[LALIBRE.BE, 18 juin 2024] Dans “La Libre”, le président du MR [parti libéral en Belgique francophone] a déclaré vouloir “gérer le pays comme des ingénieurs, pas comme des poètes“. Or en prenant le temps d’écouter le “pourquoi” des choses qui se murmure et qui se travaille dans les couches profondes, le poète n’a rien du rêveur inutile.
Une opinion de Pascale Seys, philosophe
Permettez-moi tout d’abord, Monsieur Bouchez, de vous féliciter, vous et vos équipes, à l’occasion de l’éclatante victoire qu’a remportée votre parti lors des élections du 9 juin dernier. J’espère que cette lettre vous trouve en bonne forme, après ces mois de campagne, et que vous êtes impatient de passer à l’action afin d’accomplir la grande tâche que vous vous êtes fixée : une cure de gestion dont notre pays aurait, selon vous, besoin, ce que les élections ont confirmé en vous donnant mandat pour réaliser le rêve et les ambitions que vous nourrissez pour notre pays.
Incompatibilité
J’aimerais, si vous me le permettez, m’attarder sur le projet que vous avez récemment décrit dans les colonnes de La Libre Belgique. En estimant qu’il est opportun de “gérer le pays comme des ingénieurs, pas comme des poètes“, vous semblez souligner une incompatibilité entre deux manières d’être au monde, valorisant la première au détriment de la seconde. Nous avons bien pris la mesure de l’urgence de la situation : “Nous voulons un Etat plus efficace“, dites-vous. Il faut donc avancer, vite marcher, courir, vite de l’avant, vers l’avenir, vite. Mais vers quoi ? Pour attraper quoi ? Le temps perdu ? Et pour gagner quoi ? Plus d’argent ? Mais pour acheter quoi ? Plus de biens ? Ce que vous interrogez, au fond, je crois, Monsieur Bouchez, en opposant l’ingénieur au poète, c’est la condition d’une vie réussie, si je puis me permettre, en brouillant la sémantique.
Certes, la rigueur, la précision et l’efficacité sont des qualités essentielles pour une bonne gouvernance. Mais lorsqu’il s’agit de choses humaines, il ne saurait être question de gestion ou de management, loin s’en faut, mais bien de politique, c’est-à-dire de prises de décisions et d’actions au service de destins humains qui s’arriment à une vision des “fins“. L’ingénieur fabrique des objets techniques (des avions, des fibres optiques, des ponts, des ordinateurs et des immeubles) ou, s’il est économiste, applique des grilles d’évaluations basées sur des plans prévisionnels. Le politique prend des décisions qui affectent la société tout entière et le gestionnaire administre.
Mais que fait le poète ? Une tâche souveraine. Il invente le monde qui vient en questionnant le sens. En prenant le temps d’écouter le “pourquoi” des choses qui se murmure et qui se travaille dans les couches profondes et que recouvre le bruit, le poète, Monsieur Bouchez, n’est pas un rêveur inutile. Il crée des mondes visibles, des mondes possibles avec des mots qui deviennent des représentations, puis des valeurs, qui se muent en actions réelles et parfois, en action politique. Parce qu’il dispose de la faculté rare de vivre plusieurs vies en imagination, parce qu’il est “mieux voyant” et “mieux disant“, le poète inspire et rassemble, plus universellement que n’importe quel discours, celles et ceux qui le lisent autour d’une vision commune. En réalité, le politique devrait humblement s’incliner devant le poète parce que le poète courageux autant qu’insatisfait, qui travaille jour et nuit, lui aussi, voit plus loin et mieux que lui. C’est ainsi que, par la vérité de ses mots libres, le poète rappelle au ministre qu’il est un “minister” c’est-à-dire, un serviteur.
Libres et heureux
L’enjeu serait donc moins de “gérer” efficacement un pays à coups de novlangue managériale et de punchlines, Monsieur Bouchez, que de cultiver une société au sein de laquelle les citoyens se sentent valorisés, inspirés, responsables et, pour le dire simplement, libres et heureux : libres d’appartenir à une société solidaire et heureux de vivre, d’aimer, d’apprendre et de faire des enfants capables d’admirer, à leur tour, grâce aux mots des poètes, ce qui, dans le monde et dans la nature, les dépasse, qu’ils n’ont pas pu voir seuls et qui nous est gracieusement “donné.” Eugène Ionesco avait exprimé cette idée à travers un paradoxe qui réveille : l’utilité de l’inutile.
Regardez les gens courir affairés, dans les rues. Ils ne regardent ni à droite, ni à gauche, l’air préoccupé, les yeux fixés à terre, comme des chiens. Ils foncent tout droit, mais toujours sans regarder devant eux, car ils font le trajet, connu à l’avance, machinalement. Dans toutes les grandes villes du monde c’est pareil. L’homme moderne, universel, c’est l’homme pressé, il n’a pas le temps, il est prisonnier de la nécessité, il ne comprend pas qu’une chose puisse ne pas être utile ; il ne comprend pas non plus que, dans le fond, c’est l’utile qui peut être un poids inutile, accablant. Si on ne comprend pas l’utilité de l’inutile, l’inutilité de l’utile, on ne comprend pas l’art ; et un pays où l’on ne comprend pas l’art est un pays d’esclaves et de robots, un pays de gens malheureux, de gens qui ne rient pas ni ne sourient, un pays sans esprit ; où il n’y a pas l’humour, où il n’y a pas le rire, il y a la colère et la haine.
Eugène Ionesco
C’est cela, monsieur Bouchez, avoir une vision. La leçon d’Ionesco nous rappelle qu’il y a des choses dans la vie qui méritent d’être défendues, sous peine de perdre la raison même pour laquelle la politique et nous-mêmes existons.
L’arbre de la liberté
Proust ne courait pas. Il a écrit les quatre mille pages de La Recherche allongé dans son lit. En fait, il a retrouvé le temps perdu – ce que nous oublions d’essentiel – dans des détails infimes auxquels lui seul a prêté attention et sur lesquels son regard a attiré ensuite l’attention de ses lecteurs : le pavé irrégulier d’un trottoir, une madeleine trempée dans une tasse de tilleul, une petite musique entendue lors d’une soirée particulière, ont eu le pouvoir d’éveiller en lui, l’écrivain, et en nous, ses lecteurs, un souvenir qui nous connecte à notre vie intérieure, sensible, humaine. Cette expérience est universelle mais il fallait un poète pour la traduire en sens. Pour citer d’autres exemples, ancrés dans une réalité que vous connaissez bien, de grandes figures inspirantes de la politique, des collègues à vous, somme toute, ont compris le caractère vital – au sens de ce qui rend vivant – d’un destin humain sur une planète menacée. En plus de faire de la politique, ils ont offert au monde une immense œuvre poétique, en mettant leur vision au service d’un idéal : combattre les injustices et, comme vous, promouvoir la liberté et l’émancipation de leur pays.
Léopold Sédar Senghor était président du Sénégal et poète en pleine tourmente décoloniale ; il a su, grâce à sa sensibilité, parler à son peuple en attisant l’espérance plutôt que la violence. Nelson Mandela, écrivain et poète, a connu la prison parce qu’il défendait la liberté de son peuple, victime de l’apartheid, qui n’est jamais qu’une version connue de la domination et de la violence exercée par des dominants sur des dominés. En France, au milieu du XIXe siècle, Victor Hugo, député républicain, laïc convaincu, comme vous et défenseur de l’union européenne, dénonçait la misère du peuple dans des discours vibrants d’humanité. Le 2 mars 1848, il avait participé à un évènement public hautement symbolique, place des Vosges à Paris, auquel vous auriez peut-être aimé, il me plaît de l’imaginer, participer : la plantation d’un arbre de la liberté.
S’ensuivit un discours fédérateur dans lequel Hugo s’est adressé conjointement, sans les opposer, aux travailleurs “par le bras” et “par l’intelligence“, réconciliant les classes de travailleurs et les exclus, en même temps que les deux facultés en nous que sont la raison et la sensibilité, sans les exclure. Travailleur acharné, qui polissait chaque phrase, Victor Hugo était surnommé “l’homme océan“. À ses funérailles, une des plus grandes processions funéraires de l’histoire de France, deux millions de personnes de tous horizons, touchées au cœur, lui ont rendu hommage parce qu’en poète, l’homme politique avait trouvé des mots simplement humains, qui disent la précarité, la souffrance, la joie, la peur du lendemain et pour nous en consoler, la fraternité. Voyez-vous, c’est avec le secours de la poésie qu’Hugo a rendu courage et espoir à celles et à ceux, parmi les démunis du genre humain, qui l’avaient, l’un et l’autre, perdus.
Fabriquer, produire, inventer, innover
Victor Hugo avait interpellé la jeunesse pressée en un vers prompt, efficace : “Prenez garde, aux choses que vous dites. Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes.” En suggérant, en passant, que l’ingénieur serait supérieur au poète, permettez-moi, Monsieur Bouchez, de porter à votre connaissance que le mot “ingénieur” est un terme issu de l’ancien français “engigneor” qui signifie à l’origine un “constructeur d’engins de guerre” et le que le mot “poète” est issu d’une racine grecque qui signifie “fabriquer, produire, inventer, innover“. Aussi, il est possible, me dis-je, à l’appui de votre héritage, de la vision politique et des ambitions constructives que vous nourrissez pour notre beau pays, que vous vous soyez tout simplement trompé et que ce que vous vouliez dire, en passant, c’est que notre pays devrait être gouverné plutôt par des poètes que par des ingénieurs.
En vous souhaitant un plein succès dans votre entreprise, qui soit à la hauteur de votre responsabilité, je me permets de relayer la crainte d’un jeune poète belge, Noé Preszow, porte-parole de sa génération, qui, fixant la lune et écoutant l’océan “entrevoit trop de vagues brunes par le hublot juste devant” et vous prie d’accepter, Monsieur Bouchez, mes salutations distinguées.
[LALIBRE.BE, 25 avril 2004, tribune libre] Quelques précisions qui paraissent s’imposer sur la noétique, un domaine d’études émergeant au cœur des chavirements de notre époque. L’objectif du présent article est de préciser certains aspects d’un domaine d’études en pleine émergence, la noétique, et ainsi, espérons-le, de susciter des intérêts et des vocations pour ce qui est déjà une des dimensions de demain.
Le mot “noétique”
Le mot dérive de la racine grecque noûs qui signifie connaissance, intelligence, esprit. Cette racine, à la source du mot noétique, a donné de nombreux autres rejetons comme noosphère (Pierre Teilhard de Chardin) ou noologie (Edgar Morin) ou noèse et noème (Husserl). Le mot noetic est beaucoup plus usité en anglais qu’en français ; on connaît ainsi, par exemple, l’Institute of Noetic Sciences de Sausalito.
Le contenu de la noétique
La noétique, en très bref, est l’étude de la connaissance. Non seulement au sens de l’épistémologie ou des sciences cognitives, mais, plus généralement, comme l’étude, sous tous leurs aspects, de la production (créativité), de la formulation (sémiologie et métalangages), de la structuration (théorie des systèmes, des paradigmes et des idéologies), de la validation (critères de pertinence, épistémologie) et de la prolifération (processus d’appropriation et de normalisation) des idées, au sens le plus large de ce terme. Elle étudie notamment la dynamique et les cycles de vie des idées et des théories. Le champ est vaste. Presque tout y est encore à défricher. Les méthodologies restent souvent à inventer. Les concepts eux-mêmes, si l’on veut éviter barbarismes et néologismes jargonneux, doivent souvent être reformulés avec soin.
Historiquement, on peut dire que le développement récent de la noétique est enfant de la révolution informatique qui, en provoquant le traitement, l’échange et le stockage de quantités immenses d’informations (donc d’éléments de connaissance), a rendu indispensable une réflexion de fond sur la nature, la structure et les procédures de la connaissance en général. Mais la noétique est plus qu’un champ d’études et de recherches. Elle est aussi au cœur des chavirements de notre époque…
Une révolution noétique ?
Cette même révolution informatique, avec, pour parangon actuel, le phénomène Internet, a également enclenché une révolution de fond, paradigmatique (au sens de Kuhn) : nous passons de l’âge “moderne” à l’âge “post-moderne”, de la société des objets et de la consommation à la société de la connaissance et de l’information, d’une économie industrielle à une économie immatérielle, d’un pouvoir de l’argent à un pouvoir du talent, d’une vision mécaniste et réductrice du monde à une vision organique et holistique du monde. C’est cela que j’appelle la “révolution noétique”.
Elle avait été prédite par Henri Bergson, Albert Einstein, Werner Heisenberg, etc., et elle a déjà été décrite par Edgar Morin, Ilya Prigogine, Trinh Xuan Thuan, Ervin Laszlo, Hubert Reeves, Jacques Lesourne, Henri Atlan, Fritjof Capra, James Lovelock, Rupert Sheldrake et bien d’autres…
Que s’est-il donc passé ?
Rien de plus que la réalisation de la prédiction de Pierre Teilhard de Chardin quant à l’émergence, au départ de la sociosphère humaine, d’une nouvelle “couche” sur l’oignon terrestre : une couche abstraite faite de connaissances autonomes, intégrées au sein de réseaux infinis. Cette couche, Teilhard l’appela la noosphère.
C’est la révolution informatique qui a permis l’accélération contemporaine de cette émergence noosphérique. L’homme, après s’être libéré des dangers de la Nature sauvage, se libère, aujourd’hui, peu à peu, de l’emprise de la Machine (emblème et modèle mécanistes de la Modernité) et de l’Objet (emblème de la société mercantile de la consommation) pour entrer dans l’ère de la connaissance et de la pensée créative. Cette libération n’est pas neutre quant aux comportements…
Une culture noétique ?
Cette révolution noétique induit déjà des changements comportementaux et sociaux fondamentaux. C’est ce que les sociologues américains Paul Ray et Sherry Anderson ont appelé : “L’émergence des créatifs culturels” (Ed. Yves Michel – 2001).
En deux mots, hors de la bipolarité classique entre “modernistes” (tenants du progrès technologique, de la consommation effrénée et de l’euphorie hédoniste) et “traditionalistes” (tenants du “bon vieux temps” et de toutes les nostalgies morales, idéologiques, positivistes et religieuses), les enquêtes menées montrent la montée d’une troisième force (qui représente entre 25 et 30% des populations adultes aux USA et en Europe).
Cette troisième force, les créatifs culturels, déploie une conception du monde et de la vie qui, probablement, deviendra bientôt dominante.
On y trouve les valeurs principales suivantes : autonomie sociale, respect actif de la nature, spiritualité libre, accomplissement de soi, défiance politique (leur devise serait : ni à gauche, ni à droite, mais en avant !), multi-activités et multi-appartenances, nomadismes, solidarités sélectives, désurbanisation, médecines douces et diététiques étudiées, réhabilitation du corps, réactivation du cerveau droit en plus du cerveau gauche, etc.
Pour conclure, une idée centrale: la noétique est le domaine de la Connaissance et des transformations intellectuelles, sociales et spirituelles qui l’accompagnent. De la connaissance au sens vaste, fluent et dynamique de ce terme. De la connaissance au sens de quête millénaire qui s’accélère, où le cerveau de l’homme part à la rencontre de tous ses propres mystères et de ceux du cosmos.
De cette connaissance profonde et féconde qui allie recherche scientifique, création artistique et démarche spirituelle. De cette connaissance qui induit un regard prospectif sur l’humanité, son sens et son devenir.
Minuscule village traditionnel, Mazzolla est perché sur un promontoire toscan (alt. 351 m), à 6 km de Volterra (province de Pise, IT). Fort de moins de 50 habitants mais de beaucoup plus de brebis bien sonores, le hameau abrite une des créations du plasticien Mauro STACCIOLI, lui-même natif de Volterra (1937-2018).
Depuis l’été 2009, 16 œuvres du sculpteur sont ainsi disséminées dans la campagne toscane environnant la cité médiévale. L’exposition dénommée Luoghi d’Esperienza ponctue le paysage de “lieux d’expérience” où l’intervention du créateur est généralement monumentale. Sur cette photo, la Chiesa di San Lorenzo de Mazzolla est virtuellement traversée par un arc-boutant d’acier baptisé Attraversando la storia (2009).
L’excellente trattoria locale (Trattoria Albana) louant des appartements dans la plus haute maison du hameau, il est presque possible de voir une autre oeuvre de Staccioli au départ de la terrasse d’un de ceux-ci. Senza titolo (trad. Sans titre, 1997) est un gigantesque anneau de fer et de ciment (6m de haut) ouvert sur les vallons des abords de Volterra, au détour d’un des multiples lacets routiers dont la Toscane a le secret.
Et c’est après un violent orage de début de soirée, le 5 août 2010, que le cliché de nuages ci-dessus a été pris. Les deux couleurs dominantes y évoquent de manière troublante les tons des angelots traditionnels de la peinture toscane du Quattrocento. De la nature de la représentation de la nature…
[LALIBRE.BE, 1 octobre 2003] Reprise dans le catalogue officiel d’Europalia-Italie sans être pour autant une initiative de la Fondation propriétaire du label, l’exposition louviéroise de Mauro Staccioli est l’exemple d’un accrochage qui, loin de cadenasser l’oeuvre d’un artiste, lui permet d’être rayonnante au-delà même non pas de ce qu’elle est en soi mais de ses potentialités escomptées.
Reconnu chez nous à la faveur de l’érection en 1998, à Watermael-Boitsfort, de cet Equilibrio sospeso qui a revigoré et quasi redessiné le rond-point de l’Europe de la riante petite commune des confins de la Forêt de Soignes, Staccioli peut, à 66 ans, aux côtés d’un Richard Serra par exemple, être tenu pour une tête d’affiche de la sculpture internationale. Ses interventions in situ peuplent, depuis longtemps, l’imaginaire de piétons et automobilistes des quatre coins du monde. Elles sont multiples par leurs aspects idéalement différenciés, “triangles inversés, arcs tendus vers le ciel, cercles et polyèdres en rupture d’équilibre”. Avec partout cette même patte très perceptible d’un créateur qui non seulement n’a pas froid aux yeux, mais s’avère être un expert à nul autre pareil en calculs de forces d’attraction et de pesanteurs.
Comme le prouve instantanément l’exposition, Staccioli est aussi un maître dans l’art de concevoir des sculptures en symbiose totale avec leur environnement. C’est ainsi que, dans les pièces parfois exiguës du Musée Ianchelevici, il est parvenu à donner de l’air et de la monumentalité à des installations qui, requérant une mise en situation franche et ouverte, auraient pu paraître coincées sans la touche recréatrice d’univers de qui les a conçues pour dynamiser l’espace, en synthétiser les tensions.
Agressivité et quête d’équilibre
Né à Volterra en 1937, Staccioli avait 23 ans quand, renonçant à la peinture post-informelle de ses débuts, il s’en vint à la sculpture. Une sculpture très vite conçue en accord avec l’espace à l’entour, le lieu déterminant en quelque sorte la sculpture. Première intervention urbaine en 1972, dans sa ville natale.
C’est l’époque aussi où, tout en élaborant une écriture tridimensionnelle assujettie aux formes géométriques, Staccioli se met à charger ses installations d’une agressivité en rapport avec une situation politique et sociale italienne que l’artiste dénonce et stigmatise par des formes pointues, tranchantes, incisives. Revenu depuis à un langage davantage linéaire, le sculpteur italien élabore des cercles, des sphères, des formes polyédriques comme lorsqu’il conçoit une installation en cinq polyèdres peints aux couleurs fondamentales, en hommage aux enfants des cinq continents.
Une version plus petite de ce jeu de volumes est à voir à La Louvière, réalisée en fer anodisé. Si la notion même de tension et d’équilibre est au centre des recherches spatiales de Staccioli, l’une de celles-ci l’a conduit à élaborer une pièce éphémère en bois recouverte d’une pellicule de ciment, à l’intention du Musée Ianchelevici. Par ailleurs, préparations aux formes sculptées, des croquis et surtout de grands dessins très purs et très directs y rayonnent, œuvres abouties.
Il nous faut insister aussi sur la qualité des images des installations in situ saisies par le photographe Enrico Cattaneo, ami de longue date de Staccioli. Des photos qui donnent aux sculptures une seconde vie indépendante de leur rayonnement spatial. Elles sont emblématiques du regard d’un créateur sur l’architecture des choses et des rencontres. Remarquable !
ELECTRALIS 2001 est un événement scientifique et industriel organisé à Liège, à l’occasion du centenaire de la mort de Zénobe Gramme (1826-1901), le thème en était précisément : l’avenir des technologies de l’électricité. Doté d’un budget impressionnant et de soutiens internationaux, l’événement s’est néanmoins soldé par un échec cuisant.
Electralis 2001 (introduction du dossier de présentation officiel, 1999)
La philosophie générale d’Electralis tient en quelques mots: “l’électricité et la société“. Son exigence : privilégier une approche humaniste de l’électricité, qui réconcilie le développement technologique, l’économie et le bien-être du citoyen. Son ambition: amorcer une vaste réflexion sur la place de l’électricité et de ses applications futures dans notre société.
Un initiateur engagé. L’Electropôle réunit en son sein des industriels du secteur de l’électricité et de ses applications et des institutions de formation techniques et scientifiques (Université de Liège et Hautes Écoles). Cette spécificité unique dans le secteur lui a permis de formuler des objectifs clairs qui marient les préoccupations économiques et techniques à une dimension sociétale prononcée. Fort de sa vision, l’Electropôle entend se consacrer à la promotion de valeurs qui jettent le pont entre les avancées technologiques et le bien-être du citoyen wallon.
L’électricité, une valeur structurante. Ainsi, comme l’explique son Président, le Recteur Legros (ULg) : “à la fois énergie et valeur économique, l’électricité est devenue aujourd’hui un facteur fondamental de structuration et de développement de la société. Sans elle, le monde tel que nous le connaissons ne serait pas ; sans elle, le monde tel que nous pouvons le rêver n’existera pas. L’électricité est en effet indissociablement et définitivement liée à la vie de l’homme en société. On la connaît comme force motrice et support des activités industrielles ; on l’oublie quelquefois dans toutes ses applications domestiques quotidiennes ; on découvre de plus en plus son rôle central dans la révolution des nouvelles technologies de la communication. L’électricité s’impose ainsi comme un des principaux outils de transformation du monde et de mise en relation des hommes entre eux.“
Un contexte (régional) en pleine révolution. Une région comme la nôtre se voit confrontée à une double nécessité. D’une part, elle doit tourner à son avantage le contexte concurrentiel dans lequel elle assied sa croissance. D’autre part, témoin actif de la marche du monde, elle se doit d’impliquer l’ensemble de ses acteurs dans l’action qu’elle mène. L’Electropôle considère comme un facteur critique de succès la maîtrise de certaines technologies, filles de l’électricité. L’objectif est dès lors de permettre à chacun d’apprivoiser lucidement ces domaines en pleine mutation afin de favoriser des décisions prises en pleine connaissance et en pleine responsabilité.
Des enjeux et des hommes. La volonté de l’Electropôle de générer un événement de dimension internationale en Wallonie passe dès lors par l’identification de contenus, des publics et des actions. Trois types de public ont été ciblés, dans lesquels chaque citoyen peut se reconnaître: le grand public, les professionnels (chercheurs, institutions et entreprises) et les leaders d’opinion. Electralis 2001 se voit donc confier comme mission de…
Créer des liens opérationnels entre la R&D et les entreprises/institutions
Aider le grand public à comprendre les révolutions qui concernent son quotidien de demain
Clarifier la vision des leaders d’opinion quant aux enjeux technologiques des dix prochaines années.
Gérer le changement, savoir saisir l’opportunité. Le changement, en accélération constante, fait aujourd’hui partie de nos contraintes quotidiennes. Là réside peut-être la vraie révolution du XXIe siècle : enfants et petits enfants de certitudes, nous sommes aujourd’hui confrontés à un demain sans scénario stable. Le changement est probablement la seule hypothèse de travail viable. Dans ce cas, maîtriser son avenir revient indubitablement à savoir saisir l’opportunité la plus pertinente. Mais comment décider sans visibilité ? Comment être responsable sans comprendre ? Voilà précisément la motivation d’Electralis 2001…
[extrait du dossier de présentation de l’événement]
Le Soir (24 décembre 1999) – Electralis – De notables soutiens se confirment
[LESOIR.BE, 24.12.1999] Le troisième millénaire s’ouvrirait triomphal pour Liège. L’information est toute fraîche: Electralis, ce projet de faire de Liège le centre mondial de l’électricité en 2001, sera non seulement honoré par la réunion du séminaire de l’Association D-21 mais par la participation active de l’Institut de l’énergie et environnement de la francophonie.
Rappel. En mai dernier, on apprenait («Le Soir» du 8 mai) qu’on commémorerait chez nous le centenaire du dècès en 1901 de l’inventeur de la dynamo industrielle, Zénobe Gramme, un enfant du pays (il est né à Jehay-Bodegnée). L’électricité a été (Jaspar, Montefiore…) et reste un pôle d’excellence liégeois grâce à son enseignement, ses chercheurs, des sociétés. Pour se maintenir dans cette position Liège se devait d’attirer les producteurs et gestionnaires d’électricité qui sont des puissances financières aux ambitions considérables en matière de recherche, de diversification, d’environnement, etc.
Un Electropôle de professionnels s’étant constitué (on y trouve l’université, des instituts industriels, Fabrimétal, une dizaine d’entreprises privées), naquit le projet Electralis 2001 qui repose sur trois piliers. D’abord, confie Annick Burhenne, chef du projet Forum, une exposition grand public La cité de l’électricité (à la patinoire de Coronmeuse ; chef de projet Alain Gallez). Ensuite, Campus : des rencontres entre chercheurs, petites entreprises et industriels (dans les Halles des foires, chef de projet Patrick Thonart) ; 250 projets de recherche avancée en électronique, en électrothermie y seront analysés. Enfin, troisième pilier d’Electralis 2001 : Forum, un congrès géopolitique au palais des congrès sur les questions générales (rentabilité, propreté, accessibilité).
Ce projet Electralis a donc reçu la caution du réseau international D-21 des entreprises actives dans la production et la distribution d’électricité comme Hydro Québec (grand producteur de houille blanche dans le nord du Québec), Electricité de France (EDF), Ontario Hydro, Tokyo Electric Power Company. Ces partenaires ne se sont à ce jour réunis qu’une seule fois dans un pays de la vieille Europe (c’était en 1995). On mesure la fierté des promoteurs d’Electralis 2001 d’accueillir en novembre prochain son séminaire annuel.
N.B. Deux journées consacrées à la traction électrique se dérouleront à Charleroi, des grandes conférences scientifiques seront données par des Prix Nobel dans quatre villes wallonnes.
Les poids lourds seront au rendez-vous
Des représentants de la Banque mondiale (département énergie), de l’Unesco (Direction des sciences de l’ingénieur), la Commission solaire mondiale, l’Institut de l’énergie et de l’environnement de la francophonie, l’association D-21 ont promis leur participation au Forum d’Electralis 2001, congrès qui aura lieu du 6 au 8 novembre 2001. Objectif : définir comment mondialiser une électricité propre et accessible à tous dans la perspective de chances égales de développement.
Par ailleurs, durant le Campus (4 jours de réunion aux Halles des foires de 250 centres de recherche du monde entier offrant l’occasion de contacts au plus haut niveau) seront représentés l’Institute of Electrical and Electronics Engineers, l’European Power Electronics and Drives, l’Electronic Power Research Institute, l’Union internationale des applications de l’électricité et la Société royale belge des électriciens.”
Michel Hubin, Le Soir
Le Soir (mars 2021) : Liège – Un électrochoc pour l’exposition – Pas de panne de courant pour Electralis
Les bruits les plus alarmistes ont circulé ces derniers jours à propos de l’exposition Electralis, ouverte depuis le 10 mars, au palais des Sports. Conçue comme un hommage d’envergure internationale à la fée Electricité, cette expo devait être l’événement culturel liégeois de cette première année du millénaire.
D’ici à la fin novembre, ses promoteurs espèrent y attirer 200.000 visiteurs. Jusqu’ici cependant, Electralis n’a pas déclenché l’étincelle attendue. Certaines des activités programmées tels -le Campus (qui devait rassembler
un millier d’experts et de chercheurs internationaux à Liège) ou le Forum (un colloque consacré aux aspects géopolitiques de l’électricité) ont dû être annulées, ce qui a incité plusieurs sponsors à retirer leurs billes. Et, un malheur ne venant jamais seul, les premières appréciations portées sur Electralis n’étaient pas des plus flatteuses. Il n’en a donc pas fallu plus pour que des rumeurs évoquent un arrêt très prématuré de l’expo. Elles laissaient même entendre que le conseil d’administration de vendredi pourrait choisir de couper définitivement le courant.
Finalement, les administrateurs ont décidé de poursuivre l’expérience. Ils ont choisi de concentrer leurs efforts sur l’exposition grand public tout en envisageant d’accueillir des conférences organisées par d’autres partenaires.
Pour ce qui est de la fréquentation, Alain Gallez, l’administrateur délégué, se veut rassurant. “Le nombre de visiteurs ne cesse d’augmenter. Les bons jours, nous enregistrons jusqu’à 800 entrées. Les demandes de réservations pour les groupes (essentiellement scolaires) sont également en hausse. Nous en étions à 400 réservations au début de l’expo. Aujourd’hui, nous en enregistrons 700, affirme-t-il. Par rapport aux entrées comptabilisées au début de l’expo Picasso (NDLR : elle a attiré près de 200.000 visiteurs en quatre mois), nous sommes dans le bon,” compare-t-il.
Lors de sa réunion de vendredi, le conseil d’administration d’Electralis a aussi décidé de tenir compte des critiques les plus fréquemment émises. Il a ainsi pris des mesures pour améliorer la lisibilité des attractions de l’expo et le confort des visiteurs. Sera-ce l’électrochoc qui permettra à Electralis de remonter le courant ?
Daniel Conraads, Le Soir
La Libre Belgique (11 avril 2001) – L’expo Electralis arrêtée le 30 juin ? Au mieux
[LALIBRE.BE, 11.04.2001, La Gazette de Liège] Les affaires ne s’arrangent décidément pas pour Electralis. Dernier avatar en date, l’assemblée générale extraordinaire de la scrl Electralis 2001 a en effet décidé sa mise en liquidation volontaire. En cause, les difficultés financières résultant notamment, selon ses responsables, de l’intérêt insuffisant des participants pour les manifestations professionnelles Campus et Forum.
Pour rappel, l’année Electralis 2001 devait articuler ces deux rencontres internationales dont l’annulation avait déjà été annoncée en plusieurs temps autour de l’exposition qui se tient au palais des sports de Liège. Il importe de ne pas confondre les sociétés Eventis et Electralis. «La première, précise son administrateur délégué Alain Gallez, est une société de services et d’organisations d’événements appelée par la deuxième pour monter l’opération. Comme nous n’avons pas souhaité rester simple consultant sans prendre nos responsabilités, Eventis a choisi de rentrer dans l’actionnariat d’Electralis.» Un actionnariat où l’on retrouve des membres de l’Electropôle, cette association à l’initiative de l’année Electralis.
La scrl Electralis 2001 était notamment habilitée à recevoir subventions et sponsorings, et à engager les dépenses. Le budget total de l’opération, 290 millions de francs, avait déjà été raboté suite à l’annulation de Campus et Forum. Le financement global devait être assuré à parts égales par trois sources différentes. L’institutionnel d’abord, avec la Province et la Région wallonne, sans compter la Ville, qui a notamment investi dans une patinoire temporaire. «Nous avons la garantie orale que ces partenaires verseront bien le solde de leur participation», assure M. Gallez. Concernant les aides privées, quelques sociétés (comme Siemens) se sont déjà retirées. «Nous avons perdu 15 millions mais les actionnaires d’Electralis ont accepté d’apporter un complément financier.»
Il reste la troisième source, à savoir les rentrées propres. Le cap des 10.000 visiteurs a été franchi après un mois, auxquels s’ajoutent 15.000 réservations. On est loin des 200.000 personnes annoncées. Les revenus seront donc largement en deçà des prévisions, d’autant que l’exposition ne devrait probablement pas durer jusqu’au 18 novembre. «Notre objectif est de poursuivre de l’exposition jusqu’au 30 juin à tout le moins», dit M. Gallez. Beaucoup de questions se posent et alimentent souvent avec virulence énormément de conversations dans les coulisses quant aux capacités d’organisation d’Eventis. «Nous avons parfaitement respecté le cahier des charges du commanditaire, se défend M. Gallez. Forum et Campus étaient prêts ; nous n’en pouvons rien si les participants n’ont pas suivi. Quant à l’expo, elle est opérationnelle dans son ampleur et dans son niveau scientifique.» Quoi qu’il en soit, le sentiment de gâchis est bel et bien là et d’autres rebondissements pourraient survenir.”
F. V. V.
Les trois piliers d’Electralis 2001 (dossier de présentation)
[Les 3 textes qui suivent sont extraits du dossier de promotion d’Electralis 2001, distribué en mars 2000]
1. La Cité de l’électricité
“Conçue pour être l’activité permanente d’ELECTRALIS 2001, la Cité sera pour un public large et international l’élément le plus visible de l’année. La Cité est une exposition qui se veut didactique tout en faisant rêver le visiteur. Nous voulons qu’au terme de son parcours, quels que soient son âge et son niveau de compétence, le visiteur ait une vision nouvelle de l’électricité. Il doit y trouver les outils indispensables pour entamer une réflexion globale orientée vers le futur et pour adapter son comportement de consommateur et de citoyen responsable. Mais la Cité doit avant tout raconter une histoire, être une invitation au voyage, un voyage dans le temps, un voyage dans l’infiniment petit, un voyage dans le futur, un voyage dans la virtualité. L’exposition se veut émancipatrice, ludique et dynamique. Aussi avons-nous voulu miser sur des techniques muséographiques élaborées et dynamiques : film, logiciel, imagerie virtuelle, etc. sont autant d’outils incontournables. Au terme d’un concours lancé auprès de plusieurs équipes scénographiques, c’est l’agence parisienne […] qui a été sélectionnée pour assurer la mise en scène de la Cité. Son idée est de présenter le contenu scientifique et technique que nous avions préalablement défini de manière légère et souple. Ce contraste nous a semblé intéressant.
La Cité comprend plusieurs zones, mettant chacune en évidence des thèmes différents :
L’histoire de l’électricité
Qu’est-ce que l’électricité ?
L’électricité pour les enfants : “Qu’y a-t-il derrière la prise ?”
La production, le transport et le stockage d’électricité
Les métiers de l’électricité
L’électricité dans la maison
L’électricité et la santé
L’électricité et la communication
L’électricité et le futur
Les entreprises de la région wallonne
Divers…
L’expert pour la partie historique est Monsieur Halleux, Directeur du Centre d’Histoire des Sciences et des Techniques (ULg).
Chef de projet: Alain Gallez.
2. Campus
Au sein de l’ensemble intégré d’Electralis 2001, le Campus s’adresse directement aux professionnels du secteur, qu’ils soient chercheurs, opérateurs institutionnels ou responsables d’entreprise. Trois constats de base ont présidé à sa conception :
dans un contexte concurrentiel, la qualité des interactions entre les trois types d’acteurs ciblés constitue un facteur critique de développement économique d’une région ;
le cycle reliant les projets de recherche et leurs applications industrielles est de plus en court ;
chacune des trois communautés professionnelles visées réunit et structure “son” information sur des supports et dans un langage qui ne sont pas toujours accessibles aux tiers (notion de “Babel technologique“).
Forte de ces constats et de leur validation par les contacts spécialisés qui ont accompagné la gestation du Campus (voir plus loin), l’équipe du Campus a pu identifier trois objectifs principaux:
Objectif n°1 : fournir une plate-forme d’échanges et de veille technologique à trois communautés professionnelles du secteur électrique qui d’habitude ne se rencontrent pas en même temps.
Objectif n°2 : fournir à ces trois communautés professionnelles des outils et des informations facilitant la gestion du changement dans la décennie à venir, outils et informations qui leur permettent de (a) évaluer les enjeux en connaissance de cause, (b) partager des projets et des solutions et (c) de décider en pleine responsabilité ;
Objectif n°3 : augmenter la visibilité de la recherche (académique et privée) comme facteur intégré d’avancement et de prospérité, à court et moyen terme également.
Qualifier le Campus de “Première exposition universelle et plate-forme d’échanges des projets de recherche et de développement entièrement consacré à la valorisation des opportunités technologiques” n’est pas le fruit du hasard. La réunion conjointe de trois types de professionnels du secteur de l’électricité pour une session de travail scénarisée est une “première”. Dire du congrès scientifique, noyau dur du Campus, qu’il est “universel” tient autant au caractère international de la manifestation qu’au décloisonnement disciplinaire dont il constitue un exemple frappant. En tant que “plate-forme d’échanges”, le Campus permettra de confronter les solutions des uns aux attentes des autres. Les laboratoires, par exemple, se positionnent autant du côté du demandeur (recherche de ressources, de canaux de production et de distribution, etc.) que du proposeur (compétences et projets à acquérir ou à intégrer dans le processus industriel via un partenariat). Il en va de même pour les deux autres types d’acteurs dont nous pourrions aisément détailler les besoins et les apports. Le volet “valorisation des opportunités technologiques” désigne clairement une finalité économique à l’événement : au départ de l’offre scientifique, la rencontre doit déboucher sur des collaborations effectives entre les intervenants. Les critères d’évaluation des projets exposés démontrent, quant à eux, une volonté d’intégrer la dimension sociétale à une démarche scientifique et économique. Les spécialistes, chargés de la sélection des projets exposés, devront également se pencher sur l’impact environnemental de leur applications, sur les nouveaux métiers générés et sur les formations (contenus ET méthodes) qui seront nécessaires.
Les objectifs du Campus, les contenus et les actions qu’il propose s’alignent clairement sur les attentes de ses trois cibles :
Cible n°1 : les chercheurs, à savoir les scientifiques et leurs responsables représentant des laboratoires de recherche publics ou privés (départements R&D). Ces cibles sont contactées soit en direct, soit via leur institutions, soit via les réseaux/associations scientifiques auxquels elles appartiennent. Ces laboratoires ne sont pas identifiés pour leur localisation géographique mais bien pour leur domaine d’activités.
Cible n°2 : les opérateurs institutionnels, à savoir les associations privées et les organismes publics qui, par leur action, soutiennent les initiatives dans le secteur et assurent la cohérence de son fonctionnement.
Cible n°3 : les entreprises, à savoir les entreprises, de toute taille, à la recherche de technologies intégrables à court ou à moyen terme dans leur process, celles qui sont prêtes à produire et à distribuer le fruit des recherches scientifiques, de même que celles qui cherchent des partenaires externes de R&D ou de nouveaux collaborateurs internes.
Les étapes de la préparation
9/99-12/99 : étude & conception du Campus, identification des éléments du projet (contraintes, opportunités, contenus, acteurs, budget, planning provisoire); conception du modèle PROTEUS; étude et conception plus avancée des quatre espaces de la plate-forme (Espaces Projets, Acteurs, Labo, Rencontres), des différents dispositifs sur chaque espace; validation par le Comité de pilotage et les mentors scientifiques, institutionnels et entreprises (contacts directs); planification de l’appel à projets de recherche; information des partenaires (entre autres, communication) et prospection initiale (sous-traitants, réservations, partenaires divers, relais sectoriels, sponsors techniques).
01/00-09/00 : conception et réalisation de l’appel à projets de recherche, mise en place de l’appel à projets et de sa diffusion; mise en place du Comité scientifique de référence, des cellules d’évaluation spécifiques, du traitement des soumissions; diffusion de l’appel, suivi et relance; traitement des soumissions dont coordination des cellules d’évaluation; synthèse des dossiers pour la réunion de clôture.
15/02/00 : première diffusion de l’appel à projets de recherche.
15/04/00: première échéance de soumission des projets de recherche.
15/04/00±: réunion initiale du Comité scientifique de référence.
01/06/00: dernière échéance de soumission des projets de recherche; publication sur le site des fiches de projets (réservation en ligne de l’espace Rencontres).
15/09/00±: réunion de clôture du Comité scientifique de référence, arbitrage et publication des résultats; notification aux laboratoires sélectionnés.
15/02/00-31/12/00: acquisition des projets, des partenaires, des sponsors techniques, des exposants/intervenants et des visiteurs de référence.
01/04/00-13/03/01: réalisation et préparation logistique, mise en place du concours de design Fabrimetal pour les meubles de l’espace Rencontres; lancement de l’appel d’offres pour la réalisation des deux cd-roms Campus (1 CD pour les actes scientifiques; 1 CD d’activités et de relais au site/groupes de discussion/bases de données/consultation d’experts en ligne, etc.) et préparation des contenus du CD.
01/04/00: lancement de l’appel d’offres restreint pour la scénographie du Campus.
01/05/00: début des travaux de scénographie et création des visuels de promotion.
Comité scientifique d’évaluation des projets
L’évaluation des projets de recherche a nécessité la mise en place d’un comité scientifique à deux niveaux : (a) le Comité Scientifique coupole est chargé d’établir la grille d’évaluation des projets (printemps 2000) et de valider le choix des membres des cellules d’évaluation spécifiques (réunion initiale au printemps 2000). Réuni à nouveau en septembre 2000, à la clôture du processus d’appel à projets, il arbitrera la sélection des dossiers et publiera officiellement la liste des laboratoires sélectionnés. Ce Comité (en constitution) sera composé de personnalités internationales reconnues non seulement pour leurs compétences scientifiques mais également pour la vision prospective qu’ils ont développé dans leur secteur. Les membres de ce Comité pourront se confondre avec les membres du Comité Prospectif Electralis 2001 parmi lesquels se trouvent, entre autres :
Dr Graschew, coordinateur scientifique du programme OP2000 (Berlin – leader mondial dans la recherche en téléchirurgie) ;
Robert Cailliau, responsable des applications Web au CERN, co-inventeur du Web (Genève) ;
Prof. Yves Rabeau, professeur à l’Ecole des Sciences de la Gestion, spécialiste des relations entre commerce et télécoms (Université du Québec à Montréal).
Et (b) Les Cellules d’évaluation spécifiques à chaque domaine de recherche. Elles sont composées chacune de trois spécialistes “prêtés” par les sponsors techniques de l’appel à projets. Chaque projets soumis sera envoyé par e-mail aux trois membres de la cellule correspondant à son domaine de recherche, avec une grille d’évaluation. Ceux-ci renverront le tout complété au secrétariat du Campus qui fera suivre vers le Comité scientifique coupole. Un des objectifs du Campus restant de proposer des outils d’évaluation des opportunités technologiques susceptibles d’être utilisés par les institutions et les entreprises, les critères d’évaluation des projets de recherche ne porteront pas exclusivement sur la valeur scientifique intrinsèque des projets. Ainsi, les Cellules d’évaluation seront invitées à se pencher, certes, sur l’intérêt scientifique et technologique pur (valorisation scientifique) des dossiers soumis mais également sur l’intérêt de leurs applications pour le monde de l’entreprise (valorisation économique), sur les implications environnementales des applications du projet (valorisation environnementale), sur les nouveaux métiers créés par les applications (valorisation sociale) et, enfin, sur les conséquences pour le secteur de la formation (valorisation pédagogique).
Enfin, les domaines de recherche utilisés pour la ventilation des Cellules d’évaluation des dossiers sont les suivants:
Champs électriques et magnétiques ; antennes & propagation ;
Technologies de la communication, systèmes & dispositifs ;
Tests & mesures ;
Traitement du signal ;
Autres.
Partenaires scientifiques
Diverses associations et sociétés spécialisées sont déjà intervenues pour valider la démarche du Campus, proposer leurs ressources (entre autres, évaluateurs de projets, carnets d’adresses) et diffuser l’information par leurs canaux propres. La distribution géographique de ces mentors permet d’offrir à l’événement et à ses partenaires/sponsors une visibilité internationale cautionnée par des acteurs reconnus. On compte parmi celle-ci :
AIM – Association des Ingénieurs de Montefiore (Belgium)
ARAMIS – Assocation pour la Recherche Avancée en Microélectronique et Intégration de Systèmes (Belgium)
EPE – European Power Electronics & Drives
EPRI – Electric Power Research Institute – USA
ESF – European Science Foundation
EUREL – European Convention of National Societies of Electrical Engineers
FNRS – Fonds National de la Recherche Scientifique (Belgium)
IEEE/R8 – Institute of Electrical and Electronics Engineers (global)
INES – International Network for Engineers & Scientists for Global Responsibility (global)
SEFI – Société Européenne pour la Formation des Ingénieurs
SRBE – Société Royale Belge des Electriciens
WFEO/FMOI – World Federation of Engineering Organisations/Fédération Mondiale des Organisations Nationales d’Ingénieurs
Par ailleurs, afin de valider l’approche d’Electralis 2001 globalement et l’approche Campus, plus spécifiquement (entre autres: définir les critères élargis de sélection des projets), un Comité Prospectif Electralis 2001 (“Advisory Committee”) est actuellement en cours de constitution. Réparti en trois groupes de sept experts internationaux (7 scientifiques, 7 opérateurs institutionnels et sept industriels), il sera sollicité par les organisateurs de la manifestation, d’abord pour répondre à un questionnaire de 21 questions qui permettra de fonder plus avant les contenus d’Electralis 2001. En participant aux différents comités et groupes de travail des trois événements principaux, ils permettront de garder le cap quant à la justesse du propos. A titre promotionnel également, leur crédit international ne manquera pas de rejaillir sur l’Année électrique et ses partenaires/sponsors.
Dispositif “Campus”
La seule exposition de projets scientifiques ne constitue pas en soi une invitation à l’action. Or, la démarche Campus vise précisément à inciter les trois communautés professionnelles invitées à agir, c’est à dire à mesurer lucidement les contraintes et les opportunités liées aux nouvelles technologies de l’électricité, à échanger les projets et à concrétiser à court terme des partenariats tant en termes de R&D qu’en termes commerciaux. Il a donc fallu ajouter au seul “congrès scientifique” de base une série de dispositifs visant à atteindre ces objectifs. L’équipe du Campus a dès lors développé un modèle, baptisé “PROTEUS“, qui, grâce à une série de dispositifs, crée pour chaque type de visiteur une marche à suivre (track) débouchant sur l’action. Ainsi, le Campus sera-t-il a priori composé de 4 espaces distincts fonctionnellement: un espace central (Projets) et trois espaces satellites (Acteurs, Labo et Rencontres).
Espace PROJETS (Projects Area) : motivation scientifique de la rencontre, cet espace central est animé par trois dispositifs qui permettront au visiteur de découvrir et de comprendre mieux les opportunités générées par les laboratoires de recherche : (a) une exposition des posters scientifiques présentés par les laboratoires sélectionnés. Les supports visuels seront mis en forme afin de faciliter la compréhension par tous de propos souvent très pointus; on s’oriente actuellement vers un temple dont les colonnades seront à trois faces, chaque face portant un poster ; (b) une Agora principale où seront données sept conférences cadencées faisant chacune la synthèse d’un enjeu ciblé par le Campus (gestion des Affaires, de l’Énergie, de l’Information, de la Production industrielle, des Réseaux, du Savoir et de sa transmission, du Vivant) ; (c) des “Agorettes” où chaque chercheur accompagnant un projet primé disposera d’une demi-heure pour le présenter et répondre aux questions des visiteurs.
Espace ACTEURS (Players Area) : premier espace satellite, il s’assimile plus à un salon professionnel, à ceci que la qualité et la variété des exposants primera sur la multiplicité des stands identiques. Les trois types d’acteurs ciblés pourront y expliquer et y montrer comment ils intègrent les innovations technologiques dans leur action. Le visiteur viendra y identifier les responsables du secteur et concevoir combien la réalité à venir pourra naître du point d’équilibre entre leurs actions conjuguées. Deux types de stands seront proposés : (a) les stands traditionnels assimilables aux stands traditionnels des salons professionnels ; (b) les îlots de stands virtuels où les exposants ne seront présents que via téléconférence.
Espace LABO (Lab Area) : deuxième espace satellite dans le trajet Campus, il sera réparti en trois zones principales qui permettront au visiteur de participer : (a) une zone de démonstration des prototypes sélectionnés par le Comité scientifique ; (b) une exposition interactive consacrée aux nouveaux métiers qui apparaîtront via l’implémentation des nouvelles technologies de l’électricité ; (c) des ateliers consacrés aux nouvelles méthodes de formation et aux nouveaux contenus des curriculums scientifiques et techniques. On notera que les participants du congrès organisé par l’EPE et l’AIM en marge du Campus (congrès E=TeM²) descendront du campus (de l’ULg) pour des ateliers au cours desquels des spécialistes du contenu travailleront avec des spécialistes des TIC appliquées à la formation (campus virtuel, téléformation, etc.). Plusieurs classes permettront à chacun de tester les nouvelles méthodologies du virtuel.
Espace RENCONTRES (Sharing Area) : comparable à une bourse d’opportunités technologiques, ce dernier espace satellite vers lequel convergent les différents trajets du visiteur professionnel. Celui-ci pourra y concrétiser (sur rendez-vous) sa trajectoire Campus en utilisant l’espace de négociation mis à sa disposition. Trois dispositifs : (a) les business tables, équipées de modules bureautiques complets et encadrées par une équipe d’interprètes et de secrétaires multilingues, elles pourront accueillir max. six personnes chacune ; (b) les stands réunissant les différents programmes (européens) de financement et d’aide à la négociation dans ce contexte (les animateurs de ces stands se tiendront à la disposition des visiteurs pour les conseiller) ; (c) les affichages de cotation en ligne des sept “bourses” du Campus (1 bourse par enjeu), sur lesquels les projets présentés verront leur cours varier en fonction des actions dont ils font l’objet (par exemple: une demande de rendez-vous vaut autant de points).
Le Campus se distinguant comme un événement de nature scientifique et professionnelle, les actions menées par la RW dans ces deux secteurs gagneront une visibilité internationale. La Région trouvera d’ailleurs sur la plate-forme du Campus un espace de travail et de promotion à valoriser, eut égard à la qualité du public ciblé. Les PME wallonnes se verront offrir, non seulement, un instantané de veille technologique tel que rarement disponible. Parallèlement, plus d’une opportunité d’affaires devrait être générée par le creuset technologique du Campus (les laboratoires présents cherchent autant à valoriser leur recherche qu’à identifier des producteurs et des distributeurs pour leurs produits). L’intégration de scientifiques et d’industriels wallons dans des structures d’évaluation par ailleurs cautionnées internationalement mettra en évidence l’excellence disponible dans notre région. Tant les entreprises exportatrices que les industriels en quête d’innovations ont tout à gagner dans ce concentré de l’offre/demande internationale du secteur de l’électricité. La Wallonie – dans une nouvelle logique internationale de réseaux où, par définition, il n’y a plus de centres vitaux- pourra se profiler comme un carrefour d’excellence, un nœud pertinent dans un secteur en mal de structure.
Chefs de projet : Patrick THONART (jusqu’en décembre 2000) puis Stéphane DOR (jusqu’à l’annulation en 2001)
3. Forum
Avec le Forum, Electralis 2001 entend développer l’axe géopolitique de son programme. Le Forum réunira l’ensemble des décideurs et des acteurs de l’électricité afin de décloisonner la réflexion, envisager les enjeux politiques, économiques et sociaux liés au développement des marchés de l’électricité et évaluer le chemin à parcourir, les ressources à mobiliser et définir les étapes clés pour qu’au 21e siècle, l’électricité soit accessible à tous. Sous l’intitulé « Une électricité pour tous, propre et rentable dans le siècle de l’information », le Forum d’Electralis 2001 abordera, avec la démarche sociétale propre à Electralis 2001, les enjeux géopolitiques de l’électricité dans les cinquante prochaines années. A l’heure actuelle, plus d’un tiers des habitants de la planète – soit plus de deux milliards d’individus – n’ont pas accès à l’électricité. A titre individuel, ils sont ainsi privés des services les plus élémentaires; à titre collectif, leurs sociétés restent à l’écart, ou à la traîne, de la révolution des technologies de l’information qui occupent une place sans cesse plus prépondérante dans le partage des connaissances et dans la prise de décisions rapides à l’échelle mondiale.
Dans ce contexte, où l’électricité s’affirme comme un élément essentiel, voire « structurant » de nos sociétés modernes, il importe de considérer l’accès à l’énergie électrique non plus seulement en termes d’infrastructures ou de technologies, mais aussi en termes de conditions permettant le développement économique, social et politique durable de notre planète.
Cette approche résolument originale des enjeux du marché de l’électricité s’inscrit dans le droit fil des préoccupations politiques des institutions internationales et des gouvernements, mais elle rencontre également les attentes du secteur économique international qui veut développer ses activités sur les marchés émergeants.
Le Forum examinera, d’une manière spécifique, les différentes situations économiques régionales (pays en transition ; pays en développement). La discussion tournera autour des problématiques suivantes, qui seront encore précisées par le Comité Scientifique :
restructuration des marchés de l’électricité (normes et politiques à établir)
financement des investissements
nouvelles opportunités d’affaires
formation et transfert de connaissances
éthique
Au vu de son contenu, il apparaît clairement que le Forum concerne un public international de décideurs et d’acteurs du marché de l’électricité. En particulier sont visés :
les responsables politiques et les représentants des organismes publics liés à la politique de l’énergie (département d’état, agences,…), que ce soit au niveau national ou intergouvernemental,
les producteurs et distributeurs d’électricité,
les industriels et les professionnels actifs dans le domaine des nouvelles technologies de production de l’électricité et des nouveaux services énergétiques associés (cleaning-up, reconversion, efficacité énergétique, réseaux virtuels,…),
les organisations internationales,
les organismes de financement,
la communauté scientifique et universitaire,
les associations et les ONG actives dans le domaine.
Un Comité Scientifique International sera constitué pour assurer le suivi et la validation du cadre intellectuel de la manifestation. Il se réunira deux fois en 2000. Le Comité scientifique est composé d’experts de renommée mondiale, choisis sur base d’une représentation équilibrée des différentes compétences. Il est présidé par Monsieur Jacques Lesourne, Président de Futuribles International. A l’heure actuelle, une liste d’experts a été identifiée, elle pourra être modifiée en fonction de l’évolution des thèmes couverts par le programme du Forum. Ces experts seront contactés individuellement après validation de cette liste par le Comité de Pilotage local :
El Habib BENESSAHRAOUI, Directeur Général IEPF
Boris BERKOVSKI, Secrétaire Général de la Commission Solaire Mondiale
Klaus BRENDOW, Ex-coordinateur du WEC – Europe de l’Est
Dr. Abeeku BREW-HAMMOND, University of Science and Technology, Kumasi
Mr CLAESSENS, Membre de IIASA
Benjamin DESSUS, Directeur scientifique adjoint au CNRS, membre du groupe chargé du rapport « Energie 2010-2020 » pour le Commissariat français du Plan
Daniel DUMAS, Secrétariat du WEC – Responsable Planning and Strategies
Prof, Anton EBERHARD, Head of the Energy and Development Research Center (EDRC), University of Cape Town
Emad EL-SHARKAWI, WEC – Egypte
Samuele FURFARI, Chef Unité Adjoint, Commission européenne – DG Energie « Analyses prospectives & dimension environnementale »
Peter GARFORTH, Consultant business alliances for energy conservation
Olivier GODART, Directeur de recherche au CNRS et CIRED
José GOLDEMBERG, Professeur à l’Université Sao Paulo, ancien Ministre des Sciences & Technologie; ancien Ministre de l’Environnement
Mr GRUBLER, Membre de IIASA
Kurt HOFFMANN, Fondation pour l’énergie durable de Shell
Karl JECHOUTEK, Conseiller, Banque mondiale
Thomas JOHANSSON, Directeur, Département Energie et Aptmosphère, PNUD
Jean JOGET, Responsable des projets africains EDF
Stephen KAREKEZI, African Energy Research Network (AFREPEN)
Thomas E. LA BERGE, Senior Program Director, META Group and Energy Information Strategies
Jacques LESOURNE, Président de Futuribles International
Mark MWANDONZA, Institut de recherche, Ghana
R. K. PACHAURI, Directeur, Tata Energy Research Institute – TERI (New Delhi)
Walt PATTERSON, Senior Research Fellow, Royal Institute of International Affairs – Energy and Environment Programme
Assaad SAAB, Cellule de prospective internationale EDF
Kyaw K. SHANE, Senior Economist Officer, Division du Développement durable des Nations Unies
Rolf SPRENGER, Professeur au Franhofer Institute (Munich) et Collège d’Europe
Maurice STRONG, Président, Earth Council
Bernard THIRY, Economiste, Président de la Commission de Régulation de l’Electricité et du Gaz (CREG)
Frank TUGWELL, Président de Winrock International
Robert WILLIAMS, University of Princeton
Kurt E. YEAGER, Président d’EPRI
Le Forum se déroulera sur trois journées, du 6 au 8 novembre 2001, au Palais des Congrès de Liège. La nature de la manifestation, ainsi que sa coïncidence avec la présidence belge de l’Union Européenne au second semestre de 2001, milite en faveur d’une implication formelle de l’Etat fédéral. En outre, le thème « Energie et transport » retenu pour la 9e Commission du Développement durable des Nations Unies (dans le cadre de la préparation de Rio +10) accroît la pertinence du sujet choisi pour le Forum d’Electralis 2001, qui pourrait être utilement valorisé dans ce cadre…”
“L’application 4 000.S donne accès à l’agenda culturel en province de Liège.
Parmi la pléthore d’événements organisés sur le territoire liégeois (concerts, expositions, spectacles, événements…), il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Développée par l’ASBL quatremille, en collaboration avec la Province de Liège, la nouvelle application dénommée “4000.s”, a pour objectif de rendre plus visible et accessible au public l’ensemble de l’offre culturelle en province liégeoise, en quelques clics seulement. Depuis ce mercredi, l’ensemble des détenteurs d’un smartphone peuvent en effet télécharger l’application 4000.s et accéder à une foule d’informations en lien avec la culture : événements, concerts, expositions, Street Art, skate parks, actualité du secteur artistique…
Mettre à la disposition de tous ce nouvel outil dédié à la culture s’inscrit dans la volonté du service Culture de la Province de “toucher un public plus large et plus jeune, de 15 à 25 ans“, souligne le député provincial-président Paul-Emile Mottard. Le nom de ce nouvel outil n’est pas choisi par hasard puisque “4000 fait référence aux codes postaux de la province de Liège”, explique l’ASBL, le “s.” renvoyant à l’élargissement des codes postaux : 4400 pour Flémalle, 4500 pour Huy…
Concrètement, une fois l’application téléchargée, l’utilisateur accède à trois rubriques : “Events”, “Streets” et “News”. La rubrique “Events” offre un accès instantané à l’agenda culturel, autrement dit à une sélection d’événements culturels et artistiques dans la province, avec une possibilité de pouvoir géolocaliser ceux-ci sur une carte, ou encore de les enregistrer dans son propre agenda numérique.
La section “Streets” propose quant à elle une exploration urbaine autour du Street Art. L’utilisateur peut ainsi découvrir des œuvres d’art urbain visibles dans l’espace public mais aussi des skate parks. L’application permet également de se géolocaliser et d’être guidé jusqu’au point d’intérêt de son choix.
Enfin, le volet “News” présente l’actualité artistique et culturelle sous forme de contenus vidéos, chroniques, interviews, etc. Autre particularité de cet outil numérique : les utilisateurs ont la possibilité de proposer un événement, une œuvre d’art urbain ou un skate park à ajouter sur la carte via l’icône “ajouter“, précise l’ASBL.
Toucher un public plus jeune
Fondée en 2016 par quatre artistes liégeois (Santo Battaglia, Samuel Ciulla, Nader Mansour et Rachel Thonart Nardellotto), l’ASBL quatremille est née du constat que “trop peu d’outils et de services existent au niveau local pour aider les acteurs culturels liégeois à s’exprimer“, explique le cofondateur Nader Mansour. L’association, forte d’un site internet et d’un magazine imprimé, se positionne comme “un média culturel liégeois dédié à la culture” avec pour ambition “de créer des ponts entre différents courants artistiques liégeois, d’informer le public sur ceux-ci et de faire rayonner la vie culturelle liégeoise”.
“Tout un pays” sera bientôt suspendu aux résultats d’une élection particulièrement décisive. La France ? Non, la Belgique, où la lutte entre Emmanuel Macron, Marine Le Pen, François Fillon ou encore Jean-Luc Mélenchon attise les passions.
L’issue de la présidentielle, qui aura lieu les 23 avril et 7 mai, est attendue par les Belges, en particulier côté francophone, “comme si leur propre sort en dépendait”, assure Henri Goldman, le rédacteur en chef de la revue “Politique”.
C’est que l’attrait pour la chose politique française, pour des Belges qui se perdent souvent dans les méandres de leur propre système fédéral, vire parfois à “l’obsession”, observe M. Goldman, dont le magazine a publié en mars un numéro spécial sur la France sous le titre “Cette république que nous avons tant aimée”.
En Belgique, le Premier ministre émerge de délicates négociations entre une demi-douzaine de partis, qui peuvent durer des mois, après l’élection du Parlement au scrutin proportionnel. Au contraire de l’élection présidentielle française au suffrage universel direct.
En 2017, les multiples péripéties de la campagne renforcent encore la passion des Belges pour la politique française qui remonte à des décennies…