Prévenir la violence : le “violentomètre”, du couple à l’entreprise

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Le violentomètre : un outil de prévention des violences

[DIVERSITE-EUROPE.EU, décembre 2021] Le violentomètre est un outil “simple et utile pour mesurer si sa relation amoureuse est basée sur le consentement et ne comporte pas de violences” développé par les Observatoires des violences faites aux femmes de Seine-Saint-Denis et Paris, et mis à jour par le Centre Hubertine Auclert. Comme expliqué sur le site du Centre Hubertine Auclert, le violentomètre est présenté sous forme de règle, et “rappelle ce qui relève ou non des violences à travers une gradation colorée” : “Profite“, “Vigilance, dis stop !” et “Protège-toi, demande de l’aide“. Il s’agit d’un excellent outil, très visuel, qui permet à la fois de prendre conscience d’une relation potentiellement dangereuse, mais aussi de sensibiliser largement à la thématique des violences conjugales. Par exemple, en France, le violentomètre a été imprimé sur des emballages de baguette de pain, et diffusé via des boulangeries partenaires dans tout le pays.

Les dispositifs d’aide en France sont également rappelés : le 3919 et le tchat de l’association En Avant Toute(s). Rappelons qu’en Belgique le numéro “Écoute Violences Conjugales” est le 0800/30.030. Pour télécharger l’outil, c’est ici !


L’échelle du violentomètre

Photo de rue – Montreuil (banlieue parisienne, 2022) © Patrick Thonart

PROFITE
Ta relation est saine quand ton partenaire…
1.  respecte tes décisions, tes désirs et tes goûts,
2.  accepte tes amies, tes amis et ta famille,
3.  a confiance en toi,
4.  est content.e quand tu te sens épanoui.e,
5.  s’assure de ton accord pour ce que vous faites ensemble.

Photo de rue – Montreuil (banlieue parisienne, 2022) © Patrick Thonart

VIGILANCE, DIS STOP !
Il y a de la violence quand il/elle…
6.  te fais du chantage quand tu refuses de faire quelque chose,
7.  rabaisse tes opinions et tes projets,
8.  se moque de toi en public,
9.  est jaloux et possessif en permanence,
10. te manipule,
11. contrôle tes sorties, habits, maquillage,
12. Fouille tes textos, mails, applis,
13. Insiste pour que tu lui envoies des photos intimes,
14. T’isole de ta famille et de tes proches,
15. T’oblige à regarder des films pornos.

Photo de rue – Montreuil (banlieue parisienne, 2022) © Patrick Thonart

PROTÈGE-TOI, DEMANDE DE L’AIDE
Tu es en danger quand il/elle…
16. T’humilie et te traite de folle/fou quand tu lui fais des reproches,
17. “Pète les plombs” lorsque quelque chose lui déplaît,
18.  Menace de se suicider à cause de toi,
19. Menace de diffuser des photos intimes de toi,
20. Te pousse, te tire, te gifle, te secoue, te frappe,
21. Te touche les parties intimes sans ton consentement,
22. T’oblige à avoir des relations sexuelles,
23. Te menace avec une arme.

Photo de rue – Montreuil (banlieue parisienne, 2022) © Patrick Thonart

Sexisme au travail: découvrez le “violentomètre” de la FGTB

[SYNDICATSMAGAZINE.BE, 22 décembre 2022] Le sexisme est et reste une réalité à tous les niveaux de la société, y compris sur le lieu travail. Remarques déplacées, gestes inappropriés, voire agressions, menaces et intimidations sont des manifestations de ce fléau. Durant son congrès fédéral, la FGTB a distribué un outil simple, mais efficace, qui aurait sa place dans tous les lieux de travail : le violentomètre. Thermomètre de la violence, ce violentomètre permet de mesurer à quel point un comportement constaté sur le lieu de travail est sain ou toxique pour la personne qui le subit. Le concept existait déjà pour mesurer la violence au sein d’un couple. Il est aujourd’hui adapté au milieu professionnel…

© FGTB

Où commence le cycle de la violence ?

Trop souvent, les comportements sexistes continuent de faire partie du paysage professionnel, car ancrés trop profondément dans la société. Le violentomètre indique qu’un environnement professionnel sexiste et hostile commence avec des commentaires sur l’apparence. Ou encore avec la parole des femmes qui serait systématiquement coupée par les collègues masculins. S’ensuivent des blagues déplacées sur des prétendues “promotions canapé”, sur “les blondes” ou encore des questions insistantes sur la vie privée. Des attitudes qui “passent” encore trop souvent sous un faux prétexte d’humour, mais qui doivent néanmoins alerter. Malheureusement, entre les commentaires déplacés et l’intimidation, il n’y a qu’un pas, qui peut ensuite mener à de la violence physique et sexuelle.

“Non, c’est non”

La clé d’un environnement sain est bien évidemment le consentement. Un est un non, et une relation hiérarchique ou de travail ne peut en rien modifier ce fait. SMS tendancieux, e-mails et photos non-désirées, gestes, regards et paroles non consentis sont autant de comportements à dénoncer, car toxiques.

De lourdes conséquences

Stress, dépression, angoisses, perte de l’estime de soi : les conséquences sont lourdes, tant pour la santé mentale que pour la vie professionnelle de la victime. Les attitudes sexistes freinent les travailleuses, les isolent et les empêchent de s’épanouir. Que faire ? Parler. Dénoncer la situation, l’agresseur. Les collègues et délégués jouent ici un rôle crucial. En effet, il n’est pas rare que la victime elle-même s’enferme dans le silence, par honte ou sentiment de culpabilité. Aux collègues de parler, d’accompagner, de soutenir. Pour que le cycle de la violence se brise.

La rédaction de Syndicats-Magazine


[INFOS QUALITE] statut : validé | mode d’édition : partage, compilation et iconographie | contributeur : Patrick Thonart | sources : diversite-europe.eu ; syndicatsmagazine.be | crédits illustrations : © Patrick Thonart.


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