Mort d’Isao TAKAHATA (1935-2018), réalisateur du « Tombeau des lucioles »

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Le tombeau des lucioles (1988) (c) Studio Ghibli

Cofondateur avec le réalisateur Hayao Miyazaki du studio Ghibli, producteur et réalisateur de films d’animation comme Le Tombeau des lucioles ou Le Conte de la princesse Kaguya, nommé aux Oscars en 2015, le Japonais Isao TAKAHATA est mort jeudi 5 avril à 82 ans. Fervent pacifiste et critique de la politique du gouvernement actuel du premier ministre conservateur Shinzo Abe, il était hospitalisé à Tokyo pour un cancer des poumons.

Né en 1935 à Ujiyamada (aujourd’hui Ise) dans le département de Mie, au centre du pays, dans une famille de sept enfants dont le père Asajiro Takahata (1888-1984) était très impliqué dans les questions d’éducation, il étudie la littérature française à la prestigieuse université de Tokyo et se passionne notamment pour l’œuvre du poète Jacques Prévert (1900-1977).

Isao Takahata rejoint en 1959 la société de production Toei, notamment par intérêt pour l’animation qu’il a découverte au travers du travail de Paul Grimault (1905-1994), réalisateur du Roi et l’Oiseau, d’après La Bergère et le Ramoneur de Hans Christian Andersen (1805-1875). Sa première réalisation est la série Ken, l’enfant loup (1963).

« Amis immédiatement » avec Miyazaki

La même année, Hayao Miyazaki est à son tour embauché par Toei. Les deux hommes se rapprochent par le biais d’activités syndicales. « Nous sommes devenus amis immédiatement », a déclaré Isao Takahata. Les deux réalisent leur premier film en 1968, Horus, prince du soleil.

Au cours de leurs presque cinquante années de collaboration – non sans quelques rivalités –, ils ont travaillé sur de multiples projets comme la série Heidi, la petite fille des Alpes (1974) et, en 1984, le long-métrage Nausicaä de la vallée du vent, grand succès qui les amènera à créer le studio Ghibli en 1985, avec le producteur Toshio Suzuki. S’ensuivent vingt-six créations qui ont rencontré un succès planétaire. Le Voyage de Chihiro a même reçu un Oscar en 2003.

Tour à tour producteur et réalisateur, Isao Takahata, surnommé « Paku » par MM. Suzuki et Miyazaki, s’illustre par son perfectionnisme. Dans le livre Dans le studio Ghibli – travailler en s’amusant (Ed. Kana, 2011), Toshio Suzuki explique qu’Isao Takahata a “passé en revue toutes les archives de l’époque” pour savoir de quel côté arrivaient les B-29 pour la scène du bombardement du Tombeau des lucioles. “Même les pains représentés dans Heidi ont été dessinés après des recherches approfondies”, ajoute M. Suzuki.

“La tortue rouge” (2016) de Michael Dudok de Wit est également une co-production du Studio Ghibli
Méfiance envers le numérique

Attaché au réalisme, Isao Takahata disait ne pas apprécier l’usage de personnages dotés de superpouvoirs. Même s’il ne dessinait pas lui-même, il se méfiait du développement du numérique. Avant, déclarait-il, “l’animation était plate et à deux dimensions. Elle ne pouvait pas prétendre au réalisme. Mais c’était là son point fort : en gardant tout à plat, elle laissait au spectateur la liberté d’imaginer ce qu’il y avait derrière l’image”. Le studio Ghibli a toujours produit des films dessinés à la main, ce qui a fini par lui causer des problèmes de rentabilité en 2014.

Les thèmes de ses œuvres pouvaient être variés même s’il rejoignait Hayao Miyazaki dans son attachement à la protection de l’environnement. Le studio Ghibli a d’ailleurs pris position pour la sortie du nucléaire après la catastrophe de Fukushima en 2011.

Proche du Parti communiste, Isao Takahata était profondément pacifiste. Ayant survécu à un bombardement américain en juin 1945 sur Okayama au cours duquel il avait fui sa maison en pyjama avec l’une de ses sœurs, il a participé, en 2015, au mouvement d’opposition au projet du gouvernement de M. Abe de faire adopter des lois sécuritaires visant à faciliter le recours à la force armée par le Japon. Il est l’un des fondateurs du groupe Eigajin Kyujo no Kai (“Les cinéastes pour l’article 9″) pour la défense de l’article 9 de la Constitution, proclamant le renoncement à la guerre du Japon.

En conférence de presse, en 2015, cet éternel amoureux de la culture française et par ailleurs Officier des Arts et Lettres, déclarait préférer, à la citation latine “Si tu veux la paix, prépare la guerre”, le vers du poète Jacques Prévert : “Si tu ne veux pas la guerre, répare la paix” (du poème Cagnes-sur-Mer, 1953).

La tortue rouge (2016)

Source : Article de Philippe MESMER sur LEMONDE.FR (6 avril 2018)


Plus de cinéma ?

“En fait”, “du coup”, “j’avoue” : ces tics de langage qui nous font tiquer

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(c) Le Temps

“Dans la bouche des autres, ils nous agacent, mais la nôtre n’arrive jamais à s’en défaire. Les tics de langage évoluent avec le temps. Tour d’horizon des expressions du moment

  • En fait j’attendais Romain mais il était monstre en retard du coup je suis rentré chez moi t’as vu, et genre maintenant il m’en veut grave, c’est ouf ou bien?
  • J’avoue…

A la lecture de cet échange, vous avez senti vos poils se dresser. Et pourtant, il y a de fortes chances que vous employiez vous aussi un de ces tics de langage au quotidien, sans même vous en rendre compte. Ces petits mots et expressions ont toujours existé mais varient selon l’époque et le lieu, tels des témoins linguistiques de nos sociétés.

Ponctuation

A l’heure des smartphones et de l’information en continu, le silence est perçu comme une source d’angoisse. Dans notre société hyper-connectée, ne rien dire d’intéressant vaut toujours mieux que de ne rien dire du tout. Alors il faut remplir les vides, les blancs. On ponctue nos phrases de «en fait» et de «du coup», on les termine par des «t’as vu» ou «tu vois». Et lorsque notre interlocuteur met plus d’une demi-seconde à nous répondre, on ne peut s’empêcher d’ajouter un «voilà», comme pour lui signifier verbalement que l’on a terminé de parler et qu’il lui faut répondre. Comme un simple «oui» ne suffit plus, il rétorquera «j’avoue», davantage un acquiescement faiblard qu’une confession à cœur ouvert.

Ces tics ne sont pas inutiles pour autant. «Ils contribuent à la fonction phatique du langage, c’est-à-dire qu’ils servent à maintenir le contact entre la personne qui parle et la ou les personnes qui écoutent», précise Jérôme Jacquin, maître d’enseignement et de recherche en sciences du langage et de l’information à l’Université de Lausanne. Selon lui, «ces éléments sont loin d’être vides, dans la mesure où ils aident la structuration et l’interprétation du discours. Mais c’est leur fréquence élevée qui leur donne un statut de tic. Le discours est comme saturé par leur répétition.» Et comme tous les composants de la langue, les tics subissent aussi des variations régionales. Ainsi, vous n’entendrez jamais dire «monstre cool» ou «pire cool» hors de la Suisse romande, tout comme le célèbre «ou bien» qui nous vient de l’allemand «oder».

Faits sociaux

Les mots dits de ponctuation ne représentent qu’une famille de tics parmi d’autres. Richard Huyghe, professeur en linguistique française à l’Université de Fribourg, explique que la notion même de tic de langage «reste un peu floue», parce qu’elle recouvre plusieurs réalités dans la linguistique. «En plus des mots d’amorce, de transition («bref», «voilà», «tu vois», «quoi»), vous pouvez avoir des expressions toutes faites («mort de rire», «c’est clair», «pas de souci») catégorisées comme des tics de langage, et des emplois nouveaux de mots existants, comme l’adverbe «trop» employé dans le sens de «très». Leur apparition, tout comme leur disparition, reste imprévisible, même pour les linguistes: Ce sont des faits sociaux, c’est rarement le fruit d’une décision consciente. Les évolutions du langage sont assez difficiles à prévoir.»

Reste que ces petites expressions qui nous agacent tant jouent un rôle important dans notre société. Elles participent à la cohésion sociale. «Souvent, le tic est identifié comme un élément sociolectal, il marque l’appartenance à un groupe, développe Richard Huyghe. Chercher à le gommer, ce serait tomber dans le jugement moralisateur. Déjà, dans «tic», il y a quelque chose de l’ordre du jugement.»

Alors, même si votre collègue place des «en fait» à chaque inspiration, retenez votre exaspération. Vous ne le savez peut-être pas, mais vous cultivez sûrement un tic de langage tout aussi irritant. Inutile également de tenter de supprimer ces habitudes à l’école. «Le langage échappe à la volonté individuelle, donc quand l’institution essaie de déterminer nos pratiques, cela marche assez mal. Surtout chez les jeunes, pour qui la fonction sociale du langage est précisément de se distinguer en tant que groupe», reprend le professeur.

Alphabet de la génération alpha

Les jeunes des années 2000 naviguent de plus en plus entre le discours écrit et oral, au point d’adopter certaines abréviations écrites dans leur langage parlé. Ne soyez pas étonné si vous entendez votre ado s’exclamer «JPP des haricots sérieux» (acronyme de «j’en peux plus») lorsque vous lui en servez encore une platée. La génération alpha a également tendance à abuser des formules de politesse, sans pour autant les employer comme telles. Les «stp» (s’il te plaît) à l’écrit ou les «déso» (désolé) à tout bout de champ ne sont ni des supplications, ni de plates excuses pour cette nouvelle génération. Ils servent simplement de mots de ponctuation.

Parfois, les tics de langage peuvent perturber la compréhension, en particulier entre des individus d’âge différent. «Quand on constate un emploi nouveau d’un mot que l’on connaît déjà, on a tendance à le repérer. Et dans des périodes de profonds bouleversements, de mutations technologiques, le langage change assez rapidement, ce qui peut créer des heurts entre générations et entre groupes sociaux», affirme Richard Huyghe.

Le linguiste met en garde les adultes qui critiqueraient le parler des jeunes: «Ce n’est pas pertinent de porter un jugement moral sur l’évolution de la langue, c’est même un peu naïf. On ne peut pas imaginer une langue sans évolution. C’est dans sa nature, elle n’est jamais figée.» Alors la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un dire «j’avoue», ne levez pas les yeux au ciel : il ou elle participe à sa manière à l’évolution de la langue française. C’est clair!”

Source : Article de Albane GUICHARD sur LETEMPS.CH (4 avril 2018)


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L’interstitium, le potentiel 80e organe du corps humain… et le plus grand

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“Appelé interstitium, le plus grand de nos organes serait une couche de tissu remplie de fluide circulant dans l’ensemble du corps, restée invisible jusqu’à aujourd’hui en raison des techniques de microscopie utilisées. Une découverte qui pourrait expliquer la propagation de certains cancers.

Imaginez une couche de tissus aux interstices remplis de fluide et qui courrait dans l’ensemble de notre corps : c’est ce que des chercheurs ont réellement observé, considérant qu’elle pourrait bien constituer le 80e organe connu du corps humain, d’après des travaux publiés le 27 mars 2018 dans la revue Scientific Reports. Ce nouvel organe, qui devra d’abord être validé comme tel par la communauté scientifique, pourrait apporter un éclairage nouveau sur “la fonction de tous les organes, de la plupart des tissus et des mécanismes de la plupart des maladies majeures”, d’après un communiqué de la NYU School of Medicine, une des universités ayant co-dirigé les travaux.

Cette nouvelle étude révèle que la couche de tissus que l’on croyait compacte -et qui sont retrouvés sous la surface de la peau et le long du système digestif, des poumons et des voies urinaires, autour des artères et des veines, et entre les muscles- sont en réalité des compartiments interconnectés, remplis de fluide, soutenus par un réseau de protéines fortes (collagène) et flexibles (élastine). Un organe appelé “interstitium” par les scientifiques.

Un organe qui demeurait invisible avec les techniques de microscopie classiques

Comme souvent, la découverte a été faite par hasard : à l’automne 2015 au Mount Sinai Beth Israel, David Carr-Locke et Petros Benias, co-auteurs de l’article, sondaient la voie biliaire d’un patient pour évaluer la propagation d’un cancer avec une technique récente, nommée endomicroscopie confocale, qui permet d’observer les tissus vivants grâce à une sonde laser. Ils ont alors observé une série de cavités interconnectées qui ne correspondaient à aucune anatomie connue. Devant ce mystère, les endoscopistes ont envoyé les images à un pathologiste partenaire, le Dr Neil D. Theise, professeur au Département de pathologie à NYU Langone Health. Lorsque ce dernier tente de fixer les mêmes tissus sur des lames pour les observer au microscope, l’étrange structure disparaît…”

Lire la suite de l’article de Camille GAUBERT sur SCIENCEETAVENIR.FR (28 mars 2018)


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L’effet Matilda ou le fait de zapper les découvertes des femmes scientifiques

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“Faut-il s’appeler George pour être prise au sérieux ?” (ISBN 9782755635393)

Le déni ou la minimisation des contributions des femmes scientifiques à la recherche porte un nom : on parle de l’effet Matilda, en mémoire d’une militante des droits des femmes américaine, Matilda J. Gage (1826-1898).


“Qui a mis en évidence l’anomalie du chromosome responsable de la Trisomie 21 ? Pendant un demi-siècle, le nom de la brillante scientifique à qui l’on doit l’expérience ayant permis cette découverte, Marthe Gautier, a été occulté. En mai 1958, dans un laboratoire de cytogénétique de l’hôpital Trousseau à Paris, la cheffe de clinique parvient à comparer le nombre des chromosomes des cellules d’enfants atteints de la Trisomie 21 – 47 – avec celui d’enfants non atteints – 46. L’expérience permettra d’attester que la maladie est liée à un chromosome surnuméraire (pour la 21e paire).

Son patron, le professeur Raymond Turpin, spécialiste du mongolisme, comme dénommé à l’époque, pense depuis longtemps que cette maladie mentale a une origine innée. Marthe Gautier, qui a appris lors de son stage aux Etats-Unis comment cultiver des cellules humaines, lui  propose de réaliser l’expérience, dans une petite pièce du laboratoire qu’elle aménage.

Pour cultiver des cellules“, relate-t-elle au Monde, “il me fallait notamment du sérum et du plasma. Le sérum, eh bien j’ai pris le mien ! Et pour le plasma, je suis allée dans une ferme chercher un coq. Je l’ai installé dans un coin de la cour de l’hôpital, et j’allais le piquer à la veine alaire chaque fois que j’avais besoin de plasma. Cela ne me faisait pas peur, je suis née dans une ferme, j’ai l’habitude des animaux.”

Un jeune stagiaire du CNRS travaillant dans le même service, Jérôme Lejeune, comprend l’importance de la découverte. Il propose à Marthe Gautier de photographier ses lames d’observation microscopique de chromosomes et part dans un congrès à Montréal présenter les résultats… en s’attribuant seul leur paternité.

L’année d’après, en 1959, paraît un article dans la presse scientifique pour annoncer la découverte. Le nom de Marthe Gautier n’apparaît pas en premier, la position habituellement réservée aux chercheurs ayant mené les expériences. A la place, celui de Jérôme Lejeune, puis celui de la scientifique, mal orthographié et faussé (“Marie Gauthier”), et enfin du professeur Turpin, chef responsable de l’hypothèse de départ.

Jeune femme dans un monde masculin, simple fille de paysans“, Marthe Gautier ne se bat pas tout de suite pour rétablir la vérité. Elle retourne à ses recherches et se consacre à la cardiopédiatrie. Jérôme Lejeune, lui, remporte le prix Kennedy pour “sa” découverte sur la Trisomie 21. Ouvertement anti-avortement, le professeur de médecine s’est vivement opposé par la suite au dépistage de la maladie in utero, pour empêcher les IVG.

Cinquante ans après sa découverte, en 2009, Marthe Gautier publie un article pour relater sa version de l’histoire. “J’ai le sentiment d’être la ‘découvreuse oubliée’“, écrit-elle. La même année, elle reçoit le Grand Prix de la Fédération française de génétique humaine. En 2014, le comité éthique de l’Inserm reconnaît enfin le rôle de la scientifique dans la découverte de la Trisomie 21. Le comité estime que “la part de Jérôme Lejeune est sans doute très significative dans la mise en valeur de la découverte au plan international“, mais “a peu de chance d’avoir été prépondérante” dans la découverte du chromosome surnuméraire. Marthe Gautier, 88 ans, reçoit la Légion d’honneur. […]

Marthe Gautier est l’une des 75 femmes célébrées dans le livre du collectif Georgette Sand, Ni vues, ni connues (Paris, Hugo & Co, 2017). L’ouvrage veut redonner une place dans l’histoire à des scientifiques, artistes, intellectuelles, militantes ou aventurières oubliées.”

Lire tout l’article d’Emilie BROUZE sur NOUVELOBS.COM/RUE89 (25 mars 2018)


Plus de féminisme ?

Liège : mieux s’y retrouver dans l’offre culturelle en quelques clics seulement

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(c) D.R.
“L’application 4 000.S donne accès à l’agenda culturel en province de Liège.

Parmi la pléthore d’événements organisés sur le territoire liégeois (concerts, expositions, spectacles, événements…), il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. Développée par l’ASBL quatremille, en collaboration avec la Province de Liège, la nouvelle application dénommée “4000.s”, a pour objectif de rendre plus visible et accessible au public l’ensemble de l’offre culturelle en province liégeoise, en quelques clics seulement. Depuis ce mercredi, l’ensemble des détenteurs d’un smartphone peuvent en effet télécharger l’application 4000.s et accéder à une foule d’informations en lien avec la culture : événements, concerts, expositions, Street Art, skate parks, actualité du secteur artistique…

Mettre à la disposition de tous ce nouvel outil dédié à la culture s’inscrit dans la volonté du service Culture de la Province de “toucher un public plus large et plus jeune, de 15 à 25 ans“, souligne le député provincial-président Paul-Emile Mottard. Le nom de ce nouvel outil n’est pas choisi par hasard puisque “4000 fait référence aux codes postaux de la province de Liège”, explique l’ASBL, le “s.” renvoyant à l’élargissement des codes postaux : 4400 pour Flémalle, 4500 pour Huy…

Concrètement, une fois l’application téléchargée, l’utilisateur accède à trois rubriques : “Events”, “Streets” et “News”. La rubrique “Events” offre un accès instantané à l’agenda culturel, autrement dit à une sélection d’événements culturels et artistiques dans la province, avec une possibilité de pouvoir géolocaliser ceux-ci sur une carte, ou encore de les enregistrer dans son propre agenda numérique.

La section “Streets” propose quant à elle une exploration urbaine autour du Street Art. L’utilisateur peut ainsi découvrir des œuvres d’art urbain visibles dans l’espace public mais aussi des skate parks. L’application permet également de se géolocaliser et d’être guidé jusqu’au point d’intérêt de son choix.

Enfin, le volet “News” présente l’actualité artistique et culturelle sous forme de contenus vidéos, chroniques, interviews, etc. Autre particularité de cet outil numérique : les utilisateurs ont la possibilité de proposer un événement, une œuvre d’art urbain ou un skate park à ajouter sur la carte via l’icône “ajouter“, précise l’ASBL.

Toucher un public plus jeune

Fondée en 2016 par quatre artistes liégeois (Santo Battaglia, Samuel Ciulla, Nader Mansour et Rachel Thonart Nardellotto), l’ASBL quatremille est née du constat que “trop peu d’outils et de services existent au niveau local pour aider les acteurs culturels liégeois à s’exprimer“, explique le cofondateur Nader Mansour. L’association, forte d’un site internet et d’un magazine imprimé, se positionne comme “un média culturel liégeois dédié à la culture” avec pour ambition “de créer des ponts entre différents courants artistiques liégeois, d’informer le public sur ceux-ci et de faire rayonner la vie culturelle liégeoise”.

Source : article de Aude QUINET  sur LALIBRE.BE (23 mars 2018)


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Comment se forment les crottes de nez ?

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Ralph Wiggum dans “The Simpsons” (c) Matt Groening

“Tout le monde a des crottes de nez. Mais pourquoi sont-elles là ? À quoi servent-elles ? Découvrez comment se forment les crottes de nez.

Les crottes de nez sont des sécrétions fabriquées par la muqueuse nasale, explique Jean-Marc Juvanon, membre de la Société française d’oto-rhino-laryngologie. Il s’agit en fait de mucus plus ou moins riche en eau, qui finit par se dessécher et se durcit pour donner l’aspect de crottes“.

À quoi sert le mucus ?

Le mucus produit par les muqueuses nasales est un fluide clair et visqueux. Mais à quoi sert-il ? « Cette sécrétion naturelle est destinée à évacuer par le système mucociliaire tout ce qui entre dans les fosses nasales. C’est une sorte de “tapis roulant”, dont les cellules dotées de cils vibratiles entraînent le mucus vers le fond de la gorge. » Quant à la muqueuse nasale, elle agit comme un véritable climatiseur. Elle réchauffe et humidifie l’air inspiré, tout en le filtrant…”

Lire la suite de l’article de FUTURA-SCIENCES.COM


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Clémentine Mélois, l’artiste qui a épilé “l’Origine du monde”

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“Connue pour ses pastiches de couvertures de livres, Clémentine MELOIS expose ses œuvres ingénieuses dans une galerie parisienne. Rencontre.

Clémentine Mélois est à la recherche d’un socle. Quelque chose qui ne serait ni trop haut, ni trop bas. C’est qu’elle doit mettre correctement en valeur deux poings serrés massifs en plâtre. Sur les phalanges de la main droite, on lit: “ANTICONS”. Sur la gauche: “TITUTIONNEL”. La Nuit du chasseur revu par l’Académie française. “Il y a beaucoup d’humour dans mes œuvres, mais ce n’est pas spécialement destiné à être drôle, c’est simplement un jeu sur le texte et l’image”, sourit l’artiste, quand on la rencontre à quelques jours du vernissage.

Cette trentenaire, imprégnée de Georges Perec et de Raymond Queneau, fond depuis des années culture classique et culture populaire pour imaginer des œuvres ingénieuses. Sociétaire des Papous dans la Tête sur France Culture et chroniqueuse pour “Mon Lapin Quotidien”, le journal de la maison d’édition de BD alternative L’Association, elle est devenue la coqueluche du milieu littéraire. Quand il faut concevoir un décor pour les rencontres de Manosque ou des accessoires pour l’émission «21 cm» présentée par Augustin Trapenard, on fait appel à sa créativité.

(c) Clémentine Mélois

La voilà qui expose à Paris le fruit du travail de ces cinq dernières années. Quelques jours avant l’ouverture, dans la galerie Lara Vincy, où les murs encore vierges sont loin de la fantaisie méloisienne, elle a mille merveilles à montrer. D’abord ces bols bretons estampillés “Guy Georges”, “Emile Louis” et “Patrick Henry”. “Ce ne sont que des prénoms, et pourtant ils ont ce fort pouvoir évocateur”, semble-t-elle se ravir, comme si ce n’était pas elle qui avait imaginé cette vaisselle subversive. Plus loin, elle pointe une porte de frigo ornée de magnets. “Ce sont nos nouveaux retables”, explique-t-elle. Se disputent aux stickers publicitaires des silhouettes tirées du Jardin des délices. Evidemment, Clémentine Mélois a monté tout le dispositif sur un appareil ménager de marque… Bosch.

Avez-vous lu «Père et Gay», de Tolstoï ?
(c) Clémentine Mélois

Enfin, elle arrive à cette caisse hermétique qui contient les objets qui ont fait sa renommée : ses couvertures de livres détournées, postés sur internet et réunis dans l’ouvrage Cent titres (Paris, Grasset, 2014). Elle y réinterprète les titres de grands classiques avec des astuces, jeux de mots et calembours. Il y a Maudit Bic de Melville, Mycologies de Roland Barthes, Légume des jours de Boris Viande, Père et Gay de Léon Tolstoï ou Lexomil et le royaume d’Albert Camus. A la galerie, les livres seront rangés dans une étagère ouverte, pour que les visiteurs puissent les manipuler. On lui dit qu’elle risque de se les faire voler. “J’en serais honorée”, répond-elle d’une voix douce et enjouée…”

(c) Clémentine Mélois

Plus d’arts visuels…

Mes données sur Internet ou le consentement prisonnier

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“Faut-il renoncer à maîtriser la circulation de nos données ? Le point sur ces informations personnelles que les acteurs du marché pillent, avec notre accord.

Vous avez l’impression d’être espionné sur le Web et personne ne vous croit? Faites le test de Lightbeam sur votre ordinateur. L’application du navigateur Firefox pour internautes paranos permet de visualiser le voyage de vos informations personnelles au fur et à mesure que vous passez d’une page à l’autre, et c’est bluffant. Tentez ce qui suit. Réservez un voyage, vérifiez l’itinéraire sur Google Maps, et prévenez vos amis sur Facebook: vous vous êtes rendu sur trois sites ou applications; mais, avec ses graphes mobiles qui mangent tout l’écran en quelques minutes, Lightbeam vous montre que, en réalité, une centaine de sites partenaires et régies publicitaires sont au courant de votre visite et ont obtenu de nouvelles données sur vous, sans aucun consentement de votre part…”

Lire la suite de l’article de Catherine FRAMMERY sur LETEMPS.CH (11 février 2018)


Plus de presse…

Tout savoir sur les Concertos pour piano de Beethoven

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Parmi les concertos pour piano de Beethoven, on retient surtout l’Empereur. Triomphant, belliqueux et subtil, il est le plus abouti des cinq. Mais il n’en demeure pas moins que les quatre qui l’ont précédé ont chacun leur intérêt et montrent une évolution progressive du classicisme vers le romantisme.

C’est dans les années 1790, peu après son arrivée à Vienne, que Ludwig van Beethoven se fait un nom. Mais avant d’être connu comme compositeur, il l’est surtout comme pianiste virtuose. Il écrit d’ailleurs ses premiers concertos dans l’idée de mettre en lumière son aisance et son talent. “Il s’impose comme le premier pianiste de son temps, même aux oreilles de ceux qui ont entendu Mozart”, expliquent Jean & Brigitte Massin dans leur Histoire de la Musique Occidentale (Paris, Fayard, 1987).

Ce n’est donc pas un hasard si parmi ses sept concertos, cinq sont destinés au piano. Et à chaque création, c’est Beethoven lui-même qui se tient derrière le clavier. Seule exception, il ne peut exécuter son dernier concerto en public ; atteint d’une surdité de plus en plus prononcée, il craint les erreurs et les fausses notes. C’est donc son élève Carl Czerny qui prend le relais. Mais attention, Beethoven souhaite qu’on applique sa musique à la lettre ! Il note ses propres cadences dans la partition au cas où d’autres pianistes s’aventureraient à imposer les leurs…”

Lire la suite de l’article de Charlotte LANDRU-CHANDES et écouter les extraits sonores sur FRANCEMUSIQUE.FR (8 février 2018)


Plus de musique…

SWYNGEDOUW : On peut faire dire tout et son contraire à un sondage…

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Marc Swyngedouw (c) Téo Beck

3 questions à Marc Swyngedouw, Professeur en Sociologie et Méthodologie politique à la KUL. Il a présidé le Centre de Recherche sociologiques (CeSO) et est Directeur de l’Institut de sondages d’opinions sociaux et politiques (ISPO).

Quelle est la position des éditeurs face aux sondages ?

Il y a 20 ans d’ici, les pratiques étaient différentes. Il y avait un bureau de sondages qui menait des enquêtes en face à face sur des échantillons quota ou aléatoires (tirés au hasard dans la liste des électeurs) et qui ensuite proposait les résultats aux médias. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Ce sont les éditeurs qui font régulièrement appel aux bureaux de sondage. Pour réduire les budgets, ils se regroupent souvent à plusieurs médias et optent pour une formule pas trop coûteuse comme ça ils peuvent publier plusieurs sondages par an. L’enquête d’opinion est devenue un moyen de produire du contenu dont les éditeurs contrôlent le processus. Ils sont à la fois les mandataires et les interprètes des résultats. Ça fait vendre, ça fait de l’audience, alors ils publient.

La publication de résultats de sondages nuit-elle à la qualité de l’information politique ?

Clairement oui. Et de plus en plus. Déjà le changement de méthodologie impacte la qualité. On n’a quasi plus que des sondages électroniques et/ou par téléphone. On a déjà un fameux biais dans le choix de l’échantillon. Le sondé doit être dans le bottin ou avoir une connexion internet et savoir manier les outils informatiques. Pire. Des bureaux d’études de marché qui réalise régulièrement des sondages pour certains groupes de presse francophones, mènent leurs enquêtes sur base de panélistes volontaires qui s’inscrivent pour participer à des sondages par mail. On n’a plus d’échantillon aléatoire dans ce cas. Les résultats ne peuvent vraiment pas être représentatifs. On peut leur faire dire tout et son contraire. Et c’est malheureusement ce qui arrive de plus en plus. Sur base d’une réalité virtuelle déconnectée de la réalité, on débat de l’avenir de la politique. C’est très contestable.

Comment les médias devraient-ils traiter les sondages ?

Il faut que les rédactions prennent conscience de ce qu’elles diffusent. Baseraient-elles un dossier politique sur un entretien téléphonique avec Madame Soleil ? Il faut donc une base de travail de qualité, c’est-à-dire des enquêtes en face-à-face (quota ; random walk) ou postale (méthode Dilman).
C’est une responsabilité journalistique de diffuser des résultats. Quel que soit le document qui sert de source, le journaliste doit se poser les bonnes questions. Qui a été interrogé ? Comment ? Quelle est la marge d’erreur ? En cas de panélistes volontaires, on ne peut pas calculer la marge d’erreur. Il faut que les journalistes aient la liberté et le temps de le faire. Si l’enquête n’est pas représentative, alors rien ne sert de communiquer des résultats. Il faut de l’honnêteté intellectuelle envers les citoyen.ne.s, et d’autant plus pour les chaines du service public.
Les instituts de sondage, membres de Febelmar, la fédération belge des instituts de recherche, doivent enregistrer la fiche technique détaillée du chaque sondage politique. Tout est consultable librement sur leur site. Combien de journalistes vont voir ces données publiques et les prennent en considération ?
Enfin, c’est regrettable qu’il n’y ait pas d’études disponibles de l’impact des sondages sur le résultat des élections en Belgique. Ce serait très intéressant que des chercheurs s’y intéressent !

Lire l’article original sur REGULATION.BE (6 février 2018)


Plus de presse…

TAUBIRA : « Il est temps que les hommes fassent l’expérience de la minorité »

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Christiane TAUBIRA à Montréal (CA), en janvier 2018 (c) Mikaël Theimer

A l’occasion de la Nuit des idées organisée à Montréal par l’Institut français, Christiane Taubira revient sur le mouvement de libération de la parole des femmes. L’ancienne ministre de la Justice, pour qui «le féminisme est un humanisme», et non «une guerre de tranchées», milite pour une convergence féministe et antiraciste […]

En quoi les femmes peuvent-elles jouer un rôle particulier dans l’évolution des modes de pouvoir ?

Comprenez bien ici que je ne parle pas des femmes à partir de chromosomes ou de gènes, mais de l’expérience culturelle et collective des femmes, cette expérience historique de violence, d’exclusion et de discrimination qui a forgé nos consciences. Elle nous place dans un rapport particulier à l’autre et à la société, elle nous a forcées à développer des solutions et des alternatives. L’expérience de la minorité aiguise les défenses mais développe aussi la solidarité parce que la survie, quand on est en minorité, dépend de la capacité à faire corps ensemble. Il faut bien saisir la société pour bien la servir. Dans ce contexte, l’expérience de la minorité est enrichissante, elle élève. Les femmes composent aujourd’hui 53 % de la population mondiale, il est temps maintenant que les hommes fassent l’expérience de la minorité, et le premier endroit où ils peuvent et doivent le faire, c’est dans l’exercice du pouvoir.

Est-ce que la vague des hashtags #MeToo et #BalanceTonPorc est un signe de la fin d’une certaine forme de pouvoir ?

Je trouve sain que ce que tout le monde sait depuis longtemps explose dans l’espace public et interdise qu’on fasse semblant d’ignorer. Nous avons dans nos lois des textes qui disent très clairement que le harcèlement sexuel n’est pas acceptable, que c’est un délit et qu’il est puni. Malgré cela, les femmes ne se sentent toujours pas protégées, ni soutenues. Les statistiques le prouvent : seulement 10 % des femmes portent plainte et encore moins obtiennent justice et réparation. Nous avions connaissance de l’ampleur du problème, la masse du mouvement nous empêche aujourd’hui de le nier. Ce qui est étonnant dans ce phénomène, c’est qu’il n’ait pas eu lieu avant.

Que répondez-vous à ceux qui craignent le développement d’un climat de délation ?

Nous sommes collectivement responsables de ce que ces détresses, qui étaient souterraines, le soient demeurées trop longtemps. Nous n’avons pas le droit aujourd’hui de réduire l’événement à sa marginalité. Oui, il y a des abus, comme il y a eu des abus dans les manifestations syndicales de quelques énergumènes qui allaient casser des vitrines et vandalisaient. Nous avons vu comment progressivement les revendications syndicales ont été identifiées à ces comportements. Je ne voudrais pas que les femmes se retrouvent piégées de la même façon. Il y a sûrement dans le mouvement du hashtag #Metoo de la délation, des abus, des fantasmes. Qu’on les trouve et qu’on les dénonce. Mais ne remplaçons pas l’événement par sa marge et ne discréditons pas tout un moment essentiel de la lutte des femmes pour leur citoyenneté, pour leur égalité dans l’espace public, à cause de la marge.

Les réseaux sociaux sont donc un pouvoir émancipateur ?

La stigmatisation sociale via les réseaux sociaux ne suffit pas, la justice doit prendre le relais et les agresseurs doivent répondre de leurs actes devant des tribunaux. C’est le fondement de la démocratie. Vu le nombre de dénonciations, si d’ici deux ans nous n’avons pas un nombre significatif de condamnations, il faudra alors se poser de sérieuses questions…”

Lire la suite de l’interview de Justine RASTELLO sur LIBERATION.FR (28 janvier 2018)

Plus de presse…

Marshall McLuhan, le visionnaire qui avait prédit les fondements et les dérives d’internet en 1962

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“Plus de 20 ans avant la naissance de l’internet moderne, le Canadien Marshall McLuhan en décrivait les fondements et les possibles dérives. Retour sur les prédictions de ce sociologue définitivement en avance sur son temps.

UNE ÉPOQUE CHARNIÈRE

À l’aube des années 1960, la communauté scientifique, galvanisée par les récentes avancées techniques et technologiques, imagine déjà un futur proche avec des voitures volantes, des villes bâties sur la Lune, et une espérance de vie moyenne dépassant les 150 ans.
En 1962, le sociologue canadien publie un livre intitulé La Galaxie Gutenberg. Dans celui-ci, McLuhan suggère que l’humanité a connu quatre âges successifs : l’oralité, l’écriture, l’impression et l’électronique.
Il décrit l’ère électronique comme un « village global », un endroit où l’information est accessible à quiconque et disponible à tout moment grâce à la technologie.
À une époque où l’informatique n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements, le Canadien voit déjà l’ordinateur moderne comme un “instrument de recherche et de communication” qui s’avèrera indispensable au bon fonctionnement du “village global” en “améliorant la récupération des données, leur centralisation et leur accès”, et en permettant “de les modifier rapidement”…”

Lire la suite sur DAILYGEEKSHOW.COM

Plus d’enjeux liés aux dispositifs…

Centre d’Action Laïque : Qui frappe ainsi ?

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Entre 1877 et 1950, près de 4.000 “fruits étranges” à la peau noire ont été pendus à ces peupliers (sic) dans le sud des USA. La chanson “Strange Fruit” immortalisée par Billie Holiday dénonce ces années de terreur banalisée : sont-ce les cous brisés des pendus ou les sourires satisfaits dans la foule qui effraient le plus ?

Corrompre les principes, c’est introduire dans notre vie collective un ferment de décomposition dont nous ne connaissons pas l’antidote.

François Sureau, avocat belge

“Ce mardi, la Commission de l’Intérieur de la Chambre des représentants examine un projet de loi dont l’objectif principal est de “permettre à la police d’entrer de manière juridiquement correcte dans le lieu de résidence de l’étranger en situation illégale et, le cas échéant, de procéder à son arrestation administrative sur place”.

Au nom d’une politique d’immigration présentée comme ferme et humaine, c’est donc au moment où des initiatives citoyennes permettent à des êtres humains abandonnés aux rigueurs de l’hiver de trouver un toit chez des particuliers, que le gouvernement fédéral envisage de restreindre le principe de l’inviolabilité du domicile et le droit au respect de notre vie privée.

Outre qu’il vise à criminaliser davantage l’étranger en séjour illégal, ce projet vient donc entraver les logiques de solidarité actuellement à l’œuvre au Parc Maximilien ou ailleurs. En effet, ce ne sont pas seulement les étrangers en séjour illégal qui sont visés mais aussi leurs “hébergeurs” puisque le lieu où les forces de l’ordre pourront pénétrer, fouiller, identifier les personnes et procéder à l’arrestation administrative de l’étranger recherché pourra être celui de la résidence d’un tiers. Chez vous ou chez moi avec des pouvoirs d’investigation énormes car, dans le but de rechercher des documents pouvant établir ou vérifier l’identité de l’étranger, aucun coin ou recoin du lieu fouillé n’est immunisé contre cette “recherche” de documents.

En Belgique, pourtant, de nombreuses décisions judiciaires ont ordonné la remise en liberté d’étrangers arrêtés chez eux au mépris des articles 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales et 15 de notre Constitution qui protègent tant notre vie privée que notre domicile.

Certes, ces droits ne sont pas absolus. Ils peuvent faire l’objet d’exceptions. Mais celles-ci doivent alors être interprétées de façon restrictive, être prévues par la loi, avoir un but légitime et, enfin, être nécessaires à l’existence d’une société démocratique.

Pour le moins, cette dernière exigence de proportionnalité n’est pas rencontrée ici. L’exposé des motifs du projet atteste d’ailleurs que sur l’ensemble des étrangers en séjour illégal, susceptibles d’être arrêtés à leur “domicile”, en 2016 seulement… 7% d’entre eux n’ont pas coopéré ou obtempéré volontairement à un ordre de quitter le territoire. Pour contourner une jurisprudence claire et permettre l’arrestation manu militari à domicile de 127 personnes par an, le Gouvernement fédéral projette de sacrifier des droits fondamentaux.

Certains rétorqueront que le projet subordonne ces visites domiciliaires à l’autorisation d’un juge d’instruction (dont le Gouvernement veut en même temps supprimer la fonction…) ce qui, en soi, serait un gage de respect de l’État de droit. Mais, à la lecture du texte, ce contrôle juridictionnel paraît surtout formel et ne laisser aucune marge d’appréciation au juge saisi puisqu’il ne devra en réalité vérifier que quelques éléments factuels (l’étranger est en séjour illégal, il a refusé de collaborer à son éloignement du territoire, il habiterait bien à telle adresse…).

Aux nombreuses et répétées outrances verbales du Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration encore récemment dénoncées par le député Patrick Dewael au Parlement, viennent donc s’ajouter les actes.

Et ceux-ci sont lourds de conséquences. Car, comme l’indique l’avocat François Sureau, “corrompre les principes, c’est introduire dans notre vie collective un ferment de décomposition dont nous ne connaissons pas l’antidote ” et qui, au gré des humeurs du temps, finiront peut-être par s’appliquer à d’autres catégories de personnes.”

Plus de 3.000 personnes ont participé dimanche soir (21.01.2018) à la chaîne humaine entre le parc Maximilien et la gare du Nord, en signe de protestation contre l’opération de la police fédérale planifiée dans le parc bruxellois. © BELGA

Lire la carte blanche originale d’Henri Bartholomeeusen, avocat, Président du Centre d’Action Laïque sur LAICITE.BE (Centre d’Action Laïque – Qui frappe ainsi?) ou dans LECHO.BE du 23 janvier 2018

Découvrir plus d’articles sur le contrat social…

GERARDIN : Le Darknet, pourquoi tant de haine ?

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Claire GERARDIN a publié cette chronique dans le blogue du réseau social LINKEDIN.COM :

“On associe le Darknet à la vente de drogue, au trafic d’armes, aux tueurs à gages, au terrorisme, ou encore à la pédophilie. Mais c’est une vision partielle du Darknet. On y trouve de tout, mais aussi une alternative à l’internet traditionnel, utile pour de nombreuses activités vitales à la démocratie.

A l’origine du Darknet

Le Darknet est un réseau internet alternatif à celui que nous utilisons tous les jours, où il est difficile de collecter des données personnelles, et d’identifier les utilisateurs. On devrait d’ailleurs parler des Darknets, car il en existe des dizaines. Freenet, I2P, GNUnet, et Tor sont les plus utilisés. Ce dernier est le plus célèbre d’entre eux, avec 2 millions d’utilisateurs par jour. La France en est le 6ème utilisateur au monde derrière l’Allemagne, les Etats Unis, Les Emirats Arabes Unis, la Russie et l’Ukraine (selon les metrics de Tor).

Les Darknets ont été inventés dans les années 1970 par le gouvernement de la marine américaine, qui avait besoin d’anonymiser ses connexions. Ils créèrent alors des réseaux isolés d’Arpanet (l’ancêtre de l’Internet) capables d’échanger des données de manière non traçable. Le terme est devenu public en 2002 suite à un article rédigé par quatre employés de Microsoft. Ils y décrivaient l’incidence négative des Darknets sur la gestion des droits d’auteurs, et proposaient de développer des outils de DRM (gestion des droits numériques) pour y remédier.

En ce qui concerne Tor, bien qu’il soit aujourd’hui maintenu par une organisation à but non lucratif – le Tor Project, auquel contribuent de nombreux mécènes comme l’Electronic Frontier Foundation, Human Rights Watch, la Freedom of the Press Foundation – le réseau est encore financé à 90% par le gouvernement américain au titre de la lutte contre la censure et la surveillance dans certains pays (comme la Chine ou l’Iran, par exemple). C’est ce qui fait dire à Jean-Philippe Rennard, économiste et informaticien, que « l’administration américaine tient un double discours. D’un côté elle soutient Tor, et de l’autre, c’est-à-dire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, elle le dénonce » (France Culture, La méthode scientifique, Adieu Darknet, bonjour Librenet, 29/03/2017).

Clearnet, Deep Web, Darknet … les définitions

Clearnet : c’est le terme utilisé par les utilisateurs du Darknet pour décrire l’internet traditionnel. Google.com est par exemple un site web hébergé sur le clearnet. Le niveau d’anonymat y est relativement faible car la plupart des sites identifient les utilisateurs par leur adresse IP et collectent leurs données.

Deep web : c’est la partie du web qui n’est pas indexée par les moteurs de recherche. Par exemple, lorsque l’on recherche des statistiques sur le site de
l’Insee, cette requête n’est pas indexée par les moteurs de recherche. Nos documents stockés dans Google Drive n’y sont pas non plus. C’est en fait la plus grande partie du web, car beaucoup de données personnelles sont stockées dans le cloud. On le confond souvent avec le Darknet, mais il n’a en fait rien à voir avec ce dernier.

Les Darknets : ils constituent la partie anonymisée d’internet, et représentent une fraction minime de l’internet dans son ensemble. Pour naviguer sur l’un de ses réseaux, Tor par exemple, il suffit de télécharger l’application Tor Browser. En faisant transiter les connexions vers un réseau de trois « nœuds » (des serveurs) choisis au hasard –c’est ce que l’on appelle le routage en oignon, d’où l’acronyme de Tor , The Onion Router– et en cryptant le contenu des communications, l’identification et la collecte de données est rendue compliquée. Les fournisseurs d’accès à internet peuvent voir lorsque l’on utilise un réseau du Darknet mais ne peuvent pas savoir ce qu’on y fait.

Les Darknets pour quoi faire ?

Ils servent à réaliser des opérations illégales –c’est le cas par exemple des sites Silk Road, AlphaBay ou encore Hansa qui ont été fermés et condamnés par le FBI- mais aussi à communiquer et à rechercher des informations sans être repéré par des gouvernements ou autres organisations. Il est donc beaucoup utilisé par des journalistes, des lanceurs d’alertes, des dissidents et des cyber-militants. On y trouve aussi des militaires, des policiers, et des citoyens souhaitant préserver leur vie privée.

Les premiers promoteurs des Darknets sont les associations de journalistes. Par exemple, Reporter sans Frontières propose un kit de survie numérique, qui n’est rien d’autre qu’un guide d’accès au Darknet. Le Centre for Investigative Journalism (TCIJ) en Grande Bretagne propose le même type d’outil. Il s’agit de protéger les journalistes et leurs sources car, même en Europe, ils peuvent faire l’objet de fortes pressions. Et dans les pays très peu soucieux des libertés individuelles, où certains sujets ne peuvent être abordés librement, les Darknets permettent de contourner ces interdictions.

Sans Darknets pas d’Edward Snowden, de Chelsea Manning, ou encore de Panama Papers. Ils permettent de révéler des scandales d’Etat et actions illégales, et de les dénoncer de manière anonyme. Car même dans nos pays démocratiques, ce type de dénonciation est susceptible d’être poursuivie. Ce fut le cas par exemple avec la condamnation des deux lanceurs d’alertes dans l’affaire des Luxleaks.

Et enfin, les Darknets ont permis à certains dissidents chinois, opposés au régime en place, de relayer leurs idées ; aux communautés homosexuelles russes, ukrainiennes ou ougandaises de s’exprimer ; ou encore aux Printemps Arabes de voir le jour.

« Le grand méchant Darknet »

Ceux qui nous frappent utilisent le darknet” avait affirmé le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve face à l’Assemblée nationale, en réaction aux attentats qui avaient frappé l’aéroport et une rame de métro à Bruxelles le 22 mars 2016. Il est récurrent de diaboliser ces réseaux car cela permet aux politiques de trouver des boucs émissaires, et aux entreprises qui vivent de la collecte de données privées de les décrédibiliser. C’est pour cette raison que certains médias ironisent en le qualifiant de « grand méchant Darknet » (France Inter, Affaire Sensibles, Grand Méchant Darknet, 28/11/2017). Alors que les derniers attentats en Europe ont montré que les terroristes privilégient des moyens de communication très banals comme des téléphones jetables, les réseaux sociaux et des applications de messagerie cryptées à l’instar de Telegram. Et que l’on sait que les sites illégaux ne représenteraient que 2 % des sites atteignables via Tor (Etude de l’Université de Portsmouth, 2016).

Ce n’est donc pas l’outil qui doit être condamné –puisque c’est à nous de décider de l’utilisation que l’on souhaite faire des Darknets- mais certains de ses usages. Car on a le droit, et parfois le besoin, de ne pas être tracé en permanence.”

Claire GERARDIN  sur  LinkedIn (23 janvier 2018)

Plus d’articles de la Revue de presse…

PROJET ENCCRE : L’Encyclopédie à portée de clic

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“Les 28 volumes de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert sont désormais en ligne sur le site de l’Académie des sciences. Une interface numérique aboutie permet de découvrir dans toute sa richesse la plus incroyable entreprise éditoriale du XVIIIe siècle. Alexandre Guilbaud, qui a piloté le projet, nous en dévoile les grandes lignes.

C’est un véritable monument du siècle des Lumières qui s’ouvre au public. À l’occasion du tricentenaire de la naissance de d’Alembert, la célèbre Encyclopédie de Diderot, d’Alembert et Jaucourt (le troisième éditeur de l’ouvrage, qu’on oublie toujours de citer !) est désormais accessible en ligne sur le site de l’Académie des sciences dans la première édition critique jamais réalisée. C’est le résultat d’un chantier presque aussi titanesque que celui de la publication, entre 1751 et 1772, des 28 volumes de l’Encyclopédie : il aura en effet fallu plus de six ans à l’équipe du projet ENCCRE (Édition numérique, collaborative et critique de l’Encyclopédie), piloté par l’historien des mathématiques Alexandre Guilbaud, pour aboutir à cette édition numérique. Et c’est loin d’être terminé : si l’intégralité du Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers est aujourd’hui ouverte à la consultation, l’ajout des notes et commentaires destinés à éclairer la lecture des 74.000 articles de l’Encyclopédie n’en est qu’à ses débuts…”

Lire la suite de l’article de Laure CAILLOCE sur LEJOURNAL.CNRS.FR (18 octobre 2017)…


Affiche de l’exposition à la Bibliothèque Mazarine (Paris, FR)

Une exposition a été organisée en 2017-2018 à la bibliothèque Mazarine, qui mettait en relation l’exemplaire original détenu par la Mazarine et l’édition numérique. Elle donnait à voir ce que fut le travail de l’Encyclopédie au XVIIIe siècle, et ce que représente son édition critique au XXIe. Elle mettait également en valeur l’architecture complexe de l’ouvrage, restituait son histoire éditoriale mouvementée, et montrait comment l’Encyclopédie réalisa une ambition fondamentale : “changer la façon commune de penser” (Diderot). [lire la suite de l’article sur ACTUALITTE.COM…]


Plus d’enjeux liés aux dispositifs mis en place par l’Homme…

Donnez-moi des politiques lamentables, des syndicats de médecins conservateurs et corporatistes, et je vous donnerai l’examen d’entrée

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Médecine et dentisterie © BELGAIMAGE

“Chers étudiants fraîchement sortis de rhétorique, comment devez vous annoncer à un patient ‘fragile’ qu’il est atteint d’une maladie incurable ?

Veuillez sélectionner la bonne réponse.
A. Devez-vous le dire au patient en premier ?
B. A sa famille en premier ?
C. Ne devez vous pas le dire ?

C’est un extrait, à peu de choses de prêt, de l’examen d’entrée dont la première édition s’est déroulée début du mois et qui a enregistré un taux de succès de 18%. Un examen qui, rappelons le, a été soutenu massivement à la fois par certain(s) syndicat(s) médicaux corporatistes et conservateurs, par certains partis francophones (MR et CDH) et par une Flandre (Open VLD, CD&V, et NVA) désirant imposer sa vision de l’accès à la médecine aux francophones.

Comment peut on donner du crédit à cet examen à la lecture de certaines questions comme celle exposée ci-dessus ? N’importe quel praticien sait, de par son expérience et ses connaissances de la loi, qu’il n’existe pas une seule bonne réponse à de telles questions et que l’attitude à adopter dépend fortement de nombreux facteurs contextuels gravitant autour du patient (âge, pathologie, famille, etc.). Comment peut-on évaluer ce genre d’aptitude chez des jeunes de 17-18 ans qui n’ont jamais vu un patient et qui n’ont jamais expérimenté la médecine sur le terrain ?

Le premier constat qu’on peut tirer de cet examen concerne l’utilité réelle de questionner des étudiants sur des faits de pratique quotidienne de l’art de la médecine avec des questions aussi fermées, un art qui restera un rêve brisé pour 82% d’entre eux.

Le deuxième constat que nous pouvons tirer se base sur un fait consternant: cet examen qui se veut “sélectif” des gens “aptes” à réussir les études de médecine a recalé de nombreux reçus collés, à savoir des étudiants qui avaient déjà réussi leur première (ou leur deux premières années de médecine !) et qui ne figuraient pas dans les quotas du concours de l’année dernière…”

Lire la suite de l’article de Jérôme LECHIEN dans LEJOURNALDUMEDECIN.COM (19 septembre 2017)

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La nuit la plus longue de Stanislav Petrov

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Stanislas Petrov (c) Le Temps

“La nuit la plus longue de Stanislav Petrov Il avait «sauvé le monde» pendant la Guerre froide en évitant une possible conflagration générale. La mort de Stanislav Petrov résonne d’une étrange actualité en ces jours de tensions nucléaires.

Stanislav Petrov ? Alors que le monde se préoccupe aujourd’hui des velléités nucléaires de la Corée du Nord, alors qu’il frémit devant une possible spirale incontrôlable, ce nom était revenu ces dernières semaines comme un leitmotiv, comme le synonyme d’un antidote miraculeux. Nous sommes en septembre 1983, une époque où les agissements de Kim Jong-un auraient presque passé pour d’inoffensives facéties. Trois semaines plus tôt, les chasseurs de l’Union soviétique ont abattu un Boeing 747 sud-coréen, faisant 269 victimes, dont un membre du Congrès des Etats-Unis parmi 60 autres Américains. Le président Ronald Reagan n’en finit plus de parler de «l’empire du mal», donnant le sentiment que les Etats-Unis sont résolus à le terrasser pour de bon.

Les responsables américains de cette époque ont assuré, depuis lors, qu’il n’en était rien. La main sur le cœur, ils assurent que l’intention de Reagan n’a jamais été d’asséner le premier coup. «Les Etats-Unis ne font pas de Pearl Harbor», a expliqué Benjamin Fischer, historien de la CIA, en référence à l’attaque-surprise menée par les Japonais contre les Américains au début de la Deuxième Guerre mondiale. «Par conséquent, nous ne pouvions pas imaginer que les Soviétiques pensaient vraiment que nous serions capables de frapper les premiers.»

Et pourtant. A la tête d’une Union soviétique qui allait donner, quelques années plus tard, la preuve finale de sa décrépitude, Iouri Andropov guette les signes d’une possible attaque américaine. Les motifs d’inquiétude ne manquent pas, qui expliquent en partie la paranoïa du chef du Kremlin. Peu avant, Ronald Reagan a lancé son Initiative de défense stratégique (IDS), dite aussi «guerre des étoiles», censée protéger les Etats-Unis contre toute frappe nucléaire soviétique. Au même moment, l’OTAN prévoit d’installer en Allemagne des missiles Pershing II, qui placeraient Moscou à quelques minutes de leurs têtes nucléaires. Les Occidentaux n’en ont peut-être pas conscience mais au Kremlin, qualifié à l’époque de «pavillon gériatrique» en référence à l’âge de ses locataires, l’heure est pratiquement au compte à rebours, dans l’attente d’une guerre nucléaire jugée presque inéluctable.

Aux commandes à Serpukhov-15. Retour à Stanislav Petrov, lieutenant-colonel et fonctionnaire émérite de 44 ans. Au cœur de la tourmente, il est en charge du Serpukhov-15, ce centre niché dans les profondeurs d’une forêt proche de Moscou qui, dans l’Union soviétique de cette époque, apparaît comme le nec plus ultra de la technologie. Il est minuit passé de quelques minutes, ce 26 septembre 1983 lorsque des avertissements en lettres rouges commencent à clignoter sur les écrans et qu’une puissante sirène retentit dans toute la base militaire…”

Lire la suite de l’article de Luis LEMA sur LETEMPS.CH (19 septembre 2017)

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Margaret Atwood, romancière extra lucide

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(c) Ruven Afanador

“Au milieu des années 80, la prolifique écrivaine canadienne imagine l’histoire de La Servante écarlate, bien connue depuis qu’Elisabeth Moss incarne à l’écran la domestique rebelle. Portrait de cette féministe engagée et visionnaire. Reine de longue date en son pays, le Canada, et dans le monde anglo-saxon, Margaret Atwood, 77 ans, doit à une humble servante d’avoir accédé au même impérial statut à l’échelle planétaire : cette Servante écarlate dont elle avait imaginé l’histoire au milieu des années 80, et que l’adaptation en série de Bruce Miller a fait connaître à un large public. La Servante écarlate (en VO, The Handmaid’s Tale) ou le tableau orwellien d’un monde où un pouvoir totalitaire et religieux a assujetti les femmes. Réédité en France à la veille de l’été, au format de poche, par Robert Laffont, avec en couverture le visage de l’actrice Elisabeth Moss, qui incarne à l’écran la servante rebelle, le roman se vend comme des petits pains (plus de soixante mille exemplaires depuis juin), ceint d’un bandeau rouge qui l’annonce comme « le livre qui fait trembler l’Amérique de Trump » — référence au rôle de manifeste qu’il joue outre-­Atlantique, où les féministes s’en sont emparées pour dénoncer les menaces sur les droits des femmes que fait peser la misogynie du président….”

Lire la suite de l’article de Nathalie CROM sur TELERAMA.FR (2 septembre 2017)

Et pour en savoir plus, le site officiel de la romancière et poétesse (en anglais) : MARGARETATWOOD.CA

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L’humour noir, acerbe et tordu d’Issa Boun, en 15 illustrations qui vont ravir les amateurs du genre

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(c) Issa Boun

Issa Boun est un auteur de bandes dessinées complètement déjanté, originaire de Wattrelos, près de Roubaix (Hauts-de-France) et désormais installé à la Réunion. À la fois déprimants, absurdes et hilarants, ses dessins à l’humour très noir, qui réussissent à être à la fois trash et pleins de finesse, vont ravir les amateurs du genre… !”

Découvrir Issa Boun grâce à Nathan WEBER sur DEMOTIVATEUR.FR (août 2017)

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Philippe Manœuvre : « Je suis fasciné par l’arrogance de mauvais garçons des Rolling Stones »

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(c) Terry O’Neill

Pour accompagner la diffusion en kiosque des albums des Rolling Stones, l’Enfant du rock livre quelques réflexions à propos du groupe mythique, dont il a interviewé les musiciens plus de dix fois.

Vous rappelez-vous vos premières sensations à la découverte des Rolling Stones ?

Je suis d’abord hypnotisé par la pochette d’un de leurs 45-tours, Let’s Spend the Night Together, dans la vitrine d’un magasin. J’ai 14 ans et je me dis que c’est le groupe dont je voudrais faire partie idéalement. Les Beatles étaient un groupe charmant, comique, très balèze musicalement, mais les Stones projetaient quelque chose de plus sexuel. Adolescents, en pleines années 1960, la sexualité était un mystère sur lequel nous n’avions aucune information. On se disait que ce groupe pouvait nous donner des solutions.

Transforment-ils rapidement le visage ­de la musique pop ?

Leur premier 45-tours, Come On, une ­reprise de Chuck Berry, sorti en juin 1963, est plutôt raté. Trop gentillet. Mais, cinq mois plus tard, leur deuxième 45-tours, I Wanna Be Your Man, un morceau que leur donnent les Beatles, va fonder toute la culture du rock garage, grâce à la déflagration de la guitare jouée au bottleneck [un « goulot », ou un tube de métal que le guitariste fait glisser sur les cordes pour obtenir un son spécifique au blues] par Brian Jones, qui sonne comme un appel aux armes.

L’autre moment fondateur sera bien sûr le triomphe, en 1965, de (I Can’t Get No) Satisfaction, sans doute le morceau qui symbolise le mieux les années 1960, l’hymne parfait des frustrations adolescentes, dont le riff rebelle ­annonce Mai 68. A l’époque, la plupart des groupes jouent une version de ce titre. Quand les Stones repassent en 1967 à l’Olympia, un des groupes français faisant leur première partie, les Problèmes – les ­futurs Charlots – font, par exemple, une ­reprise de Satisfaction. Depuis les coulisses, Brian Jones leur fait des signes pour dire : « Non, les gars, c’est notre morceau… »

Lire la suite sur LEMONDE.FR : Philippe Manœuvre : « Je suis fasciné par l’arrogance de mauvais garçons des Rolling Stones » (Interview par Stéphane DAVET, le 17 août 2017)

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La Hammer, un succès monstre

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«Lust for a Vampire», de Jimmy Sangster, 1971. Photo Hammer Films

Osant mêler l’horreur et le sexe gore, la boîte de production britannique régna en maître sur le cinéma fantastique des années 50.

Une forêt, de la brume, les tours d’un château se découpant sur le crépuscule, une musique tonitruante, Peter Cushing, Christopher Lee, une mannequin dans l’air du temps qui se retrouvera seins nus et une vieille bête gothico-culturelle – comme Dracula, Frankenstein ou encore la momie qui périra dans le sang à la fin de l’histoire… Voilà la trace charmante laissée dans le paysage cinématographique par la Hammer Film, petite société de production britannique dirigée par un ancien vendeur de voitures, Michael Carreras, qui a régné sur le fantastique durant les années 50 […]

Tête baissée

La Hammer est née d’un sauvetage. En 1953, la boîte de prod vivote et sort des films sans éclat. Proche de la faillite, elle subit la désaffection des salles et redoute le triomphe de la télévision. Elle tente alors son va-tout en changeant radicalement de registre. Aidée par des accords de distribution avec des studios américains, elle réalise un premier film à cheval entre la science-fiction et le gore : The Quatermass Xperiment. Alors que tous les autres producteurs britanniques cherchent à éviter la censure, la Hammer se rue tête baissée dans le X, interdit aux moins de 16 ans. Cahier des charges : fantastique, horreur, sexe. Le public est délicieusement choqué. Et quiconque visionne enfant un film de cette boîte de production atypique en conserve une trace mémorielle indélébile.
«La Hammer avait quelque chose de spécial. Vraiment. Quatermass était terrifiant, c’était un vrai changement par rapport à ce qu’on voyait au cinéma», se souvient John Carpenter…”

Lire la suite de l’article de Guillaume TION sur LIBERATION.FR (3 août 2017)

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Les fondements théoriques du néo-libéralisme

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“La théorie néoclassique, ou théorie de l’équilibre général, continue d’imprégner nombre de commentaires, ou de réflexions. C’est particulièrement clair en ce qui concerne le « marché » du travail, et la volonté de l’actuel gouvernement de faire passer, « en force » s’il le faut, tout une série de mesure ramenant les travailleurs à une situation d’isolation, qui est justement celle décrite par la théorie néoclassique. Car, cette dernière ignore les institutions, ou cherche à les réduire à de simples contrats, alors qu’elles sont bien autre chose.

Il faut donc revenir sur ce paradigme de l’équilibre, et plus fondamentalement sur ce que l’on appelle la Théorie de l’Équilibre Général ou TEG. Il est clair qu’il ne s’agit pas d’une conjecture aisément réfutable, ou en tous les cas qu’elle n’est pas perçue comme telle dans la profession. Pourtant, son irréalisme ontologique pose un véritable problème. Construite autour de la description d’un monde imaginaire, elle sert néanmoins de guide à certains pour appréhender la réalité. Ce faisant, elle se dévoile comme une idéologie (une « représentation du monde »), et une idéologie au service d’intérêts particuliers, et non comme une théorie scientifique…”

Lire la suite de l’article de Jacques SAPIR sur RUSSEUROPE.HYPOTHESES.ORG (21 juillet 2017)

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Ces femmes autistes qui s’ignorent

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Planche extraite de « La différence invisible » par Mademoiselle Caroline et Julie Dachez. “Ou comment Marguerite, une jeune femme que rien ne distingue des autres en apparence, va se découvrir autiste Asperger.” (Delcourt/Mirages)

Adeline Lacroix, titulaire d’un master 1 de psychologie et elle-même diagnostiquée en 2014 autiste Asperger, travaille sur une revue de la littérature scientifique concernant les spécificités des femmes autistes de haut niveau. Dans le cadre d’une reconversion professionnelle, elle s’oriente vers la neuropsychologie et les neurosciences. Associée aux travaux de Fabienne Cazalis, elle a participé à l’écriture de cet article.

Nous l’appellerons Sophie. Le portrait que nous allons dresser de cette jeune personne pourrait être celui de n’importe laquelle des femmes qui entrent, sans le savoir, dans le spectre autistique. Parce qu’elles sont intelligentes, parce qu’elles sont habituées à compenser des difficultés de communication dont elles n’ont pas forcément conscience, ces femmes passent à travers les mailles du filet encore trop lâche du dispositif national de diagnostic.

A l’occasion du lancement, le 6 juillet, de la concertation autour du 4ᵉ plan autisme, la question du sous-diagnostic chez les femmes mérite d’être posée : combien sont-elles à ignorer ainsi leur différence neurodéveloppementale ? Les études font état d’1 femme pour 9 hommes avec le diagnostic d’autisme dit « de haut niveau », c’est à dire sans déficience intellectuelle. Si l’on compare au ratio d’1 femme pour 4 hommes observé dans l’autisme dit « de bas niveau », où elles sont mieux repérées, on peut penser que beaucoup manquent à l’appel.

Sophie, donc, passe aujourd’hui un entretien d’embauche. À la voir tortiller nerveusement une mèche de ses cheveux, on pourrait la croire anxieuse, comme tout un chacun en pareilles circonstances. On aurait tort. Sophie est en réalité au bord de la crise de panique. À 27 ans, elle vient de perdre son job de vendeuse – le huitième en trois ans – car elle cumulait les erreurs de caisse. Elle qui a tant aimé ses études en mathématiques, à la fac, en ressent une honte indescriptible. Elle espère que le recruteur ne lui posera pas trop de questions à ce sujet car elle ne trouve aucune justification à ses échecs professionnels et se sait incapable d’en inventer une…”

Lire la suite de l’article de Fabienne CAZALIS sur THECONVERSATION.COM (6 juillet 2017)…

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Pour la Journée internationale du baiser : 8 raisons qui prouvent qu’il est bon pour la santé…

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ENSOR James, Squelettes se disputant un hareng saur (1891) (c) Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique

“French kiss ou baiser d’esquimau, tendre ou passionnel, peu importe. Tout le monde aime s’embrasser. Même si le baiser n’a pas la même signification aux quatre coins de la planète, il est, globalement, une marque d’affection ou d’amour. Mais si vous pensez qu’en embrassant quelqu’un, vous ne lui donnez qu’une preuve d’amour, détrompez-vous! Le baiser possède plein de vertus, tant pour la santé que pour le bien-être. A l’occasion de la Journée internationale du baiser, ce 6 juillet, en voici quelques-unes.

  1. Il est bon pour les dents […] ;
  2. Il permet de brûler des calories[…] ;
  3. Il booste les défenses immunitaires […] ;
  4. Il réduit le stress […] ;
  5. Il peut réduire les symptômes des allergies […] ;
  6. Il accroît le désir sexuel (et le sexe, c’est bon pour la santé) […] ;
  7. Il développe l’estime de soi […] ;
  8. Il en faut peu pour être heureux… […].”

Pour en savoir plus, lire l’article de la rédaction du HUFFINGTONPOST.FR (6 juillet 2017)


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Pierre TAL COAT, génie oublié de la peinture moderne

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Pierre Tal Coat: Sans titre, 1980 (huile sur couvercle de boîte à cigares)

Virtuose de la lumière, le Français était épris d’une liberté qui l’entraîna, comme son ami Giacometti, hors des modes et des sentiers battus. Au point d’être complètement snobé depuis 30 ans. Petit miracle : quelques œuvres sont aujourd’hui visibles à Paris.
Dans le numéro du 17 mai 1985 du New York Times, le critique Michael Brenson, l’un des plus réputés des Etats-Unis, fait l’éloge de l’oeuvre d’un vieux peintre français âgé de 80 ans, Pierre Tal Coat — « pronounced tal-KWAHT » , précise-t-il dans l’article. Brenson rend compte d’une exposition organisée au New Museum of Contemporary Art par Dore Ashton, la grande spécialiste de l’Ecole de New York (Rothko, de Kooning…). La manifestation manque d’envergure — neuf petits tableaux et trente-six dessins datant tous des années 1980 — mais, écrit Brenson, « elle permet de comprendre l’intérêt croissant pour le travail de Tal Coat ». Ce sera la dernière exposition du vivant du peintre qui meurt le mois suivant, le 11 juin…”

Lire la suite de la chronique d’Olivier CENA sur TELERAMA.FR (26 juin 2017)

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Fête de la musique : ce que les règles de l’harmonie doivent à l’arithmétique

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Hier, 21 juin 2017, c’était la fête de la musique. L’occasion de faire le point sur les relations étroites qu’entretient la théorie musicale avec les mathématiques.

HARMONIE. “La musique est un exercice d’arithmétique inconscient où l’esprit ne sait pas ce qu’il compte“, écrivait le mathématicien Leibniz au 17e siècle. Car il y a fort à parier que vous ne pensez guère aux mathématiques lorsqu’une mélodie traverse vos oreilles. Et pourtant : nous estimons inconsciemment les rapports de fréquence (ce qu’on appelle intervalles) entre les sons successifs (dits mélodiques) ou simultanés (dits harmoniques). Autrement dit, pour juger les sons agréables ou non, et même lorsqu’il n’a jamais reçu de cours de solfège… notre cerveau joue aux maths. Et plus précisément à la branche de l’arithmétique s’intéressant aux fractions ! Explications de texte…”

Lire la suite de l’article de Sarah SERMONDADAZ sur SCIENCESETAVENIR.FR (22 juin 2017)…

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Les fesses de Simone de Beauvoir censurées ?

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Simone de Beauvoir à son bureau en 1953• Crédits : Keystone-France/Gamma-Keystone – Getty

“La comédienne et metteur en scène Anne-Marie Philipe prépare un spectacle à partir des correspondances de Simone de Beauvoir. Le spectacle a déjà été donné au printemps à Deauville, et doit arriver à Paris à l’automne, au théâtre des Mathurins. Trois comédiennes différentes joueront trois tranches épistolaires dans la vie amoureuse de Simone de Beauvoir. L’une d’elles, Camille Lockhart, a poussé un coup de gueule sur Facebook ce mardi matin en sortant de répétition : elle affirme sur le réseau social que le groupe JC Decaux, qui gère notamment l’affichage dans le métro, sur les kiosques à journaux et les fameuses “colonnes Morris”, a décidé de déprogrammer la campagne de promo du spectacle…”

Lire la suite de l’article sur FRANCECULTURE.FR (21 juin 2017)…

Sur Facebook, une comédienne s’est révoltée contre JC Decaux. L’entreprise aurait selon elle censuré, dans le métro et sur les colonnes Morris, une affiche de spectacle représentant l’auteur du Deuxième Sexe nue et de dos. Le groupe d’affichage publicitaire dément.

Quelle ironie. Une affiche représentant l’auteur du Deuxième Sexe et figure du féminisme français serait censurée dans les rues de Paris. C’est du moins ce que dénonce Camille Lockhart, comédienne dans le spectacle Les correspondances amoureuses de Simone de Beauvoir, axé sur les liaisons de celle que l’on surnomma, après Sartre, le Castor et devant se jouer à Paris en septembre…”

Lire la suite de l’article de Jean TALABOT sur LEFIGARO.FR (20 juin 2017)…

Simone de Beauvoir (Art Shay, 1952)

Art Shay raconte son cliché sur FRANCECULTURE.FR. Un extrait :

Elle a pris une douche. J’avais 27 ans, elle en avait 39. J’ai pris mon appareil photo avec moi comme d’habitude. Je me suis approché de la salle de bains, et comme elle avait laissé la porte ouverte, je l’ai aperçue. Elle a entendu le déclic de l’appareil photo et je l’ai entendue dire : “Ah le vilain garçon !”

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La société algorithmique serait un cauchemar

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“Le premier est suédois, professeur de philosophie à Oxford et l’un des leaders du courant transhumaniste, depuis qu’il a fondé en 1998 la World Transhumanist Association (devenue depuis Humanity+). En 2014, il prédisait dans son livre Superintelligence : chemins, dangers, stratégies, recommandé par Elon Musk et Bill Gates, l’arrivée prochaine d’une superintelligence qui surpassera l’intelligence humaine. Le second, médecin, co-fondateur de Doctissimo et entrepreneur, est devenu le porte-parole français le plus virulent du débat sur l’avenir de l’intelligence artificielle, et se défend d’être transhumaniste. Nick Bostrom et Laurent Alexandre se sont succédés à Paris sur la scène de l’USI, conférence dédiée aux professionnels et à l’avenir du numérique et du monde. Usbek & Rica s’est glissé dans le public pour tenter de résoudre l’équation suivante : deux gourous + une IA = zéro chance de s’en sortir ?

“Je vous demande maintenant d’accrocher vos ceintures de sécurité car nous allons traverser une petite zone de turbulences : merci d’accueillir Laurent Alexandre”. L’introduction réservée au médecin / entrepreneur / expert en nouvelles technologies qui prend place sur scène ce mardi 20 juin, au Carrousel du Louvre (Paris, FR), est flatteuse : Laurent Alexandre n’a en effet pas l’habitude d’endormir son public, même quand il fait 35°C. Transformer ses conférences en zones de turbulence est, en quelque sorte, sa marque de fabrique…”

Lire tout l’article d’Annabelle LAURENT sur USBEKETRICA.COM…

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Quand les femmes font de leur sexe un sujet de fierté

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COURBET G., L’origine du monde (1866) | Musée d’Orsay (Paris, FR)

La génération Y veut faire du vagin un organe sans tabou. Le sexe féminin est ainsi devenu l’étendard de la nouvelle lutte féministe. Avec humour.

«Nous devons toutes apprendre à connaître notre vagin», clame une féministe d’obédience New Age à un parterre de mères au foyer dans L’Ordre divin, le film multi-primé de Petra Volpe qui retrace les débuts de l’émancipation féminine et la lutte pour le droit de vote dans l’Appenzell des années 70. Chuchotements outrés dans l’assistance. Une participante parle de «blasphème». Peu d’entre elles ont osé aller voir «là-bas», comprenez sous leurs jupes…

Bond spatio-temporel avec la série Girls, de la réalisatrice, actrice et féministe Lena Dunham, soit l’épopée humoristico-existentielle de quatre vingtenaires d’aujourd’hui, à Brooklyn. Dans un épisode de la saison 6, diffusé en avril, la comédienne fait prendre un bain de soleil à son vagin: un «secret de beauté» pour «rayonner de l’intérieur», dixit l’héroïne. Sans hésiter, elle se filme sur un balcon, en plan large, pubis sous l’astre au zénith. Sa pilosité vaut même une réplique de son personnage, un peu plus tard, à un amant qui s’étonne de son triangle fourni: «Pour information, c’est ce à quoi ressemblent les femmes adultes quand elles utilisent leurs poils pubiens de la manière dont le Seigneur l’a voulu. C’est-à-dire pour protéger leur vagin. Merci d’avoir évoqué le sujet.»…

Lire la suite de l’article de Julie RAMBAL sur LETEMPS.CH (19 JUIN 2017)…

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De Gréco à Armanet : le sexe qui chante

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Marre des chanteuses aux propos sombres et dépressifs ? De la drague conquérante aux odes masturbatoires, des invitations explicites aux déclarations érotiques, voici seize chansons qui célèbrent le sexe, la jouissance et le désir à la première personne et au féminin.
Après tout un hiver à fredonner les noires mélopées de nos nouvelles chanteuses préférées, on tournait un peu en boucle sur la mort, la solitude et l’angoisse. Entre Fishbach (« Comment allez-vous ? Toujours aussi mal, je l’avoue »), La Féline (« La vie t’abandonne ») ou Clara Lucciani (« Dis-moi pourquoi je sombre dans des ombres »), les filles de la nouvelle vague semblaient naviguer dans des eaux mystérieuses et glacées. Et puis, changement radical de registre avec ce titre de Juliette Armanet : Je te sens venir en moi. Saluée pour son premier album, Petite Amie – certes lui aussi plutôt mélancolique –, la chanteuse se fait remarquer pour cette adaptation du tube I feel it coming, de The Weeknd…”

Lire la suite de l’article de Victoire TUAILLON et écouter les multiples extraits de chansons sur TELERAMA.FR (18 juin 2017)

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HOCKNEY : Je ne pense pas qu’on puisse conquérir la réalité

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«Henry Geldzalher and Christopher Scott», 1969. (c) David Hockney

Déambulation et digressions avec l’artiste britannique au cœur de sa rétrospective.
David Hockney a très envie de parler de perspective inversée. Mais alors, vraiment très très très envie. Le peintre anglais vivant le plus connu au monde, toujours aussi chic qu’à l’heure du Swinging London (costume gris à rayures tennis, polo bleu, casquette blanche, chaussettes turquoise) arrive à notre rendez-vous, au centre Pompidou à Paris, où va s’ouvrir une superbe rétrospective de son travail, avec les bras chargés de cadeaux et un air mutin. Il y a là des impressions de ses cinq toiles les plus récentes, dont il nous offre gracieusement l’utilisation, mais aussi le livre d’un théologien russe, Pavel Florenski, datant de 1919, intitulé la Perspective inversée (1), et un documentaire de 1988, écrit par Hockney et consacré à un rouleau chinois du XVIIIe. Tout est dans le sous-titre : «La surface est une illusion, mais la profondeur aussi.» Et l’on sent bien que pour utiliser les reproductions dont il nous gratifie avec un si grand sourire, il faudrait quand même avoir lu le petit livre, qui célèbre la manière dont les icônes russes ont pu transgresser la perspective au profit de points de vue multiples, et aussi regardé le film, lequel loue, lui, les perspectives asymétriques utilisées par les Chinois…”

Lire la suite de l’interview d’Elisabeth FRANCK-DUMAS sur LIBERATION.FR (16 juin 2017)…

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Opéra : caser la voix

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Lea Desandre dans le rôle titre d’«Alcione», de Marin Marais, à l’Opéra-Comique (Paris, FR) Photo Vincent Pontet

S’engager dans une carrière lyrique quand on a 20 ans peut surprendre. A l’approche de la fin de saison dans les conservatoires, huit apprentis chanteurs ou solistes confirmés évoquent leurs motivations et leurs parcours, loin des fantasmes.
«Papa, maman, plus tard je veux être chanteur. D’opéra.» Quel parent ne frémit pas dans l’angoisse d’entendre cette phrase, synonyme de plan de carrière bouché, de fortune aléatoire et de vocalises hurlées à travers le logis familial… L’opéra ? Et puis quoi encore ! On rapporte évidemment de belles histoires : celle de la Russe Anna Netrebko, diva du moment qui fait la pluie et le beau temps dans la programmation des grandes maisons et qui fut jadis femme de ménage au Mariinsky. Bon, elle est quand même passée par le conservatoire. Car avant de briller sur les scènes de Toulon ou de Sydney, la quasi-totalité des sopranos, ténors et autre barytons-basses ont hanté écoles de chant, conservatoires, académies…”

Lire la suite de l’article de Guillaume TION sur LIBERATION.FR (15 juin 2017)

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Le stupéfiant cheminement de la haine antisémite en cent dessins

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Avec “Dessins assassins ou la corrosion antisémite en Europe”, le Mémorial de Caen expose, jusqu’au 15 décembre 2017, une centaine de pièces issues de la plus grande collection de propagande nazie du monde.
Lorsqu’il était jeune, Stéphane Grimaldi voulait être historien. Si la vie l’a finalement conduit au droit, il n’a pas oublié comment dérouler une histoire. Passer par les petites pour retracer la grande, tel est selon lui un moyen habile de gagner notre attention. On écouterait ainsi pendant des heures le directeur du Mémorial de Caen, installé dans le fauteuil de son bureau, n’interrompant le flot de ses paroles que pour offrir un café ou décrocher son téléphone. Pour raconter ce qui a présidé à l’expositionDessins assassins, il revient sur sa rencontre avec celui qui en constitue la cheville ouvrière : Arthur Langerman. Aujourd’hui âgé de 74 ans, ce fils de juifs belges déportés à Auschwitz a échappé à la déportation, et détiendrait, selon Grimaldi, la « plus grande collection de propagande nazie au monde » (deux autres sont recensées aux Etats-Unis) : une centaine de pièces ont été choisies pour constituer l’exposition qui se prolongera à Caen jusqu’à la fin de l’année…”

Lire la suite de l’article de Sophie RAHAL sur TELERAMA.FR (11 juin 2017)

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