NEUVILLE : Le monsieur du métro (1957)

Temps de lecture : 2 minutes >

La chanson Le monsieur du métro a été interprétée par Josée Françoise Deneuville alias MARIE-JOSEE NEUVILLE (née en 1938, FR) et apparaît sur l’album Le monsieur du métro (1957). Elle a été interdite de passage à la radio belge… à l’époque. Marie-Josée Neuville avait remporté un concours réservé aux auteurs-compositeurs de chansons qui lui avait permis de passer en supplément de programme à l’Olympia en mars 1956. Elle y chanta quatre chansons dont Le Monsieur du métro : cette chanson, ayant choqué à la fois le public et son directeur artistique, fait que le lendemain la photo de Marie-Josée Neuville a figuré dans tous les journaux et la fit devenir célèbre du jour au lendemain. Elle fait alors la couverture du Paris Match n°363 (samedi 24 mars 1956). On l’entendit alors beaucoup sur les ondes, son succès envahissant les collèges et les lycées.



Le monsieur du métro

Parmi la foule automatique
Dans le métro il me tenait
D’affreux propos pornographiques
Auxquels rien je ne comprenais
En expertise digitale
Une main chercheuse et discrète
Sur ma colonne vertébrale
Tapotait une musiquette

Je savais qu’en cette occurrence
Le mieux était de ne rien dire
Ma mère ayant eu la prudence
En son temps de m’en avertir

Un souffle puissant d’asthmatique
Et malodorant par surcroît
M’obligeait à une gymnastique
Pour m’éloigner du maladroit
À me voir frétiller de la sorte
Une dame en courroux s’écria
“Pour la bagatelle de la porte
Elles sont championnes à cet âge-là”

Je savais qu’en cette occurrence
Le mieux était de ne rien dire
Ma mère ayant eu la prudence
En son temps de m’en avertir

En me retournant sans douceur
Pour insulter le téméraire
Je m’aperçus avec stupeur
Qu’il était presque octogénaire
C’était un barbu abondant
Et le visage débonnaire
Qu’on voit sur les billets d’ cinq cents
Lui ressemblait comme un vieux frère

Je compris qu’en cette occurrence
Le mieux était de ne rien dire
Ma mère ayant eu la prudence
En son temps de m’en avertir

Mais au diable les convenances
Que m’enseignait ma maman
Peut-être qu’en cette circonstance
Elle aurait fait tout autant
J’apostrophai le vieux butor
Avant de franchir la portière
“Souvenez-vous d’Hugo Victor
Relisez L’art d’être grand-père”

(Deneuville, 1956)