WALLONICA : Lettre ouverte aux mécènes publics et privés

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Madame la mécène, Monsieur le mécène,
Ma très chère [prénom], Mon très cher [prénom],

Conc. Encyclopédie en ligne wallonica.org – demande d’aide structurelle

Voici plus de vingt ans que nous éditons le blog encyclo wallon wallonica.org et c’est fort de notre engagement que je me permets de vous écrire à propos de cette initiative. Le projet wallonica.org est né d’une triple volonté :

    1. Développer une plateforme documentaire robuste, structurée en encyclopédie originale et dédiée aux savoirs de Wallonie et de Bruxelles, d’accès gratuit et sans publicité (hors promotion d’intérêt public : parutions, expositions, conférences, rencontres…) ;
    2. Capter les internautes de la Francophonie par des dispositifs traditionnellement réservés au e-Business (en ce compris une présence active sur les réseaux sociaux) et les rediriger vers les acteurs culturels de Wallonie et de Bruxelles ;
    3. Réseauter à 360° les différentes initiatives institutionnelles ou privées, les savoirs populaires et les contenus plus techniques, les plateformes documentaires visibles (institutions, musées…) et celles qui mériteraient de l’être plus, les informations récentes et les documents à intégrer dans les mémoires…

Notre dispositif de base est simple : si nous publions au minimum cinq nouveaux articles chaque semaine, sur des sujets divers, issus de toute la Francophonie, chaque page de wallonica.org propose néanmoins une série d’hyperliens vers des sujets similaires, issus exclusivement de Wallonie et de Bruxelles.

Notre projet a commencé par un partenariat Wallonie-Québec en 2000, pour devenir totalement autonome dès 2012. L’asbl wallonica (dépositaire de la marque wallonica®) a déjà bénéficié de subsides et de soutiens par le passé (Communauté française, Province de Liège, Fédération Wallonie-Bruxelles) : ce n’est plus le cas et le manque de ressources devient critique pour nous, qui travaillons depuis plus de 20 ans à titre bénévole.

Concrètement, la plateforme wallonica.org est constituée de 4 sites apparentés, proposant chacun un service différent :

    1. wallonica.org : un blog encyclopédique (1.350 articles publiés à ce jour ; promotion via infolettre hebdomadaire et réseaux sociaux) augmenté d’un kiosque (revue de presse, initiatives, tribune libre, agenda culturel…), de nos incontournables et d’une “bibliographie de l’Honnête Homme/Femme” ;
    2. documenta.wallonica.org : un centre de ressources à télécharger gratuitement (périodiques épuisés, brochures didactiques, témoignages manuscrits, reproductions d’images, curiosa…) ;
    3. topoguide.wallonica.org : un guide en ligne des lieux et des curiosités d’intérêt dans notre Wallonie et à Bruxelles, avec liens vers des compléments de documentation et vers les cartes en ligne de la Région ;
    4. boutique.wallonica.org : une boutique virtuelle non-commerciale, consacrée aux productions des artistes wallons et bruxellois, le bouton [acheter] renvoyant soit à l’artiste lui-même, soit à la plateforme des libraires indépendants de Belgique francophone, un de nos partenaires.

Pour garantir la pérennité de notre travail, nous sommes aujourd’hui confrontés à des dépenses qui hypothèquent notre bon fonctionnement : support/développement informatique, stockage des supports matériels (donations), équipement de dématérialisation (ex. scan-ocr professionnel), rétribution des bénévoles, actions de réseautage, supports promotionnels…

Qui plus est : faute d’un subside minimum, nous ne pouvons briguer le statut d’association d’éducation permanente, faute duquel, nous ne pouvons proposer d’exonération fiscale à des mécènes privés.

C’est pourquoi, Madame la/Monsieur le mécène public/privé, je vous demande d’examiner avec bienveillance notre demande d’aide structurelle, afin de nous permettre de pérenniser cette initiative généreuse.

Je vous joins copie de notre plaquette et du dossier de présentation complet et je reste à votre entière disposition pour toute information complémentaire, une démonstration ou une entrevue, à votre meilleure convenance.

Cordialement,

Patrick THONART, éditeur responsable
+32 470 32 37 34 – wallonica@wallonica.org

 

Annexes :

 

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[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : rédaction et iconographie | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : Vermeer J., Femme écrivant une lettre et sa servante (1670-71) © DP.


Plus de tribunes libres en Wallonie et à Bruxelles…

DAARDAAR : 3 films belges primés à Cannes, Jan Jambon se rend-il compte de l’importance de l’événement ?

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[DAARDAAR.BE, 31 mai 2022] Alors que la Belgique triomphe à Cannes, Tijmen Govaerts, l’acteur malinois de Tori et Lokita, accuse le politique: “Si nous voulons garder en Flandre des réalisateurs tels que ceux qui ont été primés à Cannes, il va falloir investir en eux.

Quelle belle édition du Festival de Cannes pour notre pays. Quatre films belges ont pu y être projetés en première mondiale et, cerise sur le gâteau, trois d’entre eux ont été récompensés ce samedi soir. L’acteur flamand Tijmen GOVAERTS, 28 ans, à l’affiche du film primé des frères DARDENNE Tori et Lokita, profite de ce moment de gloire pour rappeler aux politiques leurs responsabilités. “Si nous voulons éviter que cela n’arrive qu’une fois tous les cinquante ans, il faut plus d’argent.”

Tijmen Govaerts © lesoir.be

Tijmen Govaerts s’était rendu à Cannes au début de la semaine passée pour assister à la première de Tori et Lokita. Mais ce samedi soir, c’est depuis son divan, chez lui, qu’il a suivi la cérémonie des récompenses. L’acteur a vu le film des frères Dardenne, où il interprète un narcotrafiquant, gagner un prix spécial décerné à l’occasion du 75e anniversaire du festival. Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen ont, pour leur part, empoché le Prix du jury avec Les huit montagnes, et Lukas Dhont le Grand Prix avec Close.

Trois sur trois pour la Belgique. “C’est totalement dingue, s’exclame Govaerts. Pour un si petit pays, c’est vraiment exceptionnel. Mais ces films ne sont pas arrivés là par hasard. Ils ont été réalisés par des gens qui osent raconter de “petites” histoires, une particularité bien belge qu’ils contribuent à entretenir. Ils ne visent pas des ventes gigantesques avec des films hollywoodiens, et c’est justement ce qui, paradoxalement, attire un large public.”

Aucun politique flamand présent

L’acteur malinois, récemment à l’affiche de la série Twee Zomers diffusée sur la chaîne publique flamande, a partagé une réflexion sur Instagram peu après la cérémonie. “Ouvrez vos yeux, les politiques, et consacrez davantage d’intérêt et de moyens à la culture, pour que la fête puisse durer. Et si vous voulez être de la fête, la prochaine fois, venez au festival. Nous n’y avons vu aucun responsable politique flamand, et c’est bien dommage !

Je me demande si les ministres se rendent compte de ce qu’il s’est passé, réagit Govaerts. Bien sûr, ils ne manqueront pas d’exprimer leurs félicitations et leurs compliments sur les réseaux sociaux ni de souligner que la Flandre a été géniale, mais dans la pratique, ils ne font pas assez. Cela faisait si longtemps qu’aucun film flamand n’avait été sélectionné pour la compétition, et tout à coup, trois films belges étaient à l’affiche. Quel dommage que vous ne compreniez pas qu’il faut absolument être présent. Pour montrer que c’est important pour vous et pour attirer à nouveau les gens au cinéma. Surtout lorsque l’on est ministre de la Culture, comme monsieur Jambon. Se rend-il compte de l’importance de l’événement ?” Notons que du côté wallon, Elio di Rupo a bien fait le déplacement à Cannes pour la première mondiale de Tori et Lokita.

Investissements

Govaerts pose également la question de l’agent : “Bien entendu, les réalisateurs sont déjà soutenus par le gouvernement flamand. Je ne nie pas le bon travail réalisé, mais il faut plus d’argent. Surtout si l’on veut éviter de n’être récompensés qu’une fois tous les cinquante ans. Combien de films produit-on en Flandre chaque année ? Une demi-douzaine ? En France, ils en sont à une centaine.

Le Fonds flamand pour l’audiovisuel accorde des fonds aux réalisateurs, mais le nombre de ces fonds par an est très limité. Il est possible d’en faire plus, juge Govaerts : “Le budget de la culture représente une part infime, risible même, du budget flamand. Et pourtant, le gouvernement a tellement de mal à l’augmenter.

Si Govaerts comprend bien que tous les réalisateurs ne peuvent pas bénéficier de subventions à n’importe quelle condition, il souligne néanmoins l’importance d’avoir des réalisateurs visionnaires. “Si nous voulons conserver en Flandre les bons réalisateurs, comme ceux qui viennent d’être primés, il faut investir en eux. Et j’utilise le verbe “investir” à dessein, car le mot “subventions” n’est pas le bon.

Non aux copies de films américains

D’après Govaerts, il y a trop de contrôle sur le type de films qu’il faut faire. “Les pouvoirs publics ont une idée fixe sur ce que doit être un film, mais si des réalisateurs comme les frères Dardenne gagnent des récompenses, c’est justement parce qu’ils s’échinent à ne pas tenir compte de ce que l’on attend d’eux, et parce qu’ils développent leur propre vision. J’espère que nous pourrons continuer de financer de petites histoires sociales qui changent notre vision du monde et qui nous font réfléchir. Au lieu de copier les films américains qui foisonnent déjà dans les programmes des salles obscures. Lukas (Dhont, ndlr) a démontré avec Girl que des films non conformistes peuvent aussi connaître un grand succès commercial, contrairement à ce que l’on aurait pu croire sur papier.

Tori et Lokita sera disponible dans les salles belges dès la fin septembre. Le film raconte l’histoire de deux jeunes venus d’Afrique luttant contre les circonstances impitoyables de leur exil en Belgique. Govaerts pense-t-il que l’œuvre attirera un grand public ? “Je pense que chaque film raconte une histoire qui n’a pas encore été racontée, d’une manière dont elle n’a jamais été racontée, peut attirer un public nombreux. Du moins, s’il est soutenu par les bonnes personnes. Et si les gens sont encouragés à aller au cinéma.

d’après Eline Debie (traduit par Fabrice Claes)


[INFOS QUALITÉ] statut : validé | mode d’édition : partage | sources : daardaar.be, un site listé dans notre page Magazines | commanditaire : wallonica.org | contributeur : Patrick Thonart | illustration de l’article : Tori et Lokita des frères Dardenne © Films du Fleuve–Savage Films ; © festival-cannes.com.


Plus de cinéma…

DAARDAAR : Les dérives de l’idéologie woke

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[DAARDAAR.BE, 10 janvier 2022] “Il n’y a pas suffisamment de diversité sur les lieux de travail. On ne peut être véritablement soi-même que dans des environnements inclusifs.” Il serait utile de définir en premier lieu le sens que l’on donne à ces deux notions clés, car les activistes du mouvement woke en ont une lecture différente de la majorité de la population.

Mais qu’est-ce que la culture “woke” exactement ? Cette dernière est obsédée par la couleur de peau, la race, le genre ou l’orientation sexuelle. Mark Elchardus définit cette recherche d’identité ou ce particularisme identitaire dans son dernier livre Reset comme “un cas d’école démontrant comment des actes inspirés par le désir d’égalité et de dignité peuvent basculer et conduire à des manifestations mesquines, voire haineuses.


[INFOS QUALITÉ] statut : validé | mode d’édition : partage | sources : daardaar.be, un site listé dans notre page Magazines | commanditaire : wallonica.org | contributeur : Patrick Thonart | illustration de l’article : Nancy Pelosi (US) ploie le genou en hommage à George Floyd, (Washington, 8 juin 2020) © Manuel Balce Ceneta/AP/SIPA ; l’illustration dans le texte ne figure pas dans l’article de presse © Collection privée.


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