THONART : L’œil de l’Homme est dans le lac (2014)

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ALECHINSKY Pierre, La mer noire (1988-90) © Musée Granet

L’œil de l’Homme est dans le lac,
ses larmes sont lentes.
La Lune est sur le lac,
elle dit son attente.

Patrick Thonart


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THONART : Le matin du Bon Jour (2014)

Temps de lecture : < 1 minute >

 

Le matin du Bon Jour
Il n’y aura plus rien
Rien que l’ours au soleil
Sur le dos
Et elle
En tendre charrue
Qui creuse le creux de son flanc

Il y aura le pain chaud des peaux cuites
La cannelle au nez
et
Le miel au ventre

Le matin du Bon Jour
Seuls les oiseaux
Raconteront le monde

Le matin du Bon Jour
C’est le lent demain du Soir
Où elle posera sa valise
En souriant

Patrick Thonart

  • L’illustration est © Pierre Alechinsky, Soleil (1950)

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THONART : L’ours, la renarde et le héron (2014)

Temps de lecture : 2 minutes >

Ayant boité tout l’été,
L’Ours se trouva fort dépourvu,
Quand la Renarde lui apparut.

Rousse de poil et
Rose de muqueuse,
Princesse Goupil n’était pas gueuse.

Belle et menue,
Elle jouait encore au cerceau,
Qu’un grand oiseau la sortit du ruisseau.

Évadée de son terrier,
La belle garçonne n’était pas roulure,
Elle savait goûter une fière allure.

Messire Héron n’en manquait guère.
Lors, quand d’un castel il hérita,
La belle poilue lui emboîta le pas.

A poils et à plumes,
Longtemps, les nuits furent de fête,
Jusqu’à ce que le chœur des grenouilles lui tournèrent la tête.

Sa tête à lui, mais à elle pas,
Dame Renart n’a que faire des batraciens,
Qui, face au grand Butor, s’agitent comme des chiens.

Alors que lui, dans sa superbe,
Piétant noblement dans l’herbe,
Se délectait de chaque croâ, comme il se doit.

On connaît l’échine des renardes,
Qui, devant l’adversité,
Le museau savent baisser, sans s’abaisser.

Mais ces femelles ont le cœur rude
(elles, toutes, si faussement prudes)
Et le malheur elles savent tourner, en un heur qui leur sied.

Lors donc, la Belle vécut,
De Longues-Pattes gérant les écus,
Par là gagnant sa paix, au beau milieu des échassiers.

Face à ce clinquant contrat,
Où la rousse ne perdait pas,
Cupidon, déçu, ne sut que faire et délaissa la belle fermière.

Le héron même le sait,
Il n’est pas de chantante rivière,
Qui d’eau n’ait besoin et qui, sèche, ne livre plus rien.

Il en va ainsi de l’amour qui,
Faute d’être bien arrosé,
Quand s’éteint la fête des corps, s’en vient à sentir la mort.

Or, un jour que la Renarde se promenait,
Aux côtés d’une grenouille qui sans tête coassait,
Elle avisa un Ours bourru qui de vrai amour ne voulait plus.

Le plantigrade était en rade mais,
Perclus de peines de cœur,
Martin n’en voulait pas moins chanter les fleurs.

La roussette en l’entendant,
Ne put qu’avec lui partager le chant,
Et de l’amour sentant l’odeur, elle sentit s’ouvrir le cœur.

Hola, hola, fit la Fée bleue,
Tout ceci n’est qu’histoire de queues,
Et de l’amour où la vie danse, ce n’est ici que l’apparence.

La belle Renarde a son caractère,
Et d’une magique marraine n’a que faire,
Ce qu’elle veut vraiment savoir, c’est là où la mène son devoir.

Pas son devoir de religieuse,
Pas les doctrines de la marieuse,
Mais son devoir envers la vie, celui aussi qu’elle souhaite pour sa fille.

Alors, elle dit à l’Ours d’attendre,
Avec force caresses et baisers tendres :
Un jour, bientôt, elle saura et, peut-être, elle le voudra.

Et voilà Noël pour le Martin,,
Mi-joyeux, mi-chagrin,
Qui ne sait rien de ce que sera demain.

Et voilà Noël pour les châtelains,
Mi-ennuyeux, mi-assassin,
Où la Renarde ne sent plus rien.

La fête est triste, sans âtre au cœur,
Mais l’Ours vivra, il chantera,
Et la belle, rose de rosée, ne pourra que l’entendre l’aimer.

fable préparée par Patrick Thonart

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THONART : Tu as jeté sur moi (2014)

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Tu as jeté sur moi
Le voile de la Tristesse.
Mais quand, face au soleil,
Tu souris de nous deux,
Entre les mailles disjointes,
Je vois briller tes yeux.

Patrick Thonart


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : rédaction et iconographie | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : Maya Deren par © Alexander Hackenschmied.


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THONART : Pleurs (2014)

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DOTREMONT, Christian : Question insidiaire (1978)

De tout ce qui me sera demain
Je ne demande qu’un sein
A ma joue formé
Et de mes larmes baigné

Et je… l’enfant… y pleurerai
Et la femme qui le porte
Je pourrai enfin
Comme un homme
L’aimer


Plus de littérature…

THONART : Bohémien sans répit (2014)

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DOTREMONT Christian (1922-1979)

Bohémien sans répit,
ma paix ne trouve
qu’entre les cuisses
de la Bourgeoise
qui me subjugue…
de sauvagerie,
dans son lit-cage


Plus de littérature…

THONART : L’ours et la renarde se regardaient (2014)

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L’Ours et la Renarde se regardaient
Et de leurs yeux se caressaient
Une Lune farouche les avait mariés
Et de Tous les Débuts, une graine avait germé

Patrick THONART


Plus du même…

RADIO : La Coulée douce (1984-85)

Temps de lecture : 2 minutes >
La coulée douce © Daniel Mermet

“Durant l’été 1984, l’émission qui débauche les oreilles fit scandale. Une émission érotique sur France Inter ! Lettres et pressions arrivaient de tous les côtés. Un député écrivait au directeur : “Ils ne parlent pas d’amour à l’antenne, ils le font !“. Mais nous avons tenu bon et l’émission fut reconduite l’été suivant. Avec l’INA nous avons retrouvé quelques moments de ces étés pour cette petite rétrospective des émissions de Daniel Mermet qui reçoit le prix de la Scam…”

Ecouter l’émission d’hommage programmée par FRANCEINTER.FR le 21 juin 2013

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égard ni patience.

René CHAR

“Brève histoire de la COULÉE DOUCE :

En 1981, avec la fin du monopole et la libération des ondes, des radios libres sont sorties de partout. Bricolées, révolutionnaires, associatives, saugrenues, communautaires, on vit fleurir de l’inouï, c’est-à-dire du jamais ouï. Ce fut une joyeuse pagaille qui démontrait à la fois les possibilités expressives de la radio et sa puissance comme moyen d’émancipation. Toute une génération de passionnés de radio est née de cette libération.
Oh, bien sûr, comme c’était à prévoir, le commercial s’empara très vite du gâteau, les plus gros mangèrent les plus petits, laissant les miettes aux indépendants et aux associatifs. Mais n’empêche qu’il y eût cette révolution des ondes par rapport à laquelle France Inter semblait soudain bien compassée et bien ringarde…”

Source : La Coulée Douce sur LA-BAS.ORG

 

THONART : Quelque part dans la forêt (2011)

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Quelque part dans la forêt,
Un ours se lèche une plaie,
Il s’est légèrement blessé le flanc,
Sur un chemin qu’il connaissait pourtant.

Adossé au rocher, il sourit.

C’est au retour de l’amour,
Que, les yeux plein de son miel, à elle,
Il a laissé la branche marquer son aisselle,
Pour toujours…

Patrick Thonart


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AREALISME : Second manifeste de l’Aréalisme (2011)

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© frederic robert georges

L’Aréalisme est né en nous du fait du ressenti et de la prise de conscience d’une intériorité puissante à laquelle notre expression artistique est soumise.

Depuis cette intériorité, ici au cœur où se tient notre conscience et notre inconscience, chaque oeuvre nous révèle une partie de notre identité, une partie de qui nous sommes totalement.

Pour nous, chaque oeuvre est l’avatar d’un état intime spontané, proche de notre moi fondamental. Ces œuvres ne sont que des écrans de notre être et de son ego et ne font qu’ afficher la réalité visible choisie par notre monde intérieur. Aussi nous aimons les qualifier d’aréalistes, car pour quiconque d’autre, l’essence de ce qu’elles montrent ne peut être d’abord qu’absente ou incomplète, et ensuite ne pourra se révéler, que métissée et unique, refécondée par l’attention de celui qui lui porte son regard.

Ces œuvres que nous aimons nommer aréalistes, peuvent être des formes de contemplations du réel visible et sont des prétextes à l’exploration de nos sentiments, d’un état intérieur toujours présent en nous.

Pour nous, créer des œuvres, développe et nourrit nos mondes intérieurs, mais aussi rappelle leurs existences, rappelle nos individualités, nos climats intérieurs, nous ramène à nous-même, et agit comme un guide vers notre intériorité, vers ce qui existe en nous. Ces œuvres-avatars agissent aussi chez nous comme des mémoires, comme des outils qui nous permettent de nous reconnecter vers notre identité fondamentale.

La qualité “aréaliste” de nos œuvres dépend de la qualité de notre état de contemplation … de la qualité de notre sentiment intérieur… de sa puissance poétique à relier notre monde extérieur et notre monde intérieur et à être un passage, un véhicule qui conduit notre public à goûter à sa propre intériorité.

Pour qu’un artiste se découvre aréaliste et y trouve ainsi sa cohérence, peut-être suffit-il qu’il se ressente et s’invente comme tel.

Ainsi soit l’image.

Second manifeste de l’Aréalisme par Frédéric Robert Georges,
Hans Verhaegen, Isabelle Elias Art et Philippe Graton
(Bruxelles, le 29 octobre 2011)


Voir plus… du réel ?

FRY : L’église catholique est-elle une force œuvrant pour le bien dans le monde ? (transcription, 2009)

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[BABELIO.COM] L’anglais Stephen John FRY (né en 1957) est un humoriste, auteur (romancier, poète et chroniqueur), acteur, réalisateur, une célébrité de la télévision et un technophile. Il est le fils d’Alan Fry, un physicien anglais, et de Marianne Newman, de descendance juive-autrichienne, dont les tantes et cousins avaient été déportés et tués dans le camp de concentration d’Auschwitz.

Ses résultats lui permettent d’obtenir une bourse d’études au Queen’s College de Cambridge. Là, Fry obtient un diplôme de Littérature anglaise et rejoint la troupe de théâtre amateur Cambridge Footlight, où il rencontre Emma Thompson et son futur partenaire, Hugh Laurie. En 1986, la BBC demande à Stephen Fry et Hugh Laurie une émission à sketchs qui deviendra A Bit of Fry and Laurie. Cette émission, alors très populaire, compte 26 épisodes, réparties sur quatre saisons entre 1986 et 1995. Entre 1990 et 1993, Stephen Fry joue le rôle de Jeeves (avec Hugh Laurie dans celui de Bertram Wooster) dans Jeeves and Wooster.

A Bit of Fry and Laurie © BBC Four

Il est aussi célèbre en Grande Bretagne pour ses rôles dans La Vipère noire (Blackadder, 1983-2002) et le film Wilde (1997) dont il joue le rôle-titre, ainsi qu’en tant que présentateur de jeu télévisé Quite Interesting (2003-2016).

En plus d’écrire pour le théâtre, le grand écran, la télévision et la radio, il a contribué à nombre de chroniques et articles pour des journaux et magazines. Il a également écrit quatre romans dont Mensonges, Mensonges (The Liar, 1992), son premier roman, ainsi que plusieurs travaux de non-fiction et une autobiographie intitulée Moab Is My Washpot (1997). Le 18 janvier 2015, il épouse son compagnon Eliott Spencer.

Pour en savoir plus, visitez son blog sur stephenfry.com.


[BBC.COM, 6 mai 2017] Invité de l’émission de Gay Byrne, The Meaning of Life [Le sens de la vie], en février 2015, Stephen Fry s’est vu demander ce qu’il dirait à Dieu aux portes du paradis.

Sa réponse : “Comment avez-vous osé créer un monde où il y a tant de misère ? Ce n’est pas bien. C’est mal, extrêmement mal. Pourquoi devrais-je respecter un dieu capricieux, mesquin et stupide, qui crée un monde tellement plein d’injustice et de souffrance ?” Et il continue en évoquant les dieux grecs qui “ne se présentaient pas comme omniscients, sages et bienveillants“, ajoutant que “le dieu qui a créé cet univers, s’il a été créé par un dieu, est assez clairement un maniaque, un grave maniaque, totalement égoïste.

Le journal The Irish Independent rapporte qu’un téléspectateur a déposé plainte auprès de la police de Ennis, plus tard, dans le mois qui a suivi l’émission. […] Il disait ne pas avoir été offensé en personne mais pensait que le commentaire de Fry tombait sous le coup de la loi irlandaise contre le blasphème [sic], ce qui peut entraîner une amende allant jusqu’à 25.000 €. […]

(trad. Patrick Thonart)


© Intelligence Squared

[traduit d’après INTELLIGENCESQUARED.COM, débat organisé par Intelligence Squared en 2009 et transcrit par CHRISTOPHERHITCHENS.COM] Stephen Fry : “Comme le fait remarquer Gwendolyn dans L’importance d’être Constant, quand parler franchement cesse d’être seulement un devoir moral, cela devient un plaisir. C’est le cas, aujourd’hui. Avec mon fidèle Hitch [Christopher Hitchens] à mes côtés, je suis très fier d’être ici, mais aussi très nerveux…

J’ai été nerveux toute la journée et la raison en est assez simple : le sujet du jour est important pour moi. Il est très important pour moi. Ce n’est pas une blague, ce n’est pas un jeu, ce n’est pas juste un débat. Je crois sincèrement que l’Église catholique n’est pas, pour le dire en termes mesurés, ‘une force pour le bien dans le monde‘. Par conséquent, il est important pour moi d’essayer de rassembler les faits du mieux que je peux pour expliquer pourquoi je le pense.

Mais, avant toute chose, je veux insister sur le fait que je n’ai aucun différend à régler à ce propos, aucune dispute en cours et que je ne veux exprimer aucun mépris individuel envers les fidèles croyants et pieux de cette Église. Ils sont libres de pratiquer leurs sacrements, de croire en leurs reliquaires et leur Vierge Marie. Ils sont libres dans leur foi, dans l’importance qu’ils lui accordent, dans le réconfort et la joie qu’ils en tirent. Tout cela me convient parfaitement. Ce serait impertinent et déplacé de ma part d’exprimer une quelconque hostilité envers toute personne cherchant le salut sous quelque forme qu’elle le souhaite. Pour moi, cela est sacré, autant que n’importe quel article de foi est sacré pour n’importe qui dans n’importe quelle Église ou foi dans le monde. C’est très important.

C’est aussi très important pour moi, en fait, d’avoir mes propres croyances, et ce sont des croyances en la philosophie des Lumières. Ce sont des croyances dans une aventure éternelle : chercher à découvrir la vérité morale dans le monde. ‘Découvrir’ est un mot terriblement important auquel nous pourrions revenir. C’est un combat, c’est un combat empirique, un combat commencé au milieu du dernier millénaire. Il a été appelé les Lumières, et il n’y a rien, malheureusement, que l’Église catholique et ses hiérarques aiment plus que d’attaquer les Lumières. C’est ce qu’ils ont fait à l’époque de Galilée, qu’ils ont torturé pour avoir tenté d’expliquer la théorie copernicienne de l’univers.

C’est de l’histoire. L’histoire, comme Miss Whiticam nous l’a rappelé, est sans importance, car ce qui compte maintenant, c’est que des milliards de livres sterling sortent de cette institution extraordinaire pour soulager les pauvres dans le monde et le rendre meilleur. L’histoire n’aurait absolument aucune importance ? Eh bien, je ne suis pas d’accord. L’histoire grimace, frémit et vibre en chacun de nous dans cette salle, dans ce mile carré. Pensons à ce mile carré.

J’y reviendrai dans un instant, mais tout d’abord : Christopher a mentionné les limbes. Cela semble si fastidieux et si idiot, le sujet de l’un de ces petits jeux casuistiques auxquels se livrent les thomistes et d’autres encore. Thomas d’Aquin et Augustin d’Hippone ont tous deux proposé cette idée extraordinaire selon laquelle les bébés non baptisés ne connaîtraient pas le paradis. Ils ont également proposé l’idée du purgatoire, qui n’existe pas dans la Bible. Il n’y a absolument aucune trace du purgatoire auparavant. Cependant, quelle idée extraordinaire et brillante d’imaginer une telle chose que le purgatoire, qu’une âme a besoin de prières pour aller au paradis, pour tourner à gauche lorsqu’elle entre dans l’avion du paradis et obtenir une place en première classe, qu’elle a besoin que l’on prie pour elle. Et pendant des centaines, voire plus d’un millier d’années, vous seriez surpris des conditions généreuses auxquels ces prières étaient associées. Parfois, pas moins que deux tiers du salaire d’une année pouvaient garantir qu’un être cher décédé irait au paradis, et l’argent pouvait garantir que votre bébé, votre enfant décédé, votre oncle décédé ou votre mère décédée pourraient aller au paradis. Et si vous étiez assez riche, vous pouviez faire construire une chapelle et des moines chanteraient en permanence des prières pour que la vie au paradis de l’enfant en question s’améliore de plus en plus jusqu’à ce qu’il arrive même jusqu’à la table du Seigneur. Tout cela appartient au passé et est sans importance. Je concède à Anne Whiticam à quel point c’est sans importance… sauf pour une chose.

Imposition des mains © Paul Vanackere/CIRIC

Cette Église est fondée sur le principe de l’intercession. C’est seulement à travers la hiérarchie apostolique, seulement à travers l’imposition des mains de ce charpentier de Galilée que nous pouvons tous admirer, seulement à travers l’imposition des mains sur ses apôtres, sur Saint Pierre, sur les autres évêques jusqu’à tout les baptisés dans cette salle. Toute personne ordonnée ici saura qu’elle a ce pouvoir extraordinaire de changer les molécules du vin en sang, littéralement !, de changer les molécules du pain en chair, littéralement !, et de pardonner les péchés des paysans et des pauvres qu’ils exploitent régulièrement autour de la planète.

Cette église a pour principe que seuls les prêtres masculins peuvent offrir le salut, ce qui n’est pas simplement un fait doctrinal mais un dogme de l’église. Ce dogme a été utilisé pour justifier les atrocités commises par les missionnaires en Amérique du Sud, en Afrique, aux Philippines et dans d’autres parties du monde. Cependant, ce péché n’est pas propre à l’Église catholique, et d’autres églises et cultures ont également commis des actes similaires. L’exploitation des pauvres, des plus vulnérables et des jeunes est particulièrement préoccupante. Bien que certains prêtres puissent sembler charmants et mondains, l’Église catholique a un historique de suppression des pauvres et des ignorants. Par exemple, autour de ce petit mile carré, de nombreuses personnes ont été brûlées pour avoir lu la Bible en anglais, et Thomas More, qui torturait des gens qui possédaient une Bible dans leur propre langue, a été canonisé au siècle dernier et est devenu le saint patron des politiciens en l’an 2000 ! L’Église catholique prétend diffuser la parole du Seigneur, mais elle est la seule détentrice de la vérité pour des milliards de personnes non éduquées et pauvres qu’elle dit fièrement représenter.

La question des abus sur des mineurs est également préoccupante, et le pape actuel, Ratzinger [Benoît XVI], a fait des déclarations qui ont limité la liberté sexuelle des femmes. En 2023, en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi [fondée en 1542], Ratzinger a ordonné aux évêques catholiques de ne pas parler à la police, ou à quiconque d’autre, au sujet du scandale des abus sur mineurs… sous peine d’excommunication !

Le fondateur mexicain de la congrégation Légion du Christ, Marcial Maciel Degollado, a été protégé malgré une liste imposante d’abus sur mineurs, liste qui est horrible et ne peut être simplement jugée. “Un ami si proche du Pape“, a déclaré Ratzinger, “quand les allégations ne pouvaient plus être niées.” Maciel a finalement été condamné à une vie de prière et de pénitence… Ratzinger a décrit toute l’affaire, ainsi que celle de Bernard Law de Boston, à laquelle mon collègue a également fait référence, comme causant des souffrances à l’église et à lui personnellement ! Il a également déclaré que la solution serait d’empêcher les homosexuels d’être admis dans l’église.

Maintenant, c’est peut-être injuste de ma part, en tant que gay, de me plaindre de cette énorme institution, qui est la plus grande et la plus puissante église sur Terre, avec plus d’un milliard de membres, chacun d’entre eux ayant pour instruction stricte de croire aux dogmes de l’église mais pouvant lutter avec eux individuellement. Bien sûr, c’est un peu douloureux pour moi de savoir que je suis considéré comme anormal ou, pour citer à nouveau Ratzinger, que je suis coupable d’un mal moral simplement en accomplissant mon destin sexuel tel que je le conçois. Il est difficile pour moi d’être qualifié de maléfique alors que je me perçois comme quelqu’un rempli d’amour, dont le seul but dans la vie était d’être dans l’amour et de ressentir de l’amour pour une grande partie de la nature et du monde, et pour tout le reste. Et, comme toute personne décente et éduquée le réalise, atteindre et recevoir l’amour, c’est un combat. Ce n’est pas quelque chose pour lequel il faut un pape pour vous dire comment le faire. Ce n’est certainement pas quelque chose pour lequel il faut un pape pour vous dire que vous êtes maléfique.

Alors que six pour cent des suicides d’adolescents sont liés au harcèlement, nous n’avons certainement pas besoin de la stigmatisation et de la victimisation qui mène au harcèlement dans la cour de récréation quand les gens vous qualifient de personne anormale, moralement mauvaise. Ce n’est pas gentil. Ce n’est pas agréable.

© Bill Watterson

Le type de cruauté contenu dans l’éducation catholique, le type de viols d’enfants qui a été systématiquement perpétré pendant si longtemps, pourrions-nous les ignorer cela et dire que cela n’a rien à voir avec la structure et la nature de l’Église catholique et la manière tordue, névrosée et hystérique dont ses leaders sont choisis, le célibat, les nonnes, les moines, le clergé. Tout cela n’est ni naturel ni normal, Mesdames et Messieurs, en 2009. Vraiment pas. Je suis désolé d’être qualifié de pervers par ces individus extraordinairement dysfonctionnels sur le plan sexuel. Je ne pense pas que l’histoire humaine ait jamais connu pire.

Je ne dis pas qu’il en sera toujours ainsi. J’aimerais croire que, dans dix ans, je pourrais revenir ici et argumenter le contraire. Même si j’ai parlé de l’histoire et des problèmes structurels de cette institution maudite et de la cruauté et du désagrément qu’elle a causés dans le monde entier, je n’ai pas encore abordé l’un des sujets qui me tiennent le plus à cœur. J’ai réalisé trois films documentaires sur le SIDA en Afrique. J’ai une affection particulière pour l’Ouganda. C’est un des pays que j’aime le plus au monde. J’y suis allé de nombreuses fois. J’ai interviewé Joseph To Euro dans les années 70 et sa femme Janet avant que, malheureusement, elle ne voie soudainement Dieu. Il y a eu une période où l’Ouganda avait le pire taux d’infection au VIH/SIDA au monde. Je suis allé à Rakai, le village où cela a été constaté pour la première fois, mais grâce à une initiative incroyable appelée ABC, où trois principes étaient mis en avant : Abstinence, Fidélité et Utilisation correcte des préservatifs. Je ne nie pas que l’abstinence est une très bonne façon de ne pas contracter le SIDA. Cela fonctionne vraiment. Être fidèle aussi. Mais les préservatifs aussi, on ne peut le nier.

Ce Pape, non content de dire que les préservatifs vont à l’encontre de notre religion, propage le mensonge selon lequel les préservatifs augmentent réellement l’incidence du SIDA. Il affirme effectivement que le SIDA est conditionné par le refus des préservatifs. Je suis allé dans un hôpital au Burundi, à l’ouest de l’Ouganda, où je travaille beaucoup. C’est incroyable la douleur et la souffrance que l’on voit. Maintenant, oui, il est vrai que l’abstinence l’arrêtera. C’est ce qui est étrange à propos de cette église : elle est obsédée par le sexe, absolument obsédée. Ils diront tous que nous, avec notre société permissive et nos blagues vulgaires, sommes obsédés. Non, nous avons une attitude saine. Nous aimons ça. C’est amusant. C’est joyeux. Et parce que c’est un besoin primaire, cela peut être dangereux, sombre et difficile. C’est un peu comme la nourriture, je veux dire, en encore plus excitant. Les seules personnes obsédées par la nourriture sont les anorexiques et les obèses morbides, et, transposé en termes de sexe, cela résume exactement l’attitude de l’Église catholique.

Alors, ce que je veux dire, c’est que nous sommes ici dans un temple méthodiste. Je n’essaie pas de plaider contre la religion à cette occasion. Je ne dis pas cela, et je comprends le désir de quiconque de rechercher des compensations spirituelles dans un monde complexe et difficile à comprendre. Nous ne savons pas pourquoi nous sommes ici, ni où nous allons, nous voulons des réponses, nous aimons l’idée d’avoir des réponses. Comme ce serait merveilleux ! Mais il existe d’autres choix.

Il y a des Quakers : qui pourraient peut-être critiquer les Quakers avec leur pacifisme, avec leur ouverture, avec leur facilité, avec leur simplicité, leur refus de dire à quiconque ce qu’est le dogme et ce qu’il n’est pas, même face à des Méthodistes ! Bien entendu, je ne dis pas que le protestantisme est la réponse contre le catholicisme. Je dis simplement qu’il existe toutes sortes de façons de rechercher la vérité. Vous n’avez pas besoin de cette pompe impériale en marbre et en or.

Reconstitution du visage du Christ © DR

Savez-vous qui serait la dernière personne jamais acceptée comme Prince de l’Église ? Le charpentier galiléen, ce Juif. Ils le vireraient avant même qu’il tente de franchir le seuil. Il serait tellement mal à l’aise dans l’église, ce homme simple et remarquable. S’il a dit les choses qu’on dit qu’il a dites, que penserait-il ? Que penserait-il de Saint-Pierre ? Que penserait-il de la richesse et du pouvoir et de l’auto-justification et des excuses alambiquées ? Que penserait-il d’un homme qui se fait appeler le père, un célibataire qui ose donner des leçons aux gens sur ce que sont les valeurs familiales ? Que penseriez-vous de tout ça ? Il serait horrifié.

Mais il y a une solution, il y a une réponse, il y a une rédemption disponible pour chacun de nous et pour n’importe lequel d’entre nous, et même pour l’Église catholique, curieusement. Je pense que c’est dans un roman de Morris West. Le pape pourrait décider que tout ce pouvoir, toute cette richesse, cette hiérarchie de princes, d’évêques, d’archevêques, de prêtres, de moines et de nonnes pourrait être envoyée dans le monde avec de l’argent et des trésors artistiques pour les remettre dans les pays qu’ils ont autrefois volés et violés, dont les systèmes originaux d’animisme et de croyance et de simplicité, disaient-ils, enverraient ces peuples tout droit en enfer. Ils pourraient donner cet argent et se concentrer sur l’essence apparente de leur croyance. C’est alors que je dirais ici que l’Église catholique pourrait bien être une force pour le bien dans le monde. Mais tant que ce jour n’est pas arrivé, elle ne le sera pas. Merci.”

Stephen FRY (trad. Patrick Thonart)


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : veille, compilation, traduction, correction et iconographie | sources : babelio.com ; bbc.com ; intelligencesquared.com ; youtube.com ; christophererichitchens.com | contributeur-traducteur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête © BBC Four ; © Intelligence Squared ; © Paul Vanackere/CIRIC ; © DR.


Plus de débat en Wallonie-Bruxelles…

LAWRENCE : textes

Temps de lecture : 3 minutes >

Et il lui sembla qu’elle était comme la mer, toute en sombres vagues s’élevant et se gonflant en une montée puissante jusqu’à ce que, lentement, toute sa masse obscure fût en mouvement et qu’elle devint un océan roulant sa sombre masse muette. Et, tout en bas, au tréfonds d’elle-même, les profondeurs de la mer se séparaient et roulaient de part et d’autre, en longues vagues qui fuyaient au loin, et, toujours, au plus vif d’elle-même, les profondeurs se séparaient et s’en allaient en roulant de chaque côté du centre où le plongeur plongeait doucement, plongeait de plus en plus profond, la touchant de plus en plus bas ; et elle était atteinte de plus en plus profond, de plus en plus profond, et les vagues d’elle-même s’en allaient en roulant vers quelque rivage, la laissant découverte ; et, de plus en plus près, plongeait l’inconnu palpable, et de plus en plus loin roulaient loin d’elle les vagues d’elle-même qui l’abandonnaient, jusqu’à ce que soudain, en une douce et frémissante convulsion, le fluide même de son corps fût touché ; elle se sut touchée ; tout fût consommé ; elle disparut. Elle avait disparu, elle n’était plus, elle était née : une femme.

L’amant de Lady Chatterley (1928)

ISBN 9782070387434

“Le roman le plus connu de D.H. Lawrence. Son succès repose sur l’idée que c’est le chef-d’œuvre de la littérature érotique, l’histoire d’une épouse frustrée, au mari impuissant, et qui trouve l’épanouissement physique dans les bras vigoureux de son garde-chasse. Mais l’importance du livre est dans la peinture d’un choc historique et social qui constitue le monde moderne. Entre la communauté rurale anglaise et le monde industriel, c’est tout le tissu d’un pays qui se déchire. La forêt du roman, où vit Mellors, le garde-chasse, représente le dernier espace de sauvagerie et de liberté ; lady Chatterley l’y retrouve et s’y retrouve, tout en voyant basculer son univers habituel. Ce roman poétique doit être lu comme un mélange de voyage initiatique, de descente aux enfers, comme une grande lamentation sur l’état de l’Angleterre, aux échos bibliques. L’intrigue amoureuse séduit à une première lecture ; mais le roman a une valeur historique et symbolique…” (en savoir plus via GALLIMARD.FR)

ISBN 9782070295968

En 2006, Pascale Ferran (FR) adapte au cinéma une version antérieure du roman (Lady Chatterley et l’homme des bois) dont Jacques MANDELBAUM dira dans LEMONDE.FR (31 octobre 2006) : “La transposition de Pascale Ferran ne tire pas ses qualités du parfum de scandale provoqué, à l’époque, par la charge érotique du roman. Resserré autour de la relation entre les deux amants, le film tient au contraire tout entier dans la manière, admirable, dont est mis en scène leur insensible rapprochement, surmonté le grand écart social, culturel et physique qui fonde la mutuelle attirance de la belle fiévreuse et de la brute suspicieuse. Pour dire le vrai, on aura très rarement vu au cinéma l’amour et le sexe, la réticence et l’abandon, l’attente et la jouissance, le sentiment et la chair aussi bien filmés qu’à travers le lent apprivoisement de cet homme et de cette femme, pour cette raison qu’ils sont manifestement pensés, et donc filmés, ensemble. La beauté primitive et sensuelle qui habite le film, l’attention qu’il porte à la nature et à la matérialité des choses, aux couleurs, aux tons et aux rythmes changeants à travers lesquels se noue et se consomme la rencontre entre ces deux personnages, tout cela contribue à rendre caduques les questions de morale et de pudeur qui se posent ordinairement en la matière…”


Plus d’amour ?

THONART : croquis

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Ouagadougou 2005 © Patrick Thonart

Plus d’art visuel…

Aide à la Roumanie : le mouvement s’amplifie (Le Jour / Le Courrier – 28 décembre 1989)

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Bucarest 1989 (c) CICR
Le contexte, extrait du Bulletin de l’Institut Pierre Renouvin :

“Le 20 mai 1990, il y a vingt ans, se tinrent les premières élections dites démocratiques en Roumanie ;  moins d’un mois après, cependant, se déroulèrent des violences urbaines à Bucarest. Face au pouvoir élu et issu de la Révolution de décembre 1989 – le Front de salut national –, se manifestaient des opposants qui l’accusaient, en effet, de perpétuer la domination des apparatchiks communistes sous une autre forme. Le cœur du problème se situe donc à la fin de l’année 1989, pourtant associée dans toute l’Europe à la libération des peuples placés sous le joug communiste et soviétique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Libération certes, mais aussi liesse et espoir d’une société et d’une politique plus transparentes, où les dirigeants doivent rendre des comptes à leur population. Or, dès la fin de cette année 1989, la Roumanie semble se distinguer de l’ensemble du bloc de l’Est. Jusqu’en décembre, elle reste figée dans son totalitarisme communiste, sous la férule de son omnipotent Ceausescu ; puis, au moment des fêtes de Noël, elle bascule.

À Timisoara, le 17 décembre, le peuple prend les armes, les forces armées tirent mais ne parviennent pas à reprendre complètement la situation en mains, cependant que les rumeurs de massacre, colportées par les agences de presse de l’Est, circulent à l’Ouest. Ceausescu et l’appareil d’État, du 17 au 22 décembre, semblent échouer à maîtriser ce qui devient une situation insurrectionnelle. Le 21 décembre, Ceausescu perd ses moyens devant une foule qui se disperse et l’humilie, en direct, à la télévision, lors d’un rassemblement de masse qu’il avait convoqué, persuadé que quelques promesses, tardives en cette fin d’année 1989, seraient suffisantes. Le lendemain, il s’enfuit de Bucarest avant d’être jugé et fusillé à Noël par des membres de ce même appareil d’État, au terme d’une parodie de procès. Entre-temps, la population, désormais cible de « terroristes », se trouve amenée à se regrouper autour d’une nouvelle équipe dirigeante constituée d’anciens communistes.

Le bilan humain est lourd : officiellement 1.033 morts, dont 543 à Bucarest après la fuite de Ceausescu. Le courage démontré et l’ampleur des sacrifices consentis par le peuple insurgé émeuvent l’Ouest, particulièrement la France, sensible à ce que des Européens qui semblaient pourtant bien éloignés s’expriment en français, et où certains gardaient en mémoire l’accueil chaleureux fait par la population roumaine à de Gaulle, venu à Bucarest en 1968. Le charnier de Timisoara, où des cadavres sont exposés sur tous les médias occidentaux, s’avère cependant emblématique de cette révolution confisquée : si les Roumains payent effectivement le plus lourd tribut pour regagner leur liberté à l’Est du mur, les morts filmés ne sont pas les héros populaires tombés sous les balles de l’armée et de la Securitate (la police politique roumaine).

Car à ce lourd bilan humain vient s’ajouter un bilan politique inattendu et désastreux pour les partisans d’une véritable démocratisation susceptible de ramener la Roumanie au sein d’une Europe réunifiée. Sous l’égide d’Iliescu, le président du Front du salut national autoproclamé, ce sont en effet d’anciens apparatchiks qui se sont rassemblés au cours de ces journées chaotiques…”

Lire l’article complet de Pierre BOUILLON, Roumanie, décembre 1989 : Révolution démocratique ou coup d’État communiste ? sur CAIRN.INFO…


L’article-souvenir du 28 décembre 1989 dans Le Jour-Le Courrier de l’arrondissement de Verviers :
“Les services-clubs de la région se mobilisent, eux aussi, en faveur de la Roumanie” (Le Jour du 28.12.1989) (c) Le Jour

Le mouvement de solidarité avec la Roumanie, qui s’est lancé, ce weekend, dans notre région comme partout ailleurs dans le pays, ne s’essouffle pas, que du contraire !

Si vous n’avez plus les exemplaires d’hier et d’avant-hier de notre quotidien, où se trouvaient les renseignements pratiques vous permettant de savoir où diriger vos colis, vous pouvez, c’est important, vous brancher sur le canal M8 du réseau Coditel (entre Hollande 2 et Allemagne 3). “Televesdre”, la télévision verviétoise, diffuse, en effet, en permanence, par le biais du Télétexte, tous les renseignements pratiques concernant la localisation et les heures d’ouverture de plusieurs dépôts dans notre arrondissement. Ces informations sont réactualisées, durant la semaine, en fonction des besoins.

Pour notre part, par rapport ã. ce que nous avons publié ces derniers jours, nous
pouvons encore signaler les initiatives suivantes :

Verviers

La récolte de vivres non périssables en faveur de la Roumanie qui s’est organisée dès mardi matin à l’Administration communale de la Ville de Verviers, se poursuivra jusqu’à vendredi 29 décembre inclus. Les colis peuvent être déposés à l’échevinat des Affaires économiques, 41 place du Marché, 4800 Verviers, de 8 à 16 h 30. Précisons, d’autre part que le numéro de compte de la Croix-Rouge est […].

Pepinster

Sous les auspices de l’Administration communale, une grande collecte de denrées alimentaires non-périssables aura lieu ce vendredi 29 décembre durant toute la journée, au profit du village de Ghetarí, adopté par Pepinster.

La camionnette des pompiers et d’autres véhicules sillonneront l’entité pour récolter les colis. Les dons en espèce seront également acceptés, et des urnes seront prévues dans les véhicules, pour recevoir l’argent mis sous enveloppe. On peut également effectuer un virement au compte […] de “Pepínster-S.O.S.Roumanie”.

Jusqu’à ce samedi inclus, par ailleurs, une permanence se tient au Centre administratif communal, de 9 à 18 h, tandis que le clergé des diverses  églises de l’entité a accepté que la recette des collectes des 30 et 31 décembre  prochains soit entièrement versée à l’opération “Pepinster-S.O.S.Roumanie”.

Pour tout renseignement, on peut contacter le […] (durant les heures de bureau) et les numéros […] et […] après 16 h.

Waimes

Depuis dimanche matin, de nombreux colis ont été récoltés à Waimes et, en coordination avec la section de Malmedy-Waimes de la Croix-Rouge, ces vivres ont été acheminées par un camion d’une firme waimeraise vers Bassenge d’où la Croix-Rouge organise le transport vers Bruxelles et, de là, vers la Roumanie, par avion.

Au-delà de cette première intervention, une aide plus spécifique sera apportée ultérieurement là où c’est nécessaire, de la manière la plus adéquate et en fonction des besoins précis tels qu’ils auront été déterminés.

(c) collection privée
Jalhay

La commune de Jalhay a ouvert des dépôts pour denrées non périssables (sucre, farine, chocolat, lait en poudre, café, riz) à Sart, place du Marché, salle La Grange et à Jalhay, à la garderie de l’école derrière la Maison communale. Ces dépôts sont ouverts de 14 à 16 h tous les jours jusqu’au samedi 30 décembre inclus. Les personnes qui auraient des difficultés pour se déplacer peuvent téléphoner au numéro […], permanence de Sart de 9 à 12 h ou au […] chez Mme […] à Sart.

En Communauté germanophone

L’opération humanitaire en faveur du peuple roumain s’organise aussi en Communauté germanophone. Déjà, suite à des initiatives privées, quelque 4 tonnes de vivres ont pris la direction de Bruxelles, mais les 9 communes des Cantons de l’Est, les CPAS, la Croix-Rouge, l’Exécutif et le Conseil de la Communauté germanophone, les coordinateurs de l’opération “Villages roumains”, ainsi que l’antenne eupenoise de “Médecins sans Frontières” veulent en faire plus.

Ainsi, une récolte de colis alimentaires est orchestrée ce samedi 30 décembre, de 9 à 18 h, mais dans chaque commune, divers endroits sont accessibles, dès maintenant. Les habitants des entités concernées doivent recevoir aujourd’hui, via une lettre toutes-boites, les adresses et heures d’ouverture. De toute manière, la permanence principale est située au siège de l’Exécutif de la Communauté germanophone, ouvert de 9 à 16 h, ces jeudis et vendredis ; le samedi, de 9 à 13 h, le local du “María-Hilf-Heim”, près de l’église St-Joseph, prendra le relais. A La Calamine : dans les écoles communales et au centre culturel de Hergenrath, de 9 à 16 h jusque vendredi, de 9 à 13 h le samedi. A Lontzen : à la maison communale de Herbesthal jusque vendredi, de 9 à 16 h, et le samedi de 9 à 13 h ; s’y ajoutent la maison communale de Walhorn et l’école de Lontzen-Bush uniquement le samedi de 9 à 13 h. Ces colis, de 5 à 6 kgs maximum, peuvent être de type familial, en contenant de la farine, du café moulu ou soluble, du riz et/ou des pâtes, du chocolat, des conserves (viandes et/ou légumes), de la soupe, du poisson, des fruits (en boîte). Auquel cas, il est demandé aux donateurs d’inscrire les termes “paquet familial” sur le colis. Ce qui évitera une réouverture et le tri. Mais la livraison de denrées en vrac est bien entendu toujours possible. Il est demandé d’éviter l’emploi de récipients en verre. Voilà pour la récolte de denrées.

Le second volet concerne les dons en argent, utilisés pour couvrir les frais et l’achat de médicaments et de matériel médical. Un numéro de compte a été ouvert à cet effet : […], avec la mention “aide pour la Roumanie”. Tout don de 1.000 frs [25 €] ou plus donne droit à une exonération fiscale. Les 9 communes ont déjà versé 350.000 frs, et 200.000 autres frs proviennent de l’Exécutif de la Communauté germanophone ; le Conseil devraient bientôt suivre cet exemple.

Des collectes de sang sont aussi prévues, mais, à ce niveau, on peut juste annoncer qu’à Eupen, celle-ci aura lieu le 2 janvier.

Les aides seront octroyées aux régions de Cluj, Timisoara, Sibiu et Brasov, là où sont situés l’ensemble des villages parrainés par les communes des Cantons de l’Est. Une seconde opération, qui débutera le 19 janvier, est déjà en préparation. D’ici là un appel est lancé aux bénévoles qui voudraient donner un coup de main pour la récolte des vivres (côté moyens de transports vers la Roumanie, c’est complet). Pour tout renseignement complémentaire ; […].”

Coupure de presse provenant d’une collection privée


Le même jour, dans le même journal :
  • Noël à Berlin, quelques chiffres : Plus de 3,5 millions d’Allemands de l’Est et de l’Ouest ont franchi la frontière et le Mur de Berlin au cours du weekend de Noël…”
  • “Grand nettoyage au Panama : Un processus de normalisation particulièrement laborieux se poursuivait dans la capitale panaméenne, où les troupes d’occupation nord-américaines ont entrepris de nettoyer une ville encore plongée dans la confusion, tandis que le Général Noriega demeurait reclus dans l’ambassade du Vatican…”
  • Les gendarmes investissent un camp d’entraînement de néo-nazis à Aubin-Neuchâteau : huit arrestations…

Plus de presse ?

PETITS PRODUCTEURS : l’autre salade liégeoise (recette)

Temps de lecture : 2 minutes >

C’est la fin des haricots ! Qu’à cela ne tienne, on les remplace par de la verdure de saison. Quel choix ! Pourpier, roquette, mâche… En mélange, c’est un délice vitaminé.


L’autre salade liégeoise

© lespetitsproducteurs.be
      • Régimes alimentaires : omnivore, sans gluten
      • Budget : bon marché
      • Saisons : automne, été, printemps
      • Type de recette : salé
      • Préparation : 15 min
      • Cuisson : 20 min

Ingrédients pour 4 personnes :

      • 8 grosses poignées de verdures de saison au choix : roquette, mâche (ou doucette), pourpier (ou claytone de Cuba),
      • 8 tranches de lard salé ou non selon votre goût,
      • 2 oignons jaunes,
      • 12 grosses pommes de terre à chair ferme,
      • 4 càs de vinaigre de vin,
      • 1 noquette de beurre,
      • Sel, poivre.

Préparation :

    • Lavez les pommes de terre, faites-les cuire avec leur peau dans l’eau bouillante salée ou à la vapeur. Égouttez-les ;
    • Lavez et essorez la verdure ;
    • Tranchez le lard en tronçons de 2 cm ;
    • Épluchez les oignons. Découpez-les en rondelles ;
    • Faites fondre le beurre dans une poêle. Faites-y rôtir le lard et les oignons. Salez, poivrez et déglacez avec le vinaigre ;
    • Dans un saladier, mélangez la verdure, les pommes de terre, le lard et les oignons. Recouvrez avec le jus de cuisson au vinaigre.

Pour en savoir plus, visitez lespetitsproducteurs.be


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : compilation, édition et iconographie | sources : lespetitsproducteurs.be | contributeur : Patrick Thonart | crédits illustrations : en-tête, champ de mâche © Hof ter Dreef ; © lespetitsproducteurs.be.


S’attabler en Wallonie…

THONART : textes

Temps de lecture : 3 minutes >
Articles publiés
        1. Article-promenade : Wolfgang Amadeus M… (Prologue n° 242, 1991)
        2. L’étrange cas du Docteur Rossini et de Monsieur Gioacchino (Prologue n° 245, 1992)
        3. Pauvre B… (comme Berlioz)(Prologue spécial 25e anniversaire ORW, 1992)
        4. Penderecki : voyage aux frontières de la tradition contemporaine (Prologue n°246, 1992)
        5. Auprès de quelle cour Salman Rushdie pouvait-il déposer les conclusions suivantes, pour que justice soit faite ? (Catalogue de l’expo “Le vent de la Liberté, Welkenraedt, 1994)
        6. WWF : l’acronyme qui ment (blogue de bord wallonica.org, 2014)
        7. Rhapsodie à la courtisane (blogue de bord wallonica.org, 2014)
        8. Encyclopédies et syndrome de la berceuse (blogue de bord wallonica.org, 2015)
        9. Richard GALLIANO au Jazz à Liège (quatremille.be, 2017)
        10. Dee Dee BRIDGEWATER au Jazz à Liège (quatremille.be, 2017)
        11. Festival Home Records à la Cité Miroir (quatremille.be, 2017)
        12. monstre (blogue de bord wallonica.org, 2017)
        13. vanité (article wallonica.org, 2017)
        14. Concert KulturA : Left Lane Cruiser (US) + Renaud Lesire (BE) (quatremille.be, 2017)
        15. Interview exclusive : l’éditeur de wallonica.org nous dit tout… (2019)
        16. Universaux : des mouvements primaires pour mieux lire les rêves ? (wallonica, 2020)
        17. Dieu est mort : c’est vrai, je l’ai vu sur les réseaux sociaux… (wallonica, 2020)
        18. L’existence précède l’essence… et lycée de Versailles (wallonica, 2020)
        19. Développez votre complexité personnelle grâce à wallonica.org (wallonica, 2020)
        20. Doktor Frankenstein et le body-building… (wallonica, 2021)
        21. WAGAMESE : Les étoiles s’éteignent à l’aube (wallonica, 2021)
        22. Culture-HoReCa, même combat : ce que nous en faisons, chez wallonica… (wallonica, 2022)
        23. Suis-je une infox ? (conférence, wallonica, 2022)
        24. Poularde Valentine Thonart : le retour… (chronique, wallonica, 2022)
Contes, dits & fabulettes
        1. La belle histoire de Petite-Fille et du Cœur de Hérisson (2011)
        2. Il était une fois une Méchante Reine… malgré elle (2011)
        3. L’ours, la renarde et le héron (2014)
        4. Le Chêne fait bois amer à celles dont la Mère boit (2014)
        5. Il était plusieurs fois (2014)
        6. Cendrillon et le Diable (2017)
        7. Le doux conte de Jolie-Femme et du Hérisson de cœur (2019)
        8. Souricette et la pétarade à vents (2019)
        9. Tite-Belette et sa pelisse (2019)
Essais & monographies
        1. Tolkien or the Fictitious Compiler (1984)
          1. Acknowledgements
          2. Introduction
          3. Chapter 1 – The Lord of the Rings as more than a Romance
          4. Chapter 2 – The Quest
          5. Chapter 3 – The Sword
          6. Chapter 4 – The Ring
          7. Conclusion
          8. Bibliography & Bibliographical Codes
        2. Être à sa place. Petit guide de survie des vivants dans un monde idéalisé (à paraître)
Paix d’Ours : un recueil de l’attente (poèmes)
        1. Quelque part dans la forêt (2011)
        2. Le matin du Bon Jour (2014)
        3. L’Ours lève la truffe (2014)
        4. L’Ours titube dans la Forêt (2014)
        5. Un jour viendra, couleur d’orange (2014)
        6. A la kermesse des notables (2014)
        7. La larme de l’Ours l’avait trahi (2014)
        8. L’Ours et la Renarde se regardaient (2014)
Autres poèmes & chansons sans musique
        1. L’oeil de l’Homme est dans le lac
        2. Tu as jeté sur moi (2014)
        3. Pleurs (2014)
        4. Bohémien sans répit (2014)
        5. La Lumière est si joyeuse (2014)
        6. Les armoires alignées (2014)
        7. Tu es là, vivante à mon cœur comme l’épousée (2019)
        8. C’est la nuit, c’est le marbre (2019)
        9. Tu es ma rive (2019)
        10. Hier est loin (2019)
Traductions publiées
        1. THYS (dir.) : Le cinéma belge (FLAMMARION, Ludion, La Cinémathèque royale de Belgique, 1999)
        2. van BEURDEN, R. & SHEPARD, S., The Meaning of HACCP in Food Safety Management and the Contribution of Lumac/L’importance des systèmes HACCP dans la gestion de la sécurité alimentaire – La contribution de Lumac (Landgraaf: Perstorp Analytical Lumac, 1995)
        3. JANSSENS L., L’organisation professionnelle des Maîtres-Menuisiers de Bruxelles à travers les âges (catalogue de l’exposition, 1988)
        4. OLIVER M., Jour d’été (poème, wallonica, 2021)
        5. OLIVER M., Printemps (poème, wallonica, 2022)
        6. LEIJNSE E., Laurence Alma Tadema (1865-1940), auteure et rivale de Georgette Leblanc (monographie, FUNDP, 2022).

préparé par Patrick THONART

Illustration de l’article : DOTREMONT C., Par voie d’origine (ca. 1968)


Par où commencer ? Qui ne sait choisir laisse la main au hasard…