il fait moins 45, ou la sensation me saisit seulement quand je sors d’une rivière gelée dans laquelle je viens de passer dix minutes tout habillé.”

“Last Days of the Arctic” © rax.is

Il a choisi le noir et blanc parce que fasciné par les Paris Match, Stern et autres magazines de son enfance. “Et puis ils sont nombreux à être bien meilleurs que moi en couleur”, ajoute-t-il en pointant ses amis Palmi et Sigrun, nos hôtes du jour, deux artistes exceptionnels eux aussi (voir Icelandimage.com). “La photo, c’est comme la musique: si tu écris une chanson pour plaire à tout le monde, elle sera mauvaise. J’aurais vendu nettement plus de livres avec des photos couleur du Groenland, mais le cœur disait autre chose.”

Rax est marié à l’Islande, mais il a trouvé au Groenland une maîtresse pour la vie. Déjà cinquante ou soixante voyages, il ne sait plus vraiment, il a arrêté de compter. Il raconte les journées bloquées par la tempête, le vent terrifiant qui descend des glaciers, les souffrances parfois terribles, la chasse à la baleine dans des barques grandes comme une table de salon: “Même James Bond aurait peur, là-bas. Mais les chasseurs m’ont expliqué que c’était d’abord un état d’esprit : tu peux décider d’avoir froid et ne plus vouloir revenir, ou alors estimer que tu visites une galerie avec les plus beaux paysages du monde.” Ses amis chasseurs, de moins en moins nombreux, de plus en plus désespérés face au réchauffement climatique. Parfois désabusés, souvent en colère contre le reste du monde et la pollution: “Leur mode de vie va s’effondrer, et ils ne veulent pas finir vendeurs dans des boutiques de souvenirs. Ils sentent des choses qui nous échappent complètement. La glace, par exemple. L’un m’a dit un jour, après avoir passé la matinée à renifler: “La glace épaisse ne va pas bien en ce moment, elle devient de plus en plus fine.” C’est impossible à photographier, mais ils savent que ça fond par en dessous.”

Rax sait, lui aussi, que ce monde est amené à disparaître. Mais il continue son travail de témoignage, et garde un fond d’espoir: “Les photographes peuvent changer le monde, on l’a vu au Vietnam, par exemple. Tout le monde se souvient des photos chocs. Les reportages en Arctique peuvent ouvrir les yeux des gens, c’est notre responsabilité. A condition de montrer autre chose qu’un bel iceberg qui flotte ou un phoque sur une plage, parce qu’ils ne seront bientôt plus là si on ne fait rien.”

En attendant son prochain voyage, il va reprendre son travail quotidien pour Morgunbladid. “Des photos de gâteaux, des trous sur les routes, rien d’important”, grimace-t-il. Un vrai gâchis, effectivement. C’est comme si on demandait un ravalement de façade à Michel-Ange, ou à Jimi Hendrix de jouer Jeux interdits pour une maison de retraite. Il a quand même su garder assez de temps pour imaginer deux livres cette année. Le premier sur les glaciers : un travail abstrait qui ramène à la peinture, mais aussi pour éclairer sur leur recul – on estime qu’ils auront totalement disparu d’Islande dans deux siècles si rien n’évolue.

Et puis un autre sur les chiens, les meilleurs amis de l’homme dans le brouillard: “On est en pleine tempête, on ne voit même pas nos mains, et eux nous ramènent en traîneau jusqu’au village, car ils sentent le chemin. Une vieille dame me l’a récemment dit avec beaucoup de gravité : sans eux, il n’y aurait plus d’habitants depuis longtemps au Groenland…” (d’après LETEMPS.CH)

Visiter le site de Ragnar Axelsson
 
  • illustration en tête de l’article : “Last Days of the Arctic” © rax.is

SIDIBE, Malick (1935-2016)

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“Malick SIDIBE est avec Seydou Keïta l’un des grands noms de la photographie africaine, et sera comme lui tardivement reconnu en Europe. Né d’une famille peule en 1936, dans le sud du Mali, il s’intéresse vite à la photo et ouvre le Studio Malick à Bamako, qu’il tiendra de 1958 à sa mort en 2016.

Il y devient “l’Oeil de Bamako”, réputé pour ses prises de vues souvent funk, toujours spontanées mais parfaitement cadrées. Il photographie aussi les soirées et nuits de Bamako, avec un instinct et une rapidité dont se souviennent les très nombreuses personnes qui ont défilé devant son objectif. Avec un appareil photo moyen-format carré et des moyens réduits à l’essentiel, il parvient à capter l’essence du mouvement et l’état d’esprit de toute une génération.

Il est le premier africain à recevoir le prix international de la fondation Hasselblad, en 2003. Il est récompensé de nombreux prix et distinctions dont celle de chevalier des arts et des lettres en 2002, un Lion d’or à la biennale de Venise en 2007, puis en 2010 par un prix World Press Photo. La Fondation Cartier lui offre une vaste rétrospective, Mali Twist, en 2017.” (lire la suite et voir les photos sur LAGALERIEDESPHOTOGRAPHES.FR)

“Combat des amis avec pierres” (1976) © legaleriedesphotographes.fr

“En total look sixties, ils posent radieux, brandissant fièrement un vinyle ou dansant avec une énergie qui les traverse de bout en bout. Leurs gestes, leurs œillades vous invitent à rentrer dans leur monde. Et notre regard s’attarde, saisi soudain par une impression d’étrangeté. On pense à un club new-yorkais mais quelque chose cloche. Sur certains clichés, le sol poussiéreux nous fait plus penser à une arrière-boutique. Sur d’autres, les motifs géométriques des tentures à l’arrière-plan nous interrogent. A juste titre, puisque ces scènes n’ont pas été prises aux Etats-Unis, mais bien à Bamako, à l’heure des indépendances africaines. Le photographe qui les a immortalisées s’appelle Malick Sidibé […].

Les années 60 en Afrique de l’Ouest sont synonymes de bonheur et de fête. Le colon s’en est allé –du moins c’est ce que l’on pense. La radio nouvellement installée se fait la bande-son des prises de conscience politique, sociale et culturelle. Elle branche ainsi le continent sur les musiques que le reste du monde écoute. Guitares électriques et cuivres font exploser les horizons sonores du pays. Mais, surtout, les nouveaux rythmes joyeusement délurés que sont le twist, le rock’n’roll et la musique yéyé rendent la jeunesse bamakoise complètement folle.

Les disques vinyles qui circulent dans la nouvelle capitale parachèvent cette révolution culturelle. “Nous voulions nous affranchir à la fois de la tradition dans laquelle nous avions été élevés par nos parents et de la modernité imposée par l’Etat”, explique au bout du fil Manthia Diawara, écrivain, réalisateur et professeur de littérature comparée à l’Université de New York, qui grandit dans le Bamako de ce temps-là. Il se remémore les jeunes filles qui jetaient leurs minijupes par la fenêtre et sortaient en boubous traditionnels avant d’aller se changer un peu plus loin.

Car toute la jeunesse s’amusait alors à se regrouper dans des “clubs” qu’ils baptisaient du nom de la star qui les inspirait: Sylvie Vartan, Johnny Hallyday, les Rolling Stones, les Beatles… Chaque “club” adoptait le style vestimentaire de son idole et se retrouvait pour boire et danser. Toute occasion était bonne pour faire une surprise-party. Manthia Diawara faisait partie des Rockers de Bamako, un groupe qui avait même co-organisé un Woodstock africain.

Malick Sidibé est un des rares photographes de la ville. Il a quelques années de plus que ces jeunes assoiffés de liberté, et –contrairement à la plupart des adultes de l’époque– pose un regard bienveillant sur leurs frasques et leurs déhanchements. On lui passait commande et, chaque soir de fête, il enfourchait son vélo et partait faire la tournée des soirées. Dans chacune d’elles une table lui était réservée. Une soirée sans Malick Sidibé n’était pas une soirée réussie. “Je signalais mon arrivée par un coup de flash, on me faisait le passage pour rentrer, tout le monde était content, ça jaillissait tout de suite et l’ambiance montait… J’assistais à leurs fêtes comme à une séance de cinéma ou de spectacle. Je me déplaçais pour capter la meilleure position, je cherchais les occasions, un moment frivole, une attitude originale ou un gars vraiment rigolo. Les jeunes, quand ils dansent, sont captés par la musique. Dans cette ambiance, on ne faisait plus attention à moi”, expliquait le photographe dans le premier livre que lui a consacré celui qui deviendra son ami et ambassadeur, André Magnin (Malick Sidibé, Editions Scalo, 1998), aujourd’hui un collector.

Joint par téléphone, ce dernier explique: “Le rock, le twist ont permis pour la première fois aux jeunes Maliens de se toucher. Ils ont permis à la drague d’apparaître. Les jeunes filles particulièrement pouvaient légitimement craindre d’être prises en photo, parce qu’elles n’étaient pas censées se montrer dans ces tenues. Mais comme l’amour envers cette jeunesse transparaissait dans les clichés de Malick Sidibé, comme il donnait une belle image de cette génération, les jeunes se sont entièrement livrés à son appareil. Dans tous les pays d’Afrique, il y avait des photographes qui faisaient un travail similaire à celui de Malick Sidibé, mais ce qui le distingue des autres, c’est ce rapport de confiance absolu qu’il a su créer avec ses sujets.” Sitôt rentré, Malick Sidibé développait ses tirages en noir et blanc afin que, dès le lendemain, elles soient disponibles à la vente pour la modique somme de 200 francs CFA l’image (50 centimes suisses).” [lire la suite sur LETEMPS.CH]


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ARAKI, Noboyushi (né en 1940)

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“Il existe deux types de photographes. Ceux qui sortent toujours avec leur appareil en quête d’instantanés à la sauvette. Et ceux qui s’en servent uniquement pour une prise de vue mûrement réfléchie. En faisant de sa vie une performance visuelle, Nobuyoshi Araki croise les deux profils.

Ce Japonais de 74 ans a un jour résumé l’affaire : Mon corps est devenu un appareil.” Ou encore : Mon propre souvenir disparaît au moment même où je prends la photo. C’est l’appareil qui me sert de mémoire.” Une de ses images les plus saisissantes est le visage de sa femme Yoko Aoki, en 1970, en train de jouir. Ce qui veut dire que l’auteur sait faire deux choses à la fois : l’amour et appuyer sur le déclencheur. Comme il peut dégainer son appareil, fourchette à la main et bouche pleine, ou en se brossant les dents. Cela vient de loin.

Il a 12 ans quand son père, photographe amateur, lui tend un appareil pour saisir ses copines. Mais il préfère dire à Jérôme Sans, dans le livre Araki (Taschen, 2002, complété en 2014), que, dès qu’il est sorti du ventre de sa mère, il s’est retourné et a photographié son vagin.  Tout semble XXL chez le Tokyoïte. Quand une grosse exposition contient 300 photos, lui en accroche parfois 4 000. Certaines tiennent dans la main, d’autres mesurent 2 mètres sur 3. Elles sont en couleurs et en noir et blanc. Parfois il les maltraite à coups de pinceau.

Plutôt que de calculer le nombre d’images prises en soixante ans, il vaut mieux décrire sa journée type. Il l’a racontée, il y a quelques semaines, quand M Le magazine du Monde lui a commandé une séance de mode (réalisée dans le cadre de la collection Esprit Dior, Tokyo 2015) : Dès que je me lève, je gagne le toit et je photographie les nuages. Et puis je me penche au balcon et j’enregistre la rue. Je monte dans un taxi et je prends des images à travers la vitre.” Il arrive à son studio et photographie des mannequins ou des objets. Il fait un tour au bar ou chez des amis, et c’est reparti. Jusque tard dans la soirée. Tout passionne son objectif. Une fleur, son chat (il lui consacre un livre, Chiro, My Love, en 1990), les objets les plus divers, les habitants de Tokyo, avec un penchant sérieux pour la femme nue, jambes écartées, parfois ficelée et suspendue au plafond.

Araki a aussi révolutionné le livre de photographie. C’est peut-être là qu’il est le plus fort. Il en a publié 450, 28 pour la seule année 1996, certains proches du fanzine, jusqu’à celui de 600 pages et 15 kg, publié par Taschen au prix de 2 500 euros. La profusion épate, la rapidité aussi. Certains de ses ouvrages paraissent aussitôt après la prise de vue.

Arrêtons-nous un instant sur le graphisme et la mise en pages de ses livres. Araki a été photographe publicitaire à l’agence Dentsu, la plus importante du pays. Il a été éditeur, rédacteur en chef de journal. Il maîtrise le design, la typographie, le rythme visuel, la calligraphie, autant de talents conjugués dans les couvertures des livres, stupéfiantes de liberté et d’audace. Il travaille pour la publicité, la mode, l’industrie, la presse. Pour qui lui demande. Il sort rarement du Japon depuis la mort de sa femme, en 1990 ; voyager est du temps perdu pour photographier.

Araki ne parle pas anglais. Ses photos parlent pour lui. Un photographe s’affadirait en s’éloignant de sa terre. L’Américain Eggleston n’a jamais été aussi bon qu’à Memphis et Garry Winogrand qu’à New York. Ou Araki qu’à Tokyo. Pas toute la ville, surtout ses quartiers populaires. Aujourd’hui, c’est Shinjuku. Mais, au début de sa vie, c’était Minowa ou encore Yoshiwara, le plus grand quartier de plaisir de la capitale. Il aimait jouer dans son cimetière et sentir les cendres de 25 000 prostituées qui y sont enterrées.

Plaisir et mort réunis. C’est le résumé de l’art et de la vie d’Araki. Nombre de photographes, de Nan Goldin à Larry Clark, ont érigé le journal intime par l’image en œuvre d’art. Sauf qu’Araki l’enrichit 24 heures sur 24. D’abord en s’inventant un personnage de manga. Visage rond, lunettes rondes teintées en bleu, ventre rond sur tee-shirt blanc à manches longues (avec la lettre A imprimée au niveau de la nuque), salopette à bretelles rouges (sa couleur favorite), un toupet de chaque côté du crâne. Une figurine de dinosaure l’accompagne partout, qui surgit parfois sur l’image.

“J’en ai marre de tous les mensonges sur les visages, les nus, les vies privées et les paysages que l’on voit partout dans les photos de mode.” Araki est aussi une rockstar. Il y a quelques années, quand il débordait d’énergie, nous l’avons accompagné dans le bar qui lui appartient, logé haut dans un immeuble de Shinjuku. On poussait la porte d’un appartement, on tombait sur un comptoir et quatre tables. Une femme d’âge respectable nous accueillait en kimono très chic. Une autre, aux formes généreuses, assurait le service. Araki y allait presque chaque jour pour manger des sushis et boire. Il faisait aussi le spectacle. Il s’emparait d’un micro pour chanter La Vie en rose, tirait le portrait des clients au Polaroid, qu’il dédicaçait et donnait, se laissait volontiers photographier.
Araki a malmené la posture de l’artiste pur et cloîtré qui organise son oeuvre autour de la rareté. Lui, c’est table à volonté dans un mariage entre art et luxe. Plus il produit, mieux c’est. Il multiplie les campagnes de publicité et peut exposer ses images dans des boutiques de Toshiba ou de Shiseido sans que son image d’artiste soit écornée. [lire la suite dans LEMONDE.FR]
 
Nobuyoshi Araki, Bondage © Taschen

Araki Nobuyoshi est né le 25 mai 1940 à Minowa dans l’arrondissement de Shitaya — l’actuel arrondissement de Taitô —, au cœur de la ville basse  (shitamachi) de Tokyo. Sa famille tenait un commerce de socques en bois (geta). Mais son père, Araki Chôtarô, était un amateur passionné de photographie, ce qui a eu une influence décisive sur l’avenir de son fils. Celui-ci a en effet commencé à prendre lui-même des photos alors qu’il était encore à l’école primaire.

En face de la maison des Araki, il y avait un temple – le Jôkanji – où l’enfant allait jouer. Cet établissement bouddhique était aussi appelé nagekomi dera (littéralement “temple dépotoir”) parce que du temps de l’époque d’Edo (1603-1868), on venait y déposer (littéralement “jeter”) le corps des courtisanes de Yoshiwara, le quartier des plaisirs de la capitale, mortes sans avoir de famille. Par la suite, Araki Nobuyoshi a qualifié d’ “Erotos” le principe fondamental qui régit sa façon de photographier. “Erotos” est un mot-valise qu’il a forgé lui-même à partir du nom de deux divinités grecques dont la première “Eros”, personnifie le désir, le sexe et la vie, et la seconde “Thanatos”, la mort. Le don inné avec lequel Araki va et vient de façon incessante entre le monde de la vie et celui de la mort est sans doute profondément lié au lieu qui l’a vu grandir.

Araki Nobuyoshi avait déjà décidé qu’il serait photographe au moment où il est entré au lycée. En 1959, il a intégré le département d’imprimerie et de photographie de la faculté d’ingénierie de l’Université de Chiba. Il a réussi à en sortir diplômé en 1963, malgré les difficultés que lui a posé le contenu essentiellement scientifique de l’enseignement. Son travail de fin d’études, intitulé Satchin, était constitué d’une série de photos pleines de vie d’une bande d’enfants de son quartier. Araki a été aussitôt embauché par Dentsû, l’agence de publicité la plus importante du Japon. Et en 1964, la revue d’arts graphiques Taiyô lui a décerné la première édition du prix Taiyô pour Satchin, une récompense qui a marqué le début de la carrière du photographe.

Pendant son séjour chez Dentsû, Araki a fait de la photographie publicitaire tout en menant de front un travail personnel à la manière d’un rebelle. Il a en effet utilisé les studios de l’agence où il travaillait pour faire des photos de nus qu’il a présentés dans des expositions ainsi que dans un album intitulé “Album de photographies Xerox”. Comme l’indique son titre, il a réalisé cet ouvrage lui-même à la main en utilisant une photocopieuse de l’agence Dentsû. L’œuvre la plus importante de cette période est Voyage sentimental, un album édité par son auteur en 1971 qui se compose de photographies du voyage de noces à Kyoto et dans le Kyûshû du photographe et de sa jeune épouse Aoki Yôko, rencontrée à l’agence Dentsû.

Dans la préface de Voyage sentimental, Araki Nobuyoshi explique la raison de ce titre. Pour lui, “ce qu’il y a de plus proche de la photographie, c’est le roman autobiographique (shishôsetsu)”, un genre littéraire japonais souvent écrit à la première personne où le narrateur décrit ses relations avec ses proches. Le Voyage sentimental est construit comme un shishôsetsu retraçant les rapports du photographe avec sa femme. C’est le premier exemple de la  “photographie de l’intime” (shishashin), devenue par la suite un des courants majeurs de l’expression photographique au Japon. Le Voyage sentimental d’Araki ne se limite pas pour autant à une simple description des liens unissant les jeunes mariés. Il se situe aussi dans le droit fil des récits mythiques universels qui vont du monde de la vie à celui de la mort avant de revenir à leur point de départ. (lire la suite sur NIPPON.COM)

Chiro, le chat du photographe (2016) © nippon.com

Bondage, érotisme et controverses sont les thèmes qui collent à la peau du photographe Nobuyoshi Araki, né en 1940 à Tokyo. Avec Between Love and Death: Diary of Nobuyoshi Araki, accueillie au Singapore Internationale Photography Festival en 2018, révèle une nouvelle face de son œuvre photographique. Entre amour et mort, ses images prises entre 1963 et 2018 prennent la forme d’un journal intime photographié. Il retrace la relation dans la vie, comme dans l’au-delà, du photographe et de sa femme Aoki Yoko, décédée d’un cancer de l’utérus en 1990.

Comme l’a dit Araki lui-même: “C’est grâce à Yoko que je suis devenu photographe.” Dans sa série Sentimental Journey, il révèle des moments de pure intimité. Il y documente leur lune de miel : des chambres d’hôtel aux voyages en train. Dans Winter Journey, il capture la maladie de Yoko puis sa mort. Même si Yoko n’est plus là, Araki continue de la photographier au travers leur chat noir et blanc Chiro. Finalement, c’est avec sa série Sentimental Sky, images du ciel prises sur leur balcon, qu’il essaye encore de capter l’essence de son fantôme.

Ce journal intime, à lire en images, débute avec une relation amoureuse tendre et sensuelle, puis se déploie à travers le décès, le manque, la propre maladie d’Araki et finalement sa résilience et sa soif de vie. Si l’image de Yoko n’est pas dans tous les tirages, elle plane, omniprésente, dans tous les pans du travail d’Araki.” (voir plus sur CERCLEMAGAZINE.COM)

  • illustration de l’article : Nobuyoshi Araki, “Untitled (Eros Diary)” (2015) © nobuyoshi araki – elephant.art

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GEOFFRAY, Agnès (née en 1973)

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La plasticienne Agnès Geoffray transforme la survivance des traces de l’histoire, sous forme de photographies, et pose la question : que reste-t-il de l’image ?

Il ne s’agit pas pour elle simplement de savoir ce qu’elle signifie puisqu’il faut s’interroger sur sa vie et sa transmission. Sa méthode fonctionne plus par résonance, dans ses réalisations, par une mise en forme soignée : l’image intègre les aspects historiques et sociaux, en plus de son rapport à l’esthétique.

Elle ne cesse d’analyser les détails d’un cliché par rapprochement et similitude. Par une sorte de symbiose entre le croire et l’agir, elle mêle l’évidence supposée et l’étrangeté. Elle touche le regard du spectateur, mais aussi ébranle la condition de l’implication du corps.

C’est sous forme d’allers et retours du modèle originel vers celui, transformé, de l’artiste que se constitue l’essence même de son travail, par un mouvement mais aussi par le constat de la prise de conscience des plis qui, pris ensemble, éclairent la matrice d’où elle se déplace. En témoignent le foulard militaire en soie imprimée de cartes de la seconde guerre mondiale, ou le “Parachute” (2019) de la même époque, sur lequel des mots sont brodés en rouge.

Son approche, par une série de fragments fondateurs de l’œuvre, fait le lien entre l’avant et l’après, par la découverte de perspectives restées inaperçues. En gommant ou modifiant des détails, elle falsifie des images vernaculaires issues d’archives afin de mieux les recontextualiser. Dès lors, se posent les questions : comment l’image nous parvient-elle ? Quelle est leur puissance historique et leur part de fiction ?

Des images qui prennent racines dans des représentations violentes de conflits, largement étudiés. Agnès Geoffray en fabrique une nouvelle version pour agir sur leur réalité. Par un travail d’ajustement, elle établit des rapports depuis un angle déviant, et entraîne le regardeur, détourne son attention qui ne porte plus uniquement sur la surface mais sur le contenu.

Dans le diptyque, “Libération 1 et 2” (2011), elle interroge ce qui se dérobe au premier regard. Elle se méfie de ce qui saute aux yeux. Elle bondit par-dessus la linéarité du temps. Une renaissance avant de replonger à la source. En “en robant” le corps de cette femme, on passe d’une scène violente avec les sourires satisfaits des hommes qui saisissent ses poignets, à pratiquement une scène de danse dans la rue. En sélectionnant un détail, une action, un tremblement, elle nous immobilise dans l’égarement.

Tout au contraire et c’est sa force, elle recadre en décalant, d’un autre point de vue, pour provoquer une nouvelle attention. Après un silence, dont la durée dépend du temps passé à la stupéfaction de l’emprise ou victimisation.

Il existe dans les actes d’Agnès Geoffray une répétition du mode opératoire du motif, quelque chose qui insiste dans ses actes de regard. “Le choc de l’obus” qui a atteint des milliers d’hommes pendant le cataclysme, transmis par le danseur Jérôme Andrieu, vacillant, sous forme de vidéo, est d’une exemplarité accomplie.

Pour comprendre une image, l’expérience enseigne qu’il faut se mettre, en la regardant, à l’écoute de sa teneur temporelle. Selon un rythme souvent binaire qui implique l’image (ou l’objet). Simultanément, la plasticienne combine des emblèmes dupliqués, fréquemment en binôme ou plus, chacun d’entre eux présente un détail différent du voisin, en décalage. Les variations se révèlent complexes parfois, bourrées d’interférences, par des assauts irréguliers, espacés, accélérés, puis ralentis. Parfois, face à des photographies manquantes, elle fournit elle-même le matériau, sous forme visuelle ou grâce à son propre alphabet, des histoires écrites. “Résultant d’un processus de reconstruction fictionnalisée”, précise-t-elle, l’artiste invente des histoires, dont certaines utilisent un vocabulaire dix-neuvièmiste.

Les mots sont souverains dans ses créations. Dans “Palimpsestes” (2012), les verbes sont épinglés au mur. Des papiers et tracés, d’une écriture secrète, donnent voix et corps à un langage oublié dans les “Messagers” (2014). Ou, encore, ces écrits, appels à la résistance, qui ont valeur de tracts, glissés dans les poches des soldats allemands.

Il en surgit un passé qui percole le présent, une interprétation fine, poétique et politique de l’histoire, à travers le pouvoir des images.” [ARTAIS-ARTCONTEMPORAIN.ORG]

L’inquiétante étrangeté d’Agnès Geoffrey

“Agnès Geoffray n’est pas à proprement parler photographe mais plutôt une manipulatrice de signes, qu’il s’agisse de l’écriture qui représente une grande partie de son travail (relativement peu connue) ou des images qu’elle manipule, soit en détournant par réappropriation des photographies glanées, soit en mettant en scène des situations auxquelles elle donne un aspect ordinaire, comme si elles appartenaient à la première catégorie des images récupérées (collectionnées, altérées, réassignées). Dans son travail d’écriture le procédé est identique, elle récupère, oblique, altère des textes existants ou crées mais qu’elle traite comme des éléments abandonnés, trouvés, retrouvés.

Toute son œuvre est marquée donc par le palimpseste, la réécriture sur ce qui a déjà existé, qui n’est plus tout à fait là et qu’elle réactive. L’image photographique est toujours déjà absente. Elle appartient d’emblée à la grande circulation des signes de la mémoire collective et personnelle qui fonctionnent par identification assimilatrice, projection, appropriation et récupération. C’est dans cet interstice que les obsessions d’Agnès Geoffray viennent se loger.

Agnès Geoffrey et la circulation des images

Agnès Geoffray, quand elle parle de son travail, en appelle fréquemment au flux (rhizomique) qui relie les images par associations ou disjonctions. Les images sont, au même titre que les mots, des signes d’une grammaire générale qui fait que l’on ne voit pas des nuances mais une forme identifiable, un arbre, un geste, un bourgeois, une femme du peuple, une photographie de famille ou un moment de l’histoire collective. Les images sont des éléments mémoriels qui ont, en outre, une valeur d’indice. Elles se réfèrent à un moment irrémédiablement révolu que notre travail de gestation, une sorte de parturition de seconde main, réactualise.

C’est là, dans la relation de réappropriation (…), qu’intervient Agnès Geoffray. La photographie n’est totalement révélée que dans une forme chimique et sensible de palimpseste. C’est ce que la plasticienne photographe s’évertue à distordre par retouches ou mises en scène. Elle interfère dans la circulation globale des signes visuels photographiques, mais aussi dans le moment où l’image interpelle le regardeur. Alors que l’image picturale est en quelque sorte immanente, elle se donne comme un tout juxtaposé inséré dans l’histoire des arts, la photographie appelle toujours, dès le premier regard, quelque chose d’autre qu’elle-même. Le travail d’Agnès Geoffray oscille entièrement dans cet interstice où ses propres digressions sémiotiques tentent de provoquer l’altérité par laquelle l’Inquiétante Etrangeté (Unheimliche) pourra surgir et conduire à d’autres associations plus ou moins dérangeantes, selon l’histoire de chacun.

L’angoisse et le palimpseste

L’Inquiétante Étrangeté est, pour faire court, le moment où l’identification dysfonctionne, c’est l’instant où ce qui est familier se dérobe parce qu’il est impossible d’assigner clairement à ce qui se produit une identité fixe et claire, l’altérité surgit dans l’ordre familier et génère une angoisse inexplicable. Dans son travail de réécriture Agnès Geoffray vise à susciter, par des décalages subtils, un glissement similaire qui conduit inexorablement vers l’indéfinissable.

Dans le corpus de l’artiste plasticienne il y a autant de réappropriations que de créations, pourtant, il n’est pas toujours aisé de faire le partage. Chaque image paraît ordinaire, les gris sont ceux des anciennes photographies familiales, les cadrages sans effet formel, les situations souvent banales, la position du photographe frontale, à hauteur d’œil. La banalité formelle est une chausse-trappe. Le regardeur ne se méfie pas plus que lorsqu’il feuillette un album de famille. Pourtant rien ne “colle” dans ces compositions (collages, rencontres arbitraires) ou recompositions.” [Lire l’article complet sur ARTEFIELDS.NET]

Visiter le site d’AGNES GEOFFRAY


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LEJEUNE : Sans titre (2015, Artothèque, Lg)

Temps de lecture : 2 minutes >

LEJEUNE Luc, Sans titre
(photographie numérique, 40 x 40 cm, 2015)

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© Luc Lejeune

Luc LEJEUNE est né en 1948. Urbaniste et architecte, il a enseigné à l’ESA Saint-Luc à Liège. Il est également photographe et voyageur, en témoignent ses nombreuses séries.de photographies qui évoquent autant l’ailleurs que l’ici.

Cette photographie est issue de la série “Urbanscapes”, elle a été exposée à la Galerie Traces à Liège en 2015. Le Quai-sur-Meuse, au pied du pont des Arches, semble interroger le photographe-architecte. Il a saisi une passante exactement au moment où elle se trouve entre un couple de statues (dont on peut se demander qui les a jamais regardées) et du mobilier urbain (un ensemble de boîtiers électriques). Le regard s’attarde donc, comme contraint et forcé, sur cet impensé urbanistique, devant lequel tant de monde passe sans jamais y jeter un œil.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Luc Lejeune | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

JANSSENS : Lofallstrand 25/07/2012 (2012, Artothèque, Lg)

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JANSSENS Alain, Lofallstrand 25/07/2012
(photographie, n.c., 2012)

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Alain Janssens © lavoixdunord.fr

Né le 24 septembre 1956 à Liège, Alain JANSSENS est diplômé en photographie à l’ESA Saint-Luc Liège en 1979. Il partage son temps entre l’enseignement de la photographie à l’ESA Saint-Luc Liège depuis 1986, la pratique professionnelle de la photographie, principalement d’architecture, et un travail personnel présenté notamment à la Troisième Triennale internationale de la Photographie de Charleroi en 87, régulièrement à l’espace photographique Contretype à Bruxelles et à la galerie Triangle bleu à Stavelot. (d’après ALAINJANSSENS.BE)

Pour l’artiste, chaque image révèle plusieurs strates de lecture qui font appel à la logique de l’analogie. La dénotation (ce que l’image montre) : un paysage ouvert. Les connotations (ce que l’image suggère) : toute l’écriture photographique, le cadre, le plan, le flou, le temps et… l’intime spatialité du noir. (propos recueillis par Graziella VRUNA)

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PRINCE, Richard (né en 1949)

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© artdesigntendance.com

Biographie

“Richard PRINCE, peintre et photographe américain, naît en 1949 dans la zone américaine du Canal de Panama. Il fait partie depuis les années 1980 des voix les plus influentes du monde artistique international. Richard Prince grandit près de Boston. Arrivé à New York dans les années 1970, il est employé au département des archives de Time Life, chargé de classer des coupures de presse par sujet ou par auteur. Passant son temps à découper des journaux et des magazines, il s’intéresse à tous les déchets qui restent de son travail, les publicités, les bandes dessinées, les annonces, etc. qu’il commence à collectionner. A cette époque, il côtoie la mouvance “Pictures Generation”, une génération de jeunes artistes qui compte entre autres Cindy Sherman, Robert Longo, Barbara Kruger ou encore Jeff Koons. Richard Prince commence à photographier des images publicitaires, présentes dans la sphère quotidienne et qui font partie de l’univers culturel de tout un chacun. Champion d’un art appelé “appropriation art”, son travail consiste donc à re-photographier des photographies existantes, comme si elles étaient ses propres œuvres.

Au début des années 1980, il acquiert une grande notoriété avec l’une de ses premières re-photographies, celle de l’actrice Brooke Shields âgée de 10 ans, nue et maquillée, prise à l’origine en 1975 par Garry Gross, et publiée dans le magazine Playboy. Prince se l’approprie en lui donnant le titre d’une photographie célèbre d’Alfred Stieglitz, Spiritual America.

© phillips.com

Richard Prince se fait connaître en exposant dans des formats géants des images de la culture populaire re-photographiées et recadrées. Il se réapproprie notamment les publicités Marlboro avec son célèbre cow-boy en supprimant tout slogan. Sur des images vierges de toute identité marchande, les cow-boys apparaissent alors comme de véritables icônes pop, sur fond de soleil couchant, ridiculisant les symboles d’une pseudo mythologie héroïque américaine. Son procédé implique de sortir l’image de son contexte publicitaire tout en conservant son caractère exagéré. Les photos amplifient ou soulignent certaines caractéristiques.

Au fil des ans, Richard Prince s’approprie d’autres thèmes comme les gangs, la rébellion et la sexualité. Outre le recyclage des images, il manie constamment l’autodérision, particulièrement perceptible dans la série des “jokes paintings”, textes humoristiques souvent éculés, ou dans la série des tableaux transposant des planches de bandes dessinées (celles du magazine New Yorker le plus souvent).

A partir de 2002, Richard Prince réalise la série des Nurses, une quarantaine de toiles représentant des infirmières troublantes et mystérieuses, dotées de titres éloquents, Nympho Nurse ou Debutante Nurse, à partir des couvertures bon marché de romans de gare. Cette série l’amène à collaborer avec Marc Jacobs pour Louis Vuitton en 2007.

Richard Prince réalise également tout un travail graphique basé sur des couvertures de livres populaires qu’il collectionne.

L’oeuvre de Richard Prince a été consacrée à de nombreuses reprises, aux Etats-Unis comme en Europe, notamment à la galerie Serpentine à Londres en 2008 et au Guggenheim Museum à New York en 2007. (d’après MOREEUW.COM)

 

Richard Prince sur Instagram : #escroc ou #génie ?

En 2014, Prince propose une nouvelle démarche artistique : le repérage de portraits sur Instagram, réseau social basé sur la publication d’images. La première étape de son travail d’artiste repose sur un commentaire “posté” sous la photo simulant un lien de proximité avec l’auteur de la photo, en utilisant par exemple des émoticônes. Ensuite, il fait une capture d’écran de  l’image, incluant son commentaire. Il fait reproduire cette capture d’écran en de grandes dimensions. Cette démarche est effectuée sans l’autorisation des auteurs des photos. Les propriétaires de ces “posts” sont de parfaits inconnus, mais aussi des célébrités ou amis de Prince (comme Pamela Anderson).

Ses “œuvres” sont présentées lors de l’exposition New Portraits à la Galerie Gagosian entre septembre et octobre 2014. Elles sont vendues pour une valeur moyenne de 100.000 dollars chacune. Aucun des auteurs originaux n’a bénéficié de cette vente. Ceux-ci questionnent alors la démarche de Prince : Prince est-il un simple voleur d’images, quelqu’un qui pratique sciemment le plagiat, ou sa démarche est-elle réellement celle d’un artiste créateur ? (…)

En guise de réponse, certains propriétaires réagissent et décident de vendre à leur tour leurs photographies à prix cassé. Un pied de nez à la démarche de Richard Prince ! Ainsi, @SuicideGirls (compte Instagram regroupant des  photographies de femmes tatouées et percées, souvent nues) répond à Prince en proposant à son tour des reproductions à 90 dollars (au lieu de 90.000 !) où un commentaire est ajouté : l’auteur de l’œuvre originale a alors le dernier mot. Suicidegirls  utilise la même démarche que Prince et se réapproprie par ce biais ses images. D’autres, au contraire, comme @doederrere se moque bien de l’utilisation que peut faire Richard Prince de leur compte Instagram et de sa valeur mercantile.

La pratique artistique de Prince n’est pas sans rappeler celle de Marcel Duchamp et du célèbre “ready-made”. De la même manière que l’auteur de la Fontaine, Prince expose des œuvres telles quelles, sans y apporter de modification majeure. En effet, le commentaire posté sous l’image, qui est une sorte de signature de l’artiste, est la seule participation de Prince à l’œuvre. Ce commentaire protège son travail car c’est celui-ci qui fait de l’œuvre une œuvre originale et empreinte de la personnalité de l’auteur. Le travail de Prince est donc exclu du plagiat selon la loi.

La clause la plus fréquente sur les réseaux sociaux stipule que l’utilisateur du service accorde une licence mondiale, non exclusive, qui donne au réseau social un droit d’usage des contenus qu’il héberge. Cette clause est en fait le principe même du réseau social : partage et échange de contenus au sein du réseau, voire avec d’autres réseaux sociaux. Certaines clauses protègent le contenu original partagé par d’autres utilisateurs pour éviter ce qu’on peut qualifier d’appropriation “sauvage” ou de parasitisme. Ces deux notions expriment le fait de bénéficier d’un travail original et de sa valeur sans y participer. Ces pratiques sont qualifiées de vol par certains journaux, comme L’Express dans un article paru le 22 mai 2015. Cependant, un artiste peut revendiquer son “originalité” et, aux Etats-Unis, il existe le principe du “fair use”. Ce principe considère qu’il n’y a pas atteinte au droit d’auteur si la reproduction propose une finalité critique, de commentaire ou de reportage. Contourner les clauses des réseaux sociaux est donc possible car celles-ci ne sont pas toujours adaptées dans le cas de l’appropriation.” (lire la suite sur ARTDESIGNTENDANCE.COM)


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Plus d’arts visuels…

FAYARD : Sébastien Fayard va casser la croûte chez ses parents (2014, Artothèque, Lg)

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FAYARD Sébastien, Sébastien Fayard va casser la croûte chez ses parents
(photographie, 18 x 25 cm, 2014)

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fayardseb
Sébastien Fayard © lesoir.be

Sébastien FAYARD est un comédien et performeur français vivant à Bruxelles. Il a étudié le secrétariat, la comptabilité, le cinéma, la musique, la photographie et le théâtre. Il collabore avec différents metteurs en scène, chorégraphes et artistes plasticiens dont la compagnie System Failure avec qui il se produit régulièrement sur scène. Depuis quelques années, il mène différentes recherches photographiques et vidéographiques et poursuit la série  “Sébastien Fayard fait des trucs”. En parallèle, il décline ce projet en petits films dans une série appelée “Sébastien Fayard filme des navets” et sillonne les festivals de courts-métrages européens. (d’après SEBASTIENFAYARDFAITDESTRUCS.COM)

Sébastien Fayard livre ici une série en cours, inédite, de clichés qui détournent, c’est le cas de le dire, des clichés. Le procédé est simple mais inusable : prendre les choses au pied de la lettre, exploiter les ambiguïtés et les doubles sens des phrases toutes faites, des métaphores éculées, des formules journalistiques, des poncifs en vogue. Faisant ses trucs, il en défait pas mal d’autres – des attentes, des snobismes, des poses et des postures, des idées reçues, des présupposés logiques. Pour bien comprendre il faut se méprendre, et accepter surtout un paradoxal et étroit entrelacs entre stupidité et lucidité. (d’après YELLOWNOW.BE)

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DERAMAUX : Sans titre (2013, Artothèque, Lg)

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DERAMAUX Bénédicte, Sans titre
(photographie, 50 x 33 cm, 2013)

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Bénédicte Deramaux © centrepresseaveyron.fr

Bénédicte DERAMAUX est une photographe française, née en 1978. Elle effectue des études de Lettres Modernes en vue d’enseigner à des enfants sourds et malentendants. C’est cet intérêt pour le langage et les silences qui la mènera vers la photographie. En 2005, à la fin de ses études à l’Ecole de Photographie de Toulouse, elle obtient le 1er prix du jury. Depuis, elle est photographe indépendante. Elle expose régulièrement en France et à l’étranger. (d’après MU-INTHECITY.COM)

Cette image est issue de la série Ephemeris qui a donné lieu à une publication du même nom (Witty Kiwi Books, 2015). “L’univers de Bénédicte Deramaux nous parle d’invisible, d’un illusoire mais incandescent noyau des choses, de sentiments, de possessions (ou de sentiments de possession) que la nuit chasse, que le temps éparpille, que l’obscurité fond et dissout au profit d’un rapport énigmatique et comme magique, vibrant, troublant. Du peu des choses (des arbres le plus souvent, des bêtes parfois, le ciel ou des formes humaines mal définies), elle tire une qualité de présence, une “poignance”, une fulgurance qui erre entre la vie et la mort et se laisse mal traduire en mots.” (d’après WEGIMONTCULTURE.BE)

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Bénédicte Deramaux ; centrepresseaveyron.fr | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

RUFF, Thomas (né en 1958)

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Thomas Ruff, “Ma.r.s” © cerclemagazine.com

Thomas Ruff est un photographe allemand né en 1958. Il a étudié à Düsseldorf et y travaille toujours. Interrogeant sans cesse le médium photographique au travers des avancées technologiques, le travail de Thomas Ruff est articulé en photographies conceptuelles sérielles. Entre 1977 et 1985, Ruff étudie l’art de la photographie avec Berndt et Hilla Becher, Andreas Gursky ou encore Thomas Struth. En 1993, il obtient une bourse pour entrer à la Villa Massimo à Rome.

Il débute en photographiant l’intérieur des maisons et appartements allemands et poursuit avec toute une série protocolaire de portraits. Sa méthode, très standardisée, ôte aux images les éléments gênant sa lisibilité. Passionné d’astronomie, c’est à partir de 1989 qu’il produit la série Sterne, basée sur les images de cieux nocturnes recueillies à l’observatoire Européen du Chili. Thomas Ruff sélectionne un détail de l’image et l’agrandit à sa taille optimale. En 2003 notamment, il publie une série de nus, Nudes, accompagnée de textes de Michel Houellebecq.

C’est plus tard qu’il produit ses séries Cassini et Ma.r.s. dans lesquelles il réinterprète des images numérique de Saturne ou de la planète Mars provenant de la NASA. Le travail de Thomas Ruff est visible notamment au Metropolitan Museum of Art, New York, au Museum für Gegenwart à Berlin, au Art Institute of Chicago ou encore au Guggenheim Museum de New York…” [lire la suite sur CERCLEMAGAZINE.COM]

Thomas Ruff, “Nudes” © autre.love

(…) ce qui caractérise la grande série des Portraits avec laquelle il se fait connaître en 1984. Reprenant les codes de la banale photo d’identité, Ruff constitue un ensemble majeur où les traits distinctifs du visage de chaque personne représentée se confrontent à l’aspect répétitif du procédé. Et c’est à la notion d’un tel rapport dialectique que s’articulera toute l’œuvre de l’artiste. Ici, dans le rapport d’échelle qui porte le minuscule format de la photo d’identité à celui, gigantesque, des Portraits surplombant le spectateur, le caractère intime de la photographie en plan rapproché et qui n’a de valeur que personnelle, se trouve reporté à l’échelle hors échelle, justement, de la peinture d’Histoire – soit religieuse, mythologique ou politique, l’Histoire avec un grand H, et qui donnera d’ailleurs son format écrasant à l’imagerie de propagande initiée par le Réalisme Socialiste au XXe siècle, avant que n’advienne le déferlement de son avatar, comme on pourrait nommer l’imagerie publicitaire dans laquelle nous sommes désormais immergés.

Mais si les Portraits de Ruff nous arrêtent quant à eux dans une interrogation existentielle, c’est que leur froide “objectivité”, leur neutralité dénuée d’affect, permet précisément d’en révéler l’intrinsèque vérité. Opérant le dépouillement de l’être qui se désincarne comme avoir contre l’artifice de l’avoir qui, à l’instar de la publicité, recouvre l’être jusqu’à l’asphyxier, Ruff crée le choc aussi invisible que silencieux d’une intimité confrontée à son exposition publique. Et dans cette confrontation sans concession, les Portraits qu’il réalise en nombre juxtaposent tout un jeu dialectique entre le soi et l’autre, le soi comme ressemblance et l’autre comme différence.

A partir de là, et tandis que des Sterne jusqu’aux Nudes des années 2000, les séries très différenciées vont se succéder dans le temps, Ruff ne cessera de donner corps à ce même questionnement. Comme le montrait déjà l’ensemble des Interiors qu’il avait commencé dans les années 70, c’est-à-dire avant les Portraits, nous voyons comment l’artiste cherche à ravir toute interprétation à son spectateur. L’extrême précision du cadrage venant soutenir l’expression de l’absence, de l’absence ou de l’attente comme fin du mouvement aurait peut-être dit Baudelaire, tandis que l’hyper-neutralisation de tout affect ainsi donnée à voir et à éprouver ne laisse plus aucune place à l’interprétation.

Mais s’il joue d’un rapport avec le minimalisme, c’est en écho inversé au célèbre axiome de cet historique mouvement qu’il s’inscrit. “What you see is what you see” disait le peintre Frank Stella afin de signifier qu’il n’y a rien d’autre à voir que ce que nous voyons face à une œuvre où tout, y compris ce qui lui manque, y compris ce qu’elle n’a pas, est représenté. Et que nous dit quant à lui le photographe Thomas Ruff, sinon qu’il y a de même tout à voir dans ce que nous voyons face à son œuvre, y compris ce qui manque – mais nous manque à nous, cette fois. Non pas à elle, l’œuvre, mais bien à nous, spectateurs renvoyés à ce qui fait trou en nous face à elle.

Thomas Ruff, “Portraits” exhibition © amanostudy.wordpress.com

Car ce que nous montre cette œuvre, au-delà de ce qu’elle représente, c’est ce que notre regard seul ne peut pas voir. A savoir, l’essence même de l’expérience photographique en tant qu’elle nous situe face à la nécessité de nous interroger sur notre place dans le monde, en nous situant face à la nécessité de nous interroger sur notre rapport au réel. Et pour autant qu’à ce monde où nous sommes tous en tant qu’il relève du réel, répond le réel en tant qu’il relève de tous les autres, tous les mondes que nous imaginons à l’égal des fictions que nous créons. En sorte que tous ces mondes, radicalement autres que ces fictions, n’en sont pas moins des constructions mentales au même titre qu’elles le sont elles-mêmes, ces fictions en question.

Pourquoi restons-nous en effet face à ces images évidées de tout affect et ainsi étrangères à ce que nous sommes, indifférentes à notre inaliénable désir d’empathie ? C’est qu’en dérobant le jeu des interprétations, elles laissent en nous la place entière pour l’interrogation sur le sens de notre existence. Notre existence, ce par quoi se forme la conscience d’un lien inaccessible, mais toujours invoqué si ce n’est espéré, entre notre monde et celui d’un au-delà qui nous est plus inconnu d’ailleurs qu’il nous est étranger.

Ainsi des Interiors, que l’on pourrait voir comme métaphore du monde intérieur qui nous habite à travers la saisie d’espaces domestiques dans lesquels nous vivons. Outre l’immobilité inquiétante dans laquelle Ruff les a arrêtés, on note la récurrence du motif. Faisant ainsi figure de décor, le motif prend une place de sujet en colonisant l’espace de l’œuvre. Bien loin de faire signe, le motif ici fait sens, sens de la mort qui attend ou du temps qui s’arrête, à l’instar des bougies éteintes dans les Vanités du XVIIe siècle. (lire l’article complet sur TK-21.COM)


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Plus d’arts visuels…

PIERART : Mes drames et mes sueurs (2002, Artothèque, Lg)

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PIERART Pol, Mes drames et mes sueurs
(photographie, n.c., 2002)

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Pol Pierart © mu-inthecity.com

Pol PIERART est né en 1955. Il vit et travaille à Embourg (Chaudfontaine), Belgique. Il a fait ses études à l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, section peinture décorative et option photographie, de 1972 à 1978. Il expose depuis 1979 ses peintures et photographies dans de nombreux musées et galeries belges. […] En 2010, il participe à l’exposition collective “Entre chien et loup” à la Galerie Les Brasseurs, puis, en 2011, à une autre exposition collective, “D’une certaine irrévérence”, à Paris, au Centre Wallonie-Bruxelles. (d’après CONTRETYPE.ORG)

Pour Pol Pierart, les jeux de mots, omniprésents dans ses travaux, ne sont pas une fin en soi. Le but essentiel est d’entrer en relation : “C’est la photographie qui crée la relation du fait que le regardeur, pour appréhender le travail, est amené à comprendre quelque chose. Le côté ludique et l’humour sont autant de moyens de renforcer le propos.” Il envisage ses séries photographiques comme un journal de bord et utilise le format carte postale, qui comprend toujours un caractère intime, renvoyant à la photo-souvenir. Les images vont à l’essentiel, rendant facile la lecture de l’œuvre, dont se dégage par ailleurs une certaine poésie. (d’après CONTRETYPE.ORG)

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MASSART : Very Fast Trip. Le film
(2013, Artothèque, Lg)

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MASSART Michaël, Very Fast Trip. Le film
(photographie, 40 x 60 cm, 2013)

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Michaël Massart © michaelmassart.zenfolio.com

Photographe belge né à Namur et domicilié à Habay-la-Neuve. C’est en 2008, suite à une blessure au genou, que Michaël MASSART renonce au sport et se tourne vers la photographie. Autodidacte et “touche à tout”, il se concentre sur ses deux domaines de prédilection : les portraits et les photos de paysages (notamment en pose longue). Transmettre une émotion, surprendre, construire et mettre en scène l’image de façon originale font partie de ce qu’il recherche à travers ses travaux.

Cette photographie fait partie de la série “Very Fast Trip”, que l’artiste présente ainsi : “C’est une fable contemporaine sur l’obsolescence programmée, la surconsommation. Ce que notre société porte aux nues aujourd’hui est jeté à la poubelle le lendemain. Grandeur et décadence : les meilleures ennemies du monde. Autour de ce sujet et avec une certaine dose d’humour, j’ai tenté de retracer le parcours d’un objet de consommation en lui donnant vie sous les traits (du moins partiellement) d’un homme.[…] Je vous propose donc de partager les aventures de notre “héros” de la surconsommation depuis son “déballage” jusqu’à sa mort… son recyclage, en passant par ses moments de gloire, d’impression d’être le roi du monde, d’excès, de lendemains difficiles, de nostalgie, de remises en question et de lutte pour tenter de survivre dans ce monde bien ingrat vis-à-vis de ses “stars” déchues…”

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CARNEVALI, Fabian : Sans titre (vers 1990)

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© Fabian Carnevali

CARNEVALI, Fabian (1967-2019), Sans titre (photographie argentique, 30 x 30 cm, vers 1990)

Il se dégage de cette image un sentiment d’étrangeté, sinon de malaise, provoqué entre autres par la présence de jeunes gens dans un décor qui ne semble pas correspondre à leur âge – on les perçoit comme une sorte d’anachronisme. Le couple (s’agit-il d’ailleurs d’un couple ou d’un frère et sa sœur – l’ambigüité renforce le trouble) se répond par la symétrie des attitudes, en même temps qu’ils se distinguent l’un de l’autre comme des opposés complémentaires. Le masculin, lumineux, au pantalon clair, au chien blanc d’un côté. De l’autre, le féminin, obscur, à la jupe et aux bas noirs auxquels le chien se confond. Enfin, la pose de la jeune fille, qui fait remonter la jupe haut sur la cuisse, révèle une sensualité contenue – sensualité suggérée de manière plus explicite par le cadre accroché au mur. Il y a quelque chose de balthusien dans cette photo.

Philippe VIENNE


[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : rédaction  | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : Fabian Carnevali ; Philippe Vienne


Plus d’arts visuels…

ROUWETTE : N°136 (2013, Artothèque, Lg)

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ROUWETTE Fabian, N°136
(photographie, 40 x 33 cm, 2013)

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Fabian Rouwette © galerie-photo.com

Diplômé en 1992 de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Liège, en Peinture monumentale, Fabian ROUWETTE (né en 1974) enseigne ensuite les arts plastiques à l’Athénée de Welkenraedt–Verviers. Il devient photographe à temps plein à partir de 2007, activité qu’il décrit en ces termes : “Photographier c’est pour moi un moyen d’essayer d’être tout le temps plus présent.”

Fabian Rouwette utilise pour ses prises de vue, très souvent en intérieur et dans des bâtiments abandonnés, une chambre phtographique. Cet un outil dont le principe a peu évolué depuis le sténopé : une entrée de lumière au travers d’un objectif, un système d’obturation permettant de contrôler le temps durant lequel passe la lumière et un support (film) pour capturer l’image. Ce support est une plaque photographique. “Tandis qu’en numérique on prend vite l’habitude de n’être pas limité par le nombre de vues qu’on peut faire, avec le 4X5 on part, parfois pour la journée, avec à peine quelques châssis. Ce simple fait, pour moi, est décisif. Je fais trois ou quatre vues sur la journée, voir aucune. Tout devient important. C’est intense mais on peut prendre le temps de bien goûter à ce qu’on fait. Lorsque je reviens de prises de vues, je me souviens de chaque sujet : la façon dont j’ai cadré, mes doutes, mon emballement, le temps de pose…”(d’après GALERIE-PHOTO.COM)

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Fabian Rouwette ; galerie-photo.com | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

VANESCH : Mer du Nord (2001, Artothèque, Lg)

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VANESCH Jean-Louis, Mer du Nord
(photographie, 53 x 70 cm, 2001)

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Jean-Louis Vanesch © contretype.org

Après des études de photographie à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège, Jean-Louis VANESCH (né en 1950) expose dès 1983. Parmi de nombreuses expositions, on peut en épingler quelques-unes. En 2005, ses photographies sont montrées à “L’esquisse des Ombres” à Rouje (Québec) et à la Galerie provinciale de Wégimont. En 2006, il participe à l’exposition “A l’image de rien” à Contretype, à Bruxelles et à “Photo-Fiction” au Comptoir du Livre, à Liège. En 2007, il présente une sélection de photographies dans le cadre de l’exposition “Le jardin des résistances”, avec Paul den Hollander, Daniel Desmedt et Lucia Radochonska à l’Espace Photographique Contretype. En 2008, il prend part à l’exposition collective “Cf.(Natuur, Nature)” au Centre De Markten, Bruxelles. Fin 2009, sa première monographie est publiée aux Editions Yellow Now. (d’après CONTRETYPE.ORG)

Cette grande photographie en noir et blanc montre de manière spectaculaire un homme seul face à la mer. Le point de vue en plongée accentue la masse imposante des eaux agitées surplombant le spectateur. L’horizon est hors champ, la mer envahit l’espace visuel.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Jean-Louis Vanesch ; contretype.org | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

WITKIN, Joel-Peter (né en 1939)

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“Poussin in Hell” (détail), Paris, 1999 © Galerie Baudoin Lebon

“Joël-Peter WITKIN est né le 13 septembre 1939 à Brooklyn (New York). Actuellement il vit et travaille à Albuquerque (Nouveau Mexique).

A l’âge de 6 ans, il assiste  avec sa mère et son frère à un carambolage impliquant plusieurs véhicules à Brooklyn. “De l’ombre des véhicules retournés, a roulé vers moi ce que j’ai pris pour un ballon, mais comme il roulait  plus près et finissait par s’arrêter contre le trottoir où je me trouvais, j’ai pu voir qu’il s’agissait de la tête d’une petite fille”. Cette expérience traumatisante allait influencer inconscienment sa création.

Dès l’âge de 16 ans, il découvre sa véritable passion : le dessin et la photographie. Il est fasciné par le bizarre ; une de ses premières photographies qu’il réalise, pleine d’audace, est un rabbin certifiant avoir vu dieu. Remarqué par Edouard Steichen, ce dernier expose ses clichés au musée d’Art moderne de New York. Il suit une formation de sculpteur a laquelle il renonce parce qu’il affirme que ses photographies sont en soi des sculptures mais obtient une licence de Beaux-Arts en 1974.

Enrôlé dans l’armée, il devient l’assistant d’un médecin légiste et son travail est de photographier les corps sans vie de soldats accidentés. Il reste dans l’armée pendant trois ans et revient à New York pour se consacrer à sa passion et entre à l’université d’Albuquerque en 1976 pour se perfectionner. Il devient professeur de photographie et s’adonne à sont art, avec un goût pour le morbide qui choque à chacune de ses expositions. Assemblages de morceaux de cadavres, foetus, malformations de naissance, étrangeté sexuelle… Pourtant à Paris, à New York, les experts reconnaissent le travail artistique de ces clichés en noir et blanc qui ont  pour but de saisir toute la beauté et la laideur du monde.” [lire l’article complet sur ACTUART.ORG]

“La Giovanissima”, Mexico, 2007 ©news.artnet.com

Joel-Peter Witkin trouble, bouleverse, choque. De l’étrange au morbide, maniant des réalités crues dans de fantasmagoriques mises en scène, ses photographies radicales exhibent une condition humaine, dont l’artiste exalte la majesté comme le désespoir. Soudain, les certitudes se déplacent. Le vice et la vertu, la vie et la mort, le beau et le monstrueux deviennent les complices d’une humanité en souffrance. Depuis quatre décennies, l’artiste s’affranchit avec malice des dogmes esthétiques hérités de la Renaissance. De corps nus en chairs inertes, il transfigure ses modèles pour en saisir l’âme. Ses canons de beauté embrassent la différence, le handicap, la maladie ou l’accident.

Car l’humain est au cœur de son œuvre, dans sa chair, son désir, sa faiblesse, sa noblesse aussi. Si l’être –mort ou vif– est de toutes ses productions, des compositions baroques aux natures mortes, il est aussi l’expression de sa foi. Mon travail s’appuie sur la nature de l’homme et son rapport au divin“, explique-t-il. […]

Chaque image, du négatif au tirage, travaillée en tant qu’œuvre plastique à part entière, est soumise à maintes manipulations de retouches, découpes, collages, grattages ou abrasions. “Joel élabore ses photographies avec minutie, s’autorisant un long processus créatif. Entre les premiers dessins préparatoires, la prise de vues qui leur sera fidèle et le tirage final, il peut s’écouler entre six mois et un an”, explique Baudoin Lebon, qui a produit et assisté l’artiste dans la réalisation d’une cinquantaine d’images à l’Institut médico-légal de Paris.

“Chinese Adam and Eve”, Shanghai, 2015 © Galerie Baudoin Lebon

Dans cet élan, réinterprétant des figures mythologiques (Bacchus au purgatoire, Leda donnant à son amant un préservatif) ou bibliques (saint Sébastien), restituant la pose des portraits de la Renaissance ou le réalisme de personnages baroques, ses compositions revisitent l’esthétique occidentale. Jérôme Bosch, Francisco Goya, Otto Dix, Picasso notamment, m’ont considérablement marqué. Ils m’ont ouvert des portes, ont rendu ma vision du monde plus claire, rappelle-t-il. De même, sans les expressionnistes, je ne serais jamais devenu photographe : ils ont abattu dans l’art les barrières physiques et psychologiques de tout ce qui les avait précédés”.

Ainsi, le photographe suspend le temps présent, tout en explorant une veine à part dans l’histoire de la photographie contemporaine. Des quelque six cents images et mises en scènes qu’il a réalisées jusqu’à présent, Witkin retient une leçon d’humanité, de compassion et d’amour. Je voudrais que mes photographies soient aussi fortes que la dernière image que l’on voit avant de mourir.” [lire l’article complet sur CONNAISSANCEDESARTS.COM]


[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation par wallonica.org  | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : connaissancedesarts.com ; Galerie Baudoin Lebon ; news.artnet.com


Plus d’arts visuels…

WINAND : Hide’N’Seek 1 (Guantanamo) (2016, Artothèque, Lg)

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WINAND Frédéric, Hide’N’Seek 1 (Guantanamo)

 (photographie numérique sur plexiglas, 42 x 60 cm, 2016)

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© Frédéric Winand

Frédéric WINAND est né le 15 février 1990 à  Liège, où il réside actuellement. Il obtient une licence d’arts plastiques et visuels à l’Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc où il présente, pour clôturer ses trois années d’études, Utopitev, une balade photographique au travers de la nuit. Depuis lors, il poursuit ses recherches sur la nuit et le noir, les interactions entre les humains et les corps célestes, le vide et le plein, le plein de vide, le temps et la distance, les années-lumière, les jeux et les mots, les jeux de mots, et la solitude des étoiles. (F. Winand)

La photo est floue. A tel point que le spectateur doit l’observer un certain temps avant de discerner un personnage, vêtu d’une chemise orange. Le texte “propriété du gouvernement des états-unis d’amérique. quelque part, à cuba” vient alors nous éclairer : ce qui est caché, flou, oublié, ce sont les détenus de la prison de Guantanamo.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Frédéric Winand | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

WENDELSKI : Forêt de Hambach, en bordure du camp, septembre 2013 (2013, Artothèque, Lg)

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WENDELSKI Marc, Forêt de Hambach, en bordure du camp, septembre 2013 
(photographie, 74 x 60 cm, 2013)

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Marc Wendelski © liegephotobookfestival.be

Né en 1978, Marc WENDELSKI est diplômé en photographie de l’Institut Supérieur des Beaux-Arts Saint-Luc de Liège. Il participe aux Rencontres photographiques d’Arles dès 2000. En 2008, il a publié “Nage Libre” aux éditions Yellow Now et participé aux expositions “Corps de ville” à la Biennale Architecture et Photographie de La Cambre et à l’exposition “Espèces d’architecte | l’Alibi Documentaire” au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris. Plus récemment, il a illustré la revue Art&fact n°29 “L’architecture au XXe siècle à Liège”. (d’après WBARCHITECTURES.BE)

Cette photo fait partie d’une série réalisée par Marc Wendelski à la forêt d’Hambach. Cette région, presque primaire, a subi une importante déforestation due aux activités minières. De nombreux activistes se relaient dans cette ZAD (zone à défendre) afin d’empêcher sa destruction programmée.

 

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Marc Wendelski ; liegephotobookfestival | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

LEGROS : Forêt désenchantée (2015, Artothèque, Lg)

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LEGROS Sophie, Forêt désenchantée
(photographie, 40 x 50 cm, 2015)

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Sophie Legros © lesmuseesdeliege.be

Enseignante en peinture à l’ESAVL (Beaux-arts de Liège), Sophie LEGROS (née en 1976) voyage dans différentes disciplines artistiques (peinture, dessin, sculpture, installation) et recourt à la couleur pour travailler des surfaces et interroger notre perception au monde.

L’artiste a réalisé une intervention sur cinq arbres de même nature (chênes verts) : ici un chêne mécanisé recouvert de papier reflétant, un chêne commercialisé recouvert de cellophane. Cette photographie fonctionne comme un paysage peint. L’image nous donne à voir des matières et des couleurs qui semblent avoir été insérées par retouches sur l’image. Les revêtements fonctionnent comme un camouflage (acrylique sur papier) qui se perd dans l’environnement, ou dématérialise une partie de l’arbre, ou encore comme un trompe l’œil (chêne vert recouvert de papier sur lequel est dessiné au fusain l’écorce d’un bouleau).

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Sophie Legros ; lesmuseesdeliege.be | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

VRUNA : Limites (2003, Artothèque, Lg)

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VRUNA Graziella, Limites
(photographies et broderies, n.c., 2003)

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© art-liege.be

Née à Liège en 1975, Graziella VRUNA vit et travaille dans cette même ville. Diplômée de l’Académie des Beaux –Arts de Liège en peinture, elle poursuit ses recherches en art textile et en dessin, tout en participant à des expositions personnelles et collectives.

“Un intérêt particulier est accordé à l’aspect dual entre vide et plein, opacité et transparence. Travail qui découle d’un temps compté ou absent. Capture d’une réalité mystérieuse et fugitive soulignée par le fil qui tente de la retenir. Les photos saisissent des instants : progression, succession, déroulement, écoulement, glissement, transformation ou disparition. Elles sont utilisées comme un canevas, une toile de fond. Dans ce dialogue improbable entre matériaux, la photo absorbe et révèle la frontière, le contour, la limite dessinée par le fil.” (G. Vruna)

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SORDAT : Sans titre (s.d., Artothèque, Lg)

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SORDAT Marie, Sans titre
(photographie, 40 x 60 cm, s.d.)

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Marie Sordat © ascenseurvegetal.com

Photographe, enseignante, commissaire d’exposition, Marie SORDAT est née en  1976 en France, mais vit et travaille en Belgique. Depuis 2004, ses images sont publiées et présentées en festivals, musées et galeries. En 2012, la série MotherLand” intègre la Bibliothèque nationale de France et reçoit la sélection du jury du Prix Virginia pour les femmes photographes. Sa monographie EMPIRE” est parue aux Editions Yellow Now en 2015. Depuis 2011, elle enseigne la photographie à l’INSAS où elle organise des séminaires et des rencontres avec les grands photographes belges.

“Cette photographie fait partie de la série “Cendres” ( 2009 ). Je ne légende jamais précisément les images car pour moi c’est le titre de la série qui donne sa “couleur” à une photographie. Dans mon travail, “Cendres” représente le premier chapitre d’une longue trilogie en noir et blanc qui s’est terminée en 2015 et qui évoque la perte des repères personnels et l’attrait pour un monde fantomatique afin de fuir une certaine violence. Cette silhouette est apparue sous le pont de Brooklyn à New-York, et équipée d’un petit appareil argentique très peu performant, j’ai saisi cet instant fugace. Etant donné le peu de lumière, c’est une image qui a ensuite demandé beaucoup de travail au tirage pour isoler le personnage du fond de la ville et nous permettre de nous identifier à sa solitude.” (Marie SORDAT)

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LECOUTURIER : Sans titre (2014, Artothèque, Lg)

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LECOUTURIER Jacky, Sans titre
(photographie, 41 x 41 cm, 2014)

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Jacky Lecouturier © lesoir.be

Après des études de photographie à l’Ecole supérieure de l’Image “Le 75”, Jacky LECOUTURIER (né en 1948) devient lui-même professeur dans cette école dès 1972, année durant laquelle il réalise sa première exposition personnelle. Lors de ses pérégrinations en France, en Italie ou en Corse, Jacky Lecouturier a capté ces instants où nos sens sont soudainement mis en alerte par le cadre naturel d’un paysage. (d’après OUT.BE)

Cette image appartient à une série de photographies prises en Corse. Elles ont été exposées à la galerie Détour à Namur et à la galerie Quai 4 à Liège. Emmanuel d’Autreppe parle de cette série en ces mots : “Il faudrait dire en une phrase – ou en quelques photos – l’aube rose qui jaunit les murs de brique rouge, dire en une phrase le lever et le coucher, le pain et le vin, la douceur et le sec, expliquer comment les nuages prennent la forme d’une betterave, saisir ce qui fait une ville et défait les familles, se demander pourquoi Waremme plutôt qu’ailleurs, et partout ailleurs se demander : pourquoi pas Waremme ?, il faudrait dire en une phrase les gens et leurs accents, les bêtes et leurs odeurs, les gosses et leurs espoirs, on pourrait ne jamais se coucher et faire s’entendre le murmure du pavé, le coulis des feuilles, le bruit du monde et celui du caillou… Serré comme un poing, en une phrase silencieuse ou en quelques photos désertées. Le photographe a raison, lui, de croire que ce n’est pas impossible.”

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CLEEREN : Nuage (2018, Artothèque, Lg)

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CLEEREN Michel, Nuage
(série “Patience”)
(photographie, 40 x 56 cm, 2018)

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Photographe depuis 1980, Michel CLEEREN (né en 1958) mène en parallèle sa recherche personnelle, une profession d’enseignant à l’I.A.T.A. à Namur et une activité de photographe de plateau pour le cinéma (exemple Les convoyeurs attendent de Benoît Mariage encore avec Benoît Poelvoorde – sélection Cannes 2000). Il expose ses photographies en Belgique, mais aussi à Shenyang (Chine), en France et en Angleterre.

Tirée de la série de photographies intitulée Patience”, cette image figurative invite à la contemplation et la rêverie. Son poids poétique résulte non seulement du thème du ciel, mais également de la manière de jouer avec les épaisseurs de l’image. Les grains, les flous emmènent l’image vers la peinture, l’étrangeté et le souvenir (cette coloration du tirage monochrome d’un oxyde transporté par le vent et la pluie, incruste, dans l’intervalle, des sédiments ambiants et l’altération du tirage donne une substance et une pesanteur que seul le temps peut faire)…

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VAN MALLEGHEM : Sans titre (s.d., Artothèque, Lg)

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VAN MALLEGHEM Sébastien, Sans titre
(technique mixte, 38 x 24 cm, s.d.)

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Sébastien Van Malleghem © babelio.com

Né en 1986, Sébastien VAN MALLEGHEM est un photographe indépendant, né en Belgique en 1986. Axé sur des projets de longue haleine, il a suivi pendant quatre ans le quotidien nocturne des policiers et poursuivra son reportage sur la justice dans les prisons belges durant plus de trois ans. Il terminera sa trilogie à propos de la Justice en travaillant sur le monde criminel. En parallèle, Sébastien photographie la Scandinavie entre 2013 et 2016, un travail qui va aboutir sur la publication d’un livre en 2017. (d’après 24H01.BE)

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Sébastien Van Malleghem ; babelio.com | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

Après la police, le second champ d’investigation de Sébastien Van Malleghem a été les prisons. “Ce travail témoigne d’un reportage autofinancé depuis 2011 au sein d’une dizaine d’établissements pénitentiaires, dans le prolongement d’une étude de plusieurs années consacrée à la Police belge et à son travail de terrain. Prisons a pour but d’ouvrir le regard sur les détenus; de mettre la lumière sur les carences d’un système judiciaire et carcéral obsolète et pourtant inscrit, encore aujourd’hui, dans le pays qui m’a enseigné les idéaux de justice et d’humanité.” (Van Malleghem) Le résultat est un travail épuré où la folie des uns et la détresse des autres transpirent avec une puissance qui se passe d’artifices. Ses images respirent le malaise. (d’après 6MOIS.FR).

D’autres œuvres sont disponibles à l’Artothèque Chiroux…

SCHREIDEN : Poor Lonesome Cowboy (1987, Artothèque, Lg)

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SCHREIDEN Luc, Poor Lonesome Cowboy
(photographie, 30 x 45 cm, s.d.)

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Luc Schreiden © be.linkedin.com

Lors de ses études en Psychologie à l’Université de Liège, Luc SCHREIDEN suivi tous les cours accessibles auprès de Philippe Dubois, professeur spécialisé en photographie, vidéo et cinéma. En 1983, il réalise une première série noir et blanc sous son impulsion. Un reportage sur la côte Ouest des Etats‐Unis en 1990 constitue un point de repère dans son parcours. Au fil des années, il a compilé des épreuves argentiques puis numériques qui se déclinent en recherches personnelles, portraits et captures d’instants particuliers. En parallèle, il exerce en tant que psychologue et enseigne comme Maître de Conférences dans le master en psychothérapie ULg – UCL. Les deux facettes de son activité côtoient de près la nature humaine.

Cette photographie est tirée d’une série réalisée aux Etats-Unis en 1990. C’est un portrait étonnant d’un homme vendant des chevaux à bascule. Il semble perdu le long d’une route à l’orée d’une zone désertique. Le décalage entre ces chevaux de bois et les mythes de la conquête de l’Ouest crée un effet à la fois dérisoire et humoristique.

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CORNIL : La Roche aux faucons (2007, Artothèque, Lg)

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CORNIL Olivier, La Roche aux faucons
(photographie, 60 x 60 cm, 2007)

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Olivier Cornil © oliviercornil.be

Olivier CORNIL est né en 1976 à Charleroi. Après sa formation à l’École supérieure des arts de l’image “Le 75”, à Bruxelles, il est devenu le photographe attitré du groupe de rock Girls in Hawaii, partant avec eux en tournée mondiale et réalisant des pochettes d’albums, des films de concerts… Il a d’abord entrepris des séries à la fois documentaires et un peu autobiographiques sur la région frontalière belge et son enfance à Charleroi, avant d’appliquer à des voyages plus lointains (la Chine, la Patagonie, le nord de l’Europe…) son écriture personnelle, faite d’images et de textes, faite de douceur, d’intelligence, de subtilité, d’une subtile attention au détail dans le réel qui l’entoure et au passage du temps.(d’après YELLOWNOW.BE)

Cette photographie fait partie d’une série réalisée pour le groupe Girls in Hawaii. “Pour la pochette de “Plan Your Escape”, j’ai proposé à chacun des Girls in Hawaii de choisir un lieu et de venir s’y promener avec moi une journée. Nous avons été à Bruxelles, Anvers, Fond d’Oxhe, Ostende, La Gileppe et La Louvière. J’ai adoré ces moments. Se sont ajoutées à la sélection des images que j’aimais, d’un peu partout. Certaines d’entre elles se sont retrouvées sur la pochette… “ (OLIVIERCORNIL.BE) La Roche-aux-faucons est un lieu-dit situé à une dizaine de kilomètres au sud de Liège. C’est une falaise dominant un méandre de l’Ourthe.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Olivier Cornil | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

BALLARATI : Enjoy Ecuador Quito (2014, Artothèque, Lg)

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BALLARATI Cédric, Enjoy Ecuador Quito
(photographie, 40 x 60 cm, 2014)

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Cédric Ballarati © helium3.be

Cédric BALLARATI est né en 1980. Il vit à Maastricht, aux Pays-Bas. Il explore différents champs artistiques – l’architecture, la photographie et l’écriture – qui se font écho l’un à l’autre et parfois se fondent dans son travail.

Cédric Ballarati définit son travail en ces termes : “Au travers des couleurs vives, c’est une ode à la richesse de la vie. Ici et là-bas, le quotidien en fête, le mouvement et les échanges. Car quoi qu’il en soit, nous ne sommes qu’en transit, alors autant voyager joyeusement…” Le procédé photographique consiste à utiliser un temps de pose long pour suggérer l’idée de mouvement par le flou. Le contraste très fort et la saturation des couleurs augmentent encore l’impression d’énergie qui se dégage de cette image.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Cédric Ballarati ; helium3.be | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

CRUTZEN : Le Docteur Candèze : aliéniste, entomologiste éminent, photographe de génie et conteur charmant… (CHiCC, 2020)

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Ernest Candèze, “Le ballon photographique” © Musée de la Vie Wallonne, Liège

Le Docteur Candèze (Liège 1827 – Glain 1898) : aliéniste, entomologiste éminent, photographe de génie et conteur charmant…

Ernest Candrèze © J. Malvaux

Né à Liège le 22 février 1827, Ernest CANDEZE découvre, dès ses études secondaires, le monde des insectes au cours des fréquentes balades nature organisées par un de ses professeurs.

En 1845 il entame des études de médecine à l’Université de Liège. Il y rencontre Félicien Chapuis, jeune Verviétois passionné d’entomologie. Les deux garçons consacrent tous leurs temps libres à chasser et étudier les insectes.

Quand ils ne trouvent réponse à leurs questions, ils vont interroger leur professeur de zoologie, Théodore Lacordaire, et rapidement une profonde amitié les unit tous les trois. Conscient du sérieux, de la motivation et du talent des deux jeunes gens, Lacordaire leur conseille de s’intéresser aux larves, domaine jusqu’alors inexploré. Rapidement ils deviennent experts dans l’art de les débusquer, de les élever et de les caractériser, elles et tous les stades qui conduisent à l’insecte adulte.

En 1852, ils obtiennent leur diplôme de médecin et partent huit mois en stage dans les hôpitaux parisiens. A leur retour, ils publient un Catalogue des Larves des Coléoptères”dans les Mémoires de la Société des Sciences de Liège”, qui reçoit un excellent accueil dans le monde entomologique.

Chapuis rentre alors à Verviers s’occuper du cabinet médical familial. Candèze, lui, fasciné par les lamellicornes, se consacrerait volontiers à leur étude. Mais, quelques années plus tôt, Lacordaire a entamé la rédaction d’un ouvrage rassemblant l’ensemble des connaissances sur les 80.000 espèces de coléoptères, et il ne dispose que de peu de données sur les élatérides, une famille qui n’a fait l’objet que de rares études sommaires.

Athous haemorrhoidalis (Elatéride) © A.Lous

Par amitié, le Docteur Candèze finit par accepter de combler ce manque, et contacte l’ensemble des sociétés entomologiques européennes pour solliciter les collections que leurs membres auraient rassemblées. En six ans, il publie une Monographie des Elatérides”, un ouvrage en quatre tomes totalisant deux mille pages et huit cents illustrations. A nouveau, le travail est fort apprécié dans la communauté scientifique. Candèze, reconnu comme le spécialiste de cette famille d’insectes, est alors bombardé de spécimens de partout dans le monde, qui l’occuperont jusqu’à la fin de sa vie d’entomologiste.

Ernest Candèze, “Périnette, histoire de cinq moineaux”, Hetzel © antiqbook.com

Au cours de ses balades dans la région spadoise, il rencontre à plusieurs reprises Pierre Hetzel, le célèbre éditeur de littérature pour la jeunesse. Les deux hommes sympathisent et Hetzel convainc Candèze de rédiger un roman de vulgarisation entomologique. Aventures d’un Grillon” paraît en 1877. Il sera suivi de La Gileppe” en 1879, et Périnette, Histoire de cinq moineaux” en 1886.

Le Docteur Candèze fut membre de nombreuses sociétés savantes. Parmi elles, il y a l’Académie royale de Belgique – classe des Sciences, dont il fut directeur en 1873 et la Société entomologique de France, dont il fut membre honoraire à partir de 1882.

Une autre de ses passions fut la photographie. Épris de voyages et d’excursions, il conçoit un appareil photographique portable qui l’affranchit des inconvénients du matériel existant – poids et encombrement. Le Scénographe qui, replié, tient dans une poche et ne pèse que 400g, rencontre un vif succès commercial. De plus, il invente un obturateur permettant d’atteindre le centième de seconde, prouesse nécessaire pour être le premier à obtenir des clichés nets à partir d’un train lancé à toute vapeur. Il réalise également des photos aériennes à partir d’un ballon captif.

Le Docteur Candèze fut aussi le fondateur de l’Association belge de Photographie,en 1874. Il en fut le seul membre à remplir les trois fonctions de vice-président, de président et de commissaire. Durant de nombreuses années, il fut président de la section liégeoise de l’Association.

De profession, le Docteur Candèze était aliéniste, c’est-à-dire psychiatre. Il exerçait à la Maison de Santé Notre-Dame-de-Lumière, établissement de qualité internationalement reconnue, situé en Glain. En 1855, il épouse Elise Abry, la fille du directeur, qui lui donne cinq enfants. On sait relativement peu de son activité médicale, juste quelques articles parus dans la presse, relatant des procès où il intervint en tant qu’expert ou témoin.

A la mort de Thomas Abry, par ailleurs premier bourgmestre de Glain, il assure la direction de la maison de santé jusqu’en 1892. Il arrête alors toute activité et fonde le Cercle des Entomologistes Liégeois, où il se consacre à intéresser et former les jeunes à l’entomologie. Il décède à Glain le 30 juin 1898.

André CRUTZEN


La CHICC ou Commission Historique et Culturelle de Cointe (Liège, BE) et wallonica.org sont partenaires. Ce texte de André CRUTZEN a fait l’objet d’une conférence organisée par la CHiCC : le voici diffusé dans nos pages. Pour les dates des autres conférences, voyez notre agenda en ligne

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LARDOT : Dame au smartphone (2017, Artothèque, Lg)

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LARDOT Didier, Dame au smartphone
(photographie, 44 x 60 cm, 2017)

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à l’Artothèque Chiroux de la Province de Liège ?

Didier Lardot (né en 1957) est originaire de Bomal et vit à Aisne (Durbuy). Décrivant son appareil photographique comme “la prolongation de ses yeux”, le photographe parcours l’Europe en quête de témoignages et réalise des séries de portraits de rue ou de paysages durant ses voyages ou en Belgique, où il vit.

La pratique de la photographie se rapproche de celle du documentaire, figeant des instants de vie. Didier Lardot se concentre sur des détails, des portraits, des objets qui pourtant, portent en eux une histoire, et racontent quelque chose d’une vie, de l’Histoire, d’une universalité faite de joies et de souffrances.

Ce portrait a été réalisé en Bosnie, en octobre 2017, durant un court séjour à Sarajevo. Le photographe y lie des connaissances et déambule dans la ville à la recherche de portraits. Le titre précise un détail de l’image qui évoque la rencontre d’une certaine modernité qui s’entrecroise avec un passé à la mémoire douloureuse (guerre des Balkans de 1991 à 2001). Le regard de la dame et l’ensemble de la scène, à part le téléphone portable, semblent intemporels, figés dans le temps. Il explique que dans cette ville où persistent des “bâtiments criblés de balles, témoignages de massacres et récits de survivants”, il remarque cette “dame au smartphone” qui semble perdue dans ses pensées. Une lumière rasante, la fumée de cigarette, le sac sur les genoux donnent à la scène une ambiance de profonde tristesse.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Didier Lardot | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

TILLMANS, Wolfgang (né en 1968)

Temps de lecture : 3 minutes >

© Wolfgang Tillmanns – lecho.be

Wolfgang TILLMANS se fait connaître dès le début des années 1990 comme le photographe d’une jeunesse libertaire issue de la génération post-punk et qui se reconnaît dans la musique techno. 

“À l’occasion des raves et des rassemblements gays, il saisit, dans des tirages jet d’encre de grand format, souvent non encadrés, la vulnérabilité des corps et les poses informelles de ses amis, des modèles suivis pendant de nombreuses années au cœur de leur intimité. Sensible à la photographie comme un art social, en lien direct avec le réel, Tillmans revendique une empathie avec ses sujets et un art qui atteint à l’essentiel par l’attention portée à une époque.

Ce faisant, il revisite les genres traditionnels : portraits, natures mortes, paysages. Wolfgang Tillmans n’a cessé de s’interroger sur la technique photographique. En témoignent ses images agrandies et recadrées à l’aide d’un photocopieur ou ses photographies abstraites réalisées dans la chambre noire, sans caméra, à l’aide d’un seul faisceau lumineux. Depuis 1992, il conçoit lui-même la présentation de ses expositions. Créant des constellations de photographies suspendues, collées au mur, présentées sur table sans hiérarchie prédéfinie, il utilise l’espace comme un laboratoire où le collectif des images fait écho à la communauté humaine. Il vit et travaille à Londres et Berlin.” [en savoir plus sur FONDATIONLOUISVUITTON.FR]

Wolfgang Tillmans à la Tate Gallery © apollo-magazine.com

“Wolfgang Tillmans est un artiste mondialement reconnu et parmi les plus influents de sa génération, qui a repoussé les limites de la photographie et de la création d’image. À travers une grande richesse technique et la variété des sujets, c’est avant tout la notion de visibilité qui parcourt son œuvre. À l’heure de la saturation totale des images, l’artiste soulève des questions essentielles : qu’est-ce qui est rendu visible et qu’est-ce qui reste caché ? Comment créer des images porteuses de sens ? À partir de quand un phénomène devient-il perceptible ? Quel est le lien entre ce que nous percevons et ce que nous connaissons ? Quel est l’impact des nouvelles technologies sur notre manière de voir le monde ?

Ces interrogations sont révélatrices de la portée politique de son travail. Depuis ses premières œuvres qui témoignent des nouveaux paradigmes sociaux et culturels poussés par une génération marquée par la crise du SIDA et la chute du Mur, Tillmans a toujours fait preuve d’une conscience politique aiguë. Depuis plusieurs années, son engagement dépasse la pratique artistique et se manifeste dans un véritable activisme social en faveur de la démocratie et des droits des minorités, à travers sa fondation Between Bridges et les différentes campagnes pro-européennes dont il est à l’origine.” [d’après WIELS.ORG]
En savoir plus sur le site de Wolfgang Tillmans…


[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation par wallonica.org  | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : Wolfgang Tillmans ; lecho.be ; apollo-magazine.com


Plus d’arts des médias…

MARRE : Homme sous l’eau (s.d., Artothèque, Lg)

Temps de lecture : 2 minutes >

MARRE Matthieu, Homme sous l’eau
(photographie, 20 x 25 cm, s.d.)

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à l’Artothèque Chiroux de la Province de Liège ?

Matthieu MARRE est photographe. Il a suivi un cursus universitaire en ethnologie et en anthropologie. Il s’intéresse à l’intime où il espère déceler une sincérité des choses. Il attend de la photographie un regard décalé des évidences qui nous sont données. C’est un regard amoureux empreint d’une distance. En 2015, il publie L’oublié” aux éditions Yellow Now (Liège). En 2016, il intègre le studio Hans Lucas.

Cette photographie est tirée d’une série intimiste. Matthieu Marre y montre des images du quotidien. “C’est une photo de mon père. Cette photo me plaît car il a une posture bien à lui sur cette image. Je l’apprécie également car on dirait un homme en lévitation” (M. Marre). “Il semble y avoir peu à dire des photographies de Matthieu Marre, qu’elles ne disent elles-mêmes mieux que les mots. Ainsi en va-t-il de certaines images, de certains univers dont la grâce sans prétention peut vous toucher à la manière d’un petit coup de foudre ou d’une révélation, et susciter en vous un désir de contemplation, d’observation voire de recueillement timide et silencieux, ample toutefois dans sa respiration.” (d’après YELLOWNOW.BE)

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Matthieu Marre | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

GOFFIN : Sans titre (2013, Artothèque, Lg)

Temps de lecture : 2 minutes >

GOFFIN François, Sans titre
(photographie, 40 x 40 cm, 2013)

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François Goffin © contretype.org

François GOFFIN est né en 1979, dans le Condroz. Il fait des études de photographie au 75 à Bruxelles, “mais ça démarre surtout après”, avec sa première exposition à la galerie Contretype à Bruxelles. Il expose la même année notamment au Centre culturel de Marchin et à la Biennale de la Photo d’architecture à La Cambre. En 2007, il prend part à l’exposition Et le bonheur !” (Biennale de photographie en Condroz) et expose au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris et au Museu de Arte Brasileira de Sao Paolo (Brésil) dans le cadre de l’exposition CO2 – Bruxelles à l’infini initiée par Contretype. En 2008, il remporte avec la série “Réminiscence” le Prix Médiatine 2008 et expose la série Les choses simples au Centre culturel de Namur. En 2009 paraît sa première monographie aux Editions Yellow Now. (d’après CONTRETYPE.ORG)

“L’air de rien, François Goffin fait ses images ; ou pour être plus précis, on peut dire qu’il les recueille sur le chemin d’une vie qui est la sienne. Mais ces choses vues, ces endroits, ces visages, regardent aussi les autres. […] Pour lui, ce sont les événements les plus normaux en apparence qui sont les plus étranges. Les plus sidérants, même. Dans ce travail, pas d’invention, de reconstitution, mais une attention nerveuse et joyeuse à ce qui est. Une image peut-être en effet regardée comme un seul vers de poésie, ou une petite phrase glanée au hasard d’un livre. Un seul regard pour de multiples résonnances spirituelles.” (d’après VINALMONT.BE)

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © François Goffin ; contretype.org | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques

PLONK & REPLONK : Les Couleurs de demain. Centrale fonctionnant au géranium enrichi
(2015, Artothèque, Lg)

Temps de lecture : 2 minutes >

PLONK & REPLONK, Les Couleurs de demain. Centrale fonctionnant au géranium enrichi
(impression numérique, 40 x 60 cm, 2015)

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Jacques Froidevaux, Hubert Froidevaux et Miguel-Angel Morales composent le collectif PLONK & REPLONK fondé en 1995 dans le Jura suisse. Dès 1997, le trio détourne des cartes postales Belle Epoque. Leurs fameux photomontages d’inspiration rétro contaminent les formats les plus divers : livres, affiches, cartes postales, autocollants, cimaises, animations, théâtre. Parmi leurs influences, on peut citer Erik Satie, Alphonse Allais, Glen Baxter, Gary Larson ou Pierre Dac. Fait peu connu, leur collection de gâteaux est l’une des plus importantes du Vieux-Continent. L’ajout d’une touche absurde, notamment dans leurs légendes, confère aux œuvres une portée critique et humoristique.

Le montage-photo numérique présente des cheminées de centrale nucléaire surmontée de géraniums et crachant une fumée rose. Jouant avec les différences d’échelles des objets, l’image allie et oppose la nature et l’industrie, les odeurs agréables et celles nuisibles, un univers fantastique et un plus sombre, le tout avec une pointe de sarcasme dans une composition esthétique.

[INFOS QUALITE] statut : actualisé | mode d’édition : compilation (droits cédés) et mise à jour par wallonica.org  | source : Artothèque Chiroux | commanditaire : Province de Liège – Culture | contributeur : Philippe Vienne | crédits illustrations : © Plonk & Replonk | remerciements à Bénédicte Dochain et Frédéric Paques