EXTREME-DROITE-EUROPE.BE

Temps de lecture : 2 minutes >

Mieux connaître l’extrême droite pour mieux la combattre : la cavale de Jürgen Conings, terroriste d’extrême droite, et l’invraisemblable mouvement de soutien dont il fait l’objet montrent à quel point le danger de l’extrême droite reste présent. Encore une fois, l’actualité nous rappelle aux réalités. Les récents sondages électoraux également: en Flandre, si nous votions demain, un électeur sur quatre soutiendrait le Vlaams Belang. L’entrisme du fascisme dans les rouages des institutions censées défendre la démocratie (police, armée…) ou l’incarner (Parlements…) est profondément préoccupant.

Le Centre d’Action Laïque et l’une de ses associations constitutives, les Territoires de la Mémoire, ont de tous temps milité pour l’implication citoyenne dans la construction d’une société démocratique garante des droits et libertés fondamentales. Combattre l’extrême droite et résister aux dangers et à la propagation des idées liberticides passe notamment par le travail de Mémoire, pour éviter de reproduire les erreurs commises dans le passé, pour comprendre et décoder le monde qui nous entoure. Mais les deux associations appellent aussi à la vigilance et à la résistance. Et il y a urgence.

Afin de conscientiser à l’ampleur que prend l’extrême droite chez nous comme ailleurs en Europe, le Centre d’Action Laïque et les Territoires de la Mémoire ont conjointement développé un site internet didactique pour faire l’état des lieux de l’extrême-droite en Europe (extreme-droite-europe.be). Il s’agit en effet d’inviter chacun à mieux connaître l’extrême droite pour mieux la combattre.

Les projets d’extrême-droite comportent trois caractéristiques clés simultanées: l’inégalité, le nationalisme, et le radicalisme. Cette grille d’analyse simple et éprouvée sert à évaluer le niveau liberticide d’un discours politique.

Ce site, qui sera réactualisé régulièrement en fonction des évolutions politiques en Europe, offre aussi des pistes pour résister et agir, notamment en arborant le Triangle Rouge. Le Triangle Rouge est le symbole de la résistance aux idées qui menacent les libertés fondamentales depuis de nombreuses années. Porté sous forme d’un pin’s, il permet à chacun de rappeler discrètement que la plupart des citoyens refusent de céder aux idées haineuses, racistes, sexistes ou liberticides.”

d’après le communiqué de presse du Centre d’Action Laïque

Cliquez sur l’image pour accéder à EXTREME-DROITE-EUROPE.BE

Vivons ensemble le contrat social :

PARUTION | CAL : Les difficultés d’aborder certains sujets à l’école (publication, 2021)

Temps de lecture : 2 minutes >
MAI 2021. Le Centre d’Action Laïque publie les résultats d’une enquête sur les difficultés d’aborder certains sujets à l’école…

“La mort de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine, a suscité la tristesse, l’indignation et la colère. Elle a également remis en relief des formes de violence à l’égard des personnels de l’enseignement.

Quels qu’en soient les degrés, cette violence fait le plus souvent écho à des thématiques sociétales en lien avec le vivre ensemble et le socle de nos valeurs communes : la liberté d’expression et de conscience, la différence entre les faits/les opinions/les croyances, les religions comme faits historiques, la sexualité, ou encore l’égalité femmes-hommes.

Très vite, en particulier sur les réseaux sociaux, le débat public prend alors une tournure violente et clivante, ne laissant aucune place à la nuance et à l’argumentation raisonnée. Ces événements en question peuvent aussi être liés de près ou de loin au contexte scolaire avec des jeunes en plein apprentissage de la citoyenneté et en plein développement de leur esprit critique.

Certains sujets, lorsque abordés avec des enfants et adolescents en classe et en dehors, semblent en effet faire l’objet des remises en question voire des rejets. Certaines de ces expressions semblent également bousculer le corps enseignant. Le savoir scientifique et les progrès éthiques se heurtent-ils en classe aux croyances et aux préjugés, au détriment de toute pensée critique ? Quelles sont les questionnements des acteurs et actrices de terrain à ce sujet et quelles sont les réponses à apporter ?

Le Centre d’Action Laïque a voulu objectiver cette réflexion en donnant la parole aux acteurs et actrices de terrain sur les difficultés rencontrées dans l’enseignement obligatoire, mais aussi sur certaines pratiques qui permettent de prévenir ou désamorcer les situations problématiques. À travers 40 questions, il brosse les constats et les pratiques d’enseignement pour en dégager des pistes de solution basées sur des faits. Cette analyse quantitative et qualitative permet d’ouvrir la réflexion et de dégager des pistes pour favoriser le développement critique des élèves dans un environnement agréable pour les enseignants.

La lecture des réponses à ce questionnaire est instructive à plus d’un titre :

  • Elle permet avant tout de cerner de manière un peu plus détaillée une réalité et de réfléchir à des pistes concrètes de solution.
  • Elle pointe un contexte qui évolue et modifie le comportement de professeurs, parfois avec des effets bénéfiques, mais surtout vers un risque d’autocensure lorsque certains sujets sont abordés, en particulier les avancées éthiques et les pratiques démocratiques.
  • Elle met en évidence la nécessité de doter les enseignants d’outils lors des formations initiale et continue, et les élèves d’une EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) et d’un cours de philosophie et citoyenneté de deux heures.
Cliquez sur l’image pour accéder au téléchargement de la publication…

S’engager encore…

L’art du blasphème au cinéma : cinq films qui ont choqué les bigots

Temps de lecture : 4 minutes >
“La dernière tentation du Christ” de Martin Scorsese (1988) © D.R.

“Les grands metteurs en scène – Luis Buñuel, Martin Scorsese, Jean-Luc Godard – se sont souvent intéressés à la religion et très rarement pour caresser les dévots dans le sens du poil. Retour sur cinq films emblématiques qui ont suscité des polémiques et, parfois, ont essuyé les foudres de la censure. Voire pire…

L’ÂGE D’OR” DE LUIS BUÑUEL (1930)

Un film injurieux pour la patrie, la famille et la religion“. N’en jetez plus ! En 1930, le Cardinal Jean Verdier, archevêque de Paris de 1929 à 1940, ne mâchait pas ses mots pour fustiger le chef-d’œuvre de Luis Buñuel. Un monument du surréalisme où le cinéaste met en scène plusieurs séquences ostentatoirement blasphématoires dont l’une où le spectateur découvre le Christ, vêtu d’une robe immaculée, au sortir d’une orgie torride où des libertins déchaînés ont donné libre cours à leurs fantasmes sadiens…

Censuré peu après sa sortie dans les salles françaises le 28 novembre 1930, “L’âge d’or“, au fil des décennies, s’imposera comme un grand classique de l’histoire du cinéma. Par la suite, Luis Bunuel, dans sa longue et admirable carrière, s’en prendra de nombreuses fois aux doxa religieuses et aux hypocrisies des institutions cléricales. Notamment dans “Viridiana” (1961, palme d’or au Festival de Cannes) où il représente une Cène blasphématoire où le Christ et ses apôtres sont remplacés par une bande de mendiants. Une scène et Cène évidemment considérées comme « sacrilèges » par le Vatican.

LA RELIGIEUSE” DE JACQUES RIVETTE (1965)

Contrainte de rentrer au couvent par ses parents, la jeune Suzanne Simonin, dépourvue d’attirance pour la religion, souffre mille maux en subissant les brimades d’une abbesse psychopathe, puis les avances libidineuses d’une seconde mère supérieure… Près de deux siècles après la publication du roman de Diderot, Jacques Rivette, en 1965, adapte La religieuse, dirige Anna Karina dans le rôle titre et ne s’attend pas à déclencher la vindicte des dévots en furie. Erreur ! Une congrégation de religieuses, baptisée, cela ne s’invente pas, “L’union des Supérieures majeures de France” juge, sans en avoir vu une seule image, que l’œuvre du cinéaste de la Nouvelle Vague est “un film blasphématoire qui déshonore les religieuses“. Les autorités suivent et le film de Rivette, en 1966, est interdit de distribution.

Une censure qui déclenche un tollé dans l’univers artistique de l’époque. Jean-Luc Godard, dans les colonnes du Nouvel Observateur, écrit ainsi une lettre ouverte à André Malraux, ministre de la culture, qui fera date. “Je suis sûr, écrit Godard, que vous ne comprendrez rien à cette lettre où je vous parle pour la dernière fois, submergé de haine. Pas d’avantage vous ne comprendrez pourquoi dorénavant, j’aurai peur de vous serrer la main même en silence“. Il faudra attendre 1967 pour que le film sorte dans quelques salles parisiennes. Et… 1975 pour que la décision d’annuler la censure soit prise par le Conseil d’Etat.

LA VIE DE BRIAN“, DES MONTY PYTHON (1979)

Le dénommé Brian Cohen naît dans une étable voisine de celle du vrai Jésus de Nazareth, et est honoré par erreur par les rois mages. De quoi bouleverser le destin d’une humanité qui n’aime rien tant que prier… Comment se moquer de la religion, de l’aveuglement fanatique, des marchands du temple et des intégristes de tous poils ? La bande libertaire des Monty Python répond à la question en 1979 dans cette comédie délirante qui, comme il se doit, ne respecte rien ni personne. Pas même le châtiment de la crucifixion qui n’est pas si redoutable puisqu’il donne l’occasion, dixit un personnage, de “souffrir en plein air“. Evidemment considéré comme blasphématoire par certains (le film, par exemple, fut interdit pendant huit ans dans la prude Irlande), “La vie de Brian” connut néanmoins un important succès partout dans le monde et ses auteurs ne furent menacés de représailles par personne.

Qu’adviendrait-il de nos tristes jours régressifs si de nouveaux Monty Python envisageaient de tourner une comédie de ce genre sur l’hystérie religieuse ? Des producteurs se risqueraient-ils à la financer ? Les mêmes questions se posent pour feu les blasphémateurs français Jean Yanne (“Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil“) ou Jean-Pierre Mocky (auteur, entre autres, de l’anticlérical “Le miraculé“) qui, en leur temps, se sont amusés à stigmatiser l’intolérance religieuse.

JE VOUS SALUE MARIE” , DE JEAN-LUC GODARD (1985)

Jean-Luc Godard (CH) ne fait jamais rien comme tout le monde. La preuve avec ce film où il réinvente à sa guise l’histoire de la Nativité et des parents de Jésus en faisant de Marie une étudiante passionnée par le basket et bossant dans une station-service et de Joseph un chauffeur de taxi marginal… Pas de quoi fouetter un bigot ? Ce n’est pas l’avis des intégristes qui se déchaînent contre le film. En premier lieu, les membres de “l’AGRIF” (“Alliance Générale contre le Racisme et pour le respect de l’Identité Française et chrétienne“) qui organisent des manifestations et sit-in devant les salles obscures qui projettent le film. Trois ans plus tard, les activistes intégristes, en guerre contre les images prétendument blasphématoires, feront parler d’eux plus violemment encore.

LA DERNIÈRE TENTATION DU CHRIST“, DE MARTIN SCORSESE (1988)

Martin Scorsese n’a jamais fait mystère de sa foi catholique. Mais, en homme et auteur libre, le cinéaste américain n’aime rien tant que prendre ses libertés avec les textes sacrés et les catéchismes en tout genre… Dans “La dernière tentation du Christ“, Scorsese met ainsi en scène un Jésus qui doute de sa mission en ce bas monde, qui tombe en pâmoison amoureuse pour la prostituée Marie-Madeleine et qui souhaite vivre comme un homme normal.

Déjà objet de vives polémiques lors de sa production, le film, incarné par l’impérial Willem Dafoe, est vilipendé à  l’heure de son exploitation et déclenche la fureur des intégristes partout dans le monde. Lors de sa diffusion au Festival de Venise, le cinéaste Franco Zeffirelli, connu pour ses opinions obscurantistes, juge ainsi que le film est un “pur produit de la chienlit culturelle juive de Los Angeles qui guette la moindre occasion de s’attaquer au monde chrétien“. En France, en guise de sinistre point d’orgue, un incendie provoqué par des catholiques traditionalistes frappe le cinéma Saint-Michel à Paris le 22 octobre 1988. Treize spectateurs sont blessés. La conséquence implacable d’une campagne de propagande qui entendait empêcher la sortie du film au nom du “respect des croyances“. Un refrain qui, malheureusement, est plus que jamais d’actualité…”

Pour lire l’article original avec pubs de Olivier De Bruyn sur MARIANNE.NET (25 novembre 2020)


On se fait une toile ?

PENA-RUIZ : les trois boussoles de la laïcité

Temps de lecture : 2 minutes >
Historique de la reconnaissance des cultes en Belgique © SPF Justice

La laïcité est le principe humaniste qui fonde le régime des libertés et des droits humains sur l’impartialité du pouvoir civil démocratique dégagé de toute ingérence religieuse. Il oblige l’État de droit à assurer l’égalité, la solidarité et l’émancipation des citoyens par la diffusion des savoirs et l’exercice du libre examen. [LAICITE.BE]

Le Centre d’Action Laïque communautaire propose sur son site un lexique des différents termes liés à l’expérience de la laïcité et, par ailleurs, publie régulièrement des capsules vidéo sur sa page FaceBook et sur YOUTUBE.COM (recherche sur #InstantLaïcité), qui se veulent éclairantes sur la notion même de “laïcité”. Dans celle-ci, le philosophe Henri Peña-Ruiz évoque de manière limpide les trois boussoles qui devraient selon lui permettre à la laïcité de garder le cap :

  1. La laïcité est universaliste.
    Comme le précise l’HUMANITE.FR à propos de l’universalisme de ‘la laïcité à la française’ (oxymore, quand tu nous tiens…) : “La laïcité traduit un universalisme concret. Universalisme car elle pose que chacun et chacune se définit librement et ne se voit pas définitivement lié par les représentations, préjugés et fantasmes associés aux origines présumées des uns et des autres. Universalisme concret car, au-delà des mots, elle se vit dans l’accès de tous au savoir dispensé à l’école, refuse des contrats de travail et d’embauche aux droits différenciés.
  2. La laïcité est synonyme d’émancipation.
    Du point de vue laïque, ce n’est pas la société qui donne du sens à l’homme, mais bien les hommes qui, tous ensemble, donnent du sens à la société. Toute forme de domination est donc à considérer comme une entrave à l’épanouissement de l’individu. Les laïques, en tant qu’humanistes et libre exaministes, considèrent que chacun doit avoir la capacité de se forger ses opinions propres, sans être inféodé à des dogmes ou des vérités toutes faites imposées par d’autres sans discussion. L’autonomie (notamment dans l’apprentissage) et la responsabilité (assumer ses actes et ses idées) sont des moyens de parvenir à l’émancipation (de toute forme de tutelle). C’est grâce à son sens de la responsabilité que chacune ou chacun peut exercer sa liberté et en cerner les limites. Le binôme liberté/responsabilité est au cœur du projet laïque.” [LAICITE.BE]
  3. Pour la laïcité, le bien commun prime sur les intérêts particuliers.
    Le souci d’un espace commun aux hommes par-delà leurs différences est compatible avec celles-ci pourvu que leur régime d’affirmation ne porte pas atteinte à la loi commune, qui rend justement possible leur coexistence et conditionne ainsi la paix. Le ‘droit à la différence’ ne peut être confondu avec la différence des droits.” [Henri Peña-Ruiz dans Salut & Fraternité du CALLIEGE.BE]

Un #InstantLaïcité à écouter, donc :

D’autres articles du philosophe français sur le même sujet :


D’autres discours, d’autres contrats…

BOVY-LIENAUX et al. : Comment l’instruction laïque vint aux filles – Focus liégeois (2019)

Temps de lecture : < 1 minute >
ISBN 9-782930-845050

BOVY-LIENAUX Françoise, COLLE-MICHEL Marcella & KENENS Myriam, Comment l’instruction laïque vint aux filles – Focus liégeois (Liège : Editions du Centre d’Action Laïque de la Province de Liège, 2019)

“Ce travail témoigne de la lente évolution des mentalités relative à l’éducation des filles et reflète les conditions de l’instruction qui leur a été dispensée dans nos régions. Cette histoire s’inscrit dans la vaste Histoire en blanc du deuxième sexe.

Il a paru aux auteures, toutes trois retraitées de l’Enseignement officiel, qu’à Liège, plus qu’ailleurs, cette part d’Histoire en blanc restait à rechercher et à transmettre. Le présent travail veut modestement contribuer ce défrichage essentiel ; il s’adresse à un public aussi large que possible. C’est pourquoi elles ont resitué leurs découvertes dans les faits qui s’y rapportent à chaque époque, conscientes que ces rappels contextuels permettent d’éclairer plus nettement la condition faite aux femmes dans le monde masculin qui l’environne.”

Editions du CAL de la Province de Liège


Plus de contrat social ?